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Flashback - Une personne vous manque et tout est dépeuplé feat. Clairie

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J’aimerai dire qu’il ne s’agissait que d’une mauvaise soirée, que demain serait un jour meilleur. Mais ça faisait trop longtemps que j’avais cessé d’espérer. Tous les jours s’enchaînaient et se ressemblaient. J’avais enterré en même temps que Dragan mes rêves d’aventure. Maintenant il ne me restait qu’Al-Far et ses rues malfamé. Je crois qu’au fond, je savais que c’était tout ce que je méritais. Et encore, est-ce que ce n’était pas trop beau ? Voilà que je me remettais à penser. Pour une fois, j’étais presque sobre. Il faut dire, après tous les coups que je m’étais pris ce soir, il y avait de quoi décuver rapidement.

Cette déception que j’étais. J’avais trop bu, j’avais provoqué un de ces imbéciles qui rigolent trop fort ,qui se vantent d’exploits qu’ils n’ont jamais réaliser. On m’a proposé de l’argent pour me battre contre lui, j’ai dit oui et j’ai perdu. Parce que je tenais à peine debout. Et tout marchombre que j’étais, il n’y avait plus grand chose d’harmonieux à mon propos. J’avais quitté ma voie depuis un moment déjà. Après cette humiliation, je n’avais plus assez pour boire davantage, j’ai essayé de négocier, mais trop de dette, j’avais été mis à la porte comme un malpropre.

Et voilà, je n’avais aucune idée où j’allais passer la nuit. Sûrement dehors, comme un mendiant. Mais je ne pouvais me résoudre à dormir sur le bord d’une route où tout le monde pouvait passer et me coller un coup de pied si l’envie leur prenait. Alors j’avais escaladé un bâtiment. Rien d’exceptionnel. Il ne s’agissait pas d’une tour vertigineuse avec très peu de prises. Non, autant défit à entreprendre la montée de cette façade, de s’asseoir sur son toit, les pieds dans le vide. Je me laissais assaillir par mes pensées. Rien de très joyeux. En même temps, j’en profitais pour nettoyer mes blessures. Enfin, dans la mesure du possible.

Je n’avais pas d’eau sur moi, je n’avais rien du tout, si ce n’est les habit que je portais. Un pantalon en cuir usé, des chaussures qui n’étaient guère dans un meilleur état et une chemise ample, qui, d’origine, était blanche. A présent, elle était tachée de sang. Et pour cause, je me servais de ses manches pour éponger mes blessures. Je n’avais pas envie de l’enlever, parce qu’il faisait trop froid pour ça. Même si nous étions en été, il ne faisait pas si chaud ce soir. Une bouteille aurait pu me tenir chaud, mais il allait falloir faire sans. Je n’allais pas mourir de ne pas être saoul pendant une nuit, si ? Peut-être… Si les mauvaises pensées prenaient le dessus. Mais est-ce que je n’étais pas déjà mort, de toute façon ?

Sous mes pieds, je pouvais voir quelques personnes aller et venir. Tiens. Amusant, j’avais choisit ce bâtiment au hasard, mais il semblait qu’il s’agisse d’une auberge. A défaut d’avoir de quoi dormir au chaud… J’allais pouvoir emprunter leur toit. Tout cela me rappelait l’établissement que tenaient mes parents. C’était à quelques rues d’ici. Je me demandais s’ils avaient fait quelque chose du bâtiment. Est-ce que quelqu’un avait repris leur taverne ? Est-ce qu’ils l’avaient raté pour faire autre chose ? Qui sait. Je n’avais pas eu le coeur d’aller jusque là bas. De toute façon, il n’y avait rien pour moi là bas, si ce n’était encore une dose de mauvais souvenir. Et je crois que j’avais peur de tomber sur un ancien voisin qui pourrait me reconnaître.

Je lâchai un long soupire, tout en passant une main dans mes cheveux pour les plaquer en arrière quand un bruit se fit entendre dans mon dos. Je me relevai immédiatement. Il faut croire que je n’avais pas perdu tous mes réflexes. Perdu dans mes pensées, je n’avais même pas remarqué qu’une porte menait au toit de cet endroit. Les employés utilisaient sans doute cette sorte de petite cours sur leur toit pour y faire sécher leur linge. Cependant, j’avais des doutes que la personne qui se dressait en face de moi, soit une employée. Son visage me disait quelque chose.

- Bonsoir ?

Je levai un sourcil interrogateur. J’aurais pu fuir. Je n’avais sûrement pas le droit d’être ici. Mais elle non plus, si elle n’était pas employée, si ? Peut-être que les clients avaient le droit de venir prendre l’air ici. Mais non, je la connaissais, je le savais, ces cheveux roux, ces yeux verts, pas le genre de physique qu’on oublie facilement. Je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus.

descriptionFlashback - Une personne vous manque et tout est dépeuplé feat. Clairie EmptyRe: Flashback - Une personne vous manque et tout est dépeuplé feat. Clairie

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... et tout est dépeuplé.Flashback - Lugh & ClairieDes semaines que Clairie se morfondait dans la chambre de son frère. Moh, évidemment, était absent. La jeune femme avait pourtant tenu à dormir dans le lit de son jumeau, se berçant de la douce illusion que les draps portaient son odeur étrange et familière.
Fut un temps, le lit de Clairie était juste de l’autre côté de l’étroite chambrée. A portée de bras de son jumeau.
Mais ce temps était loin désormais. Clairie avait tout déménagé sous le combles du temps où elle étudiait son 1er cycle de dessin à l’Académie d’Al-Far. Et puis, elle était partie. Elle avait cru au succès, elle avait cru que rien ne l’arrêterait.
Illusion.

Clairie n’arrivait pas à dormir, ce soir. Elle se tournait et se retournait entre des draps trempés de sueur et de rêves inaboutis.
Elle ressassait en boucle le visage de l’Académicien qui lui annonça leur refus :
« Je suis désolé, Mademoiselle Nuleyrn, mais vous n’avez pas le profil pour entamer un 3ème cycle dans notre Académie. Vivez d’autres expériences, et revenez-nous d’ici quelques années. »
Pour qui il se prenait ? Elle avait les compétences, elle avait l’ambition. Et elle se faisait recaler comme une bleue, comme ça, sans justification ? La rousse avait tempêté, insisté, frôlant parfois l’obsession. Mais inutile.
Et la voilà, ce soir, allongée à contempler le plafond.
Déjà 3 semaines qu’elle était ici. Peut être plus. Impossible de s’en souvenir. Elle avait plié ses affaires, dit à Apolyne qu’elle reviendrait peut-être, sans préciser de date. Et elle s’en était retournée chez ses parents, dans le quartier commerçant d’Al-Far.
Ces lieux, qui l’avaient vue grandir, l’étouffaient désormais. La sollicitude de ses parents, agréables les premiers jours dans leur compassion et leur tendresse, l’avait vite écœurée. Sans Moh, rien de tout ça n’avait de sens. Où était-il ? Comment avait-elle pu le repousser si loin d’elle, laisser ainsi leur relation s’étioler ? Eux qui partageaient tout étaient désormais des étrangers que rien ne semble lier.
D’un battement de cils, Clairie chassa les larmes qui effleuraient à ses cils.

Il fallait qu’elle se lève, qu’elle sorte prendre l’air, qu’elle aille se dégourdir le cœur.
Tunique simple en lin, pull sans manche en laine appartenant à Moh, pantalon ample. La jeune femme avait l’impression d’être en pyjama, cela faisait des siècles qu’elle n’a pas porté des vêtements aussi négligés. D’un coup d’œil dans le miroir, elle avisa ses cheveux en bataille et ses traits tirés. Elle se reconnaissait à peine.
« Allez, sors toi de là, ma grande. » s’encouragea-t-elle d’un sourire las.

Une fois dehors, l’air de la nuit lui fouetta le visage. Les nuits étaient froides à Al-Far, et elle frissonna en songeant qu’elle aurait peut-être dû se couvrir un peu plus.
Des mèches rousses envahissaient tantôt son champ de vision, elle qui avait plutôt l’habitude de retenir l’ensemble de sa chevelure dans un chignon serré.
Les rues de la ville étaient peuplées de souvenirs avec son jumeau : là, l’échoppe de leurs amis Oliver et Sheryn, dont elle n’avait pas de nouvelles depuis des années. Ici, un immeuble où la façade était recouverte de banderoles colorées que les jumeaux se plaisaient à décrocher pour embêter les passants.
Sans y réfléchir, ses pas la menènent jusqu’à l’Auberge des étoiles filantes, où elle avait travaillé durant son 1er cycle. Un timide sourire éclôt sur les lèvres de la rousse. Bien qu’elle ait lâché son emploi il y a bientôt 3 ans, elle disposait toujours des clés de l’entrée de service … à moins que Lucinda ne les ait changées depuis.
La clé glissa dans la serrure, et le cliquetis sonore d’une porte qui s’ouvre résonna bientôt.
Quelques volées de marche, et Clairie se retrouva sur le toit.

Contre toute attente, celui-ci n’était pas vide.
Un homme se tenait là, regardant dans le vide. Clairie le détailla un instant : brun, environ la trentaine, il avait l’air tout débraillé et passablement alcoolisé. Sans doute un insomniaque, comme elle, qui avait trop de chagrins dans le ventre.
A son arrivée, l’inconnu bondit pour se tenir debout face à elle.
« Bonsoir. » lui répondit-elle, levant les mains à hauteur de sa tête pour illustrer son absence de mauvaises intentions. « Désolée, je ne voulais pas vous faire peur. En fait, je ne pensais pas qu’il y aurait quelqu’un sur ce toit. »
Son interlocuteur, hagard, la dévisagea avec intensité. Jusqu’à mettre la rousse vaguement mal à l’aise. Elle hésita un instant à rebrousser chemin et laisser l’inconnu profiter seul du toit. Finalement, quelque chose dans le regard de l’homme l’interpela. Son visage lui était familier …
Gardant le silence, Clairie s’approcha du parapet et contempla un instant les lumières de la ville.
« C’est beau, hein ? »
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@Lugh Ostara
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