Alix Ril'Hersan

« Le conseiller Ril’Hersan est un conseiller assez beau de sa personne, jeune, dynamique, svelte. Il est assez grand et il a une carrure qui inspire confiance. J’ai l’habitude de le voir porter des tenues de cour assez proche du corps qui mettent en valeur ses formes musclés. Il a toujours le sourire aux lèvres et les yeux rieurs. On dirait que rien ne peut l’attrister. Par contre quand il est concentré lors des réunions avec l’empereur ses yeux bleus s’assombrissent et on croirait qu’ils sont quasiment noirs. Cela jure un peu avec sa chevelure blonde qu’il a courte. Le conseiller a un certain charme et bon nombre de femmes aimerait finir dans son lit. Les rumeurs de lit disent qu’il a plusieurs cicatrices sur le corps, sans doute des stigmates de combat qu’il a essuyés lors de ses voyages en dehors de la capitale pour le compte de l’empereur. »


"Alix est une jeune femme toute en délicatesse et au visage très fin. On la croirait noble, mais apparemment ce n’est pas le cas. Elle serait juste une fille de commerçant qui aide son père en allant de boutique en boutique à travers le pays tandis que lui resterait à Al-Chen. Et on ne demande qu’à croire ce petit ange au yeux bleus et cheveux blonds long. Elle dégage une telle grâce qu’on lui fait tout de suite confiance et se retrouve attendris. Et personne ne résiste à son regard de biche qu’elle pose sur vous quand vous tentez de lui tenir tête. Certains disent qu’elle est le diable dans le corps d’un ange d’être si belle. Moi je pense que c’est juste une enfant qui sait jouer de ses charmes avec douceur auprès des hommes. Et elle a bien raison au vu de sa beauté."

Le Chuchoteur ? Ah oui lui. Personne ne sait à quoi il ressemble. On ne le voit jamais au campement. On sait qu’il est là, après tout il nous amène des infos provenant de chez l'Empereur mais personne n’arrive à le saisir. Certains le disent femme, d’autres homme, on ne connait rien de lui si ce n’est une silhouette à capuche. Ce que je pense moi ? Je n’en pense rien. On a chacun ses petits secrets. S’il ne veut pas qu’on sache qui il est, il en a le droit et on doit respecter ce choix. Pourquoi je parle de lui au masculin ? Par habitude et praticité, je suis un homme.

C’est un homme tout ce qu’il y a de gentleman. On n’a rien à lui reprocher. Il aime son travail et s’efforce de tout faire pour l’empire. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas pour rien que l’Empereur lui fait autant confiance, c’est un homme qui ne s’opposerais jamais à son souverain et s’efforcera de maintenir sa réputation. Il est certain que vous pouvez lui confier n’importe quel secret et il le gardera pour lui. De plus, cela se voit dans son regard qu’il est bienveillant et peut représenter un bon ami pour ceux qu’il laisse entrer dans son cercle intime. Mais ça, je pense que peu de personne peut se targuer d’être considéré comme tel. Le conseiller reste tout de même un homme assez secret.

Toujours le même conseiller

Ah Alix. C’est vraiment une jeune femme tout ce qu’il y a de plus serviable. Quoi qu’on lui demande, elle s’efforcera de nous aider de son mieux sans rien demander en contrepartie. Elle est adorable, toujours à sourire, à s’activer pour vous aider, vous proposer son aide. En fait, elle aide tellement son père en tout que je n’ai jamais vu son bonhomme, et je n’en ai jamais ressenti le besoin car elle est extrêmement compétente dans tout ce qu’elle fait et je n’ai jamais eu à être déçue des affaires que j’ai passer avec elle. Oui, c’est vraiment une femme bien cette petite Alix.


Le Chuchoteur ? Son caractère ? Mais qu’est ce que vous voulez que je vous dise dessus. On ne le connait pas physiquement, ce n’est pas pour le connaitre niveau caractère. Il ne se laisse pas approcher comme un animal sauvage. Pourquoi ce surnom ? Tout simplement parce qu’il nous apporte des documents importants de l’Empire. Ça c’est sûr qu’il est efficace pour espionner et récupérer des documents précis, mais sinon, on ne le connait pas, c’est un fantôme. Je me demande même s’il sait parler le bougre, je n’ai jamais entendu le son de sa voix. Mais encore une fois, je m’en fiche de lui, chacun à ses secrets. Continue avec tes questions et je te jette dans un ravin.

Alix a bien commencé sa vie. Dès sa naissance ses proches ont su que ce bébé serait exceptionnel. Déjà, il naissait mais le nourrisson s’agitait tellement que cela fut compliqué de déterminé son sexe et il fallut attendre son sommeil pour le déterminer et le noter sur son acte de naissance qu’on fit porter à l’autorité compétente. Normalement, cela devait être bon, mais la personne qui réceptionna le précieux papier était un apprenti qui ne tarda pas à le perdre car il n’était pas très organisé. Mais ça, la famille Ril’Hersan ne le sus jamais et pensa que cette formalité était réglée. Surtout que bon, on retrouva officiellement le document, officieusement, il fut refait. Et comme l’apprenti, décidément il allait falloir arrêter son apprentissage, avait également une mauvaise mémoire, il ne savait plus le sexe de l’enfant donc il nota les deux, masculin et féminin. Au pire, cela ne se saurait jamais et on n’aurait pas besoin de le rechercher.

C’est ainsi que la vie d’Alix débuta entourée de ses parents, tous les deux des personnes influentes à la cour, de sa sœur de trois ans son ainée qui choyait ce petit être qui la rejoignait et de précepteur qui lui apprenait les mécanismes de cet univers si particulier dès qu’il fut en âge d’avoir des leçons. L’enfant apportais énormément d’attentions et d’assiduité à ses leçons, ne s’autorisant du repos que lors de ses heures de loisirs. Dans ce moment-là, le rejeton Ril’Hersan rejoignait son ainée qui lui servait de nourrice, s’amusant à se déguiser en femme de la cour, aimant autant les petits costumes guindés qu’on lui mettait en journée, après tout c’était l’héritier de la famille, que les robes de sa sœur qui mettait sa taille gracile en valeur. En fait, c’était surtout l’idée de passer d’un genre à l’autre qui l’amusait, surtout qu’il avait encore un visage poupon et les cheveux longs, pouvant aisément passer pour une enfant. Et plusieurs domestiques furent lésés sur ce point, pensant que c’était une jeune amie de leur petite Maitresse qui venait passer la journée avec elle pendant que son frère était introuvable, encore partis par mont et par vaut. Une seule personne n’était pas dupe de la supercherie et s’en amusait même, c’était la camériste de la jeune héritière qui aidait les deux enfants à travestir le plus jeune. Mais elle ne dévoila jamais leur secret, en ayant fait la promesse.

Les enfants Ril’Hersan furent habitués très vite aux coulisses des soirées mondaines à la cour de l’Empereur, leurs parents les y emmenant assez jeunes, à l’environ de leurs treize ans respectifs, pour en faire de parfaits petits courtisans et commencer déjà à positionner leurs pions stratégiques. Les deux enfants étaient choyés et aimés de leurs parents qui les gâtaient énormément, mais dans leur cercle d’influence c’était normal de vouloir tisser très jeunes des alliances. Les deux adolescents évoluèrent donc très rapidement dans les plus hautes sphères et apprirent à manier la langue de la cour consistant à parler pour ne rien dire ou alors pour dire l’opposé de sa pensée quand cela était nécessaire, cela se révélant un jeu très amusant pour eux. Surtout en voyant les autres adultes repartirent dépiter de ne pas avoir su apprendre de leur part des informations que leurs parents ne voulaient pas leur dévoiler.

Mais la période de l’innocence s’acheva quelques années plus tard, l’héritière se retrouvant fiancé à un homme de son rang et qu’elle l’épousa l’année d’après pour aller s’installer avec lui dans leur nouvelle demeure, ayant aux environs de vingt ans. Dans le même temps Alix entra en apprentissage auprès d’un Conseiller, un proche de son père qui le prit sous son aile pour lui apprendre toutes les ficelles de sa fonction. Dès le départ, l’homme commença à travailler l’Empereur pour lui dire qu’Alix pourrait faire un bon conseiller, lui rappeler qui étaient ses parents, combien ils étaient dévoués à leur souverain. Et c’est bien ce que l’homme fit, lui apprenant toutes les ficelles de son métier mais également de son idéologie penchant en faveur du Chaos. C’était insidieux, par petite touche, mais rapidement Alix en vint à vouer son admiration au Chaos. Cela alla même plus loin quand le Conseiller qui avait bien préparé son coup, lui demanda s’il acceptait de rejoindre les rangs de personnes voulant changer le monde en prônant le Chaos. Alix accepta volontiers et entra en apprentissage pour trois ans auprès de son double mentor, que ce soit sur la scène politique ou bien la scène chaotique. L’homme emmenait son apprenti partout où il allait lorsqu’il faisait un voyage d’affaires, en profitant également pour lui apprendre à mentir, tuer, se battre et tout ce qui faisait l’apanage du groupe auquel il appartenait. Ce fut lors de l’un de ces voyages qu’Alix fut présenté au Conseil et qu’il dû prouver son allégeance à leur valeur et qu’il voulait les embrasser pleinement. Lors du combat, il savait qu’il n’avait qu’une chance aux yeux de son Maitre. Soit il gagnait, quitte à être à l’article de la mort, soit il mourait, et il avait intérêt à ce que cela soit sous les coups de son adversaire car sinon il allait perdre la vie dans d’atroces souffrances. Il n’y a pas besoin de dire que cela le motiva à gagner, rien que pour pouvoir continuer à arpenter la terre qui l’avait vu naitre.
Le jeune homme se retrouva opposé à un apprenti de son âge tout gringalet, mais qui se révéla très vif et qui lui donna du fil à retordre. En fait, Alix manqua même de perdre son combat s’il n’avait pas saisi une pierre qui trainait par là et venir frapper la tête de son adversaire avec, ce qui le fit lâcher prise, tituber pour s’effondrer plus loin en tenant sa tête et se plaindre de douleurs. Le combat fut stoppé là et Alix nommé vainqueur. Les deux apprentis ayant bien combattu, ils furent autorisés à poursuivre leur progression sur le chemin du Chaos. Alors qu’Alix rejoignait son Maitre, s’attendant à avoir des félicitations, l’homme se contenta d’un laconique « Nous partons. Et prochaine leçon, ne fais jamais confiance à personne, surtout si c’est un Mercenaire. Que cela te serve de leçon. » avant de rejoindre leurs chevaux, monté en selle sur le sien et repartir pour Al-Jeït où ils étaient tous les deux attendus.

La formation du jeune noble se poursuivit encore quelques temps avant de pouvoir devenir officiellement Mercenaire du Chaos. Pour l’occasion, il demanda une entrevue au Chef du Conseil, voulant aborder un point le concernant avec celui-ci. Ce qui fut dit lors de cet entretien ne fut jamais su ou divulgué, mais il s’avéra que bientôt une drôle de silhouette assistait dans l’ombre aux réunions communes, apparemment avec l’accord du Chef du Conseil. Quant à Alix, il n’était jamais là quand on le convoquait, mais le Conseil ne donna jamais l’ordre de l’éliminer pour traitrise, comme si cela était parfaitement normal qu’il soit manquant à l’appel et bientôt tout le monde l’oubliait, comme s’il n’avait jamais fait partie d’eux.

Dans le même temps, le jeune Ril’Hersan fut nommé conseiller par l’Empereur, influencé par tout le travail de sape qu’avait fait l’un de ses fidèles conseillers. Une place venait de se libérer, un conseiller s’étant étouffé avec un os de poulet malheureux et n’ayant pu être sauvé à temps. Ainsi le maitre et l’élève siégèrent ensemble au côté de l’Empereur. Mais le plus vieux, restant un mercenaire, commençait à avoir des doutes sur l’identité de son ancien protégé, le reliant à celui qui se faisait appeler Le Chuchoteur. Croyant bien faire, il le rapporta au chef du Conseil en lui demandant de faire attention à ce que son ancien apprenti ne se retourne pas contre eux. Il ne reçut jamais de réponse de sa hiérarchie, au contraire d’Alix qui reçut l’ordre direct de le faire taire. Pour cela, il utilisa le poison, méthode d’exécution aussi dérobée que l’enseignement qu’il avait reçu. Une sorte de dernier hommage à celui qui lui avait tout appris mais qui en savait trop pour son propre bien. Son secret restait sauf et Le Chuchoteur pouvait continuer d’œuvrer au sein du cercle de l’Empereur en toute impunité.


Le conseiller Ril’Hersan, avide de voyage, de liberté et de découverte, su se rendre indispensable auprès de son souverain pour toutes les questions concernant les relations à travers le pays et bientôt il voyageait par mont et par vaux, parfois officiellement, souvent sous couverture, arborant dans ces cas les traits d’une jeune femme habitant Al-Chen et aidant son vieux père dans ses affaires en voyageant à sa place. En revanche, dès qu’il s’agissait de se joindre à d’autre mercenaires, il devenait Le Chuchoteur, une silhouette anonyme caché sous un large manteau à capuche qui arrivait et repartait comme il lui plaisait, laissant souvent des missives confidentiels provenant du sommet de l’Empire, de fidèles copies d’ordre qui avait été donnés, de plan de bataille ou même des plans qui pouvait s’avérer utile à l’activité de ses camarades du Chaos. Ses trois identités cohabitaient dans un seul être qui jonglait entre les trois assez aisément en fonction de ses besoins et de la situation.