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Indel Valaom

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Indel Valaom
Alavirien | Mercenaire du Chaos | Soldat

Généralités

Nom | Valaom
Prénom | Indel
Sexe | Homme
Âge | 26 ans
Lieu de Naissance | Village près d’Al-Chen
Peuple | Alavirien
Métier | Soldat

Description Physique

Ne me cherche pas dans la foule, je me signalerai à toi. | Indel Valaom
Le corps efflanqué, le visage en lame de couteau, l’aura de celui qui a peu à perdre, Indel rappelle parfois le coyote en maraude. Adolescent, il était dégingandé à l’extrême, mais les années ont musclé avec finesse sa longue charpente et injecté de la précision à ses mouvements. Il a néanmoins conservé la posture  légèrement prostrée des jeunes hommes qui ont connu une poussée de croissance trop brusque. Son pas est preste, porté par des jambes démesurées et sèches. Ses mains sont pareilles à deux araignées qui bougent avec un calme et une froideur de tous les instants, cachant à peine leur vivacité létale.

Véritable fantôme, Indel arrive avec une facilité désarmante à passer inaperçu partout où il passe, et ce, depuis aussi loin qu’il se souvienne  Il se l’explique par son éternelle tendance à préférer se tenir en retrait des groupes de gens, satisfait de les observer avec attention. Il n’exprime aucune individualité par sa tenue. Ses vêtements, pour la plupart sombres et usés, pourraient appartenir à n’importe qui. Son armure personnelle est composée de cuir léger et râpé, comme celle des nombreux mercenaires et voleurs qui sillonnent Gwendalavir. Bref, comme la plupart de la racaille sculptée dans la même pierre que lui. Depuis peu, il doit revêtir l’uniforme de l’armée de l’Empire, ce dont il s’accommode avec indifférence. Une arbalète en bois sombre et un étui à carreaux, porté sur la hanche, ne le quittent jamais.

Quelques traits du visage d'Indel contribuent à le rendre reconnaissable, malgré sa propension à l’anonymat. D’abord, ses yeux couleur vert-de-gris, à la gravité insondable, et ses hautes pommettes qu’on jurerait capables de rayer du verre. Sa voix au timbre éraillé, comme s’il avait économisé les mots tout au long de sa vie. Son front large, déjà traversé par de très fines rides. Sans oublier les vilaines cicatrices qui le balafrent un peu partout sur le corps, souvenirs cruels des combats où il a failli laisser sa peau. Outre cela, un observateur attentif peut dénoter sa bouche aux lèvres fines, son nez droit, quoique cassé à une ou deux reprises, et ses cheveux épais, couleur fauve.

Caractère

Mieux vaut être une amère vérité qu'un doux mensonge. | Indel Valaom
Sous le vernis d’impassibilité de son expression, une vie intérieure exacerbée bouillonne dans la tête d’Indel. Lorsqu’il s’attache à quelqu’un, il aime avec un sérieux ineffable, comme s’il s’agissait d’une quête à mener à bien. Il serait capable de se jeter nu dans la gueule d’un Brûleur pour quiconque aurait gagné sa confiance et son affection. Ces personnes détiennent, en règle générale, une fragilité apparente, mais une force sourde et indomptable, qui mérite d’être préservée. Les gens astucieux, appliqués, résolument marginaux, le prennent toujours aux entrailles. Heureusement pour lui, il compte ces êtres d’exception sur les doigts de sa main. Malheureusement pour eux, il exige une loyauté égale en retour et se montre intransigeant à leur endroit.

À ce titre, Indel a en horreur qu’on lui mente, la vie l’a abonné à la fourberie et aux doubles-jeux, mais il tient à ce que ses proches lui démontrent une  incontestable intégrité. Si par maladresse quelqu’un vient à trahir un iota de sa confiance, Indel voit germer en lui  une hargne et une rancœur dont il est incapable de faire abstraction, ce qui l’a déjà porté à des extrémités peu honorables. Ce qu’il exige des autres, cependant, il ne manque pas de demander le centuple à lui-même et ne se donne aucun droit à l’erreur. Lorsqu’il commet des faux pas, car Indel, malgré ses efforts, n’est pas infaillible, il s’en veut avec une atrocité sans limites. Cependant, son sens de la discipline lui a permis d’acquérir une connaissance aigue de ses capacités, qui lui confère un mélange rare d’humilité et d’assurance. Indel a vécu toute sa vie avec l’impression qu’un plafond sombre, pareil à un ciel d’orage, se trouvait au ras de sa tête. Avec une énergie désespérée, il cherche de toutes ses forces à le faire voler en éclats, sa rage formidable dirigée toute entière dans ce but. Indel ne puise que peu de  plaisir dans la violence, mais à la vérité, il ne s’y soustrait pas, conscient qu’une réputation d’impitoyabilité décourage certains combats avant de les avoir commencés. Ainsi, il avance dans la vie à sa manière, à la fois patient et féroce, redoutable.

Histoire

La mort est la plus grande voleuse. | Indel Valaom

Contraint d’assumer le rôle de chef de famille auprès d’un père infirme, Indel Valaom a acquis trop jeune une maturité d’adulte. Sa mère, une femme délurée selon les uns, bohème selon les autres, partit un jour pour ne plus jamais revenir, créant un autre des scandales dont elle avait le secret. En raison de ses infidélités aussi régulières que notoires, les mauvaises langues prétendirent qu’elle avait quitté son mari pour un autre homme. Les dettes accumulées de la famille Valaom explique peut-être également sa fuite. Une jambe amputée et gravement malade, le père se trouva bien en mal de la rattraper, si tant est qu’il ait cherché à la faire. Doux jusqu’à la bonasserie, il respectait sa femme avec la dernière des dévotions et acceptait tout d’elle, y compris sa désertion.

Dès 8 ans, Indel travailla pour les pêcheurs et fermiers de sa bourgade pour tenter de rembourser les sommes toujours plus importantes que sa famille leur devait. En raison de son état de santé en chute libre, son père était devenu incapable de le faire lui-même.

Peu avare de son amour, pourtant, le père ne cachait pas à Indel l’ampleur de sa gratitude et répétait sans cesse combien il était fier de son fils. Il était aveugle à la rancune incendiaire qui dévorait le garçon. Indel lui en voulait d’avoir laissé partir sa mère avec un haussement d’épaules, d’être la risée de leur communauté. (Leurs pairs les surnommaient ouvertement les « Vauriens ».) Il lui en voulait de se voir obligé de payer pour lui. De se réveiller chaque matin avec une angoisse paralysante, car il ignorait jusqu’à quand il pourrait tenir le rythme implacable des corvées qui lui incombaient. Il se taisait, cependant, étouffé par les remords que lui inspiraient de tels sentiments.

Résilient et acharné, il soutint la cadence malgré le peu de respect que ses efforts suscitaient chez ses voisins, trop habitués à mépriser sa famille. Souvent, les hommes de la bourgade adressaient à Indel des sourires narquois, car le garçon leur rappelait des nuits passées en compagnie de sa mère. Chaque fois, Indel serrait les dents. Il n’apprit pas à lire durant son enfance, socialisa peu avec les jeunes de son âge, c’est pourquoi l’irruption de Radeau dans sa vie irrigua un peu son cœur.

L’image de sa silhouette tremblante sur le seuil de sa porte le suit encore aujourd’hui. Des flocons épars tombaient autour d’elle et elle tapotait son ventre machinalement, le regard empli d’une détresse fiévreuse.

-J’ai faim.

Désemparé par l’apparition, Indel ne put qu’observer son père faire entrer l’inconnue. Avec la bonté de cœur qui le caractérisait, il claudiqua à travers leur cuisine étroite pour servir à la jeune fille une soupe insipide, mais chaude.

-Les autres n’ont pas voulu. Les autres n’ont pas voulu,
répétait-elle, mais elle se taisait à mesure que son ventre se remplissait.

La gorge du père se serra et ses yeux s’inondèrent de larmes. Les gens ne connaissaient-ils pas la cruauté du froid sur des êtres comme cette jeune fille ?

Tassée sur sa chaise, ses cheveux blonds sales voilant son visage, elle observait Indel avec une attention rare que le garçon lui rendait. Elle ne partit jamais.

***


Indel apprit peu de choses sur sa sœur d’adoption, de quelques années plus âgée que lui. Seulement qu’elle avait décidé à un moment de sa vie que les autres l’appelleraient Radeau. C’était une fille pour le moins étrange qui nourrissait une obsession déconcertante pour les bateaux. À chaque matin, à une heure précise, elle demandait, toujours selon la même formule polie, à Indel de l’accompagner vers la grève du lac Chen. En présence du garçon, assise bien droite, la jeune fille regardait les esquifs d’un œil attentif, puis, en esquissait des croquis avec un talent et une précision à couper le souffle. Parfois, elle abordait de vieux navigateurs et leur expliquait avec un luxe de détails les rouages les plus obscurs de leur métier, ce qui avait pour effet de les agacer et d’amuser Indel. Elle ne semblait rien comprendre à ses compatriotes, certes, mais son frère appréciait son intelligence pointue et unique. Le garçon investit donc des efforts considérables pour préserver la petite bulle dont Radeau dépendait pour fonctionner. À plus d’une reprise, il la défendit avec sauvagerie des garnements du village qui cherchaient à la tourmenter. Indel réagissait au quart de tour, furieux et impitoyable, sans se rendre compte que sa violence les ostracisaient davantage. Peu importait, Radeau était apaisée en sa présence.

***


À mesure que les années passèrent, Indel apprit à voler ses concitoyens pour nourrir les siens. Il subtilisait une quantité infime de nourriture, tout juste ce qu’il fallait pour pallier au nécessaire et pour que personne ne remarque rien. Il se compara à un rat dont on ne remarque les méfaits véritables qu’à l’hiver, alors que sa piste est froide depuis longtemps. Certes, des doutes planèrent au-dessus de lui, mais jamais personne ne l’accusa formellement. Son père seul savait et ils s’appliquèrent à faire comme si rien n’était, mais Indel lisait la honte dans ses yeux. La dignité morale était tout ce que le père d’Indel pouvait se targuer de posséder, et son fils le lui avait enlevée. D’éparses leurs échanges disparurent complètement.

Alors, de plus en plus, l’idée grimpait en lui de monter sur un de ces bateaux qui couraient sur le Pollimage et de partir pour Al-Jeit. Ne plus revenir. Quitter cette vie de misérable. Indel avait 15 ans. Ses chaînes lui pesaient, mais l’implacabilité de sa colère et de sa détermination pouvaient mettre à terre les pires obstacles. Dès le moment où les talents de Radeau furent remarqués par des marins en poste de l’armée alavirienne et que ses esquisses servirent à l’élaboration de maquettes de vaisseaux de guerre, il sut que l’avenir de sa famille ne reposait plus sur ses seules épaules. L’argent que rapportait Radeau suffisait pour une vie sinon confortable, au moins décente. Elle arrivait presque sans efforts à ramener le quadruple de ce que Indel se décarcassait à gagner. Il ne lui en voulut pas. Elle avait acheté sa liberté.  

Un soir, alors que son père dormait d’un sommeil alourdi par l’alcool, Indel rassembla ses maigres possessions et toute l’amertume qu’il avait accumulé au long de sa courte vie. Ce qu’il fallait pour l’aider à partir pour de bon. Il passa près de la paillasse où se recroquevillait Radeau et s’accroupit près d’elle. Mue par cet instinct qui apporte à la conscience le poids d’un regard, elle s’éveilla en silence. Sans comprendre, elle l’observa un instant.  

-Je m’en vais, Radeau, lui murmura-t-il.

La jeune fille, redressée sur son séant, le regard nerveux, enroulait ses cheveux autour de ses doigts. Son angoisse soufflait sur Indel comme un vent à la morsure glaciale.

-Tu pars…pour toujours, c’est ça ? Pour…Pourquoi ?


Étranglé, Indel demeura silencieux un long moment.

-Avant que tu n’arrives, j’étouffais déjà ici. Ça a toujours été et ça me tuera. Ce n’est pas ta faute.


Il aurait voulu la prendre dans ses bras, lui dire adieu, mais elle ne permettait aucun contact à quiconque. Leur monde à tous deux s’étiolait, et la culpabilité mettait le jeune homme à genoux alors qu’il prenait la pleine mesure de l’égoïsme abject de sa fuite.  

Il baissa les yeux.

-Je reviendrai, consentit-t-il. Dans longtemps, mais je reviendrai. Pour toi.

Une ultime promesse dans la nuit, leur seule témoin. Le froid et l’obscurité leur répondirent.

***


Indel atteignit la ville d’Al-Chen, le lendemain matin, alors qu’une brume d’argent s’élevait du lac. Il n’avait jamais vu la ville ni son port, mais il savait comment fonctionnaient les docks de l’empire et il connaissait la demande vorace pour des jeunes mousses. Aussi, il n’eut pas à attendre longtemps avant qu’on l’engage à bord d’un navire marchand qui partait vers le sud, vers Al-Jeit, le joyau de Gwendalavir. Dès qu’ils furent arrivés à quai, il déserta son poste sans réclamer son dû et avec quelques provisions volées en poche.

Ce n’est qu’en apercevant Al-Jeit qu’il s’accorda enfin un moment de contemplation, après plusieurs jours à écarter toute pensée le rappelant à son village de pêcheurs natal. La beauté de la capitale et de sa nouvelle liberté le happèrent avec une violence telle que, pétrifié, le jeune homme fut pris d’une sensation de vertige telle qu’il n’en avait jamais ressenti. Il comprit qu’il avait sauté à bas de la falaise. Comme l’oisillon qui n’a qu’une seule chance à son premier vol. Pourtant, c’est l’esprit émerveillé jusqu’à l’ivresse et les entrailles nouées, qu’il arpenta la ville, les premiers jours, en songeant à peine à la marche à suivre.

Son naturel responsable lui revint seulement une fois qu’il eût réussi à se remplir la panse de pâtisseries d’une délicatesse obscène et de liqueurs d’ambre. Il avait déjà remarqué que d’autres jeunes erraient comme lui dans les rues, affamés et vifs, signe que la capitale écrasait les faibles dans son opulence aveugle. Dans une tangente qu’il ne chercha pas à combattre, il s’adonna complètement au vol à l’étalage pour assurer sa survie sans chercher à trouver un travail honnête. Après tout, personne ne se trouvait avec lui pour lui mettre sous le nez la moralité de ses actes. Et il s’en fichait bien. Il se mêla peu aux autres voyous, sauf pour leur soutirer des trucs ou parfois leur butin, ce qui résulta en quelques représailles et échauffourées dont il réussit toujours à se tirer grâce à une chance remarquable. Son petit canif argenté, en toute honnêteté, y est pour quelque chose.

Au bout d’un certain temps d’une vie menée essentiellement sous le couvert de la lune, il finit par repérer une vieille et belle demeure laissée à l’abandon dans une rue peu fréquentée et bourgeoise d’Al-Jeit. Il mit quelques nuits à rôder autour et à percer ses secrets, avant de décider d’y installer sa planque dans la cave. Son confort se révéla relatif, mais pas la sensation de sécurité qu’elle procurait pour le garçon des rues qu’il était devenu. Il en prit grand soin et y entassa quelques trésors qu’il espérait faire parvenir à Radeau. Car, dans un effet de balancier qu’il n’avait pas calculé, il songeait souvent à elle. Au prix de la décision qu’il avait prise. À sa honte et à la douleur de la solitude. À la rage dévorante à laquelle il n’avait finalement pas échappé.

Il aurait fallu lui arracher les yeux pour le lui faire admettre, mais Indel rêvait trop souvent au visage imprécis de sa mère au terme des jours sans victoires.

***


Prêt d’un an après son arrivée à Al-Jeit, Indel tomba sur une jeune fille de son âge à l’angle d’une rue. Un de ces hasard comme il s’en fait peu et qui change de manière abrupte la trajectoire qu’on croyait avoir choisi pour soi.

Une voleuse, comme lui, qu’il aida à échapper à un garde lancé à ses trousses et qu’il cacha dans sa planque le temps que la menace soit écartée. Une fille à la répartie aiguisée et à l’intelligence joyeuse, que la seule présence galvanisait. Comme une bouffée d’air frais.

Rhéa.

Au bout d’à peine quelques semaines, Indel lui ménageait une place près lui dans sa cachette. En tant que voleurs, ils formèrent un duo habile et ingénieux. Elle ne se rendit probablement pas compte de la facilité désarmante avec laquelle elle avait percé ses défenses. Une à une. À son endroit, Indel ressentait de la gratitude et de l’affection sans bornes. Son humour et sa curiosité papillonnante représentaient un parfait contrepoint à sa gravité et à la grisaille de son âme.

Il l’aimait.

Elle le mettait à nu, lui ouvrait le ventre comme un poisson par un simple sourire mutin, c’est pourquoi il se mit à avoir peur. Son indépendance, cette force froide et souple qu’il admirait, lui était souvent dure à supporter. Et si elle se désintéressait de lui ? Avait-elle besoin de lui comme il avait besoin d’elle ? Que faisait-elle lorsqu’elle n’était pas à ses côtés ? Qui voyait-elle ? Et si elle l’abandonnait ? Et si elle l’abandonnait ? Des questions qui tournaient sans cesse dans sa tête. Jusqu'à attaquer le cœur de la confiance qu’il lui vouait. Jusqu’à pourrir la vision qu’il avait d’elle. Elle mentait sans cesse pour des broutilles, surtout lorsqu’il se montrait insistant, et ça le blessait plus qu’il n’était capable de l’exprimer.

Mais il continuait de s’agripper avec virulence, il serra tant et tant qu’elle finit par glisser entre ses doigts. Bien sûr. Que pouvait-il arriver d’autre ? Rhéa était trop souveraine d’elle-même pour tolérer sa jalousie indéfiniment. Au bout de trois ans de leur relation, le jour où il la frappa, aveuglé par la colère, elle partit dans la foulée, le poussant droit dans le supplice qu’il avait tant redouté.

Il retrouva sa solitude, ce vieux fantôme, avec horreur. Ses jours avec lui le tétanisèrent, le laissèrent apathique jusqu’à ce qu’il trouve la force en lui de trancher d’un coup ses liens avec Al-Jeit, cette capitale corrompue qui l’avait désillusionné. Bouger pour retrouver la vie. Tenter encore d’échapper à sa douleur et à sa bassesse. Tout en sachant, cette fois, qu’elles circulaient dans son sang.

***


Ses semaines de voyage à travers les routes de l’Empire, bien que sans pardon, contribuèrent à l’apaiser un peu. Il se surprit à rire avec des étrangers, partager leurs repas, bien qu’il arriva souvent qu’il les dépouille de leurs possessions. Parfois à leur insu, parfois avec la menace d’un couteau sur la gorge. Le plus souvent seul.

Une fois, il se glissa dans une chambre d’une auberge de campagne, fouilla dans les sacs, souleva une latte du parquet et trouva une sphère graphe qu’il s’empressa d’emporter avec lui, soufflé par cette trouvaille inespérée.

Une poignée de jours plus tard, alors qu’il projetait du pied de la terre sur un feu de camp, Indel sentit soudain le baiser d’une lame froide sur sa gorge, si acérée qu’il cessa de respirer.

-Tu es doué, très doué, petit. Mais sache qu’on ne vole pas impunément Ysoba Damas, susurra une voix de femme à son oreille.

Incertain, il crut reconnaître une guerrière croisée la veille. Avec des gestes prudents, Indel porta la main à sa poche, en extirpa la sphère graphe dérobée et la tendit derrière lui. Elle la récupéra.

-C’est bien.

Le jeune homme sentait les yeux de la femme brûler sa nuque. Les battements de son cœur s’affolaient à mesure que les secondes passaient. Par le feu du Dragon, allait-elle se décider à l’égorger ?

- J’ai un marché à te proposer. Alloue-moi trois ans de ta vie, et non seulement je te laisse vivre, mais, en prime, je t’initie aux forces qui abattront l’Empire.


Indel accepta dans un souffle.

***


À 20 ans, Indel commença son entraînement de Mercenaire à l’âge où plusieurs le finissaient. Ysoba, avec son langage cru et ses manières frustres, arborait en permanence un sourire cannibale. Indel soupçonna que la seule raison pour laquelle elle ne le dévora pas vivant au cours de son apprentissage résidait dans le fait que sa viande aurait été trop sèche. Son ambition dépassait les jeunes hommes bâtis comme des brindilles : les proies qu’elle chassait faisaient trembler le monde. Il n’était qu’un soldat qu’elle plaçait sur l’autel de sa cause.

Ainsi, elle lui imprima la philosophie du Chaos dans la tête, le cœur et les muscles avec doigté et cruauté. Elle se montrait intraitable en toutes choses, exigeait l’impossible de son Apprenti, lui arrachait des larmes de souffrance sans ciller. Elle instrumentalisa sa colère et sa détermination, lui donna la liberté puissante à laquelle il avait toujours aspiré. Et plus que tout, insuffla en lui un but : celui de mettre à bas le monde qui ne lui avait jamais donné sa place. Lui offrit le rêve de mettre le feu au statut quo qui ne servait que les puissants. Instigua une vengeance pure et cathartique pour laquelle donner sa vie.

Si Indel n’avait détenu aucun véritable choix de se joindre au Chaos, il eut fallu être de mauvaise foi pour douter de sa loyauté. Pourtant, sa dévotion ne valait que peu de choses tant qu’il n’était pas présenté en bonne et due forme au conseil.

Ysoba finit par l’y traîner avec une sorte de fierté qui étonna son Apprenti. Ce n’est que là qu’il put constater de visu le statut enviable d’Envoleuse dont jouissait Ysoba, par le respect mâtiné de crainte qu’elle provoquait chez les siens. Alors qu’ils attendaient le début de la cérémonie, elle désigna à Indel la concurrente qu’il devrait affronter, une fille frêle aux cheveux et aux yeux couleur velours noir, qui exsudait une pugnacité affamée.

-Tue-la pour moi, Indel, tu me vengeras de son salaud de Maître. Ce ne sera pas la première fois qu’un Apprenti meure ici.


-Je ne peux pas...tenta le jeune homme, perturbé par l’idée de commettre un meurtre. Son premier. Il s’était préparé à vaincre un adversaire, mais pas à le tuer.

Dans un raz-de-marée, Ysoba tassa Indel contre une paroi. Elle le tenait à la gorge, et lui, il se tortillait avec une hargne de serpent, prisonnier entre ses serres. Il ne pouvait rien, et ils le savaient tous les deux. Elle approcha son visage tout prêt du sien et il vit qu’elle exultait.

-Fais tes preuves, petit vaurien.

Cloué sur place, le jeune homme la dévisageait et, dans une douceur hors-propos, Ysoba le relâcha. Éperdu, il jeta un regard vers sa concurrente. Ses pairs se préparaient. Bats-toi, Indel. Bats-toi qu’on en finisse. Il se lança dans l’arène et son triomphe se célébra dans un trait d’argent et un flot de sang. Le Maître de la fille blêmit et Ysoba se précipita vers Indel pour lui lever sa main rouge et poisseuse en signe de victoire. L’interrogatoire protocolaire qui s’ensuivit ne fit que confirmer ce qu’il savait déjà. Il était devenu un Mercenaire du Chaos au moment où il avait pris une vie.

***


Deux ans après avoir rejoint les rangs du Chaos, sous l’injonction d’Ysoba et d’autres hauts gradés, Indel s’infiltra dans ceux de l’armée alavirienne avec l’ordre de saboter les opérations militaires qu’on lui désignait. Pour ce faire, il changea d’identité à plus d’une reprise, laissa derrière lui des champs de bataille gorgés du sang de ses frères et sœurs d’arme, utilisa l’adrénaline bouillonnante dans ses veines pour commettre les gestes fatidiques. Aucun n’était facile, mais Indel ne fléchissait pas, son arbalète en bois sombre à l’épaule.

Il ne retourna pas chez lui, dans le village de pêcheurs sur la grève du Lac Chen. Car s’il demeurait une chose qu’il craignait encore en ce monde, une seule, c’était le regard de sa sœur.

Informations personnelles

Il est où le chat ? | RhIndel
Pseudo | Ickycat
Age réel | 23
Pays d'origine | Canada, Québec

Parlez-nous de vous | Bon, vous me connaissez déjà un tantinet. Je suis Rhéa Syriambre.
Familier avec l'univers de Pierre Bottero? | Pierre qui ? Celui qui fait des peintures, là ? Je plaisante. Oui, tout à fait.
Comment avez vous connu le forum ? | Par Google, ça fait un petit temps.
Un commentaire sur le forum ? | Si je me crée un deuxième compte, c’est que forcément j’adore ce fow.

Demande particulière | Ça va, j’ai hâte de rencontrer des amis marchombres. Hum, en fait, s'il y avait une généreuse âme pour m'aider avec la taille de l'avatar, ce serait super apprécié.

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Bienvenue en Gwendalavir


Re-bienvenue sur le forum, Indel !

Décidément, j'aime ton style d'écriture et je sens ue ce personnage va me plaire. Un duel Tarendal-Indel serait tellement approprié... *tente de ramener son inspiration par la peau des fesses*
Pour le reste, je te fais pas faire le tour du proprio, je me sens que tu connais. :)

Lorsque tu as terminé, tu dois passer par ce sujet pour le signaler. Cela nous permet de te recenser plus facilement.

N'hésite pas à me contacter personnellement par MP pour toutes demandes ou questions !
Bon courage pour la rédaction de l'histoire. Indel Valaom 1208135401

descriptionIndel Valaom EmptyRe: Indel Valaom

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Re-bienvenue à toi!

Heureuse de voir le nez de ce fameux Indel se pointer! J'aime aussi beaucoup ce début de fiche, j'ai hate d'en apprendre d'avantage. Bon courage avec la suite et si tu as besoin de quoi que ce soit, envoie moi un MP!

Je suis également disponible si tu as toujours besoin d'aide pour la taille de ton avatar, envoie moi un MP et il me fera plaisir de t'aider ♥

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Syane : Je suis partante pour un duel. N'importe. Quand.

Kyllian : Merci encore pour l'avatar ! Dsl

Sinon, j'espère que l'histoire va vous plaire. Aww

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Fiche Validée


Je déclare cette fiche officiellement VALIDÉE !

D'abord, bravo pour la rédaction de cette fiche! J'ai adoré te lire de nouveau, j'aime toujours autant ton style d'écriture fluide et captivant ♥ En plus, le parallèle avec l'histoire de Rhéa est génial^^ Ensuite, un deuxième bravo, cette fiche est parfaite! Pourtant, je suis pointilleuse, et je n'ai rien trouvé à redire, tout est parfait! J'espère que tu t'éclatera avec ton tout nouveau Mercenaire houray

N'hésite pas à faire ton journal de personnage.
Tu peux également faire une demande de RP et une demande de lien.
Enfin, tu peux allez jeter un œil aux quêtes !

L'équipe administrative reste toujours disponible pour toutes demandes ou questions.
Bienvenue encore parmi nous et bon jeu !  Indel Valaom 3132257210

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Yo ! Re-bienvenue Rhéa ^^ La métaphore du coyote en maraude semble tellement appropriée pour Indel tant pour son physique que pour sa mentalité... J'ai hâte de le voir en RP !

descriptionIndel Valaom EmptyRe: Indel Valaom

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