descriptionKyllian Steredönn
Kyllian Steredönn
Thül | Escorte de voyageurs | Dresseur de chien de traineau | Guerrier Thül
Généralités
Nom : Steredönn
Prénom : Kyllian
Sexe : Homme
Âge : 26 ans
Lieu de Naissance : Clan d'Othala, Plaine de Shaal.
Peuple : Thül
Métier : Dresseur et éleveur de Chien de traineau, Escorte pour des voyageurs et caravanes dans le nord de l'Empire, Guerrier Thül.
Crédits : Aki' & momofukuu.deviantart
Prénom : Kyllian
Sexe : Homme
Âge : 26 ans
Lieu de Naissance : Clan d'Othala, Plaine de Shaal.
Peuple : Thül
Métier : Dresseur et éleveur de Chien de traineau, Escorte pour des voyageurs et caravanes dans le nord de l'Empire, Guerrier Thül.
Crédits : Aki' & momofukuu.deviantart
Description Physique
« Y a de la viande fraiche au menu mes amis! » | Kyllian Steredönn
Kyllian est un Thül. Et pas qu'un peu. Loin d’être petit, il aurait de la difficulté à passer inaperçu en entrant dans une taverne alavirienne, qu’il le souhaite ou non. Son appartenance à son peuple est également très rapidement établie. Grand, large d'épaules – quoi que moins large et plus léger que la moyenne de son peuple -, solidement bâti, tout en muscle et en force... Tout, de son apparence en passant par l'énergie qu'il dégage, jusqu'à son accent caractéristique crie son apparence à son peuple. On ne peut se tromper lorsqu'on pose les yeux sur lui.
Il a un accent typiquement Thül, et pour les connaisseurs, des thüls du nord-ouest de la plaine de Shaal. Ses « R » sont roulées, un accent particulier est appuyé sur chaque voyelle et les fins de mots sont plus avalés et coupés que l’alavirien ordinaire (voir accent écossais). Sa voix en elle-même est très plaisante à l’oreille. C’est un excellent conteur et son accent vient ajouter une note particulière aux histoires qu’il raconte. Sa voix n’est pas non plus mauvaise au chant, quoiqu’il ne soit pas un barde, mais juste assez pour ne pas casser les oreilles de tout le monde. Il connait toutes les chansons traditionnelles Thül et a un répertoire plutôt impressionnant de chansons à boire.
Kyllian à des cheveux brun sombre, presque noirs, coupés en bataille et laissés longs jusque sous ses épaules. Il les attache souvent en une demi-queue de cheval derrière la tête pour qu'ils ne le dérangent pas lors de ses voyages ou combat, ou encore les tresse. La dernière option étant plutôt laborieuse pour lui, qui a autant de dextérité fine qu’un Siffleur en a pour le tricot, le résultat laisse donc souvent à désirer. Kyllian aborde également une barbe, jamais trop longue - parce que ça pique, vous savez – et il prend soin de bien entretenir celle-ci. Si la tradition de son peuple est aux longues barbes, il n’a jamais pu s’y commettre. Premièrement, avec plus de deux centimètres de barbes, il ressemble à une vieille goule, donc très peu pour lui! Deuxièmement, il ne supporte pas d’avoir trop chaud au visage. Et soyons logiques, un foulard ou une cape s’enlève et se remet beaucoup plus facilement que la pilosité faciale!
Le Thül a des yeux sombres, presque noirs, mais très expressifs. Son visage tout entier est d’ailleurs très expressif en lui-même. Il parle autant avec ses gestes et expressions qu’avec ses paroles, et c’est pour dire, Kyllian est plutôt bavard. Son large sourire peut faire fondre un glacier et il n’en est pas avare. Charmeurs et sincères, ses sourires en coin et ses yeux séduisent la plupart du temps. Il a un visage harmonieux, un nez droit et des pommettes saillantes.
Il porte généralement des vêtements chauds, sinon plusieurs couches de vêtements adaptés à la vie dans le nord de l’Empire. Une cape à capuchon, lui descendant juste au-dessus du genou, le quitte rarement. Il en a toutes sortes d’usages, autant comme couverture, comme camouflage ou simplement pour sa typique protection contre le vent et la neige. Kyllian porte presque toujours une armure de cotte de mailles, qu’il porte sous une veste de cuir plaquée par endroit. Le tout n’est pas en parfait état, et on peut clairement deviner à son accoutrement que le Thül est un voyageur. Il est également évident qu’il possède ses vêtements, comme tous ses objets d’ailleurs, depuis un bon moment déjà. En effet, bien que le commerce de ses chiots et sa renommée d’escorte de voyageurs sont tous deux en hausse, il est très loin d’être en voie de devenir riche. C’est même plutôt l’inverse...
Kyllian ne se sépare jamais de son arc ou de son épée Thüle, le premier restant accroché dans son dos, la seconde sur sa hanche. Il a reçu un entrainement de guerrier Thül rigoureux dès un jeune âge, et s'il est doué à l'épée, c'est l'arc qui est son arme de prédilection. Il chasse comme se bat avec celle-ci. C'est un bon guerrier, mais un meilleur chasseur encore.
Niveau capacités physiques, disons qu’il est plutôt versatile. Il n’excelle dans aucun domaine particulier, sinon qu’il est une bonne lame, supérieure à la moyenne, et un très bon tireur. Néanmoins, il n’accepte rien comme hors de ses capacités et se montre incroyablement débrouillard et plein de ressources. Par exemple, il n’a pas la grâce Marchombre pour monter aux falaises et aux arbres, mais il se débrouille tout de même à l’escalade. Il atteindra le sommet probablement plus tard qu’un expert, mais il l’atteindra. C’est tout ce qui compte. Son enfance passée à explorer plaines, forêt et montagne a habitué son corps à endurer la douleur et à persévérer pour trouver une façon d’atteindre son but. Ça… et son caractère extrêmement obstiné. Il est également très résistant et a une très bonne endurance, son style de vie l’y obligeant, et peut passer un nombre incalculable d’heures sur les routes ou à s’entrainer.
Caractère
« Par les jupons de la Dame, c’est plus gai dans un cimetière... » | Kyllian Steredön
Kyllian est quelqu’un de très... particulier. Il a un tempérament très impulsif et du coup, un caractère presque bipolaire. Un instant il peut rire et paraitre aussi léger qu’insouciant, et la seconde suivante, motivé par une insulte sur son sang Thül, provoquer son voisin de table en duel avec toute la force de conviction brute et intimidante de ceux de son peuple. N’allez pas vous méprendre, Kyllian est à l’opposé d’un homme agressif, dangereux et imprévisible.
Il est plutôt courageux et téméraire, n'hésitant jamais à foncer tête baissée. Malheureusement, il le fait rarement après avoir réfléchi. Il n'est pas stupide pour autant, mais ses plans sont quelque peu... originaux. Ce sera toujours lui qui sortira le plan le plus absurde, improbable et éclaté qui soit, mais toujours avec une étonnante efficacité et audace. Son audace n’a d’égale que con imagination débordante. Seule l’idée de la mort d’une personne qui lui est chère lui fait réellement peur. Pour le reste… d’accord, c’est vrai, il est un peu stupide. Le genre de type à courir après un tigre des prairies armé d’un bâton après que le fauve lui a volé son repas. Pas toujours éclairé et très souvent dangereux, mais ce qu’on ne peut pas dire, c’est qu’il ne manque pas de courage.
Il est doté d'une franchise à toute épreuve. Un peu trop même, ce qui a tendance à créer des malaises ou des incidents diplomatiques. Il est d'ailleurs plutôt maladroit et ne possède pas la moindre once de diplomatie. Il dit tout haut ce qu’il pense, sans malice ou intention de blessés. C'est quelqu'un de toujours bien intentionné et l'égoïsme, la manipulation et la mesquinerie sont des concepts qui lui sont complètement étrangers. Il est très social, se faisant des amis rapidement plutôt que des ennemis. D’ailleurs, il n’en faut pas beaucoup pour qu’il vous considère comme son ami. Quelques paroles amicales échangées, une bière prise ensemble, une bataille mener cote à côté ou un marché bien conclus et vous êtes garantis d’avoir son amitié gagnée. Pour ce qui est de personnes très proches de lui, c’est plus compliqué. Kyllian est le genre de type qui connait tout et monde et que tout le monde connait, mais qui peut compter sur les doigts de sa main les gens qui donneraient leur vie pour lui. Vous ne trouverez jamais de meilleur ami ou allié. Sa fidélité n'a d'égale que celle de ses chiens envers lui.
Kyllian sait monter à cheval, très bien même, mais l’équitation n’est ni son sport ni son moyen de transport favoris. Vous l’aurez deviné, le traineau est ce qu’il préfère. C’est lorsqu’il guide ses chiens dans la neige, sans qu’aucune route ne lui soit nécessaire, qu’il se sent le plus vivant. Il y prend un plaisir et un soin fou. D’ailleurs, ses chiens passeront toujours avant lui. Après un voyage, il ne s’assoira ni ne mangera quoi que ce soit tant que ses chiens ne sont pas nourrit et mis au repos. L’action, l’aventure et l’imprévisible font bouillir son sang et il ne peut s’imaginer vivre une vie paisible quelque part. Il a continuellement besoin de bouger.
Kyllian déteste toute les pacotilles de manières des gens de la haute société. Assoyez-le au milieu d’un banquet à Al-Jeit et il y sera aussi à sa place qu’un Siffleur au milieu d’une réunion de tigre des prairies. Oh il ne sera probablement pas intimidé, mais ses manières et son franc parlé le feront rapidement expulsé de la place à grand renfort de coup de pieds aux fesses. Autres choses qu’il déteste, les Goules. La pire insulte qu’il peut vous dire sera de vous traiter de « vieille Goule ». Rien dans sa bouche n’a de pire connotation. Il hait également les navires et se tient le plus loin possible des bateaux. Il a le mal de mer et fera tout en son pouvoir pour toujours garder un pied sur terre. Il ne comprend pas qu’on puisse vouloir vivre sur un si petit bout de bois sur un océan aussi vaste. Il faut également noter que notre Thül est légèrement claustrophobe. Depuis un évènement dans son enfance, tout endroit exigu où il peut potentiellement resté coincé lui fait horreur. L’emprisonner est d’ailleurs la meilleure façon de le rendre cinglé. Tant qu’à être dans le rayon de ses faiblesses, il est aussi intéressant de mentionner que s’il ne lèvera le nez d’aucune bière ou alcool qu’on pourra lui servir, il est extrêmement critique de ceux-ci. Pour lui, rien n’a d’égale que la bière et l’alcool fort Thül. Bien sûr, son opinion est entièrement biaisée et subjective.
Toujours partant pour toute aventure ou tout moyen pour passer un bon moment, c'est un bon vivant. Il aime faire la fête, boire, chanter, boire, manger un bon repas, boire, la bonne compagnie, boire... Il fait souvent le cancre pour animer la galerie et n’hésite pas à se couvrir de ridicule uniquement pour faire retrouver le sourire à quelqu’un. Il a le rire facile et une tendance toute particulière à beaucoup trop parler, surtout lorsque ce n’est pas le moment. C’est un bon conteur et il adore raconter mille-et-une histoires. Il a d’ailleurs un récit pour à peu près toutes les situations. Il s’exprime plus facilement en racontant une histoire que si on lui demande d’exprimer ses propres sentiments. Une chose est certaine, vous ne manquerez jamais de sujet de conversation avec lui ni de divertissement.
Kyllian est très charmeur, mais très respectueux. L’idée même de harceler une femme ne lui a jamais traversé l’esprit. C’est plutôt lui qui se lève pour coller son poing au visage des gougeât de fond de taverne. En fait, Kyllian est un grand romantique. Il tombe sous le charme facilement, même s’il ne peut dire avoir déjà réellement aimé quelqu’un. Néanmoins, c’est quelqu’un de persévérant pour qui baisser les bras n’est pas une option. Il est la définition même de l’expression « têtu comme un Thül ». Bref, s’il n’a rien d’un apollon, d’un fier chevalier ou d’un noble, il a son lot de charme. Il est drôle, expressif, franc, intense, passionné et peut-être trop souvent excessif.
En parfait Thül, il est très fier de ses origines et son honneur est sacré pour lui. S'il vous donne sa parole, il préfèrera mourir que de la briser. Il fait facilement confiance, mais trahir celle-ci est un sacrilège impardonnable. Toutes les émotions qu'il vit, il les vit intensément. Kyllian a donc le sang chaud et la moindre petite allusion négative envers sa famille, son peuple ou ses chiens tourne rapidement en duel. Ses chiens sont sa famille et si vous souhaitez mourir dans d'atroces souffrances, osé lever la main sur l'un d'eux.
Sa liberté est très importante pour lui. C’est d’ailleurs le sujet de dispute qui l’amener à être en froid avec son oncle, Braonan Steredönn. Il aime les grands espaces et a toujours besoin de bouger. Il ne peut concevoir une vie autre qu’une vie nomade, et n’échangerait pas sa vie sur les routes avec ses chiens contre la plus douillette de la vie de noble d’Al-Jeit. En parfait fils du Nord, c'est un homme qui adore la neige et les montagnes, mais qui a horreur de la chaleur du sud.
Histoire
« Un chien reste un chien, serait-il élevé par les Ts'liches. » | Kyllian Steredönn
Chapitre 1
- | Nord de Gwendalavir, nord-ouest de la Plaine de Shaal, il y a 26 ans. |
Une vieille femme sort de la tente en refermant rapidement les pans de l’ouverture derrière elle pour que le vent glacial ne s’y engouffre pas, entrainant la neige folle qui tombait à pleine allure avec lui. Des regards anxieux se posent sur elle, le souvenir des cris de douleur qui s’étaient brusquement arrête quelques minutes plus tôt toujours vif dans les esprits. La vieille et minuscule femme au visage aussi ridé qu’un vieil arbre leur sourit. Un soupir de soulagement collectif aurait dû être audible, mais le vent couvre tout bruit et il faut crier pour se faire entendre.
La vieille femme fait un pas sur le côté et fait signe d’entrer aux trois hommes présents, dont un tenant un petit garçon d’à peine deux ans dans ses bras, malgré la tempête et l’heure avancée de la nuit. À l’intérieur, les bruits de la tempêtent s’étouffent. Bien qu’il fasse nuit noire à l’extérieur, plusieurs minutes sont nécessaires aux hommes pour s’accoutumer à la pénombre de l’intérieur de la tente.
L’endroit exigu est maintenant surpeuplé et plusieurs visages deviennent visibles. Une femme est assise au fond de la tente. Une deuxième est étendue sur un lit de camp, ses cheveux noirs trempés de sueur collés sur son front et son visage. Elle tient quelque chose dans ses bras, à peine plus gros qu’une miche de pain et emmitouflé dans une couverture et recouvert d’une peau de loup. Le premier homme à être entré s’avance vers elle.
- « Ygritte… »
La femme lui sourit. Les deux autres hommes restés à l’arrière échangent un regard entendu et sourient leurs tours. Le plus grand, celui portant sur les épaules la cape rehaussé de fourrure de loup caractéristique des chefs de clans Thül, donne une tape animale dans le dos de l’autre et ébouriffe les cheveux blonds et frisés du petit garçon.
La femme, Ygritte Lothar, tente de se redresser, mais la vieille femme, entrée de nouveau derrière les hommes pose une main douce, mais ferme sur son épaule.
- « Doucement ma chérie. Tu dois rester étendue et te reposer. Les autres peuvent approcher. »
La tête d’Ygritte se repose sur l’oreiller et elle sourit de nouveau à l’homme maintenant à son chevet. Elle se met à pleurer.
- « Qu’est-ce qu’il y a, Ygritte? Le bébé va bien? Est-ce que… »
La vieille femme rit à son tour en posant cette fois une main sur l’épaule de son beau-fils.
- « Ne t’inquiète pas, Adalrik. Ygritte va bien et votre fils aussi. Il est arrivé plus tôt que prévu… mais il est en santé. Il grandira et prendra des forces. »
- « Mon fils? »
Adalrik Steredônn dévisage alors sa femme. Ygritte hoche la tête. La femme assise derrière Ygritte se lève et lui demande, d’une voix douce et à peine plus forte qu’un murmure. Ses longs cheveux longs tressés sont aussi blonds que ceux du petit garçon dans les bras de l’homme, à l’entrée de la tente.
- « Voudrais-tu prendre ton fils dans tes bras? »
Il hoche la tête. Ewen Ingan, la femme blonde, aide Ygritte à mettre l’enfant dans les bras de son père. Ygritte essuie ses larmes. Elle fait signe aux deux autres hommes d’approcher. Le petit garçon blond, curieux, se penche dangereusement des bras de son père pour voir le nouveau-né. Intimidé, il hésite, mais demande tout de même :
- « Tatie? C’est lui mon cousin? »
- « Haha! Oui, mon cœur. Tu aimerais lui souhaiter la bienvenue toi aussi? »
Le jeune garçon hoche la tête, se donnant un air courageux et noble. Ygritte doit faire un effet pour ne pas éclater de rire. L’enfant ne comprend peut-être pas très bien ce qui se passe, mais il est clair qu’il a compris qu’il s’agissait de quelque chose d’important. Adalrik se tourne vers lui et découvre la tête de son fils pour que tous puissent le voir. Quelques mèches noires, aussi sombres que celles de sa mère, pointent au-dessus d’un visage aux grands yeux sombres et curieux. L’enfant regarde les visages penchés autour de lui sans émettre un seul son.
- « Il est trop petit. Il ne pourra pas jouer avec moi et les chiens. »
Le garçon à l’air contrarié et intrigué. Son père, Braonan Steredönn, qui le tient dans ses bras, rit et lui répond :
- « Il va grandir, Ayden. Toi aussi tu étais aussi tout petit quand tu es venu au monde. »
- « Ho… »
Le chef du clan, Darian Ingan, se racle la gorge. Les murmures cessent, le silence se fait et tous les regards se tournent vers lui.
- « Quel est son nom? »
Adalrik cherche l’approbation dans le regard de sa femme avant de prononcer son nom d’une voix émue qu’il ait voulu plus forte.
- « Kyllian. »
Darian sort sa longue et lourde épée Thül de son fourreau, met un genou à terre et plante son épée dans le sol de terre battue face à lui. Il pose une main sur la poignée de son épée, l’autre posé sur la tête du nouveau-né.
- « Kyllian Steredönn, fils d’Adalrik Steredönn et Ygrtitte Lothar. Le Clan d’Othala t’accueille parmi les siens, à partir de ce jour et jusqu’au jour de ta mort. Puisse ta vie être longue et honorable, fils du nord. »
Chapitre 2
- | Nord de Gwendalavir, nord-ouest de La Plaine de Shaal, il y a 19 ans. |
- « Kyllian Steredönn! Viens ici tout de suite! »
Le gamin de sept ans, ses cheveux noirs en bataille sur sa tête, se traine les pieds jusqu’à a mère.
- « Lève la tête et ne traine pas les pieds comme ça, jeune homme. »
- « Mais maman, Ayden et moi on voulait… »
- « Je ne veux rien entendre! Tu étais sensé t’occupé de brosser les chiens ce matin. Tu dois t’occuper d’eau avant de pouvoir aller jouer. »
- « Mais… »
- « Kyllian. »
La voix de son père s’élève de derrière le traineau et Kyllian se redresse tout d’un coup, comme frappé par le tonnerre. Son père se relève et sa tête apparait de derrière le lourd chargement de nourriture qui trône sur le traineau. Adalrik lève un sourcil et fait une moue faussement énervée.
- « Oui, oui, d’accord, je vais le faire tout de suite! »
Le garçon court vers la tente et en ressort presque aussitôt avec les bras chargés de deux brosses presque plus grandes que sa tête. Ygritte se retourne pour qu’il ne voie pas son fou rire et lance une sacoche en cuir vide à la tête de son mari. Ygritte parla à mi-voix pour que Kyllian ne les entende pas.
- « Il aurait fini par m’écouter, tu sais. Tu n’étais pas obligé d’intervenir. »
- « Je sais. Mais j’adore quand il fait cette tête! »
- « Rho, ne rit pas de lui. Tu sais bien qu’il ferait n’importe quoi pour que tu sois fière de lui. »
Adalrik lance un regard vers son fils et un sourire vient étirer ses lèvres. Son regard s’adoucit, rempli d’affection. L’enfant venu au monde une nuit d’hiver, prématuré et beaucoup trop petit et frêle, semblait venir d’une autre époque. Les six années qui avaient passé l’avaient complètement transformé. Il était presque aussi grand que son cousin, Ayden, maintenant. Les deux garçons étaient pratiquement inséparables et aussi remplis d’énergie l’un que l’autre. La Dame savait dans quels mille-et-un pétrins ils se mettaient toujours.
- « Il sait bien que je suis fière de lui. »
Ygritte se mord la lèvre et tend la main pour serrer celle de son mari.
- « Assure-toi quand même pour qu’il le sache, d’accord? »
Puis elle se détourne et marche jusqu’à leurs tentes, deux sacoches sur chaque épaule. Il la regarde s’éloigner, un peu surpris. Adalrik hésite un instant puis dépose la lourde caisse qu’il tient dans ses bras de nouveau sur le traineau. Il va retrouver son fils qui brosse méthodiquement son chien préféré, un énorme chien Thül complètement blanc, un peu stupide, mais excellent à la position de la barre pour leur attelage nommé Bali. Les parents de Kyllian possédaient deux attelages de neuf chiens de traineau Thüls dont ils se servaient pour effectuer commerce et ravitaillement entre les différents clans Thül de la Plaine de Shaal. Ils élevaient leurs chiens eux même et faisaient également de la reproduction. Ils n’étaient pas riches et leur métier les obligeait à être très souvent sur la route. Ce n’est pas une vie de grands honneurs que celle d’éleveur de chiens de traineau, mais ils aimaient leurs vies.
- « Je te donne un coup de main? »
- « Je peux le faire tout seul! »
Adalrik ignore les paroles de son fils et s’accroupit près de lui et prend l’une de brosses au sol. Il se met à brosser un deuxième chien.
- « Tu es très doué avec les chiens, Kylli. »
Le garçon bombe le torse de fierté.
- « Je veux être comme toi, quand je vais être grand. »
Son père le regarde un moment, une expression bizarre sur le visage. [/list]
- « Tu es certain? Tu pourrais être tout ce que tu veux, tu sais. Un grand guerrier, comme ton oncle Braonan, par exemple! »
Kyllian hoche la tête sans cesser de brosser l’énorme chien blanc qui bave sur son genou de contentement.
- « Je vais être un grand guerrier, aussi. Comme Ayden. Ayden va être un grand guerrier parce qu’il va devenir chef du clan. Il m’a dit que je serais son bras droit, comme son papa et Darian. »
- « C’est très bien, ça. »
- « Mais je vais aussi être comme toi et dresser des chiens. »
- « Pourquoi tu tiens tant à faire comme moi et ta mère? C’est un très bel avenir que d’être le second du clan! Beaucoup de responsabilités et d’honneur. »
Le garçon hoche de nouveau la tête, mais fronce les sourcils.
- « Oui. Mais c’est beaucoup de responsabilité et d’honneur de dresser des chiens, aussi. Il faut les nourrir et les brosser tous les jours. Pourquoi? Tu ne veux pas que je dresse des chiens moi aussi? »
- « Non, bien sûr que non. »
Adalrik s’efforce de sourire à son fils, essayant d’oublier ses propres inquiétudes face à l’avenir. La vie de dresseur, si la sienne était bien établie, n’est jamais très reluisante. Elle naissait d’une passion envers ses animaux et les grands espaces du nord, mais elle rimait généralement avec pauvreté.
- « Kyllian… Peu importe ce que tu décides de faire, plus tard, que tu deviennes un grand guerrier ou un dresseur de chiens, ou les deux, je vais être fier de toi. »
Kyllian lève enfin les yeux vers lui, les sourcils toujours froncés. Son père lui sourit, puis Kyllian s’écrit soudain :
- « Beurk! Papa, regarde, Bali, il a bavé partout sur ma jambe! »
Chapitre 3
- | Nord de Gwendalavir, Plateaux d’Astariul, il y a 19 ans. |
Le garçon serre le petit poignard à deux mains, serrer contre son cœur. Sa respiration est rapide et difficile. Il ne voit rien, la lourde bâche en peau de siffleur ayant été rabattue par-dessus lui et le traineau. Tout est noir et il essaie de ne pas paniquer. Il sent les trois petites boules de poils s’agiter près de lui et les entend émettre quelques glapissements aigus. Il décrispe ses doigts de sur le manche du couteau de son père pour flatter de sa main tremblante les chiots dans l’espoir de la faire taire. Dans un murmure à peine audible sous le cuir de Siffleur, il leur dit :
- « Chut. Papa m’a dit de ne pas faire de bruit et de veiller sur vous. Il m’a donné son couteau pour que je puisse vous protéger, vous voyez? »
Le bruit des jappements des chiens du traineau qu’il entend depuis les longues minutes qu’il est caché sous la bâche s’arrête soudain. Kyllian n’entend plus que le rugissement du vent qui frappe contre les parois de la bâche. Le garçon se fige, essayant en vain d’arrêter sa respiration de faire tant de bruit.
Est-ce que les chiens ont arrêté de japper parce que les monstres qui étaient venus pour les manger cette nuit-là étaient partis? Les chiens jappent seulement quand il y a du danger… ou quand ils sont contents. Son père avait dû faire fuir les monstres, avec sa grande épée.
Malgré son optimisme, Kyllian restait immobile, à part sa petite main qui caressait les chiots maintenant silencieux. Son père lui avait dit de rester caché jusqu’à ce que lui ou sa mère vienne le chercher. Il ne voulait pas désobéir à son père. Il se dit que ses parents seraient fiers de lui parce qu’il a réussi à calmer les chiots et les a protégés.
Kyllian avait très peur aussi. Plus peur qu’il ne voulait se l’avouer à lui-même. Il était un guerrier Thül! Et un guerrier Thül n’a peur de rien. Mais les monstres qui étaient venus encercler leur tente étaient plus horribles que toutes les histoires qu’il avait entendu dans sa vie. Elles avaient la forme d’un humain, mais avaient la peau grise et toute plissée. Leurs cheveux étaient blancs et longs, elles avaient de longues dents, des yeux blancs aussi. Leurs grandes mains maigres essayaient de vous attraper. La première chose que Kyllian avait remarquée quand il les avait vus était qu’elles devaient avoir très froid, puisqu’elles ne portaient pas ou peu de vêtements. Kyllian en avait compté deux à la lumière de la torche de sa mère quand son père l’avait entrainé vers le traineau.
Les chiens étaient toujours silencieux, mais son père et sa mère n’étaient pas encore revenus le chercher. Peut-être qu’ils courraient après elles pour les tuer afin qu’elles ne viennent plus les réveiller dans la nuit? Ils avaient passé toute la journée sur la route, ils étaient fatigués. Le voyage avait été agréable et Kyllian s’était fait de nouveaux amis dans le clan de sa mère qu’ils avaient été visiter, mais il avait hâte de rentrer dans son propre clan. Il avait surtout hâte de revoir Ayden pour lui raconter qu’il était monté sur le cheval d’un vrai guerrier, et pas seulement sur un poney.
Les minutes passèrent, mais seul le bruit du vent se faisait entendre à l’extérieur. Sa mère lui avait dit qu’il était né une nuit de tempête. Peut-être que c’était une tempête comme celle-ci? Le froid s’engouffra lors d’une rafale sous la bâche et Kyllian se replia au-dessus des chiots. Il avait eu trop peur pour crier. L’un des chiots se réveilla et se mit à gémir. Kyllian le prit dans ses mains et le coucha sur son cœur, à côté du couteau de son père. Il voulut le rassurer, mais le seul mot, étouffé, qu’il parvint à prononcer fut :
- « Maman? »
Chapitre 4
- | Nord de Gwendalavir, Plaine de Shaal, il y a 19 ans. |
Le soleil avait disparu derrière la cime des arbres depuis plusieurs minutes déjà lorsqu’un homme aux larges épaules et à la chevelure blonde entre dans la grande tente du chef de clan. Darian Ingan se retourne, légèrement surprit et contrarié, puis son expression change pour l’appréhension lorsqu’il reconnait son ami.
- « Braonan, tu es enfin rentré, j’allais bientôt envoyer d’autre guerrier pour vous assister. »
Avisant l’expression de son ami, Darian sent un poids tomber dans son estomac. Il tire une chaise pour Braonan et lui fait signe de s’assoir. L’homme s’y assoit, mais son regard est absent. Il se penche vers l’avant et se prend la tête à deux mains. Darian comprend, mais il ne veut pas y croire.
- « Braonan, qu’est-ce qui s’est passé? »
Son ami relève lentement la tête.
- « Ils sont morts... Mon frère est mort. »
Darian ferma les yeux. Il avait craint cette réponse. Il serra les poings, se maudissant de ne pas avoir trouvé les bons arguments pour dissuader Adalrik et Ygritte d'effectuer leur voyage à cette période de l'année. Il avait été contre l'idée depuis le début puisque le début de l'hiver est toujours la période les plans dangereux pour traverser le plateau d'Astariul. Mais Adalrik et Ygritte avaient insisté. Depuis la naissance de leur fils, Ygritte n'était pas retourné dans son clan natal ni n'avait revu sa famille qui vivait dans l'un des clans Thüls sédentaire au pied de la chaine du Poll. Ils voulaient leur présenter leurs fils. Ils lui avaient donc assuré bien connaitre la région, qu'ils ne pouvaient effectuer le voyage l'été à cause du commerce, et que, de toute façon, ils seraient de retour dans moins d'un mois pour aider au déplacement du camp d'hiver du clan. Darian avait cédé, il les avait laissé partir.
Ils avaient reçu un message par faucon pour les avertir de leur retour la veille, mais comme leur traineau n’arriva jamais, Darian et Braonan avaient organisé une mission de reconnaissance, espérant qu’il ne s’agissait que d’un retard imputable à la tempête de la nuit précédente.
- « Comment? »
Braonan inspire profondément et se redresse, tentant de se donner contenance. Il n'avait jamais été doué avec les émotions.
- « Des Goules. Nous avons compté les traces de deux d’entre elles. Ce doit être la période de l’année. Normalement, les goules sont plutôt solitaires. Nous avons… Hum. Nous avons retrouvé le corps de mon frère, mais pas celui d’Ygritte. Nous l’avons cherché, mais… »
Le Thül sembla fixer un point invisible au loin et se tut. Darian aurait préféré laisser son ami pleurer la mort de son frère et de sa belle-sœur, mais il devait encore lui poser des questions.
- « Et leur fils? »
Un frisson d’horreur lui parcourut le dos en pensait au corps sans vie de l’enfant, gelé, quelque part perdu dans la plaine d’Astariul. Il n’en laissa rien paraitre. Braonan tourna les yeux vers lui et un poussa soupire empreint d’une fatigue infinie.
- « Kyllian a survécu. Adalrik et Ygritte l’avaient caché dans le traineau. Les goules ne l’ont pas trouvé, la Dame en soi louée… Il a passé la nuit sous la bâche, sans fermer l’œil. Nous l’avons trouvé à moitié gelé. Il est sous le choc et extrêmement fatigué. Ewen s’occupe de lui. »
Darian déposa sa main sur l’épaule de Braonan.
- « Je suis désolé pour ton frère et sa femme, mon ami. Sincèrement. »
Le Thül le remercie d’un signe de tête.
- « Qu’est-ce que tu comptes faire de ton neveu? »
- « Mmphmm… Je ne peux pas le confier à la famille d’Ygritte. Il les connait à peine et rien ne dit qu’ils l’accepteront. Ewen et moi en avons discuté brièvement avant d’arriver. Le garçon restera avec nous. Je l’élèverais comme mon fils. »
Chapitre 5
- | Nord de Gwendalavir, Plaine de Shaal, il y a 9 ans. |
Kyllian essuie la sueur qui lui coulait dans les yeux du revers de la main. Un sourire en coin étira ses lèvres et il arqua un sourcil dans la direction de son adversaire.
- « C’est tout ce que t’as dans le ventre, Ayden? »
Il fait tournoyer son épée puis l’attrape à deux mains sans cesser de se déplacer, les yeux fixés sur son cousin. Les deux se font face, épée à la main, et tournant lentement dans le cercle d’entrainement en terre battue du campement d’été du clan d’Othala.
- « Tu ne veux pas jouer à ce jeu avec moi, Kylli. »
Kyllian pouffa de rire et ralentit le pas, se redressant en rejetant ses cheveux vers l’arrière. Il défie Ayden du regard, son sourire amusé s’élargissant encore plus.
- « Tait toi et viens jouer, blondinet! »
Le grand Thül blond le toise, mi- amusée, mi- espiègle, puis fait une imitation de révérence avant de s’élancer à pleine charge vers Kyllian. Le jeune Thül n’a que le temps de l’éviter en sautant sur le côté. Il se retourne rapidement et essai de profiter que son cousin lui fasse dos pour lui envoyer un coup de pied aux fesses pour le déstabiliser. Mais Ayden a prévu le coup et se retourne lui aussi juste à temps pour envoyer un coup de poing de sa main libre dans la botte de Kyllian. Ayden lui lance un regard ironique.
- « Pas mal… »
Son adversaire lève sou épée et l’assaille de tous côtés, forçant Killian à se replier en défensive. Il recule également, perdant du terrain, et serre les dents. Avant de se faire éjecter du cercle d’entrainement, Kyllian profite d’une ouverture dans la garde de son cousin pour se jeter en sol et rouler derrière lui. Il tend son épée pour toucher les jambes d’Ayden, mais celui-ci par le mouvement, non sans y perdre l’équilibre et reculer de deux pas… hors du cercle d’entrainement.
Le Thül blond laisse retomber ses épaules et sa garde en levant les mains et les yeux au ciel.
- « Tu essaies de m’attaquer ou de t’enfuir de moi? »
Encore au sol, Kyllian se laisse tomber sur le dos dans le sable, le souffle court, en fermant les yeux.
- « Les deux? »
Il rouvre un œil et toise son cousin en tentant de cacher son sourire espiègle.
- « Et tu dis ça uniquement parce que tu as perdu. »
Ayden pousse un son entre le grognement et le rire et vient se laisser tomber dans le sable à côté de son cousin. En fait, tous deux savaient très bien où se situaient les capacités de l’autre. S’ils étaient de force égale à la hache, Kyllian était de loin supérieur à l’arc qu’Ayden. Néanmoins, ce dernier le supplantait à l’épée sans grande difficulté. Kyllian se retranchait généralement dans ses techniques de défense plutôt qu’offensive lorsqu’il l’affrontait dans cette discipline. Comme aujourd’hui, c’était l’unique façon qu’il avait d’espérer le faire sortir du cercle et perdre par défaut en retournant la force de son cousin contre lui. Il se doutait que cette parade, qu’il utilisait depuis peu, allait finir par ne plus fonctionner, Ayden apprendrait assez vite à l’éviter. Pour l’instant, elle fonctionnait toujours et la satisfaction d’avoir battu Ayden à l’épée était une récompense suffisante pour lui donner le sourire jusqu’à leur prochaine joute.
Les deux Thül s’entrainaient ensemble depuis des années. Depuis avant la mort des parents de Kyllian d’ailleurs. Au début, ils ne faisaient que des exercices physiques mineurs, mais maintenant âgés de 17 et 19 ans, les entrainements étaient beaucoup plus intenses. Kyllian ne faisait pas que s’entrainer avec Ayden. Le Thül n’était pas que son cousin, il était également son meilleur ami et il le considérait comme son frère.
Les deux Thüls reprenaient progressivement leur souffle après leur long entrainement et duel lorsqu’Ayden rappela soudain un détail à Kyllian que celui-ci n’aurait pas dû oublier.
- « Tu n’avais pas rendez-vous quelque part, cet après-midi, toi? »
- « Merde! »
Kyllian saute sur ses pieds et se débat sans grand succès avec les sangles de son armure de cuir pour la retirer. Ayden se redresse sur un coude et l’observe avec un sourire narquois.
- « Qu’est-ce qui presse autant? Tu vas rencontrer une fille c’est ça? Pourquoi tu ne m’en as pas parlé? »
- « C’est pas une fille, tête de Raïs! Je vais voir Altar Thurien. »
- « Fallait me le dire plus tôt si c’est les hommes qui te plaisent, je n’aurais pas fait tous ses efforts pour te décrocher une soirée avec Danaë… »
Kyllian, qui venait de réussir à retirer son armure, la balança à la tête d’Ayden. Ce dernier s’affala au sol, hilare, l’armure sur le visage.
- « T’es plus stupide qu’une crevette des sables, par la Dame! Je vais le voir pour Nola. Il a enfin accepté ma demande de reproduction avec l’un de ses chiens en échange du travail que j’effectue chez lui. »
Ayden devint sérieux et retira l’armure de cuir de sur sa tête. Il dévisagea son cousin en haussant un sourcil.
- « Tu en as parlé à mon père? »
- « Pff… aucune chance. Tu sais très bien qu’il me tuerait s’il savait que je travaille chez Thurien au lieu de suivre les cours de diplomatie avec toi. »
- « Il va finir par l’apprendre, surtout si Nola est enceinte. Je peux te couvrir pour les cours, mais je ne crois pas pouvoir cacher des chiots dans mon armure bien longtemps. »
- « Mmm… »
- « Tu as essayé de lui reparler? »
- « Ayden, tu sais très bien qu’il ne veut rien entendre à ce sujet! J’ai essayé plusieurs fois, oui. Déjà qu’il ne m’ait permis de garder Nola uniquement parce que ta mère lui a forcé la main. »
Nola était la chienne Thüle de Kyllian. Elle était l’un des trois chiots qui avaient survécu à l’attaque des goules, la nuit où ses parents et les chiens de l’attelage avaient été tués. Son oncle Braonan, père d’Ayden, l’avait adopté, mais avait refusé de garder les trois chiots sous son toit… et tout ce qui avait à voir de près ou de loin avec le dressage et l’élevage de chiens de traineau.
- « De toute façon, j’aurais bientôt accumulé assez d’argent pour m’acheter mon traineau. Nola est assez douée pour le tirer seule, si je ne transporte qu’un petit chargement. Je pourrais m’acheter un plus grand traineau lorsque les chiots seront assez plus âgés. »
- « Attend… tu veux partir? »
Le jeune Thül ne répond pas. Il fait dos à Ayden et joue nerveusement avec la sangle de son fourreau. La voix inquiète de son cousin lui fait se mordre la lèvre.
- « Kyllian? »
- « Je dois y aller, je vais être en retard. »
Kyllian sort de la combe d’entrainement sans regarder derrière lui.
Chapitre 6
- | Nord de Gwendalavir, Plaine de Shaal, il y a 9 ans. |
Un énorme poing s’abat sur la table avec colère.
- « Je ne t’ai pas accueilli sous mon toit pour que tu deviennes un vulgaire éleveur de chiens, Kyllian! »
- « Un vulgaire éleveur de chiens? C’est ce que tu crois que mon père et ma mère étaient? »
Les deux Thüls s’affrontent du regard, une rage et une colère brillant de plein feu dans leurs yeux.
- « Tu es trop jeune pour comprendre! Tes parents étaient pauvres et j’ai souvent du leur donné de l’argent pour qu’ils puissent réparer leur foutu traineau! Mon frère n’a jamais voulu entendre raison et venir travailler avec moi pour le Clan. Je ne ferais pas l’erreur de te laisser faire n’importe quoi de ta vie comme j’ai fait avec lui. »
- « Tout ce que je fais n’est jamais à la hauteur! Tu veux que je suive les mêmes études qu’Ayden, mais lorsque je le fais, je suis toujours inférieur à lui à tes yeux. Que ça m’intéresse ou pas d’apprendre la diplomatie ou à devenir second de clan, ça ne change rien pour toi! »
- « Bien sûr que non! Bon sang, Kyllian, par le feu du Dragon, tu ne m’as pas écouté?! Il n’y a aucun avenir pour toi sur la voie que tu prends maintenant. Tu vas vendre les chiots et retourner suivre tes études. D’ailleurs, quand je mettrais la main sur Ayden, il va regretter de m’avoir menti pour te couvrir. Un de mes fils qui passe ses journées avec ce bon à rien d’Altar… Ça me rend malade!»
- « Je ne vendrais pas les chiots. Et Ayden n’a rien fait que je ne lui ai pas demandé. Si tu as à t’en prendre à quelqu’un, prend toi en a moi, pas à lui. »
- « Tu veux me dire comment élever mon propre fils, maintenant?! »
Les deux hommes se toisent en silence et Braonan finit par émettre une sorte de grognement en croisant les bras sur sa poitrine large et en détournant le regard vers la chienne de Kyllian, Nola, qui se tenait près de lui avec inquiétude. Dans un murmure bourru, il crache :
- « Je savais que je le regretterais un jour… »
- « Quoi, de m’avoir recueilli après que mes parents aient été tués? »
- « Comment oses-tu me parler sur ce ton? Nous t’avons accueilli alors que nous aurions très bien pu t’envoyer à l’autre extrémité du nord à moisir dans le clan de ta mère! Nous t’avons nourri, logé, donné la meilleure éducation qui soit… et c’est comme ça que tu nous remercies? »
Le regard de Kyllian perdit de sa colère et sa voix s’adoucit.
- « Et je vous en suis pour toujours infiniment reconnaissant… Mais, mon oncle, cette vie que tu veux pour moi, ce n’est pas la mienne. Je sais que j’ai toujours été un poids pour toi. Tu n’as jamais voulu de deuxième fils. Mais je ne t’en veux pas pour cela. Je ne peux simplement plus faire semblant. Je veux suivre les traces de mon père. C’est ce que j’ai toujours souhaité. »
Plutôt que de se calmer comme son neveu, Braonan explosa.
- « CES MAUDITS CHIENS ONT TUÉ MON FRÈRE! Adalrik souhaitait un meilleur avenir pour toi que le sien! Tu déshonores sa mémoire en étant aussi entêter et stupide! »
- « Ne me dis pas ce que mon père voulait pour moi ou non! Il aimait ses chiens et ne m’aurait jamais forcé à devenir quelqu’un que je ne suis pas! »
- « Tu n’en as aucune idée, tu l’as à peine connu! »
La rage fit trembler les paroles de Kyllian. De son poing et frappa sa poitrine pour se désigner et illustrer ses mots, s’avançant vers son oncle.
- « Tu crois que je ne le sais pas? Il n’y a pas UNE SEULE journée où je ne pense pas à eux. Je n’ai JAMAIS été ton fils! Mon honneur ne se trouve nulle part ailleurs que dans le fait de suivre leurs traces! PAS DANS LES TIENNES! »
Braonan attrapa le col de Kyllian et le reprocha brusquement de lui, jusqu’à ce que son visage soit à quelques centimètres du sien. La rage déformait ses traits et rendait ses yeux fous. Les deux hommes, malgré que Kyllian soit plus jeune et bien moins large d’épaules, sont de la même taille. Les dents serrées, il cracha ses mots qui marquèrent à tout jamais l’esprit de Kyllian.
[list] « Tu as raison, je n’ai jamais pu t’aimer comme un fils. Te recueillir était la seule chose honorable à faire. Pas celle que j’aurais souhaitée. La vie m’a enlevé mon frère et m’a laissé un gamin ingrat entre les mains. Si tu n’avais pas existé, jamais Adalrik n’aurait effectué ce voyage. Jamais il n’aurait essayé d’affronter des goules seul. Si tu n’avais pas existé, MON FRÈRE serait toujours VIVANT! »
Kyllian voit noir. Il attrape lui aussi le col de son oncle et son poing vient s’abattre avec force sur le nez de Braonan. Le Thül encaisse le coup sans lâcher son neveu, crache du sang au sol, et soulève Kyllian du sol pour le jeter sur la table. Les assiettes et ustensiles volent au sol alors que les deux hommes lutent comme des déchainés, l’un et l’autre se blessant. Bientôt, des traces de sang dû aux coups de poing au visage viennent tacher la table et leurs vêtements. Nola jappe à s’en décrocher la mâchoire, mais les deux hommes n’entendent plus rien que leur rage et leur peine.
Dans un effort pour protéger son maitre, la chienne saute sur Braonan et plante ses dents dans la jambe du grand Thül. L’homme pousse un cri de douleur et dans un geste de réflexe, dégaine sa dague et la plante dans le coup de l’animal.
- « NOLA! »
Les dents de la chienne libèrent la jambe de Braonan et celle-ci tombe au sol. Elle gémit alors que la vie la quitte rapidement. Kyllian se débat et repousse son oncle qui le surplombe. Le vieux Thül est en état de choc et la rage semble avoir quitté son être comme si elle s’était envolée en fumée. Il regarde sa dague et Kyllian alternativement. Il bégaye :
- « Kyllian… je… je ne voulais pas… »
Kyllian l’arrête d’un geste. Il retira la dague de coup de sa chienne et la jette au sol. Il prit le corps de Nola dans ses bras et sortit de la pièce. Sur le pas de la porte, il se tourna vers son oncle. Ce dernier semblait regretter à la fois son geste et ses paroles. Kyllian ne l’avait jamais vu avec une expression aussi défaite sur le visage.
- « Je ne serais plus ton problème, désormais. »
Cet après-midi-là, Kyllian enterra Nola à l’extérieur du camp d’automne du Clan d’Othala. Ayden, qui était retourné chez lui après avoir passé la journée avec Darian, le trouva alors qu’il réglait une transaction avec Altar Thurien.
- « Parfait, parfait… Mais tu me donnes les deux plus gros chiots et je ne te dois plus rien pour tes heures ici, on est bien d’accord? »
Ayden vit Kyllian hocher la tête et tendre deux des chiots de Nola au vieux dresseur à la voix rauque. Il avisa le petit traineau rempli de provisions, d’une tente et de matériel de voyage, prêt à décoller, trois vieux chiens déjà attelés attendant le départ.
- « Kylli, attend, tu ne peux pas partir comme ça. Explique-moi au moins ce qui s’est passé, mon père n’a rien voulu me dire. »
Kyllian sourit en coin à son cousin et lui donne une tape amicale dans l’épaule.
- « Tu diras à ta mère que je suis désolé. »
Il va se positionna derrière le traineau.
Chapitre 7
- | Nord de Gwendalavir, Marches du Nord, il y a quelques mois. |
Son nouvel ami et hôte, un jeune Frontalier aux cheveux blond roux et abordant une cicatrice au visage prénommé Alec Ezilea venait de les laissés seuls dans la chambre adjacente à l’écurie. Ayden lui resservit un verre d’une bière locale – qui franchement n’avait rien à voir avec une bonne bière Thüle – et leva son verre à sa santé. Kyllian sourit en grand et trinqua. Il se calla ensuite avec un soupire de bien être dans le dossier de sa chaise. La pièce était minuscule, pas très bien isolée et il devrait endurer les ronflements de son cousin, mais c’était mille fois mieux que ce qu’il avait connu les dernières semaines. L’hiver avait été très difficile, sa vie aussi, donc.
- « Comment tu le trouves, Alec? »
Kyllian sourit, espiègle, et reposa sa chope sur la table.
- « Sympa, pour un Frontalier. Il est toujours aussi… mmm… sérieux? »
Ayden leva les yeux au ciel et se cacha le visage derrière sa chope en prenant une gorgée. Il balaya ensuite l’air de sa main.
- « Tu verras, il se déride après un moment. Tu t’entends bien avec Écho, pas comme moi, donc tu as une longueur d'avance. »
Kyllian sourit en repensant au loup d’Alec et porta machinalement la main vers Kaya. La chienne qui était étendue à ses pieds bâtit de la queue quand il lui caressa la tête sans ouvrir les yeux. Kaya était le chien de tête de son attelage ainsi que le seul chiot de la portée de Nola qu’il avait pu garder.
- « Bha… j’imagine. Quoi qu’il en soit, c’est très gentil à lui d’accepter de m’héberger. L’hiver a été, disons… difficile, et les auberges des Marches ne sont pas aussi abordables que celles de l’autre côté du fleuve. »
- « Je croyais que tes affaires allaient bien? »
- « Oui, mieux que l’année dernière et l’autre d’avant. J’ai comme plan d’acquérir plus de reproducteurs cet été. Dans un an, si tout va bien, je pourrais vendre plus de chiots et faire de la reproduction à l’année. La demande est de plus en plus grande, c’est bon signe. »
- « Si tu as des difficultés, tu peux toujours retourner au Clan, tu sais. »
Kyllian fait une moue entendue et lève un sourcil vers son cousin. Kyllian est retourné dans son clan, à plusieurs reprises, depuis son départ, et bien qu’épris de liberté, il reste extrêmement attaché à sa famille et à son clan. Néanmoins, il n'a plus jamais reparlé à Braonán.
- « Nan. J’aime ma vie comme elle est. Tu échangerais ta vie actuelle contre quoi que ce soit d’autre, toi? »
Ayden sourit et avoua d’un mouvement de la tête. Il leva de nouveau son verre vers son cousin.
- « À nos vies, alors? »
Ayden avait quitté le Clan d’Othala, au grand damné de son père, un an après Kyllian lorsqu’enfin Darian et Isobel eurent un fils. Ayden n’avait été héritier que parce qu’il était le fils de la sœur de Darian. Isobel et Darian n’avaient jamais réussi à avoir un fils, ni une fille d’ailleurs, et tous avaient été convaincu qu’Ayden reprendrait le titre de chef de Clan.
Kyllian s’était toujours douté qu’Ayden rêvait tout comme lui de voyage, de grands espaces et d’aventures. Ils en parlaient toujours, gamins. Mais Ayden avait eu les poings liés. Les ambitions de son père et le poids de la charge du clan sur ses épaules, il n’avait pu avouer son rêve qu’à demi-mot à son cousin, aussi proches fussent-ils. Le jeune Thül n’avait donc pas été surpris lorsqu’il avait reçu une lettre d’Ayden lui annonçant qu’il prenait la route lui aussi. Kyllian était retourné au Clan d’Othala pour accompagner son cousin dans son premier voyage, puis leur route s’était séparée lorsqu’Ayden avait pris la route du sud, en quête de caravane à escorter. Ils se revoyaient régulièrement et participaient même souvent à des escortes ensemble. Ils étaient, après tout, aussi près que deux frères Thüls puissent l’être.
Les années qui suivirent furent difficiles. Plus difficile pour lui que pour son cousin, d’ailleurs. Ayden n’étant pas limité sur un territoire de Gwendalavir, comme Kyllian, ce dernier pouvait aller trouver de l’emploi au sud. Sa situation monétaire était d’ailleurs, au départ, bien supérieure à la sienne. Braonan n’aurait jamais laissé son fils prodige prendre la route sans un sou. Seul, Kyllian gagna au début sa vie en accompagnant des caravanes. Plus que de l’argent, c’était le troc qui payait à la fois son salaire ou ses nuitées dans les auberges du nord.
Lorsqu'il eut amassé assez d'argent, il s'acheta d'autres chiens, jusqu’à avoir son équipe de traineau complète. Il pouvait ainsi offrir ses services en indépendant, transportant marchandise ou un à deux voyageurs avec lui. Si les voyageurs possédaient des chevaux, il pouvait même guider seul de grands groupes sur les chemins du nord de l’empire. Il commença ainsi à se bâtit une réputation en tant qu'escorte de qualité dans le nord de Gwendalavir. Les gens appréciaient autant son caractère que son efficacité. Sa réputation de dresseur et éleveur de chien Thüls commence elle aussi à prendre en importance. La qualité de ses chiots est reconnue particulièrement chez les Thül, mais de plus en plus, les fermiers entendent parler de ses chiens.
- « À nos vies. »
Kyllian rejeta sa tête vers l’arrière et vida sa choppe.
Informations personnelles
« Je suis faible. J'ai craqué. MAIS J'AI ÉCOUTÉ MON COEUR!!! » | Aki'
Pseudo : Aki'
Age réel : 22 ans
Pays d'origine : Québec
Parlez-nous de vous : Je suis une femme mentalement instable. J'ai une volonté aussi molle qu'une méduse et je vénère le smiley benêt, Potenpoten . Je suis une fan de tortues et j'ai peur des fruits poilus.
Kof kof.
C'est Alec!!! Oui oui, je sais, j'ai dit qu'un double compte serait du suicide. Mais ma conscience (entendre ici Lasbelin) m'a dit d'écouter mon cœur. Depuis qu'Ayden est venu me voir avec son projet de prédéfini pour le cousin de son perso, je suis tombée amoureuse de Kyllian. Je me suis attaché avec des chaines en acier forgé pour ne pas le jouer moi-même un moment, mais j'ai finalement craqué. Bon, d'accord, entre Alec et lui, j'ai un niveau d'originalité qui frôle la catastrophe nucléaire... mais au diable l'originalité! Vive l'amour et la quétainerie! 'Cause I can't stop loving youuuuu! No, I can't stooooop loving youuuu! No, I won't stop loving youuuu! Whyyyyyy should I? *chante et se prend un panneau publicitaire en pleine gueule* /PHILL COLLINS Non, mais, vous lui avez regardé la tête à mon Kyllian? Il est pas craquant? C'est pas sain à quel point je le trouve sexy... j'ai besoin d'aide, les gens T.T
Familier avec l'univers de Pierre Bottero? : Pierre qui? Ha non, c'est pas mon héros depuis que je suis gamine. Non, non, je n'ai pas lu une dizaine de fois ses œuvres magnifiques, où vous avez été cherché ça? NON! NE REGARDEZ PAS DANS LE PLACARD! Ce n'est pas un hôtel de vénération pour Pierre Bottero, j'vous jure...
Comment avez-vous connu le forum ? : Via Nirina il y a plus d'un an maintenant Plein d'amour sur toi!
Un commentaire sur le forum ? : :rainbowwsheeep
Demande particulière : Si je meurs d'une overdose d'hystérie, vous pourrez marquer sur ma tombe : « Elle vécut heureuse, entouré de chiens et de pavés monstrueux » ?
Age réel : 22 ans
Pays d'origine : Québec
Parlez-nous de vous : Je suis une femme mentalement instable. J'ai une volonté aussi molle qu'une méduse et je vénère le smiley benêt, Potenpoten . Je suis une fan de tortues et j'ai peur des fruits poilus.
Kof kof.
C'est Alec!!! Oui oui, je sais, j'ai dit qu'un double compte serait du suicide. Mais ma conscience (entendre ici Lasbelin) m'a dit d'écouter mon cœur. Depuis qu'Ayden est venu me voir avec son projet de prédéfini pour le cousin de son perso, je suis tombée amoureuse de Kyllian. Je me suis attaché avec des chaines en acier forgé pour ne pas le jouer moi-même un moment, mais j'ai finalement craqué. Bon, d'accord, entre Alec et lui, j'ai un niveau d'originalité qui frôle la catastrophe nucléaire... mais au diable l'originalité! Vive l'amour et la quétainerie! 'Cause I can't stop loving youuuuu! No, I can't stooooop loving youuuu! No, I won't stop loving youuuu! Whyyyyyy should I? *chante et se prend un panneau publicitaire en pleine gueule* /PHILL COLLINS Non, mais, vous lui avez regardé la tête à mon Kyllian? Il est pas craquant? C'est pas sain à quel point je le trouve sexy... j'ai besoin d'aide, les gens T.T
Familier avec l'univers de Pierre Bottero? : Pierre qui? Ha non, c'est pas mon héros depuis que je suis gamine. Non, non, je n'ai pas lu une dizaine de fois ses œuvres magnifiques, où vous avez été cherché ça? NON! NE REGARDEZ PAS DANS LE PLACARD! Ce n'est pas un hôtel de vénération pour Pierre Bottero, j'vous jure...
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