descriptionLugh Ostara
- Nom
- Ostara
- Prénom
- Lugh
- Genre
- Homme
- Âge
- Date de Naissance
- Printemps de l'année 135
- Lieu de Naissance
- Al-Far
- Peuple
- Alavirien
- Métier
- Marchombre, Tavernier(ère)
Lugh marche la tête haute, certains pensent que c’est par vanité. D’autres savent que ce n’est que pour mieux observer ce qui se passe autour de lui, de ses yeux d’un vert profond qui se mélange à quelques touches de marrons. Ces cheveux bruns sont toujours impeccablement plaqués en arrière, cachés sous un couvre-chef ou la capuche d’une longue cape. Lugh fait attention à son apparence, sa barbe de trois jours est taillée avec précision et ses tenues choisies en circonstances. Parce qu’il y a le Lugh tavernier et le Marchombre. Ils vivent ensemble en harmonie, un seul homme, seulement l’habit qui change. Lugh a tout de même tendance à privilégier les tenues qui lui laissent une bonne liberté de mouvement et les manteaux longs où il peut venir cacher une lame ou deux.
Puis il a ce sourire de canaille. Celui qui donne envie de lui en coller une, autant qu’il est capable de charmer et intriguer. Lugh n’est pas avare de sourires, il en distribue sans hésiter. En définitive, un homme, parmi tous les autres, qui se fond à la foule, sans dégager d’aura mystérieuse. Son seul signe distinctif visible ce sont ces cicatrices : celle qui traverse son arcade sourcilière droite et celle qui vient faire un trait sur sa joue gauche. Si vous lui demandez ce qui lui est arrivé, il vous répondra sans doute en souriant qu’il les a obtenues en fourrant son nez dans des affaires qui ne le concernait pas.
Lugh, c’est un tout. Et il n’arrête jamais, de bouger, de penser, de rêver. Quand on le voit à la taverne, assis sur un tabouret à boire, manger, blaguer avant ses camarades de soirée sans se préoccuper du lendemain, des conséquences. Il est difficile de s’imaginer qu’il soit un homme à l’esprit ailleurs. Pourtant, quand on y prête attention, Lugh est un passionné de récits, d’histoires. Il a rarement le nez dans les livres, mais quand on commence à lui parler, à lui raconter, il est tout ouïe, concentré pour ne pas rater le moindre détail. Il pose des questions pour en savoir plus. Curieux au possible, ce ne sont pas les connaissances qu’on peut apprendre dans les vieux grimoires qui intéressent Lugh. Ce sont les gens, leurs histoires, le fonctionnement du monde, la vie, tout ce qui fait le moment présent.
Il n’a pas froid aux yeux. Il pourrait sauter du haut d’une tour sans savoir ce qui se trouve en bas. Il y a ces moments où rien ne lui fait peur. Où Lugh remet sa vie entre les mains du destin. Il prend des risques à en faire grincer sa soeur des dents et ça l’amuse. Pourtant, quand il est en terrain inconnu, il est prudent, surtout si la vie autre que la sienne est en jeu. Lugh se fiche de se faire du mal, il rit au nez de la mort. Mais à partir du moment où il n’est pas seul, c’est une autre histoire. Malgré lui, et on pourrait même aller jusqu’à dire, inconsciemment, Lugh est protecteur. Sans qu’on lui demande quoique ce soit, il se sent responsable des personnes autour de lui. Et il est prêt à assumer des erreurs qu’il n’aurait pas commises pour écarter les problèmes d’une autre cible que lui.
Parce qu’il aura beau aimer se retrouver seul le temps d’un voyage, d’une ascension, se proclamer un esprit libre avant tout. Lugh s’attache. Il sait qu’aimer est une faiblesse facile. Malheureusement, il ne peut pas s’en empêcher, parce qu’il s’agit également d’une force qui le guide, l’aide à garder le cap. Parce que par moment Lugh est très mélancolique, il pense beaucoup, sans doute trop. Et c’est son amour pour le vent qui vient caresser sa peau, pour la liberté, pour les autres qui lui permettent d’embrasser pleinement sa voie. La Voie des Marchombres.
Comme beaucoup d’enfants, les jumeaux ont des parents, mais c’est la rue qui les a élevés. Facilement mis à la porte pour ne pas déranger les adultes dans leur travail, il n’était pas rare de voir des groupes d’enfants d’âge divers se réunir pour jouer. Certains jours ils étaient divisés en deux, les frontaliers contre les Raïs. Le lendemain, ils étaient des dessinateurs prêt à refaire le monde. Parfois ils étaient juste un gang de malfrat qui cherchait à s’imposer sur un autre groupe d’enfant. L’imagination va parfois chercher au plus près. Apolyne et Lugh aimaient ces jeux. Ils aimaient faire les quatre cents coups, embêter la population, n’avoir peur de rien, ils se sentaient intouchables. Sans savoir que, derrière, c’était leurs parents qui payaient le prix de leur protection auprès du gang qui s’était imposé dans les alentours, établissant leur quartier général dans leur taverne miteuse.
En grandissant, les jumeaux ont cessé de jouer. Dès l’adolescence, il n’était plus question de rester à traîner dans les rues. Mais bien de venir aider à la taverne au maximum de leurs capacités. Un jeu bien moins amusant. Mais pourquoi se poser des questions ? C’est la vie. Et là où Lugh aimait s’attirer des problèmes en continuant de sortir, en allant provoquer les mauvaises personnes, Apolyne trouvait un refuge dans les livres. Et à l’occasion venait tirer son frère de ses sales affaires. Il n’y avait pas de Lugh sans Apolyne, comme il n’y avait pas d’Apolyne sans Lugh. Jamais personne ne s’en ait pris à un Ostara sans craindre que le second débarque.
Un lien indéfectible, plus puissant qu’une simple amitié. Incassable. Ou tout du moins, c’est ce que Lugh pensait. Il savait que beaucoup de choses le séparait de sa soeur. Mais il pensait qu’encore plus les liaient. Il savait qu’elle avait hérité du Don du Dessin de leur mère, mais ne s’imaginait pas que les talents de sa soeur dépassaient de loin ceux de leur génitrice. Perdu dans son monde de brutes, Lugh ne vit pas qu’à côté, Apolyne travaillait d’arrache-pied pour les sortir de ce trou à Raïs. Et elle y parvint. Mais seule. Parce que maman avait remarqué les talents de sa fille. Parce que maman avait de grandes ambitions et a emmené Apolyne seule, voir l’Analyste en centre-ville. Et c’est seule que la jumelle intégra l’académie d’Al-Far à presque dix-neuf ans.
Un coup dur pour Lugh qui ressentit ce départ comme une trahison. Comme un coup de poignard. Sans vouloir comprendre le combat mené par sa soeur et la chance qu’elle avait. Aucune jalousie. Simplement la tristesse et l’amertume de ne pas avoir vu avant, de ne pas avoir discuté avec elle, de ne pas avoir écouté ses ambitions. Cet événement força Lugh à se remettre en question. A arrêter de se penser comme le centre du monde. De comprendre que son quartier d’Al-Far, la taverne de ses parents, n’est qu’une petite misère qui ne vaut rien. Lugh se sentait plus mélancolique et seul que jamais ce qui lui valu de s’assagir. Au grand plaisir de ses parents vieillissants.
Il se passa deux années, pour Lugh à se remettre en question, à s’éloigner au mieux des affaires de gangs et pardonner sa soeur. Il n’avouera jamais à quel point cet éloignement lui pesait. Mais avait fini par l’accepter. Il serra les dents quand Apolyne annonça son départ pour Al-Jeit où un de ses professeurs l’envoyait poursuivre des études à la hauteur de ses talents. Mais Lugh la laissa partir, avec moins de difficulté que ses parents. Il fut là, sur la place le matin du départ, à tenir sa jumelle dans ses bras une dernière fois avant qu’elle ne parte pour le sud du pays.
Un vide qui se creuse, un Lugh qui se sent enchaîné à cette maudite taverne avec ses vieux parents. Qui rêve de partir, d’être loin, d’être libre. Il a vingt-un ans et la sensation de n’avoir rien accompli, de n’être rien, si ce n’est perdu. Tous les soirs, il grimpe sur le toit de la maison familiale et hurle silencieusement à la lune de lui venir en aide. Et après de long mois de supplications, son appel est entendu. Porté par le vent, murmuré à la bonne oreille. Ou alors ce n’est que le hasard qui fit croiser sa route avec celle de Catelya Nil’Tran. Une trentenaire à la chevelure blonde et aux yeux noisette. Un visage, un regard, une démarche, tout cri à Lugh qu’elle n’est pas d’ici. Qu’elle n’est pas à sa place et pourtant, est précisément à l’endroit où elle devrait être.
Il se passa plusieurs jours, plusieurs semaines où Catelya vint à la taverne tous les soirs, sans exceptions. Lugh n’y prêta pas particulièrement attention. Son quotidien resta le même. Entre faire tourner la boutique, calmer les ardeurs des clients éméchés, voir même prendre part aux bagarres à l’occasion, et monter sur le toit le soir pour discuter avec les étoiles. Spectatrice, Catelya n’intervint pas une seule fois. Elle ne répondit à aucune question du jeune tavernier. Elle entendait le bon moment. Un soir elle vint le trouver sur le toit. Ils discutèrent avec les étoiles, avec la brise nocturne, avec la lune, ensemble. Part du Tout. Harmonie. Marchombre.
*
Trois années d’apprentissage. Trois années à parcourir le monde. A apprendre ce qu’il a à offrir. A vivre en harmonie avec ses forces visibles et invisibles. A la recherche de l’équilibre. Avancer toujours plus loin sur la voie qui s’offre à lui, guidé par son maître. Rien ne fut donné d’avance. Lugh pensait que ses années à Al-Far lui aurait été bénéfique. Il pensait savoir se battre, savoir grimper, savoir courir. En commençant à arpenter la Voie, il eu l’impression d’aller jusqu’à réapprendre à marcher et à penser. Pourtant, il ne s’est jamais senti autant à sa place. Des années aussi difficiles que libératrice. Malgré les doutes, et les obstacles, chaque jour semblait le conforter dans son choix.
C’est durant ses années que Lugh découvrit la magnifique citée d’Al-Jeit. On lui avait vendu toute sa vie qu’il s’agissait de la plus belle des merveilles du monde. Et il comprit immédiatement pourquoi. Lugh tomba littéralement amoureux de cette ville. Bien plus belle et animée que les rues sombres d’Al-Far qui l’avaient vu grandir. Et pour la première fois depuis son départ, Lugh pu revoir Apolyne. Sa soeur, qui continuait d’étudier l’Art du Dessin sans relâche. Se retrouver fut un bon bol d’air frais pour les deux. Catelya accorda quelques jours à son apprenti. Il en profita pour rattraper le temps perdu avec sa soeur. C’était comme s’il ne s’était pas écoulé un seul jour depuis leur dernière conversation, tout comme l’impression qu’il s’était écoulé des années et des années.
Lugh fut alors présenté au conseil des Marchombres. Fort de ses expériences récentes et définitivement sûr d’avoir trouver sa voie, mais anxieux à l’idée qu’on puisse l’interdire d’aller plus loin. Ce qui ne fut pas le cas. Le conseil accepta et confirma l’intégration de l’apprenti Marchombre dans la guilde, lui permettant de continuer son apprentissage. Les aventures reprirent. A Al-Jeit, puis sur les routes de Gwendalavir. Sans jamais cesser de progresser, de réfléchir, d’aller au delà des limites possibles imaginables. S’affranchir de tout pour découvrir encore et toujours. D’un accord commun avec Catelya, Lugh ne se présenta jamais aux épreuves de l’Ahn-Ju. Pas par peur de l’échec, mais par responsabilité. Conscient de l’inaccessibilité au Rentai et certain de ne jamais être assez patient pour réussir à guider un apprenti sur la voie.
C’est à regret que sa formation se finit. Que l’élève fut libéré de l’emprise de son Maître pour partir arpenter la Voie, chacun de leur côté. L’amertume de ce vide soudain, se fit alors encore ressentir. Incapable de choisir une direction nouvelle, Lugh retourna à Al-Jeit, auprès de la seule personne avec qui il pouvait partager tout ça : Apolyne. Les jumeaux Ostara réunis, leur duo infernal se bâtit à nouveau. Certes, il ne fut plus question de jeux dans les rues avec les autres gamins de la ville. Mais est-ce que le monde n’est pas qu’un vaste terrain de jeu au final ? Lugh comprend que le Marchombre n’a besoin de rien ni personne pour continuer de respirer, de vivre. Il suit son instinct, la voix du vent, le chant des étoiles.
Il suffit alors d’un message pour emporter les Ostara dans une nouvelle aventure, plus funeste. Leurs parents, vieux couple de taverniers sont décédés, l’un après l’autre suite à une épidémie qui sévit dans leur quartier natal à Al-Far. Apolyne et Lugh quittèrent leur cité colorée pour retourner s’enfermer entre les murailles grises de la ville du nord. Tout ça pour dire un dernier au revoir à leurs parents. Et tirer un trait définitif sur leur enfance. La taverne familiale ayant été brûlée suite à un conflit entre gang de malfrats, peu de temps avant l’arrivée des jumeaux, ils n’avait pas de raisons de s’éterniser. S’ils passèrent quelques jours à Al-Far, Apolyne et Lugh reprirent rapidement la route d’Al-Jeit. Un voyage silencieux.
Puis le frère et la soeur retrouvèrent la parole. Ils évoquèrent des souvenirs, se remémorèrent ces moments à travailler ensemble, en famille. Et pourquoi ne pas revivre tout ça ? Ou partager ces souvenirs avec d’autres ? L’idée germa alors, le projet de gérer une taverne à Al-Jeit, un endroit pour se retrouver, se reposer, profiter. A partir de là, les jumeaux firent de ce projet leur nouvelle priorité. Dans la mesure du possible, évidemment. Apolyne ne pouvant pas abandonner l’académie aussi facilement. Ou plus exactement, ne voulant pas abandonner l’académie aussi facilement. De son côté, Lugh, mis tout son coeur à l’ouvrage. Il enchaîna plusieurs petits travails à droite et à gauche avant de s’engager dans l’escorte d’une caravane marchande pour Al-Vor.
Après deux années de dur labeur, de voyages et de rencontre, les jumeaux Ostara signèrent l’achat de leur nouvel établissement : la Dordogne. Une organisation qui met du temps à se mettre en place, mais qui finit par porter ses fruits. Apolyne et Lugh firent de leur mieux pour faire de leur établissement un endroit apprécié et agréable, avec une clientèle fidèle. Une nouvelle étape qui leur prit encore beaucoup de temps et d’énergie. Mais à vingt-six ans, aucun des deux ne manque de tout ça. Lugh attendit que l’affaire se stabilise, avant de partir à nouveau. L’appel de l’inconnu étant trop forte, il confia à sa soeur et leurs quelques employés la gestion de la taverne.
C’est dans un village au nord du lac Chen que la route de Lugh croisa celle d’une connaissance faite lors de son dernier voyage vers Al-Vor. Dragan Sassehnack, était un jeune Thül de l’âge de Lugh, à la tête encore plus dure que l’Arche, et avec une soif d’aventures insatiable. Les deux camarades s’étaient tout de suite bien entendus. A coup bien sûr, de blagues déplacées, d’insultes, de taquineries incessantes… Il faut croire qu’ils s’étaient bien trouvés. Et c’est avec plaisir qu’ils se trouvaient une fois encore. Le destin les poussa une fois de plus à partir quêter ensemble. Ce fut une aventure plus courte cette fois. Les villageois se plaignaient que des brigands leur avaient volés leurs réserves de nourriture et à présent, ils campaient à quelques kilomètres, s’amusant à revenir rafler régulièrement les habitants de leurs vivres. L’armée impériale n’ayant pas le temps de régler ce problème à cause des Raïs, Lugh et Dragan s’en chargèrent.
La mission fut un succès, les brigands prirent la fuite. Les villageois récupérèrent leurs réserves. Le Thül et le Marchombre gagnèrent chacun un bon équipier. Peu pressés de se séparer, ils décidèrent de continuer leur pérégrinations ensemble. Ils s’engagèrent pour quelques autres travaux à travers l’empire dans un premier temps. Avant de se lancer des défis d’aller visiter de nouveaux lieux, parfois dangereux. Ou alors à d’autre moment, il s’agit de retourner à Al-Jeit pour y rester quelques jours, quelques mois avant de repartir. C’est un lien fort qui se tissa entre les deux. Bien plus que de la camaraderie, allant jusqu’à dépasser les limites de l’amitié. Il leur arrivait de se séparer parfois quelques temps, quelques mois, pour mieux se retrouver plus tard. Sans jamais envisager d’adieux. Dragan apportait à Lugh cet équilibre qu’il cherchait en quittant Al-Jeit la première fois. Deux tempéraments, deux voies, deux corps, une âme.
Il s’écoula près de trois année ainsi. Sur un rythme aussi imprévisible que l’imagination d’un Dessinateur. Quand Lugh reçu un message de la part de Dragan lui expliquant la situation au nord du pays, le Marchombre n’hésita pas une seconde avant d’aller rejoindre son compagnon au front. Personne ne lui avait demandé de venir. Le Thül ne faisait que lui expliquer ce qu’il faisait là bas. Mais Lugh est un homme libre et si son instinct lui soufflait de chevaucher jour et nuit pour rejoindre la Citadelle, alors, il le fit. Sur place, l’accueil des Frontaliers ne fut pas des plus chaleureux. Le Marchombre ne resta que quelques jours sur place avant qu’on ne le renvoie vers le sud. Mais en compagnie de Dragan cette fois-ci. Un message pour l’empereur qui ne pouvait être remis par un Dessin.
Jusque là, il devait s’agir d’un trajet pas si différent de ceux qu’ils avaient déjà parcourus ensemble. Si ce n’est l’importance de la quête, donc pas le temps de marcher tranquillement. Ils ne prirent aucun détours, allant en ligne droite jusqu’à Al-Jeit, en passant le Gour, puis les plateaux de l’Est. Ils n’eurent aucun accroc, si ce n’est quelques malfrats qui regrettèrent d’avoir croisé leur route et quelques bestioles. Ils n’étaient plus qu’à quelques kilomètres d’Al-Jeit lorsque Lugh remarqua les premiers signes anormaux chez son compagnon de voyage. Bien qu’ils aient chevauchés pendant des heures, il en fallait plus pour épuiser un Thül. Or, Dragan était pâle, suait à grosse goutte. Mais restait fièrement en selle, sans dire un mot. Habituellement plus bavard que ça, il ne répondit même pas aux questions du Marchombre, comme s’il ne les entendaient pas.
La situation ne fit qu’empirer. Dragan fut bientôt incapable de tenir en selle, plus pâle que jamais, son teint tirait au gris. Il fut même pris de crise de convulsion. Sans réponse, Lugh n’abandonna pas le Thül. Il descendit de son cheval. Ils étaient si proche d’Al-Jeit. Il soutint son compagnon. Lorsqu’ils passèrent les portes de la cité, il devait le porter, de tout son poids de Thül. Ce qui n’était pas une mince affaire. Mais Lugh s’acharna. Il le transporta jusqu’au palais où il supplia qu’un dessinateur emmène le Thül à Fériane. Le message fut remis à l’empereur, et on examina Dragan. Le thül était empoisonné. Un serpent l’avait mordu à la cheville et cela faisait des jours que le poison s’infiltrait doucement mais sûrement sans ses veines. Il n’y avait plus rien à faire. Lugh continua tout de même d’insister, notamment auprès de sa soeur qui les avait rejoints, appelée par un collègue. Mais elle n’était pas là pour aider Dragan. On lui demanda de raisonner son frère. De lui faire lâcher le corps du Thül qui ne respirait plus depuis quelques minutes.
Lugh pensait connaître le vide, la séparation. Mais jamais il n’avait subit une douleur qui s’apparentait à celle-ci. La perte, le néant. La solitude plus pesante que jamais. Même la présence de sa soeur à son chevet n’y changeait rien. Il avait perdu toute envie de se lever, toute envie de vivre, ou d’arpenter n’importe quelle voie. Il n’était plus libre. Enchaîné à sa tristesse. Lugh passa de long jours à ne plus quitter son lit, à se laisser mourir à petit feu. Mas pour Apolyne, il trouva la force de se lever. Il fréquenta sa taverne, comme un fantôme hante sa demeure. Une ombre, l’ombre de lui-même. Il trouva assez d’énergie pour entamer un nouveau voyage. Poussé par le souvenir de son camarade, Lugh se rendit jusqu’à ce qu’on appelle “Le pays Thül”. Le clan Othala avait le droit de savoir pourquoi son fils était mort.
Malgré l’invitation, Lugh ne pu rester avec les Thüls. Il ne pouvait pas s’infliger ça. Sur le chemin du retour, il s’arrêta à Al-Far. Un vent de nostalgie de ses jeunes années, sans doute. Il ne devait s’agir que d’une escale de quelques jours. Puis finalement, il se passa un mois, puis deux. Lugh passait ses journées à boire, à se battre. Bien loin de tout ce qui le rattachait aux Marchombre. Dorénavant, il passait ses journées à parier sa victoire sur des brutes, leur collait une raclé, récupérait l’argent et retourner s’acheter à boire. Lugh Ostara disparu, pour ne devenir qu’un vulgaire alcoolique sans nom. Et il le serait toujours aujourd’hui s’il n’avait pas eu une soeur pour s’inquiéter de son absence. Ne pouvant quitter Al-Jeit, Apolyne réussi à entrer en contact avec une autre personne, importante pour son frère, qui elle savait, allait pouvoir le sortir de ce faux pas.
C’est ainsi qu’une nuit, les paris furent lancés. La ruelle était sombre, l’odeur fétide. Lugh fut poussé face à un nouvelle adversaire. Une femme, d’une soixantaine d’année, malgré son âge, elle se tenait parfaitement droite, une démarche féline. Des yeux noisettes. Catelya. Le cerveau embrumé par ses restes d’alcool, Lugh resta figé pour se prendre une bonne rouste. Son ancien maître était venu le chercher et avait bien l’intention de remettre le jeune sur pied. La première étape consista à lui faire passer son addiction pour la boisson. Le faire retrouver sa sobriété. Puis le faire parler. Et ils parlèrent. Pendant des heures. Sur le toit d’une taverne. Plusieurs soirs de suite. Alors Lugh appris de nouveau le langage des étoiles, de la lune, à écouter le vent et sentir toutes les forces autour de lui.
Catelya ne quitta pas son ancien élève avant d’être certaine qu’il aie surmonter ses obstacles. Appris de ses erreurs, accepter la perte, le deuil. Lugh retourna à Al-Jeit. D’abord pour s’excuser auprès de sa soeur. Puis reprendre le travail. Se rebâtir, brique par brique. Retrouver l’équilibre. Chanter l’harmonie. Savourer la liberté. Se retrouver Marchombre.
- Pseudo
- Hareng Séduisant
- Age Réel
- 23 ans
- Parle-nous de toi
- Hm, que dire, si ce n'est que je suis une rpgiste et lectrice acharnée. Je fais quasiment que ça de mon temps libre. Quoique, il y a aussi la musique, puis sortir avec les amis... Hm... Bref, sinon retenez juste, un brave Hareng bien trop fière d'être Normande.
- Es-tu familier avec l'univers de Pierre Bottero ?
- Oui, j'ai tout lu.
- Comment as-tu connu le forum ?
- J’ai suivie la douce voix d’Adëla <3
- Un commentaire sur le forum ?
- Il est tellement beau… C’est totalement mad, chaque image… Pfff ! Et on m’a vendu que du bien de la communauté, j’ai hâte de rp avec vous !
- As-tu besoin d'un parrain ou d'une marraine ?
- Non, je me débrouille.