descriptionAure Lyndis
Aure Lyndis
Mercenaire du Chaos Alavirien Apprenti(e) Mercenaire du Chaos
Généralités
- Nom
- Lyndis
- Prénom
- Aure
- Genre
- Femme
- Âge
- Date de Naissance
- Printemps de l'année 146
- Lieu de Naissance
- Al Far
- Peuple
- Alavirien
- Métier
- Apprenti(e) Mercenaire du Chaos
Description Physique
Je t'ai créée à l'image de ton père. Afin que tu puisses, faute de l'avoir connu, le revoir chaque fois que tu te contempleras dans un miroir. Tu as cette même chevelure si blonde platine qu'on la décrit blanche comme la neige, qui contraste tant de tes sourcils bruns. C'est toute ta dualité, fragile dans la longueur ondulée qui te tombe en cascade dans le dos et forte de cette affirmation caractérielle qui se plisse et s'étend sur tes arcades sourcilières. A ton âge, il avait le même visage enfantin, presque rond. Rond du bout du nez, rond du menton, apparence dents de lait. On riait de lui, à tort. Mais à force de morts et d'horreurs, son visage à lui s'est émacié. J'espère que tu garderas le tien. L'enfance est tellement belle à regarder. Et tes yeux. Combien sont tombées amoureuses du regard azuré de ton père ? Trop nombreuses. Ta mère n'était pas la première. Les siens devenaient gris lorsque la colère le gagnait. A la fin, ils n'étaient que ça : acier. Nul doute que les hommes chavireront tout autant de tes prunelles. Ta peau est faite d'une douce aurore du matin, rosée à souhait. De là tu te différencie de lui et honore ta mère. La douceur. La douceur d'une femme que l'on trouve dans ses draps un beau matin. Combien ton père aimait regarder ta mère encore endormie avec les premiers rayons du soleil colorant sa peau. Là, il pouvait la protéger, tout simplement en fermant les rideaux pour lui accorder quelques heures encore de paix. De ta génitrice je t'ai également donné les lèvres. Charnues et brillantes, prêtes au baiser interdit. Ta mère t'a-t-elle dit que le seul à avoir pu toucher les siennes était ton père ? Un baiser est une chose si précieuse qu'il faut le raréfier pour en savourer toute la grandeur. Ne le donne pas à n'importe qui. J'ai charbonné tes paupières de noir pour te mettre en valeur et les impressionner. Tout comme je t'ai appris la danse. Tu danses avec l’envoûtement des gitanes, tout en courbes. Par contre ta démarche est droite, la tête haute. Tu sais où tu vas. Du moins tu le fais croire. Continue de le faire, entretiens le mythe, et tu réussiras. Je t'ai enlevé ton père, et tu dois m'en vouloir pour cela. Peut-être un jour comprendras-tu pourquoi. Mais il vit en toi, et je t'ai créée pour le retrouver, alors n'abandonne pas.
Caractère
J'ai laissé un grand champ de ruine derrière l'histoire de ta famille. Mais des ruines naissent parfois les plus belles villes. Ne sois pas trop dure avec moi, tu as plus de force que tu ne l'imagines.
T'adapter à la société sera difficile pour toi. Tu es ce qu'on appelle une « bâtarde », sans véritable nom. Il a fallu te cacher, te faire passer d'une bien plus basse naissance que ce que tu étais. J'ai donc demandé à ta mère de te garder sous haute surveillance et de t’entraîner. Et même si tu es forte de tes convictions, la sortie en public va considérablement te déstabiliser. Prends garde. Tu es rompue aux actes de séductions, digne héritage de celle qui t'a élevée, mais également au combat corps à corps grâce à ton oncle.
Ton père était un être théâtral. Ton éducation est donc basée sur la comédie. Tu sais faire semblant. Le plus dur, à présent, va être de savoir faire pour de vrai. Je te l'ai dis, tu es à l'image de ton père. Ainsi tu possèdes un cœur bien trop grand pour toi, qui va te jouer mille tours. Méfie-toi de ce qu'il te dit, mais écoute-le toujours. C'est en l'écoutant que ton père est mort. Mais c'est aussi ainsi qu'il a sauvé ta mère. Parfois la faiblesse fait de belles choses, tu verras.
Attention aussi à ton ambition. Elle est aussi grande que la soif de vengeance que tu partages avec ta mère. Et si ces deux vertus t'amèneront à faire de grandes choses, rappelle-toi ce que dit ton oncle : il faut faire les petites choses comme si elles étaient grandes. Là est la clé de ton succès.
Ton père a embrassé la folie. Cette folie est à présent posée sur tes lèvres. Choisis bien à qui tu vas la léguer.
T'adapter à la société sera difficile pour toi. Tu es ce qu'on appelle une « bâtarde », sans véritable nom. Il a fallu te cacher, te faire passer d'une bien plus basse naissance que ce que tu étais. J'ai donc demandé à ta mère de te garder sous haute surveillance et de t’entraîner. Et même si tu es forte de tes convictions, la sortie en public va considérablement te déstabiliser. Prends garde. Tu es rompue aux actes de séductions, digne héritage de celle qui t'a élevée, mais également au combat corps à corps grâce à ton oncle.
Ton père était un être théâtral. Ton éducation est donc basée sur la comédie. Tu sais faire semblant. Le plus dur, à présent, va être de savoir faire pour de vrai. Je te l'ai dis, tu es à l'image de ton père. Ainsi tu possèdes un cœur bien trop grand pour toi, qui va te jouer mille tours. Méfie-toi de ce qu'il te dit, mais écoute-le toujours. C'est en l'écoutant que ton père est mort. Mais c'est aussi ainsi qu'il a sauvé ta mère. Parfois la faiblesse fait de belles choses, tu verras.
Attention aussi à ton ambition. Elle est aussi grande que la soif de vengeance que tu partages avec ta mère. Et si ces deux vertus t'amèneront à faire de grandes choses, rappelle-toi ce que dit ton oncle : il faut faire les petites choses comme si elles étaient grandes. Là est la clé de ton succès.
Ton père a embrassé la folie. Cette folie est à présent posée sur tes lèvres. Choisis bien à qui tu vas la léguer.
Histoire
J'étais jeune lorsque tout a commencé, aussi tu m'excuseras les nombreux défauts de cette histoire qui aujourd'hui retombent sur tes frêles épaules.
J'ai fais de ton père, un petit con au grand cœur. Parce que c'était tellement agréable à jouer, pure plaisir personnel, égoïsme sans fin, je le conçois. Je lui ai donné un père humain : Cyprian Tharön, et une mère faëlle : Héliane Cÿa'Wel. Je pensais sincèrement que de ce mélange allait naître une force et don prédisposé à ton père, Elio, pour le tir à l'arc. Il a bien reçu le don. Quant à la force... Avec le recul cela ne lui a amené que doute et perdition.
Tout comme toi, Elio n'a eut qu'un seul parent : l'humain. Sa mère est morte assassinée alors qu'il n'était encore nouveau né. Ton grand-père n'en est pas mort de chagrin et cela a froissé les faëls, qui l'ont chassé. Mais la survie de Cyprian n'était pas la seule bavure aux yeux des faëls. Il était aussi et surtout coupable de la mort de sa femme. L'homme est bête, Aure. Et par appât du gain, désirant faire évoluer sa petite boutique d'armes, ton grand-père a fait affaire avec des mercenaires du Chaos. Hors on ne met pas fin à de tels liens uniquement par rédemption. Souviens-toi de cela, avant de faire le grand saut, je t'en supplie. Exilé à Illuin, Cyprian se pensait en sécurité et a ignoré les menaces de la guilde. On ne peut ignorer le Chaos. Et ta grand-mère est morte pour cela.
Aure. Parfois le silence a sa raison. En cherchant la vérité, Elio a chuté. Consumé par la rage et la folie d'avoir passé vingt ans à se demander pourquoi, il a tué son propre père, l'unique parent qui lui restait.
De ce parricide est né la décadence. Elio n'avait plus aucun but, plus aucun avenir. Que faire une fois vengeance faite ? Aure, s'il te plait, écoute-moi. Tirer les leçons du passé n'a jamais été une philosophie de famille. Mais que reste-t-il au final de cette famille ?
Ton père s'est allié aux mercenaire du Chaos, ayant pour maitre l'une d'eux. La puissance de ce maitre l'a amené à des méfaits fabuleux, qui lui ont permis de faire « bande à part », d'être au dessus des autres et de créer ainsi son propre réseau de vengeance personnelle : le Talion. Oeil pour œil, dent pour dent, telle est la loi du Talion. Un petit papier glissé dans un mur spécifique des ruelles d'Al Far avec un nom, pourvu qu'il ne soit ni femme ni enfant, et le Talion s'en occupait. Une nouvelle manière de commettre des meurtres à portée de tous sans se salir les mains. Ta mère et ton oncle continuent encore la gestion de cette débâcle, mais ont préféré faire savoir l'organisation morte afin de se protéger. Car il est facile de se faire prendre à ce jeu là. Elio en a fait les frais. Un beau matin, il a découvert un papier indiquant le nom de sa meilleure amie.
Comble de trahison, la mission venait de son ancien maître mercenaire, elle-même commanditée par un puissant noble, marionnettiste de la guilde du Chaos. La victime était noble et il s'agissait de se venger des actes de son père. Afin de la protéger, ton père s'est mis à dos le Chaos. Clément, celui-ci a accepté la vie sauve à la jeune fille à une condition : qu'Elio soit anobli et l'épouse, afin de pouvoir par la suite ruiner cette famille. Aure... ton père a accepté, c'est pour cela que tu ne peux porter son nom. Et comme on te l'a mainte fois raconté, c'est juste après avoir dit oui que dix flèches sont venues transpercer de toutes parts son corps en costume flambant neuf.
Ce que tu retiendras surtout, et ce que te raconteras sans cesse ta mère, c'est ce qui la liait à ton père. Et ce qui vous lie toujours, tous les trois. L'amour.
Elle est tombée amoureuse de ton père à leur toute première rencontre, alors même qu'il se faisait passer pour un autre. Il a fallu un peu plus de temps à Elio pour partager des sentiments. Et puis à force de secrets partagés et de vie commune pour le bien de la boutique d'armes qu'il avait reprise, une confiance est née. Ta mère serait morte pour lui. Et tu connais sa frustration de n'avoir pu le sauver. Elle porte pourtant également les marques de cette histoire. Le Chaos connaissait le cœur faible de ton père et donc son affection pour ta mère. Il a donc gravé cette couronne sur le front de ta mère, afin de lui rappeler qui était roi. Ni la colère, ni le chagrin de ta mère n'ont faibli avec le temps. Ce que tu retiendras surtout, c'est qu'il faut éliminer les responsables de tout ceci. Tous, jusqu'au dernier.
Ce que tu ne sauras pas, parce qu'il faut aussi que je te protège un peu, c'est que ton père m'a échappé. Très vite, trop vite. Son personnage a filé entre mes doigts et je n'ai pu l'empêcher de faire quoi que ce soit. Tout comme je sais que tu m'échapperas très vite. C'est de famille.
Ton père aimait ta mère, mais d'un amour protecteur et coupable. Son véritable amour, qui le tuait chaque jour un peu plus, était pour un autre homme. Et le Chaos n'est nullement coupable de la mort de ton père. Elio savait très bien que le mariage ne serait que le début de son instrumentalisation. Qu'il n'en aurait jamais fini et que les personnes qu'il aimait seraient toujours en danger par sa faute. Afin d'arrêter là toute suite possible de souffrance, il a orchestré son propre assassinat. C'est lui qui a engagé l'archer le jour de son mariage, prenant garde de bien dire oui avant sa mort, afin que son amie soit sauvée, puisque contrat accompli. Ni ta mère, ni ton oncle ne sont au courant. Cette fois-ci, il a agit entièrement seul. Pour vous protéger tous.
Aure. Ta mère aime te décrire les larmes de joie de ton père le jour où elle lui a annoncé sa grossesse. Ce fameux jour de mariage, où d'amour et de joie il voulait finalement dire non. Aure. Ton père n'a jamais su pour toi, ni pour la grossesse. Cela, par ma faute. S'il s'était su sur le point de devenir papa, il aurait perdu tout courage de se suicider. Et il était grand temps pour lui de mourir, crois-moi. Cela valait mieux, pour toi comme pour tous. Ton père me manque autant qu'à toi, si ce n'est plus. Alors ne m'en veux pas trop. Et prends soin de toi.
______
Chère créatrice. Laisse-moi un peu te raconter tout ce que tes idées, oh combien "géniales" ont fait. On verra si ça t'amuse toujours.
Je suis née dans la douleur. Ma mère me le répète sans cesse, tant bien que parfois j'ai l'impression de m'en souvenir. Dans la douleur de la perte de Papa et dans celle plus physique d'une grossesse difficile. Elle a bien failli me perdre plusieurs fois. Mais sa volonté farouche d'avoir un souvenir de son bien aimé et surtout le besoin de vengeance, l'a fait se battre, et me sauver. Je suis née dans la douleur. Et pas dans l'amour, comme tu aimes le dire si poétiquement.
J'ai passé mes dix premières années presque enfermée, cachée. Parce que tu as marié mon père, je ne peux porter son nom, sous peine de faire passer tout le monde pour ce qu'ils ne sont pas. Et moi pour une bâtarde. Et on sait très bien ce que ça a fait à mon père d'être un bâtard. Et aussi parce mes tuteurs (à défaut de pouvoir dire mes parents puisqu'Oncle Finnegan n'en est pas un), vivaient dans la peur. La peur viscérale qu'il puisse m'arriver quelque chose. Les assassins de Papa n'ayant pas été démasqué et sachant ce qu'ils avaient fait à Maman... Elle n'en dormait pas la nuit, persuadée qu'on allait m'enlever. Elle a même pensé mettre fin au Talion, de peur que cela ne me joue un tour. Et puis solution a été de me cacher. Au moins, comme ça...
Donc la petite vie où tout le monde se tue les uns les autres continuait tranquillement. Et moi ? Moi je regardai jalousement les autres enfants jouer ensembles, rire, s'appeler "amis". Je sortais, parfois, hein. Faire des courses avec Maman, connaitre un peu la ville avec Tonton. Et oui, Tonton est vraiment quelqu'un de très très drôle, donc je n'ai pas à me plaindre. Mais franchement ? T'es pas la première à avoir toujours dit que l'enfance c'est sacré ? Qu'on t'a bousillé la tienne et que tu ne souhaites ça à personne ? La psychanalyse c'est pas ici, je ne suis pas un défouloire, merci bien.
Bref. Continuons les maigres conséquences de ton imagination tordue.
Durant ces dix années, j'ai appris. A lire et écrire, grossièrement. Maman a appris à lire lorsqu'elle était en maisons closes. Parce que certains clients aimaient qu'elle leur fasse la lecture. Cela pourrait donc me servir. Et c'est Oncle Finnegan qui nous a appris à écrire, à toutes deux, qu'on puisse répondre aux messages laissés au Talion. Il m'a aussi enseigné la géographie de Gwendalavir, car j'allais devoir voyager pour me renseigner sur le Chaos.
A quatorze ans, alors qu'on avait attaqué les cours sur les armes, j'ai assisté à mon tout premier meurtre. Assisté, pas pratiqué. Stagiaire en meurtre. J'ai accompagné Tonton dans l'une de ses missions et l'ai regardé avec attention décapité un homme qui couchait avec la femme de son meilleur ami. Meilleur ami qui avait donc fait appel à nous. Dès que les désirs de vengeance n'étaient pas trop dangereux, je pouvais regarder, et apprendre. Je t'avouerai que la première fois, j'ai vomi et suis restée malade durant trois jours, parce que tu m'as fait faible. Sinon c'était pas drôle, c'est ça ?
A mes dix-sept ans, Maman m'a apprit l'art de l'amour et du sexe. L'art de la séduction et de la simulation. Le théâtre des femmes aime-t-elle dire. Je n'ai encore rien pratiqué, parce que son instinct de Maman l'emporte sur celui de Mère et qu'elle rêve, au fond d'elle, que je puisse le faire avec une personne que j'aime et qui m'aime. Mais on sait bien toutes les deux que j'aurai besoin de mon physique pour réussir dans ma vendetta. Tant pis pour le premier amour. Ça aussi tu l'as raté chez toi, pour me le refiler ?
A dix-huit ans, j'ai eu le droit de tuer mon premier gars. Avec les drogues de Tonton, en mode discret et tout. Tu sais le beau cliché de la jeune fille séduisante qui offre un verre à un idiot dans un bar ? C'était moi, avec de quoi le priver de toute force une fois qu'il aurait bu son cadeau. Il est donc resté avachi sur son lit, incapable de faire quoi que ce soit. Et j'ai pu lui ouvrir le ventre avec un poignard. Il avait causé la fausse couche de sa femme en la battant. Alors ventre ouvert, quoi, petit message subliminal.
Et enfin, la veille de mon grand départ, quand on m'a dit que j'étais prête, Finnegan m'a fait un cadeau. Une arme, appartenant à Papa. Un petit trident, de la taille d'un poignard, mais trois pointes. Trois pointes qui une fois dans le corps t'arrachent tout en voulant ressortir. Ce n'était pas vraiment l'arme favorite de Papa. Mais parait-il qu'en l'essayant un jour, il s'en est pris d'affection pour. Sans doute en souvenir du combat fait.
Voilà, tu connais ma chronologie. Eduquée pour tuer. Ça va, ça ressemble suffisamment à Kovu et Zira, pour toi ? J'pouvais pas être Nala ou Kiara, plutôt, non ?
Non parce qu'en dehors de tout ça. Ce que tu m'a légué, c'est la folie. La folie de ma mère qui se mettait soudainement à hurler et pleurer. Qui refusait d'attendre et voulait aller, là, de suite, dans la rue, pour tous les tuer. Seul Finnegan pouvait la raisonner, mais pas sans difficulté. Un jour, j'ai fais l'erreur de lui demander "à quoi bon le passé ?". Elle m'a prise par la gorge, a voulu me graver sa satanée couronne sur mon visage, pour me montrer que le passé agit sur le présent. Elle s'est ravisée. Et tu sais pourquoi ? Parce que ma belle gueule pourrait rapporter plus en restant indemne. Je sais qu'elle m'aime. Mais je sais aussi que sa folie va la tuer, et peut-être bien moi avec un jour. En ça, je suis soulagée de partir seule, d'être libérée.
Elle m'a épargné d'avoir à me prostituer ou même de devoir le faire par obligation pour notre mission. Mais il fallait que j'apprenne. Ainsi elle a pris un homme, au pif dans la rue, l'a drogué, et l'a fait devant moi. J'ai assisté à l'accouplement de ma mère pour apprendre. Comment ne surtout jamais embrassé, pour ne pas tomber amoureuse. Comment placer ses besoin à lui avant les miens, pour être certaine qu'il parle et m'adule. Comment...
Tu disais que mon intégration serait difficile ? Je sais exactement quoi faire et quoi dire pour qu'on m'aime. J'ai appris cela. C'est tout ce que tu m'as laissé. Une vie à apprendre. Mais moi, ce que je voudrais, c'est juste vivre, en fait. Alors je fais quoi ? Je trahis les sacrifices de ma famille pour devenir humaine en profitant de cette liberté ? Ou je trouve le Chaos et je lui fais la peau ?
Il faut aller au coeur des choses et les comprendre pour les détruire efficacement. Alors je vais vraiment m'enrôler dans le Chaos. Et les brûler de l'intérieur. Je suis née dans la douleur, et j'ai vécu dans l'idée qu'il ne faut pas se soucier de sa propre vie. Mais je vais vivre. Je vais renaitre de cette famille brisée. Tout sera finie et je pourrais, à mon tour, tomber amoureuse. Et si cela arrive, ne t'avise surtout pas de tuer l'homme que j'aime, juste parce que je serai alors plus interessante à jouer. Parce que je te jure que je remue ciel et terre pour te retrouver. Et je te tue.
J'ai fais de ton père, un petit con au grand cœur. Parce que c'était tellement agréable à jouer, pure plaisir personnel, égoïsme sans fin, je le conçois. Je lui ai donné un père humain : Cyprian Tharön, et une mère faëlle : Héliane Cÿa'Wel. Je pensais sincèrement que de ce mélange allait naître une force et don prédisposé à ton père, Elio, pour le tir à l'arc. Il a bien reçu le don. Quant à la force... Avec le recul cela ne lui a amené que doute et perdition.
Tout comme toi, Elio n'a eut qu'un seul parent : l'humain. Sa mère est morte assassinée alors qu'il n'était encore nouveau né. Ton grand-père n'en est pas mort de chagrin et cela a froissé les faëls, qui l'ont chassé. Mais la survie de Cyprian n'était pas la seule bavure aux yeux des faëls. Il était aussi et surtout coupable de la mort de sa femme. L'homme est bête, Aure. Et par appât du gain, désirant faire évoluer sa petite boutique d'armes, ton grand-père a fait affaire avec des mercenaires du Chaos. Hors on ne met pas fin à de tels liens uniquement par rédemption. Souviens-toi de cela, avant de faire le grand saut, je t'en supplie. Exilé à Illuin, Cyprian se pensait en sécurité et a ignoré les menaces de la guilde. On ne peut ignorer le Chaos. Et ta grand-mère est morte pour cela.
Aure. Parfois le silence a sa raison. En cherchant la vérité, Elio a chuté. Consumé par la rage et la folie d'avoir passé vingt ans à se demander pourquoi, il a tué son propre père, l'unique parent qui lui restait.
De ce parricide est né la décadence. Elio n'avait plus aucun but, plus aucun avenir. Que faire une fois vengeance faite ? Aure, s'il te plait, écoute-moi. Tirer les leçons du passé n'a jamais été une philosophie de famille. Mais que reste-t-il au final de cette famille ?
Ton père s'est allié aux mercenaire du Chaos, ayant pour maitre l'une d'eux. La puissance de ce maitre l'a amené à des méfaits fabuleux, qui lui ont permis de faire « bande à part », d'être au dessus des autres et de créer ainsi son propre réseau de vengeance personnelle : le Talion. Oeil pour œil, dent pour dent, telle est la loi du Talion. Un petit papier glissé dans un mur spécifique des ruelles d'Al Far avec un nom, pourvu qu'il ne soit ni femme ni enfant, et le Talion s'en occupait. Une nouvelle manière de commettre des meurtres à portée de tous sans se salir les mains. Ta mère et ton oncle continuent encore la gestion de cette débâcle, mais ont préféré faire savoir l'organisation morte afin de se protéger. Car il est facile de se faire prendre à ce jeu là. Elio en a fait les frais. Un beau matin, il a découvert un papier indiquant le nom de sa meilleure amie.
Comble de trahison, la mission venait de son ancien maître mercenaire, elle-même commanditée par un puissant noble, marionnettiste de la guilde du Chaos. La victime était noble et il s'agissait de se venger des actes de son père. Afin de la protéger, ton père s'est mis à dos le Chaos. Clément, celui-ci a accepté la vie sauve à la jeune fille à une condition : qu'Elio soit anobli et l'épouse, afin de pouvoir par la suite ruiner cette famille. Aure... ton père a accepté, c'est pour cela que tu ne peux porter son nom. Et comme on te l'a mainte fois raconté, c'est juste après avoir dit oui que dix flèches sont venues transpercer de toutes parts son corps en costume flambant neuf.
Ce que tu retiendras surtout, et ce que te raconteras sans cesse ta mère, c'est ce qui la liait à ton père. Et ce qui vous lie toujours, tous les trois. L'amour.
Elle est tombée amoureuse de ton père à leur toute première rencontre, alors même qu'il se faisait passer pour un autre. Il a fallu un peu plus de temps à Elio pour partager des sentiments. Et puis à force de secrets partagés et de vie commune pour le bien de la boutique d'armes qu'il avait reprise, une confiance est née. Ta mère serait morte pour lui. Et tu connais sa frustration de n'avoir pu le sauver. Elle porte pourtant également les marques de cette histoire. Le Chaos connaissait le cœur faible de ton père et donc son affection pour ta mère. Il a donc gravé cette couronne sur le front de ta mère, afin de lui rappeler qui était roi. Ni la colère, ni le chagrin de ta mère n'ont faibli avec le temps. Ce que tu retiendras surtout, c'est qu'il faut éliminer les responsables de tout ceci. Tous, jusqu'au dernier.
Ce que tu ne sauras pas, parce qu'il faut aussi que je te protège un peu, c'est que ton père m'a échappé. Très vite, trop vite. Son personnage a filé entre mes doigts et je n'ai pu l'empêcher de faire quoi que ce soit. Tout comme je sais que tu m'échapperas très vite. C'est de famille.
Ton père aimait ta mère, mais d'un amour protecteur et coupable. Son véritable amour, qui le tuait chaque jour un peu plus, était pour un autre homme. Et le Chaos n'est nullement coupable de la mort de ton père. Elio savait très bien que le mariage ne serait que le début de son instrumentalisation. Qu'il n'en aurait jamais fini et que les personnes qu'il aimait seraient toujours en danger par sa faute. Afin d'arrêter là toute suite possible de souffrance, il a orchestré son propre assassinat. C'est lui qui a engagé l'archer le jour de son mariage, prenant garde de bien dire oui avant sa mort, afin que son amie soit sauvée, puisque contrat accompli. Ni ta mère, ni ton oncle ne sont au courant. Cette fois-ci, il a agit entièrement seul. Pour vous protéger tous.
Aure. Ta mère aime te décrire les larmes de joie de ton père le jour où elle lui a annoncé sa grossesse. Ce fameux jour de mariage, où d'amour et de joie il voulait finalement dire non. Aure. Ton père n'a jamais su pour toi, ni pour la grossesse. Cela, par ma faute. S'il s'était su sur le point de devenir papa, il aurait perdu tout courage de se suicider. Et il était grand temps pour lui de mourir, crois-moi. Cela valait mieux, pour toi comme pour tous. Ton père me manque autant qu'à toi, si ce n'est plus. Alors ne m'en veux pas trop. Et prends soin de toi.
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Chère créatrice. Laisse-moi un peu te raconter tout ce que tes idées, oh combien "géniales" ont fait. On verra si ça t'amuse toujours.
Je suis née dans la douleur. Ma mère me le répète sans cesse, tant bien que parfois j'ai l'impression de m'en souvenir. Dans la douleur de la perte de Papa et dans celle plus physique d'une grossesse difficile. Elle a bien failli me perdre plusieurs fois. Mais sa volonté farouche d'avoir un souvenir de son bien aimé et surtout le besoin de vengeance, l'a fait se battre, et me sauver. Je suis née dans la douleur. Et pas dans l'amour, comme tu aimes le dire si poétiquement.
J'ai passé mes dix premières années presque enfermée, cachée. Parce que tu as marié mon père, je ne peux porter son nom, sous peine de faire passer tout le monde pour ce qu'ils ne sont pas. Et moi pour une bâtarde. Et on sait très bien ce que ça a fait à mon père d'être un bâtard. Et aussi parce mes tuteurs (à défaut de pouvoir dire mes parents puisqu'Oncle Finnegan n'en est pas un), vivaient dans la peur. La peur viscérale qu'il puisse m'arriver quelque chose. Les assassins de Papa n'ayant pas été démasqué et sachant ce qu'ils avaient fait à Maman... Elle n'en dormait pas la nuit, persuadée qu'on allait m'enlever. Elle a même pensé mettre fin au Talion, de peur que cela ne me joue un tour. Et puis solution a été de me cacher. Au moins, comme ça...
Donc la petite vie où tout le monde se tue les uns les autres continuait tranquillement. Et moi ? Moi je regardai jalousement les autres enfants jouer ensembles, rire, s'appeler "amis". Je sortais, parfois, hein. Faire des courses avec Maman, connaitre un peu la ville avec Tonton. Et oui, Tonton est vraiment quelqu'un de très très drôle, donc je n'ai pas à me plaindre. Mais franchement ? T'es pas la première à avoir toujours dit que l'enfance c'est sacré ? Qu'on t'a bousillé la tienne et que tu ne souhaites ça à personne ? La psychanalyse c'est pas ici, je ne suis pas un défouloire, merci bien.
Bref. Continuons les maigres conséquences de ton imagination tordue.
Durant ces dix années, j'ai appris. A lire et écrire, grossièrement. Maman a appris à lire lorsqu'elle était en maisons closes. Parce que certains clients aimaient qu'elle leur fasse la lecture. Cela pourrait donc me servir. Et c'est Oncle Finnegan qui nous a appris à écrire, à toutes deux, qu'on puisse répondre aux messages laissés au Talion. Il m'a aussi enseigné la géographie de Gwendalavir, car j'allais devoir voyager pour me renseigner sur le Chaos.
A quatorze ans, alors qu'on avait attaqué les cours sur les armes, j'ai assisté à mon tout premier meurtre. Assisté, pas pratiqué. Stagiaire en meurtre. J'ai accompagné Tonton dans l'une de ses missions et l'ai regardé avec attention décapité un homme qui couchait avec la femme de son meilleur ami. Meilleur ami qui avait donc fait appel à nous. Dès que les désirs de vengeance n'étaient pas trop dangereux, je pouvais regarder, et apprendre. Je t'avouerai que la première fois, j'ai vomi et suis restée malade durant trois jours, parce que tu m'as fait faible. Sinon c'était pas drôle, c'est ça ?
A mes dix-sept ans, Maman m'a apprit l'art de l'amour et du sexe. L'art de la séduction et de la simulation. Le théâtre des femmes aime-t-elle dire. Je n'ai encore rien pratiqué, parce que son instinct de Maman l'emporte sur celui de Mère et qu'elle rêve, au fond d'elle, que je puisse le faire avec une personne que j'aime et qui m'aime. Mais on sait bien toutes les deux que j'aurai besoin de mon physique pour réussir dans ma vendetta. Tant pis pour le premier amour. Ça aussi tu l'as raté chez toi, pour me le refiler ?
A dix-huit ans, j'ai eu le droit de tuer mon premier gars. Avec les drogues de Tonton, en mode discret et tout. Tu sais le beau cliché de la jeune fille séduisante qui offre un verre à un idiot dans un bar ? C'était moi, avec de quoi le priver de toute force une fois qu'il aurait bu son cadeau. Il est donc resté avachi sur son lit, incapable de faire quoi que ce soit. Et j'ai pu lui ouvrir le ventre avec un poignard. Il avait causé la fausse couche de sa femme en la battant. Alors ventre ouvert, quoi, petit message subliminal.
Et enfin, la veille de mon grand départ, quand on m'a dit que j'étais prête, Finnegan m'a fait un cadeau. Une arme, appartenant à Papa. Un petit trident, de la taille d'un poignard, mais trois pointes. Trois pointes qui une fois dans le corps t'arrachent tout en voulant ressortir. Ce n'était pas vraiment l'arme favorite de Papa. Mais parait-il qu'en l'essayant un jour, il s'en est pris d'affection pour. Sans doute en souvenir du combat fait.
Voilà, tu connais ma chronologie. Eduquée pour tuer. Ça va, ça ressemble suffisamment à Kovu et Zira, pour toi ? J'pouvais pas être Nala ou Kiara, plutôt, non ?
Non parce qu'en dehors de tout ça. Ce que tu m'a légué, c'est la folie. La folie de ma mère qui se mettait soudainement à hurler et pleurer. Qui refusait d'attendre et voulait aller, là, de suite, dans la rue, pour tous les tuer. Seul Finnegan pouvait la raisonner, mais pas sans difficulté. Un jour, j'ai fais l'erreur de lui demander "à quoi bon le passé ?". Elle m'a prise par la gorge, a voulu me graver sa satanée couronne sur mon visage, pour me montrer que le passé agit sur le présent. Elle s'est ravisée. Et tu sais pourquoi ? Parce que ma belle gueule pourrait rapporter plus en restant indemne. Je sais qu'elle m'aime. Mais je sais aussi que sa folie va la tuer, et peut-être bien moi avec un jour. En ça, je suis soulagée de partir seule, d'être libérée.
Elle m'a épargné d'avoir à me prostituer ou même de devoir le faire par obligation pour notre mission. Mais il fallait que j'apprenne. Ainsi elle a pris un homme, au pif dans la rue, l'a drogué, et l'a fait devant moi. J'ai assisté à l'accouplement de ma mère pour apprendre. Comment ne surtout jamais embrassé, pour ne pas tomber amoureuse. Comment placer ses besoin à lui avant les miens, pour être certaine qu'il parle et m'adule. Comment...
Tu disais que mon intégration serait difficile ? Je sais exactement quoi faire et quoi dire pour qu'on m'aime. J'ai appris cela. C'est tout ce que tu m'as laissé. Une vie à apprendre. Mais moi, ce que je voudrais, c'est juste vivre, en fait. Alors je fais quoi ? Je trahis les sacrifices de ma famille pour devenir humaine en profitant de cette liberté ? Ou je trouve le Chaos et je lui fais la peau ?
Il faut aller au coeur des choses et les comprendre pour les détruire efficacement. Alors je vais vraiment m'enrôler dans le Chaos. Et les brûler de l'intérieur. Je suis née dans la douleur, et j'ai vécu dans l'idée qu'il ne faut pas se soucier de sa propre vie. Mais je vais vivre. Je vais renaitre de cette famille brisée. Tout sera finie et je pourrais, à mon tour, tomber amoureuse. Et si cela arrive, ne t'avise surtout pas de tuer l'homme que j'aime, juste parce que je serai alors plus interessante à jouer. Parce que je te jure que je remue ciel et terre pour te retrouver. Et je te tue.
Informations Personnelles
- Pseudo
- Cyrious
- Age Réel
- 27 ans
- Parle-nous de toi
- Un p'tit bout de femme, qui revient. Parce que vous m'avez beaucoup trop manqué. <3
- Es-tu familier avec l'univers de Pierre Bottero ?
- Oui, j'ai tout lu.
- Comment as-tu connu le forum ?
- Par Eleanor <3
- Un commentaire sur le forum ?
- Je vous aime très très fort <3
- As-tu besoin d'un parrain ou d'une marraine ?
- Non, je me débrouille.