Fenji Wil'Lyran

Il a les yeux gris, argentés. Ses yeux ne reflètent aucune chaleur, mais ils sont au contraire généralement glacés. Pourtant on peut y lire une certaine douceur, bien qu'elle soit évasive et cachée... Une douceur de plus en plus perceptible depuis qu'il pratique l'art du Rêve. On ne remarque pas trop ses cils, sauf peut-être de près, mais ses sourcils contribuent donnent un caractère masculin, quoi que délicatement, à son visage. Son nez est droit et d'une taille harmonieuse avec le reste de son visage. (un nez moyen). D'une manière générale, son visage est harmonieux et bien dessiné. Ses cheveux sont noir, mi-long, ils lui arrivent aux épaules, et ils sont la plupart du temps attachés en queue de cheval, ou bien tressés en une natte. Pas un cheveux ne dépasse. Sa peau est pâle. Il est plutôt grand, 1,85 mètres probablement, raisonnablement musclé, sans une once de graisse. Aussi fin et gracieux que sa sœur, on pourrait trouver son apparence androgyne, si ce n'était un petit quelque chose qui le rend masculin, dans la forme de son corps bien sûr, la largeur de ses épaule, l'étroitesse de ses hanches, et également, il porte souvent une petite barbe de quelques jours, bien taillée, qui équilibre ce que l'on pourrait presque appeler la féminité de son visage.

En règle générale, il a ceci du marchombre qu'on ne le remarque pas, lorsqu'il n'a pas envie d'être remarqué. Pour un frontalier, il n'a jamais été doué dans l'art de combattre avec un sabre, en revanche il sait très bien tirer à l'arc pour chasser, notamment. Mais malgré ses mauvaises actions, Fen' est aujourd'hui un non violent. Ses couleurs préférées, en matière de vêtement, son du bleu (couleur de la maison Wil'Lyran) du vert, et du gris.

Fenji n'est pas méchant... Disons qu'il a des mauvais côtés qui étaient autrefois très prononcés, et qui ont du mal à disparaître. Froid, égoïste, insatisfait, assoiffé de pouvoir, calculateur, presque meurtrier de ses parents, il l'a été. Mais il faut dire aussi qu'il a eu des raisons d'être comme ça, des souffrances l'y ont poussé... Et aussi tout simplement, c'était dans sa nature, et il ne fallait pas beaucoup pour encourager son mauvais côté à ressortir. Mais il paraît que tout homme peut changer, et Fenji avait aussi de bons côtés, notamment son amour pour sa petite soeur, le seul être probablement, avec un peu sa mère aussi, à être capable de le rendre plus doux. Habituellement, il est difficile pour lui d'éprouver de l'empathie et de la compassion pour autrui. Difficile de l'atteindre, difficile de le toucher, de l'émouvoir. Il traite autrui avec agacement, froideur et politesse dans le meilleur des cas. Sans amour en général, ne porte que difficilement de l'intérêt aux femmes, en tout cas on ne l'a jamais vu amoureux. Peut-être qu'il l'a été, mais que cela n'avait pas suffisamment d'importance pour que son entourage en soit marqué et que cela parvienne jusqu'à nous. Il s'est longtemps considéré comme étant autoritaire, dominateur. Il était le méchant de l'histoire et cela se voyait. Un homme damné certainement, mais il a fallu du temps pour qu'il s'en aperçoive et tente de changer. Malgré tout il reste de la lumière en lui, une lumière qu'il tente de cultiver maintenant. Sinon, par ailleurs, il est perfectionniste, peut-être maniaque, mais avec lui tout doit toujours être beau et bien rangé, par exemple. Il a donc un amour pour l'ordre, la propreté, et le luxe. Il rêve souvent qu'il est un loup, et sous forme de loup, curieusement, il est beaucoup plus gentil. Dans son inconscient, il est gentil, un vrai ange gardien.

L'histoire de Fenji Wil'Lyran est simple a conter. Né dans une famille influente, le fils aîné, il fut , dans son enfance, d'abord très proche de sa jeune soeur. Elle avait le don de l'adoucir, mais rapidement, les mauvais côtés de son caractère l'emportèrent. Toujours insatisfait, il était loin d'être un doux agneau, mais au contraire son naturel le poussait à désirer le pouvoir, l'influence, être un chef, tel que l'était son père.

C'est pourquoi lorsque ses parents partirent des Marches de Nord, pour un voyage en Gwendalavir, il saisit cette occasion. Il avait alors 17 ans. Son père lui avait confié la direction de leur maison, leur plus jeune enfant, Kiru, qui avait une dizaine d'année, et également, tout le domaine des Wil'Lyran et les soldats qui étaient aux ordres de la famille. Mais Fenji avait conçu un terrible projet dans son coeur. Il avait décidé que ses parents ne rentreraient pas de leur voyage. Il intercepta les lettres qu'ils envoyaient, sans hésiter à blesser ou tuer des messagers, et leur fournissait de fausses informations en réponse à leurs missives. Il faisait croire à leur mort, et s'arrogeait ainsi le droit de régner sur la maison Wil'Lyran. Dans l'expédition de ses parents, il avait un homme corrompu, chargé de les retarder et de tout faire pour les empêcher de revenir. Mais Fenji avait réellement conçu le projet de les tuer. Les retarder simplement ne lui suffisait pas, il décida dans sa colère qu'ils n'en sortiraient pas vivants, et leur avait envoyé également des hommes qui étaient chargés de les assassiner.

Kiru, sa petite sœur, s’apercevait bien que quelque chose ne tournait pas rond, elle espionnait discrètement son frère, et après avoir conclu que celui que celui-ci était devenu définitivement froid et méchant, elle décida de s'enfuir, malgré la neige qui tombait. Ses rêves l'attiraient à accomplir ceci. Peut-être partit-elle en quête de ses parents, les croyant toujours en vie, malgré que cela fasse à présent des années qu'ils avaient pour ainsi dire disparus, et que tous les croyaient morts. Elle avait alors quatorze ans.

Mais laissons là Kiru et intéressons nous à son frère aîné. Pourquoi était-il devenu aussi méchant ? Tout simplement parce que son père avait trompé sa mère, et peut-être que leur couple, et la famille, allait être détruits. Fenji l'avait découvert, et cela avait été le dernier élément qui devait transformer son cœur froid en quelque chose d'encore plus froid... C'est la raison pour laquelle il avait décidé que ses parents ne rentreraient pas. Mais quand il découvrit la disparition de l'innocente Kiru, il fallu du temps tout de même, mais progressivement, l'absence, la neige glacée qui avait emportée sa petite soeur transformèrent de nouveau son cœur. Il pardonna son père, quoi qu'avec difficulté, et jamais plus leurs relations ne seraient les mêmes. Il pardonna aussi sa mère, malgré que celle-ci l'incitait sans le faire exprès à la haine. En tout cas, s'il n'avait pas pardonné totalement, il avait au moins décidé de pardonner. Il était trop tard, car il avait déjà envoyé des assassins, mais, même s'il ne le savait pas, ses parents s'en étaient sortis vivants, grâce à la bravoure au combat de son père, entre autre.

L'histoire de cet homme n'est pas faite que de mauvaises actions, de mauvaises décisions, et de mauvais penchants. Même si pendant un temps, la haine l'avaient séparé, irrémédiablement semblait-il, de sa famille, la distance qui le séparait de sa cadette approfondit curieusement leur lien. Elle était probablement l'être qu'il ait le plus aimé, lui qui était si récalcitrant à l'amour. Il rêvait d'elle, imaginait ses pas dans la neige, sa progression à travers la forêt de conifères qui débutait aux limites du jardin des Wil'Lyran. Il se voyait auprès d'elle, sous la forme d'un animal (un loup) lui conseillant d'éviter telle ou telle ornière dans la neige, bondissant à ses côtés, et chassant pour elle. Il voyait ses yeux vairons (un vert, un bleu) et la douceur de son visage d'adolescente, si semblable à son propre visage.

Le remord, le vide, l'étreignaient, et on le retrouva évanoui dans la neige. Il avait marché assez loin semblait-il, mêlant peut-être rêve et réalité. La folie n'avait sans doute jamais été loin de lui, et pourtant, loin, il y avait été. Il était bien loin de la demeure de ses parents. Avait-il perdu le chemin de chez lui, ou bien était il a la recherche de la seule douceur en lui-même, sa petite soeur, qui faisait partie de lui, sa chair, son sang ?

Avec cet affreux passé, on aurait pu penser que Fen' aurait mal tourné, mais il avait en lui le don des Rêveurs. Un don de guérison, lui qui pourtant semblait incapable d'aimer, avait une force semblable à la compassion, cette compassion qu'il n'éprouvait pas souvent. Cela lui venait de sa mère, elle avait transmis ce don à ses enfants. Quand il en prit conscience, qu'il reconnut qu'il était capable de visualiser une blessure et de la guérir, en cet art un peu semblable au dessin mais différent, il comprit que là se trouvait son salut. En effet, pourquoi un être tel que lui aurait-il eu ce don, si cela n'avait pas du contribuer à le sauver lui-même ?

Les frères Rêveurs l'accueillirent et lui apprirent à approfondir son don, à vivre en harmonie avec celui-ci, à devenir plus précis dans son art de la guérison. Désormais, Fenji trouve davantage de paix en lui-même, il est devenu un rêveur lui aussi, et c'est son métier de soigner... Mais les blessures de son passé et de son âme, peut-être que c'est à quelqu'un d'autre que lui de les soigner.