descriptionEcoutez donc la balade de Lyud Sil'Liches
Lyud Sil'Liches
Marchombre Alavirien Apprenti(e) Marchombre
Généralités
- Nom
- Sil'Liches
- Prénom
- Lyud
- Genre
- Homme
- Âge
- Date de Naissance
- Hiver de l'année 142
- Lieu de Naissance
- Al-Chen
- Peuple
- Alavirien
- Métier
- Apprenti(e) Marchombre, Musicien(ne)
Description Physique
Je cultive ma différence face à l'indifférence générale | Lyud Sil'Liches
Commençons déjà par une particularité évidente de Lyud, bien qu’il soit plutôt jeune, il commence à se faire des cheveux blancs. Cependant, ce n’est pas un effet de style voulu, c’est une des résultante d’une maladie de peau assez bénigne. L’autre petit détail, c’est la dépigmentation d’une partie de son épiderme qui forme des tâche blanche. Il en a un peu partout sur son corps, le plus visible étant naturellement sur son visage.
Ce détail a été, pendant sa petite enfance, une source de doute et de moquerie. Loin de l’abattre, ces railleries lui firent comprendre qu’être différent pouvait avoir du bon. Et il utilisa cela à son avantage, ce trait anormal devint une particularité propre à Lyud. Si bien qu’il finit même par s’en vanter, n’hésitant pas a dire qu’il se démarquait ainsi naturellement du lot et que ce cadeau de naissance faisait de lui un personnage remarquable.
Hormis ses quelques touffes blanches, sa chevelure est d’un châtain foncé et la plus part du temps bien coiffé. Ses yeux sont d’une couleur ambré et n’hésite pas à se porter sur tout ce qu’il trouve de beau, autant objet que personne. Son nez est fin, presque droit, avec une légère bosse en plein milieu. Enfin, une barbe finement taillée finit son portrait en encadrant sa machoire.
De par sa taille, Lyud n’est point un titan, mais il n’est pas un nain non plus. Oui, c’est un homme de taille moyenne, atteignant le mètre soixante-quinze. Musculairement parlant, on pourrait facilement imaginé un noble chétif, loin de là ! Bon, il n’est pas non plus un mastodonte body-buildé, mais sa famille mettait un point d’honneur à faire prendre quelques cours de combat à ses membres pour qu’ils ne soient pas pris au dépourvu. Cela ne fait pas de Lyud un véritable guerrier, mais il a de beau muscle et n’hésite pas à les entretenir, parce qu’honnêtement, des muscles bien taillés ça a toujours son petit effet.
Et pour finir cette rapide description, parlons vestimentaire. Lorsqu’il était encore dans sa famille, il portait des habits riches, mais n’aimait pas trop cette manie qu’avait certain noble de porter des vêtements trop serré, voir gênant pour les mouvements et encore, il n’était pas sa sœur ! Le nombre de corsets, froufrous et immondices de torture qu’elle doit porter lui a souvent fait relativisé sa condition. Maintenant qu’il est partie en voyage, ses vêtements n’ont plus rien de chic, les routes sont dangereuses, poussiéreuses et longues. Il n’avait pas vraiment pris en compte les habits de rechange dans son budget et ceux qu’il avait pris avant de partir avait maintenant l’air de loque rapiécé à la va-vite. Ce fut d’ailleurs un de ses premiers achats avec l’argent de ses spectacles de musique, de vrai vêtement de voyage solide et pratique.
En parlant de musique, il porte toujours un Cistre magnifiquement ornée de diverse arabesque et le symbole des Sil’Liches, une tête de loup dans un quartier de lune, gravé sur la caisse de résonance. Un bel instrument qu’il a appris à chérir et entretenir.
En bref, dernièrement, c’est un musicien itinérant, musclé autant par le voyage que son entretien personnel et apprenant peu à peu à vivre autrement que dans un cocon dorée. Il joue des mélodies pour vivre et chaque jour découvre de nouveau décor avec une curiosité certaine. Si jamais vous le rencontrez, n’hésiter pas à lui demander une représentation. Lyud se fera un grand plaisir d’exhausser votre souhait.
Commençons déjà par une particularité évidente de Lyud, bien qu’il soit plutôt jeune, il commence à se faire des cheveux blancs. Cependant, ce n’est pas un effet de style voulu, c’est une des résultante d’une maladie de peau assez bénigne. L’autre petit détail, c’est la dépigmentation d’une partie de son épiderme qui forme des tâche blanche. Il en a un peu partout sur son corps, le plus visible étant naturellement sur son visage.
Ce détail a été, pendant sa petite enfance, une source de doute et de moquerie. Loin de l’abattre, ces railleries lui firent comprendre qu’être différent pouvait avoir du bon. Et il utilisa cela à son avantage, ce trait anormal devint une particularité propre à Lyud. Si bien qu’il finit même par s’en vanter, n’hésitant pas a dire qu’il se démarquait ainsi naturellement du lot et que ce cadeau de naissance faisait de lui un personnage remarquable.
Hormis ses quelques touffes blanches, sa chevelure est d’un châtain foncé et la plus part du temps bien coiffé. Ses yeux sont d’une couleur ambré et n’hésite pas à se porter sur tout ce qu’il trouve de beau, autant objet que personne. Son nez est fin, presque droit, avec une légère bosse en plein milieu. Enfin, une barbe finement taillée finit son portrait en encadrant sa machoire.
De par sa taille, Lyud n’est point un titan, mais il n’est pas un nain non plus. Oui, c’est un homme de taille moyenne, atteignant le mètre soixante-quinze. Musculairement parlant, on pourrait facilement imaginé un noble chétif, loin de là ! Bon, il n’est pas non plus un mastodonte body-buildé, mais sa famille mettait un point d’honneur à faire prendre quelques cours de combat à ses membres pour qu’ils ne soient pas pris au dépourvu. Cela ne fait pas de Lyud un véritable guerrier, mais il a de beau muscle et n’hésite pas à les entretenir, parce qu’honnêtement, des muscles bien taillés ça a toujours son petit effet.
Et pour finir cette rapide description, parlons vestimentaire. Lorsqu’il était encore dans sa famille, il portait des habits riches, mais n’aimait pas trop cette manie qu’avait certain noble de porter des vêtements trop serré, voir gênant pour les mouvements et encore, il n’était pas sa sœur ! Le nombre de corsets, froufrous et immondices de torture qu’elle doit porter lui a souvent fait relativisé sa condition. Maintenant qu’il est partie en voyage, ses vêtements n’ont plus rien de chic, les routes sont dangereuses, poussiéreuses et longues. Il n’avait pas vraiment pris en compte les habits de rechange dans son budget et ceux qu’il avait pris avant de partir avait maintenant l’air de loque rapiécé à la va-vite. Ce fut d’ailleurs un de ses premiers achats avec l’argent de ses spectacles de musique, de vrai vêtement de voyage solide et pratique.
En parlant de musique, il porte toujours un Cistre magnifiquement ornée de diverse arabesque et le symbole des Sil’Liches, une tête de loup dans un quartier de lune, gravé sur la caisse de résonance. Un bel instrument qu’il a appris à chérir et entretenir.
En bref, dernièrement, c’est un musicien itinérant, musclé autant par le voyage que son entretien personnel et apprenant peu à peu à vivre autrement que dans un cocon dorée. Il joue des mélodies pour vivre et chaque jour découvre de nouveau décor avec une curiosité certaine. Si jamais vous le rencontrez, n’hésiter pas à lui demander une représentation. Lyud se fera un grand plaisir d’exhausser votre souhait.
Caractère
"Y'a d'la joie et du soleil dans les ruelles ! Y'a d'la joie, partout y'a d'la joie !" | Charles Trenet
Joyeux est un mot qui résumerait le mieux Lyud. On le croisera souvent le sourire au lèvre, s’émerveillant devant le monde qu’il a sous les yeux. Comprenez-le, il n’est quasiment jamais sortit des quartiers nobles d’Al-Chen. Le monde, il l’a découvert à travers les livres, c’est ce qui a forgé son caractère plutôt curieux. Découvrir ce qu’il n’a jamais pu voir, c’est une aventure en soit.
Une autre caractéristique principale de ce jeune homme, c’est le fait qu’il aime rire et faire rire. En tant que musicien, il trouve qu’il n’y a pas plus belle musique que ces éclats. Peut être un tonnerre d’applaudissement, mais c’est a débattre. Du coup, voulant répandre sa joie de vivre, il lui arrive de faire de petites blagues, de jouer des morceaux heureux, de raconter des histoires drôles.
Mais en se penchant un peu plus sur ce trait, on remarquera aussi qu’il apprécie beaucoup parler. C’est un incorrigible bavard qui n’apprécie pas le silence et aime beaucoup le son de sa voix. Il pourra citer pendant des heures des livres qu’il a lut, tenir une discussion une journée complète et chanter tout la nuit s’il le fallait. Et cela lui a valu des mésaventures plutôt cocasse, car non seulement, il a du mal à fermer son déversoir à paroles, mais en plus il a une tendance certaine à l’exagération de ses compétences. Le nombre de défis qu’il a tenter de relever face aux autres enfants de la noblesse sont innombrables et son nombre de défaite l’est tout autant.
Mais Lyud ne se laisse pas abattre si facilement, la défaite n’est qu’un synonyme d’amélioration. Car sans perdre, on finit toujours par stagner et ce n’est pas ce qu’il veut. Ce qu’il souhaite le plus au monde, c’est être libre comme la musique dans les doigts d’un artistes qui improvisent les notes les unes après les autres. Il n’aime pas trop le carcan que la noblesse à mit sur ce magnifique art. Il ne faut pas se contenter de jouer une symphonie qu’un compositeur à créer, il faut se l’approprier, la modifier, l’améliorer !
Oui, la musique est un des sujet favoris de Lyud. Il aime en jouer, en écouter, danser dessus. Parfois, il apprécie fermer ses yeux, écouter le monde qui l’entoure et découvrir de nouveau son qui pourrait peut être lui donner une idée pour une balade ou une ode.
Pour finir ce portrait, il faut ajouter que depuis sa petite enfance et jusqu’au environ de ses vingt-quatre ans, il a vécu dans le monde de la noblesse. Son esprit, bien qu’ayant appris la curiosité auprès des livres et la liberté dans la musique, a été un peu formaté par cette vie. Il connaît beaucoup plus les bonnes manières que l’art de la survie, même s’il commence à avoir des bases après un an et demi passé dans ce monde de brute que sont les routes de Gwendalavir.
En résumé, on peut dire que Lyud est un bon vivant, il aime la musique, rigoler, passer un bon moment avec les gens qu’il rencontre et découvrir de nouvelle chose. Même s’il est un peu impétueux et trop bavard. Son bagout l’a autant sortie de situation périlleuse que plonger en plein dedans. C’est un personnage haut en couleur que, j’espère, vous apprendrez à apprécier.
Joyeux est un mot qui résumerait le mieux Lyud. On le croisera souvent le sourire au lèvre, s’émerveillant devant le monde qu’il a sous les yeux. Comprenez-le, il n’est quasiment jamais sortit des quartiers nobles d’Al-Chen. Le monde, il l’a découvert à travers les livres, c’est ce qui a forgé son caractère plutôt curieux. Découvrir ce qu’il n’a jamais pu voir, c’est une aventure en soit.
Une autre caractéristique principale de ce jeune homme, c’est le fait qu’il aime rire et faire rire. En tant que musicien, il trouve qu’il n’y a pas plus belle musique que ces éclats. Peut être un tonnerre d’applaudissement, mais c’est a débattre. Du coup, voulant répandre sa joie de vivre, il lui arrive de faire de petites blagues, de jouer des morceaux heureux, de raconter des histoires drôles.
Mais en se penchant un peu plus sur ce trait, on remarquera aussi qu’il apprécie beaucoup parler. C’est un incorrigible bavard qui n’apprécie pas le silence et aime beaucoup le son de sa voix. Il pourra citer pendant des heures des livres qu’il a lut, tenir une discussion une journée complète et chanter tout la nuit s’il le fallait. Et cela lui a valu des mésaventures plutôt cocasse, car non seulement, il a du mal à fermer son déversoir à paroles, mais en plus il a une tendance certaine à l’exagération de ses compétences. Le nombre de défis qu’il a tenter de relever face aux autres enfants de la noblesse sont innombrables et son nombre de défaite l’est tout autant.
Mais Lyud ne se laisse pas abattre si facilement, la défaite n’est qu’un synonyme d’amélioration. Car sans perdre, on finit toujours par stagner et ce n’est pas ce qu’il veut. Ce qu’il souhaite le plus au monde, c’est être libre comme la musique dans les doigts d’un artistes qui improvisent les notes les unes après les autres. Il n’aime pas trop le carcan que la noblesse à mit sur ce magnifique art. Il ne faut pas se contenter de jouer une symphonie qu’un compositeur à créer, il faut se l’approprier, la modifier, l’améliorer !
Oui, la musique est un des sujet favoris de Lyud. Il aime en jouer, en écouter, danser dessus. Parfois, il apprécie fermer ses yeux, écouter le monde qui l’entoure et découvrir de nouveau son qui pourrait peut être lui donner une idée pour une balade ou une ode.
Pour finir ce portrait, il faut ajouter que depuis sa petite enfance et jusqu’au environ de ses vingt-quatre ans, il a vécu dans le monde de la noblesse. Son esprit, bien qu’ayant appris la curiosité auprès des livres et la liberté dans la musique, a été un peu formaté par cette vie. Il connaît beaucoup plus les bonnes manières que l’art de la survie, même s’il commence à avoir des bases après un an et demi passé dans ce monde de brute que sont les routes de Gwendalavir.
En résumé, on peut dire que Lyud est un bon vivant, il aime la musique, rigoler, passer un bon moment avec les gens qu’il rencontre et découvrir de nouvelle chose. Même s’il est un peu impétueux et trop bavard. Son bagout l’a autant sortie de situation périlleuse que plonger en plein dedans. C’est un personnage haut en couleur que, j’espère, vous apprendrez à apprécier.
Histoire
"L'Histoire, c'est un conte de faits" | Franck Dhumes
L'Histoire avec un grand H est un concept important. Il nous permet de savoir ce qu'ont accompli nos ancêtres pour éviter de refaire les mêmes erreurs qu'eux. Mais ici, ce n'est pas ce genre d'histoire qui nous intéresse. Non ! Nous nous passionnons pour les contes et légendes, les récits pleins d'héroïsmes et de drames et les mythes tragiques comme comiques ! Et comme toutes bonnes fables, il lui faut un début !
Notre histoire commence en l'an 143, durant le mois de décembre. Sur les rives du Lac de Chen, non loin de la ville portant le même nom, un manoir d'une famille noble se dresse. Le bâtiment était construit dans un bois noir et lisse. Les fenêtres étaient rehaussées de petites gargouilles représentant des loups dans diverse posture. Le toit était entièrement fait d'ardoise finissant de donner un aspect sinistre et mystérieux à l'habitation.
Dans une des chambres, une sage-femme prodiguait ses soins sur la maîtresse de maison. En d'autres temps, cette femme était un véritable requin d'affaire, un esprit vif qui maîtrisait sans aucun problème les affres de la politique. Mais, en ce seize décembre, elle était plutôt occupée à donner naissance à son deuxième enfant. Après plusieurs heures de travail intensif, la famille comptait un nouveau membre. C'est ainsi que naquit Lyud Sil'Liches.
-Maman ! Tu me racontes une histoire ?
Lyud avait 3 ans et gambadait dans le manoir. On lui avait découvert un vitiligo, une maladie qui formait des tâches décolorées sur sa peau. Sa santé ne risquait, la preuve en était qu'il avait une énergie débordante.
-Lyud, cesse donc t'embêter Maman… Tu sais bien qu'elle travaille.
Une voix enfantine provenait de l'autre côté du bureau où sa mère était assise. De trois ans son ainée, Hélène, sa sœur, accaparait toujours le temps de maman, soit-disant pour apprendre à faire comme elle.Il était sûr qu'elle voulait juste garder maman pour elle.
-Lyud, allez, vient, laisse les dames travailler, elles ont besoin de calme.
La voix douce venait de derrière lui. C'était son père, un homme moyen portant des bésicles qui cachaient des yeux fatigués de suivre le garnement partout. Il souriait doucement et ferma la porte du bureau de sa femme, en entraînant son enfant.
-Oui mais… C'est maman qui raconte le mieux !
L'homme fit mine de s'offusquer.
-Moi ? Moins bien raconter que Lisbeth, c'est fort ! Tu vas voir ! Allez, zou dans la bibliothèque, je vais te lire une histoire encore mieux qu'elle.
Un grand sourire barra le visage de Lyud.
-D'accord, mais je choisis hein !
Une fois dans la pièce, le jeune enfant regarda avec des yeux brillants d'étoiles les longues étagères pleines de livres aux couvertures variées. Dans un coin, il y avait un bureau avec quelques papiers, une plume et un encrier. Mais ce n'est pas là que se dirigeait son père. Bran marchait vers un lourd fauteuil en cuir sombre. D'après le « pouf » retentissant que fit le siège alors que l'homme s'y installait, il était aussi confortable qu'il le paraissait.
Avec un grand sourire, Lyud courut s'installer sur les genoux de son père qui lui rendit son expression radieuse. Ce dernier savait quelle histoire son fils voulait entendre, il demandait quasiment toujours la même. Mais cela ne l'empêcha pas de poser cette question :
-Alors, que veux-tu que je te raconte ?
Lyud réfléchi quelques secondes avec un petit « euh ».
-L'histoire de Vulk !
Dans un petit rire joyeux, Bran lança :
-Ah… Tu l'aimes bien, l'histoire de notre ancêtre. Bien, alors…
« Il y a très longtemps au prémisse de l'Empire, dans une forêt, vivait un forestier nommé Vulk Liches. C'était un jeune homme rusé, agile et très doué avec un arc. Son père n'arrêtait pas de dire qu'il gâchait son intelligence en reprenant son travail. Mais il n'y avait personne d'autre pour le faire et le petit village ne pouvait se passer des gibiers et des herbes que leur apportait la famille Liches. Mais même s'il avait un fort sens du devoir, Vulk avait un coeur de rêveur emplie d'aventure. Il rêvait de Gwendalavir, de parcourir ses chemins, découvrir des mystères. Il avait déjà vu une carte de l'Empire et il avait été beaucoup intrigué par le Lac en son centre et la ville qui se construisait à ses côtés, Chen et Al-Chen. Il se demandait souvent ce que pouvait cacher une telle immensité d'eau. Ses questions restaient malheureusement sans réponse, il y avait peu de voyageur à cette époque. L'Empire étant très nouveau, les routes étaient peu sur et la guerre contre les Raïs faisaient rage au nord. [...]
[…] Lorsque le conflit se termina, Vulk, sa troupe et plusieurs autres soldats qui se sont démarqués furent reçu par l'Empereur. Chacun furent remercié, certain par des médailles, d'autre par de l'or et quelque chanceux par des terres et des titres.
C'est ainsi que Vulk Liches obtient sa particule et se vit offrir un territoire non loin de cette ville florissante d'Al-Chen. Il choisit le loup comme blason, construit ce manoir et lança une affaire de transport de marchandise fluviale, se maria, eut une descendance avant de s'éteindre dans son domaine. »
Bran avait bien conscience que ce n'était pas la véritable histoire de son ancêtre. Certaine part était vraie, mais beaucoup était de simples fioritures pour rendre le récit plus palpitant. Les yeux de Lyud en étaient la preuve, il brillait de millier d'étoiles.
-Plus tard, je serais forestier, comme Vulk !
Son père parti dans un rire et ébouriffa son enfant.
-Si tu veux… Mais tu vas devoir travailler un peu pour ça !
***
Lyud était excité comme une puce. Enfin, il était encore plus excité que d'habitude. C'était une des rares fois où ils sortaient du manoir et de ses alentours. Il avait déjà six ans et rêvait de sortir un peu plus loin, aller déambuler dans la ville. Mais ses parents le gardaient soigneusement à l'intérieur. Il passait son temps à suivre des cours de bonnes manières, à calligraphier à la perfection et à apprendre les règles qui régissent la haute société. Même lorsque ses parents sortaient lors de soirée mondaine, il le laissait avec un de ses précepteurs. « L'éducation se commence tôt ! » n'arrêtait pas de dire le vieux Hil'Faurde, lorsque le jeune garçon osait se plaindre.
Mais ce soir, ses parents l'avaient amener avec eux. Ils avaient reçu quatre invitations pour un opéra qui se déroulait au grand théâtre. Les yeux de Lyud pétillaient quand ils entrèrent dans le bâtiment. Tant de gens, d'odeurs, de sons divers et variés s'offraient à lui… Tant de nouveauté à essayer de comprendre. Son père lui murmura doucement.
-Tu te rappelles ce qu'on t'a dit ?
Un petit soupire exaspéré sortit de la bouche du jeune garçon.
-Oui, Père, je me tiens bien, je ne chahute pas, je suis polie, je réponds aux questions qu'on me pose et je reste à vos côtés.
Un sourire tendre éclaira le visage de Bran.
-C'est bien Lyud. Je sais que cela te semble très embêtant de respecter ces règles, mais s'il te plait, pour moi et pour Lisbeth, garde les en tête.
Il tapota gentiment l'épaule de son fils avant de lui prendre la main et d'avancer dans la foule. C'était étouffant, toutes ses grandes personnes qui venaient voir ses parents, discutaient, lui demandaient sans cesse les mêmes questions « Quel âge as-tu ? Es-tu content d'être ici ? Elles sont belles tes petites tâches blanches. » Cela donnait une impression étrange, d'être dans un monde vague et un peu fou. Mais Lyud suivait les lignes directrices qu'on lui avait donnés, il ne voulait pas déplaire à ses parents.
C'est aussi là qu'il rencontra pour la première fois ceux qui deviendront ses amis. C'était les enfants d'amis de ses parents. Forcément, ça rapproche. Quelques-uns avaient un âge similaire aux siens. Il fit connaissance d'Angus et Elyss Gil'Nirtan, un garçon et une fille, faux jumeaux plutôt joyeux, d'Ilmith Til'Sagan, un petit timide et d'Ostaline, une demoiselle un peu renfermée.
Bientôt, toute la foule se dirigea dans la même direction. Son père et sa mère lui serrèrent les bras au point de presque lui faire mal, de peur de le perdre. Ils s'installèrent à leurs places et attendirent. Un petit brouhaha commençait à prendre place, les adultes continuant de discuter. Puis le silence se fit alors qu'un grand homme, vêtu en noir, portant un grand bâton fin dans la main. Le chef d'orchestre salua le public avant de se tourner vers les musiciens. Et dans un mouvement fluide, tout commença.
Alors que le son entra dans les oreilles de Lyud, il écarquilla les yeux. La musique, il connaissait, c'était une des connaissances qu'on lui inculquait pour être le bon petit noble, mais là… La puissance qui résonnait dans chacun des instruments, les notes qui s'entremêlaient pour former de magnifiques mélodies. La chanteuse arriva et ajouta sa voix à l'harmonie. Une voix forte, énergique qui s'accordait parfaitement aux cordes, aux cuivres, aux vents et aux percussions.
Lyud était fasciné, presque hypnotisé par cette magnificence. Un déclic se fit, une envie de découvrir cet art et de le maîtriser s'ancra en lui. Il voulait devenir musicien.
***
Cela faisait quatre ans qu'il avait demandés à ses parents d'apprendre la musique. Quatre années à recevoir des cours d'un professeur, Sieur Mil'Zhaart, qui, un peu trop stricte, lui enseignait l'art de manière carrée. Lyud, malgré de nombreuses frictions avec son précepteur, suivait avec assiduité les leçons. Au bout d'un an de cours théoriques il se choisit un instrument à corde pincée, un cistre, car il appréciait les notes et sons qu'il produisait. Les cours pratiques commencèrent alors avec un autre maître, Sieur Bil' Thoveune. Les cours de Mil'Zhaart continuaient en parallèle. A ses dix ans, il était devenu un musicien plutôt expérimenté, loin d'être un maître, mais il avait déjà un bon niveau pour son âge.
En ce jour, il s'exerçait dans la bibliothèque, seul endroit où il ne gênait personne dans le manoir. Lyud faisait des gammes, répétait quelques morceaux et entraînait ses doigts et son oreille. Il jouait depuis ce midi, la fin de l'après-midi approchait. Un peu fatigué, les doigts légèrement engourdi, le garçon posa son instrument sur un siège avant de s'installer dans un autre fauteuil et laissa ses pensées vagabonder. Il réfléchissait à la musique et ce que lui avait appris son professeur. Il aurait aimé que M. Mil'Zhaart ne soit pas aussi borné. Il lui avait appris les bases et les mouvements complexes, mais lui avait toujours fait apprendre les classiques en punissant tout écart, même s'ils rendaient la mélodie plus jolie. « Si le compositeur a fait ce choix, c'est pour une raison et pas pour qu'il soit modifié. » disait-il. Lyud soupira en se rappelant cette phrase. Il trouvait qu'il y avait tellement plus dans la musique que juste des partitions déjà écrites, des moyens de rendre ça plus… Jolie, plus harmonieux. Et il était triste que son professeur soit réticent à cette idée.
Le garçon se leva et partit vers une des bibliothèques. En passant la main sur les tranches des livres, il se demanda si ses parents avaient des livres qui parlaient de musique. Il n'était jamais vraiment posé cette question, se contentant de l'enseignement de son maître. Mais peut-être trouverait-il d'autre pensée que celle trop obtus de M. Mil'Zhaar. Lyud commença alors à chercher et trouva nombre d'ouvrage traitant de ce sujet très large qu'était la musique. Il trouva des recueils de pensée, des chroniques d'histoire sur les différentes ères de la musique, un traité sur les opéra, un autre sur le piano… Et ainsi de suite. Il y avait là de nombreux livre, parlant de sujet tout aussi divers et varié. Cependant, l'un d'eux attira son attention, un petit bouquin assez particulier qui dénotait du reste. A vrai dire, il ne parlait pas véritablement de musique, c'était un livre d'aventure qui avait comme personnage principal un musicien. Mais dans son titre, il y avait quelque chose d'intrigant, un seul mot plein de mystère avait suffi à piquer au vif Lyud. L'ouvrage s'intitulait « Mémoire d'un Musicien Marchombre. » par A. Sil'Liches.
« Marchombre » un terme empreint de légende, d'énigme et de liberté. Il y avait beaucoup de récit contant les aventures de ces êtres fabuleux et personne ne pouvait dire si tout était réel. Un musicien marchombre… Et en plus ce livre était écrit par un de ses ancêtres ! Cela voudrait dire que son aïeul aurait été un de ces chevaucheurs de brume ? Ou était-ce qu'un écrivain dont l'esprit fébrile avait pondu ce recueil sans véritablement fait réel.
Trop intrigué par cet étrange ouvrage, Lyud entreprit de le dévorer. L'histoire était on-ne-peut-plus farfelue, elle parlait de Merwyn, de combat contre des Ts'Liches, des Mercenaires du Chaos… Tellement de fables dans un seul livre ne pouvait être que le fruit d'une personnalité folle… Et la probabilité que son ancêtre était un marchombre s'amenuisait au fur et à mesure du récit.
Malgré cela, l'ouvrage restait intéressant à lire et il y avait certain passage qui intéressa véritablement le jeune garçon. La plupart de ces derniers parlaient de la musique et de la philosophie qui en découlait.
« Les marchombres cherchent l'harmonie, la liberté absolue, connaître tellement bien son univers que l'on arrive à jouer avec lui. Il existe ce même principe en musique, les notes qui s'ajustent entre elle et, lorsqu'elles sont choisies avec goût, offre une mélodie harmonieuse. Avec elle, on crée des accords, que l'on assemble et ainsi par le biais du son, on transmet des couleurs, des images, voir même des émotions.
Et lorsque, comme moi, on combine la Voie et la musique, on comprend que l'on peut connaître son univers en l'écoutant. Tout ce qui fait partit du monde fait du bruit. Même infime, tellement faible qu'on penserait qu'il n'y a que le silence. Ouvrez vos oreilles, votre esprit, écoutez autour de vous, il y a toujours un son, un son que l'on peut transformer en mélodie harmonieuse. Un Marchombre musicien maîtrise bien plus qu'un instrument, l'univers entier est son instrument. »
Lyud plus tard considérera ça comme une véritable épiphanie, même si en fait, c'était son jeune âge qui le rendait impressionnable. Il décida de s'entraîner à écouter le monde, trouver cette mélodie harmonieuse dont parlait son ancêtre, même si ce n'était qu'une utopie.
***
-Plus droit le dos ! Plus souple les mains !
Les cours n'arrêtait pas. En plus de la musique, il devait apprendre à bien se tenir à table, à marcher droit comme un I, danser sur des pas guinder et rigide. En bref, Lyud devait retenir tout ce qu'un noble devait savoir. Chaque jour, il enchaînait entre retransmettre ce qu'il avait appris et de nouvelles leçons. Ses précepteurs et ses parents ne lui laissaient aucun répit. Il devait être parfait, sans aucun défaut. Il ne fallait pas qu'on puisse lui reprocher autre chose que ses petites marques qui le rendaient différent.
A quatorze ans, le jeune garçon avait déjà acquis un bon maintient, tout n'était pas parfait, mais il n'était encore qu'un enfant et on ne lui demandait pas encore de l'être. Actuellement, il dansait dans la salle de réception sous les réprimandes de Dame Ril'Kanril.
-Non, votre pas est trop rapide ! Plus haute votre main !
Lyud n'aimait pas l'enseignement de la danse. Il le trouvait trop rigide et trop calculé. Tout ça parce que le danseur devait accompagner avec perfection la musique. Cela l'outrait au plus haut point. Il avait appris la musique de la même manière, mais depuis plusieurs années, il s'entraînait seul et laissait les notes voguer sur son imagination. L'idée qu'on veuille absolument mettre des limites à son art l'horripilait au plus au point. Et il trouvait ça pire de s'en servir comme excuse pour justifier ce genre de danse. Si la musique devait être libre, la danse aussi ! Un musicien et un danseur sont deux parties d'un tout !
Depuis qu'il avait lu le livre de son ancêtre, il avait essayé d'écouter la musique du monde, plusieurs fois par semaine. Au début, il n'entendait rien. Rien d'autre que sa respiration, le battement de coeur dans ses oreilles, le frottement du tissu contre sa peau, les pas dans les couloirs. Rien de véritablement harmonieux, tout semblait chaotique, sans véritable but. Le temps passa, des mois puis une année. Il essayait de retranscrire les bruits qu'il entendait dans sa musique, mais ça ne donnait jamais parfaitement ce qu'il voulait. Un jour, alors qu'il continuait d'écouter le bruit des oiseaux dehors, le vent qui souffle par la fenêtre de sa chambre, le parquet qui grince sous les enjambés pressées, il comprit qu'il n'avait pas le bon angle de vue. Lui se plaçait du côté de ce qu'on lui enseignait, les règles de l'art ! Alors que ce que son ancêtre décrivait une musique libre, sans carcan. L'univers n'a pas besoin de s'embarrasser des limites que se donne les hommes. C'était une sorte d'épiphanie pour Lyud, un éclair de génie. Il prit rapidement des notes, il allait maintenant devoir travailler dans cette direction s'il voulait véritablement entrevoir ce que décrivait A. Sil'Liches dans ses écrits.
Cette histoire est bien longue, permettez-moi de prendre un verre, la suite arrivera au prochain écrit.
L'Histoire avec un grand H est un concept important. Il nous permet de savoir ce qu'ont accompli nos ancêtres pour éviter de refaire les mêmes erreurs qu'eux. Mais ici, ce n'est pas ce genre d'histoire qui nous intéresse. Non ! Nous nous passionnons pour les contes et légendes, les récits pleins d'héroïsmes et de drames et les mythes tragiques comme comiques ! Et comme toutes bonnes fables, il lui faut un début !
Notre histoire commence en l'an 143, durant le mois de décembre. Sur les rives du Lac de Chen, non loin de la ville portant le même nom, un manoir d'une famille noble se dresse. Le bâtiment était construit dans un bois noir et lisse. Les fenêtres étaient rehaussées de petites gargouilles représentant des loups dans diverse posture. Le toit était entièrement fait d'ardoise finissant de donner un aspect sinistre et mystérieux à l'habitation.
Dans une des chambres, une sage-femme prodiguait ses soins sur la maîtresse de maison. En d'autres temps, cette femme était un véritable requin d'affaire, un esprit vif qui maîtrisait sans aucun problème les affres de la politique. Mais, en ce seize décembre, elle était plutôt occupée à donner naissance à son deuxième enfant. Après plusieurs heures de travail intensif, la famille comptait un nouveau membre. C'est ainsi que naquit Lyud Sil'Liches.
***
-Maman ! Tu me racontes une histoire ?
Lyud avait 3 ans et gambadait dans le manoir. On lui avait découvert un vitiligo, une maladie qui formait des tâches décolorées sur sa peau. Sa santé ne risquait, la preuve en était qu'il avait une énergie débordante.
-Lyud, cesse donc t'embêter Maman… Tu sais bien qu'elle travaille.
Une voix enfantine provenait de l'autre côté du bureau où sa mère était assise. De trois ans son ainée, Hélène, sa sœur, accaparait toujours le temps de maman, soit-disant pour apprendre à faire comme elle.Il était sûr qu'elle voulait juste garder maman pour elle.
-Lyud, allez, vient, laisse les dames travailler, elles ont besoin de calme.
La voix douce venait de derrière lui. C'était son père, un homme moyen portant des bésicles qui cachaient des yeux fatigués de suivre le garnement partout. Il souriait doucement et ferma la porte du bureau de sa femme, en entraînant son enfant.
-Oui mais… C'est maman qui raconte le mieux !
L'homme fit mine de s'offusquer.
-Moi ? Moins bien raconter que Lisbeth, c'est fort ! Tu vas voir ! Allez, zou dans la bibliothèque, je vais te lire une histoire encore mieux qu'elle.
Un grand sourire barra le visage de Lyud.
-D'accord, mais je choisis hein !
Une fois dans la pièce, le jeune enfant regarda avec des yeux brillants d'étoiles les longues étagères pleines de livres aux couvertures variées. Dans un coin, il y avait un bureau avec quelques papiers, une plume et un encrier. Mais ce n'est pas là que se dirigeait son père. Bran marchait vers un lourd fauteuil en cuir sombre. D'après le « pouf » retentissant que fit le siège alors que l'homme s'y installait, il était aussi confortable qu'il le paraissait.
Avec un grand sourire, Lyud courut s'installer sur les genoux de son père qui lui rendit son expression radieuse. Ce dernier savait quelle histoire son fils voulait entendre, il demandait quasiment toujours la même. Mais cela ne l'empêcha pas de poser cette question :
-Alors, que veux-tu que je te raconte ?
Lyud réfléchi quelques secondes avec un petit « euh ».
-L'histoire de Vulk !
Dans un petit rire joyeux, Bran lança :
-Ah… Tu l'aimes bien, l'histoire de notre ancêtre. Bien, alors…
« Il y a très longtemps au prémisse de l'Empire, dans une forêt, vivait un forestier nommé Vulk Liches. C'était un jeune homme rusé, agile et très doué avec un arc. Son père n'arrêtait pas de dire qu'il gâchait son intelligence en reprenant son travail. Mais il n'y avait personne d'autre pour le faire et le petit village ne pouvait se passer des gibiers et des herbes que leur apportait la famille Liches. Mais même s'il avait un fort sens du devoir, Vulk avait un coeur de rêveur emplie d'aventure. Il rêvait de Gwendalavir, de parcourir ses chemins, découvrir des mystères. Il avait déjà vu une carte de l'Empire et il avait été beaucoup intrigué par le Lac en son centre et la ville qui se construisait à ses côtés, Chen et Al-Chen. Il se demandait souvent ce que pouvait cacher une telle immensité d'eau. Ses questions restaient malheureusement sans réponse, il y avait peu de voyageur à cette époque. L'Empire étant très nouveau, les routes étaient peu sur et la guerre contre les Raïs faisaient rage au nord. [...]
[…] Lorsque le conflit se termina, Vulk, sa troupe et plusieurs autres soldats qui se sont démarqués furent reçu par l'Empereur. Chacun furent remercié, certain par des médailles, d'autre par de l'or et quelque chanceux par des terres et des titres.
C'est ainsi que Vulk Liches obtient sa particule et se vit offrir un territoire non loin de cette ville florissante d'Al-Chen. Il choisit le loup comme blason, construit ce manoir et lança une affaire de transport de marchandise fluviale, se maria, eut une descendance avant de s'éteindre dans son domaine. »
Bran avait bien conscience que ce n'était pas la véritable histoire de son ancêtre. Certaine part était vraie, mais beaucoup était de simples fioritures pour rendre le récit plus palpitant. Les yeux de Lyud en étaient la preuve, il brillait de millier d'étoiles.
-Plus tard, je serais forestier, comme Vulk !
Son père parti dans un rire et ébouriffa son enfant.
-Si tu veux… Mais tu vas devoir travailler un peu pour ça !
***
Lyud était excité comme une puce. Enfin, il était encore plus excité que d'habitude. C'était une des rares fois où ils sortaient du manoir et de ses alentours. Il avait déjà six ans et rêvait de sortir un peu plus loin, aller déambuler dans la ville. Mais ses parents le gardaient soigneusement à l'intérieur. Il passait son temps à suivre des cours de bonnes manières, à calligraphier à la perfection et à apprendre les règles qui régissent la haute société. Même lorsque ses parents sortaient lors de soirée mondaine, il le laissait avec un de ses précepteurs. « L'éducation se commence tôt ! » n'arrêtait pas de dire le vieux Hil'Faurde, lorsque le jeune garçon osait se plaindre.
Mais ce soir, ses parents l'avaient amener avec eux. Ils avaient reçu quatre invitations pour un opéra qui se déroulait au grand théâtre. Les yeux de Lyud pétillaient quand ils entrèrent dans le bâtiment. Tant de gens, d'odeurs, de sons divers et variés s'offraient à lui… Tant de nouveauté à essayer de comprendre. Son père lui murmura doucement.
-Tu te rappelles ce qu'on t'a dit ?
Un petit soupire exaspéré sortit de la bouche du jeune garçon.
-Oui, Père, je me tiens bien, je ne chahute pas, je suis polie, je réponds aux questions qu'on me pose et je reste à vos côtés.
Un sourire tendre éclaira le visage de Bran.
-C'est bien Lyud. Je sais que cela te semble très embêtant de respecter ces règles, mais s'il te plait, pour moi et pour Lisbeth, garde les en tête.
Il tapota gentiment l'épaule de son fils avant de lui prendre la main et d'avancer dans la foule. C'était étouffant, toutes ses grandes personnes qui venaient voir ses parents, discutaient, lui demandaient sans cesse les mêmes questions « Quel âge as-tu ? Es-tu content d'être ici ? Elles sont belles tes petites tâches blanches. » Cela donnait une impression étrange, d'être dans un monde vague et un peu fou. Mais Lyud suivait les lignes directrices qu'on lui avait donnés, il ne voulait pas déplaire à ses parents.
C'est aussi là qu'il rencontra pour la première fois ceux qui deviendront ses amis. C'était les enfants d'amis de ses parents. Forcément, ça rapproche. Quelques-uns avaient un âge similaire aux siens. Il fit connaissance d'Angus et Elyss Gil'Nirtan, un garçon et une fille, faux jumeaux plutôt joyeux, d'Ilmith Til'Sagan, un petit timide et d'Ostaline, une demoiselle un peu renfermée.
Bientôt, toute la foule se dirigea dans la même direction. Son père et sa mère lui serrèrent les bras au point de presque lui faire mal, de peur de le perdre. Ils s'installèrent à leurs places et attendirent. Un petit brouhaha commençait à prendre place, les adultes continuant de discuter. Puis le silence se fit alors qu'un grand homme, vêtu en noir, portant un grand bâton fin dans la main. Le chef d'orchestre salua le public avant de se tourner vers les musiciens. Et dans un mouvement fluide, tout commença.
Alors que le son entra dans les oreilles de Lyud, il écarquilla les yeux. La musique, il connaissait, c'était une des connaissances qu'on lui inculquait pour être le bon petit noble, mais là… La puissance qui résonnait dans chacun des instruments, les notes qui s'entremêlaient pour former de magnifiques mélodies. La chanteuse arriva et ajouta sa voix à l'harmonie. Une voix forte, énergique qui s'accordait parfaitement aux cordes, aux cuivres, aux vents et aux percussions.
Lyud était fasciné, presque hypnotisé par cette magnificence. Un déclic se fit, une envie de découvrir cet art et de le maîtriser s'ancra en lui. Il voulait devenir musicien.
***
Cela faisait quatre ans qu'il avait demandés à ses parents d'apprendre la musique. Quatre années à recevoir des cours d'un professeur, Sieur Mil'Zhaart, qui, un peu trop stricte, lui enseignait l'art de manière carrée. Lyud, malgré de nombreuses frictions avec son précepteur, suivait avec assiduité les leçons. Au bout d'un an de cours théoriques il se choisit un instrument à corde pincée, un cistre, car il appréciait les notes et sons qu'il produisait. Les cours pratiques commencèrent alors avec un autre maître, Sieur Bil' Thoveune. Les cours de Mil'Zhaart continuaient en parallèle. A ses dix ans, il était devenu un musicien plutôt expérimenté, loin d'être un maître, mais il avait déjà un bon niveau pour son âge.
En ce jour, il s'exerçait dans la bibliothèque, seul endroit où il ne gênait personne dans le manoir. Lyud faisait des gammes, répétait quelques morceaux et entraînait ses doigts et son oreille. Il jouait depuis ce midi, la fin de l'après-midi approchait. Un peu fatigué, les doigts légèrement engourdi, le garçon posa son instrument sur un siège avant de s'installer dans un autre fauteuil et laissa ses pensées vagabonder. Il réfléchissait à la musique et ce que lui avait appris son professeur. Il aurait aimé que M. Mil'Zhaart ne soit pas aussi borné. Il lui avait appris les bases et les mouvements complexes, mais lui avait toujours fait apprendre les classiques en punissant tout écart, même s'ils rendaient la mélodie plus jolie. « Si le compositeur a fait ce choix, c'est pour une raison et pas pour qu'il soit modifié. » disait-il. Lyud soupira en se rappelant cette phrase. Il trouvait qu'il y avait tellement plus dans la musique que juste des partitions déjà écrites, des moyens de rendre ça plus… Jolie, plus harmonieux. Et il était triste que son professeur soit réticent à cette idée.
Le garçon se leva et partit vers une des bibliothèques. En passant la main sur les tranches des livres, il se demanda si ses parents avaient des livres qui parlaient de musique. Il n'était jamais vraiment posé cette question, se contentant de l'enseignement de son maître. Mais peut-être trouverait-il d'autre pensée que celle trop obtus de M. Mil'Zhaar. Lyud commença alors à chercher et trouva nombre d'ouvrage traitant de ce sujet très large qu'était la musique. Il trouva des recueils de pensée, des chroniques d'histoire sur les différentes ères de la musique, un traité sur les opéra, un autre sur le piano… Et ainsi de suite. Il y avait là de nombreux livre, parlant de sujet tout aussi divers et varié. Cependant, l'un d'eux attira son attention, un petit bouquin assez particulier qui dénotait du reste. A vrai dire, il ne parlait pas véritablement de musique, c'était un livre d'aventure qui avait comme personnage principal un musicien. Mais dans son titre, il y avait quelque chose d'intrigant, un seul mot plein de mystère avait suffi à piquer au vif Lyud. L'ouvrage s'intitulait « Mémoire d'un Musicien Marchombre. » par A. Sil'Liches.
« Marchombre » un terme empreint de légende, d'énigme et de liberté. Il y avait beaucoup de récit contant les aventures de ces êtres fabuleux et personne ne pouvait dire si tout était réel. Un musicien marchombre… Et en plus ce livre était écrit par un de ses ancêtres ! Cela voudrait dire que son aïeul aurait été un de ces chevaucheurs de brume ? Ou était-ce qu'un écrivain dont l'esprit fébrile avait pondu ce recueil sans véritablement fait réel.
Trop intrigué par cet étrange ouvrage, Lyud entreprit de le dévorer. L'histoire était on-ne-peut-plus farfelue, elle parlait de Merwyn, de combat contre des Ts'Liches, des Mercenaires du Chaos… Tellement de fables dans un seul livre ne pouvait être que le fruit d'une personnalité folle… Et la probabilité que son ancêtre était un marchombre s'amenuisait au fur et à mesure du récit.
Malgré cela, l'ouvrage restait intéressant à lire et il y avait certain passage qui intéressa véritablement le jeune garçon. La plupart de ces derniers parlaient de la musique et de la philosophie qui en découlait.
« Les marchombres cherchent l'harmonie, la liberté absolue, connaître tellement bien son univers que l'on arrive à jouer avec lui. Il existe ce même principe en musique, les notes qui s'ajustent entre elle et, lorsqu'elles sont choisies avec goût, offre une mélodie harmonieuse. Avec elle, on crée des accords, que l'on assemble et ainsi par le biais du son, on transmet des couleurs, des images, voir même des émotions.
Et lorsque, comme moi, on combine la Voie et la musique, on comprend que l'on peut connaître son univers en l'écoutant. Tout ce qui fait partit du monde fait du bruit. Même infime, tellement faible qu'on penserait qu'il n'y a que le silence. Ouvrez vos oreilles, votre esprit, écoutez autour de vous, il y a toujours un son, un son que l'on peut transformer en mélodie harmonieuse. Un Marchombre musicien maîtrise bien plus qu'un instrument, l'univers entier est son instrument. »
Lyud plus tard considérera ça comme une véritable épiphanie, même si en fait, c'était son jeune âge qui le rendait impressionnable. Il décida de s'entraîner à écouter le monde, trouver cette mélodie harmonieuse dont parlait son ancêtre, même si ce n'était qu'une utopie.
***
-Plus droit le dos ! Plus souple les mains !
Les cours n'arrêtait pas. En plus de la musique, il devait apprendre à bien se tenir à table, à marcher droit comme un I, danser sur des pas guinder et rigide. En bref, Lyud devait retenir tout ce qu'un noble devait savoir. Chaque jour, il enchaînait entre retransmettre ce qu'il avait appris et de nouvelles leçons. Ses précepteurs et ses parents ne lui laissaient aucun répit. Il devait être parfait, sans aucun défaut. Il ne fallait pas qu'on puisse lui reprocher autre chose que ses petites marques qui le rendaient différent.
A quatorze ans, le jeune garçon avait déjà acquis un bon maintient, tout n'était pas parfait, mais il n'était encore qu'un enfant et on ne lui demandait pas encore de l'être. Actuellement, il dansait dans la salle de réception sous les réprimandes de Dame Ril'Kanril.
-Non, votre pas est trop rapide ! Plus haute votre main !
Lyud n'aimait pas l'enseignement de la danse. Il le trouvait trop rigide et trop calculé. Tout ça parce que le danseur devait accompagner avec perfection la musique. Cela l'outrait au plus haut point. Il avait appris la musique de la même manière, mais depuis plusieurs années, il s'entraînait seul et laissait les notes voguer sur son imagination. L'idée qu'on veuille absolument mettre des limites à son art l'horripilait au plus au point. Et il trouvait ça pire de s'en servir comme excuse pour justifier ce genre de danse. Si la musique devait être libre, la danse aussi ! Un musicien et un danseur sont deux parties d'un tout !
Depuis qu'il avait lu le livre de son ancêtre, il avait essayé d'écouter la musique du monde, plusieurs fois par semaine. Au début, il n'entendait rien. Rien d'autre que sa respiration, le battement de coeur dans ses oreilles, le frottement du tissu contre sa peau, les pas dans les couloirs. Rien de véritablement harmonieux, tout semblait chaotique, sans véritable but. Le temps passa, des mois puis une année. Il essayait de retranscrire les bruits qu'il entendait dans sa musique, mais ça ne donnait jamais parfaitement ce qu'il voulait. Un jour, alors qu'il continuait d'écouter le bruit des oiseaux dehors, le vent qui souffle par la fenêtre de sa chambre, le parquet qui grince sous les enjambés pressées, il comprit qu'il n'avait pas le bon angle de vue. Lui se plaçait du côté de ce qu'on lui enseignait, les règles de l'art ! Alors que ce que son ancêtre décrivait une musique libre, sans carcan. L'univers n'a pas besoin de s'embarrasser des limites que se donne les hommes. C'était une sorte d'épiphanie pour Lyud, un éclair de génie. Il prit rapidement des notes, il allait maintenant devoir travailler dans cette direction s'il voulait véritablement entrevoir ce que décrivait A. Sil'Liches dans ses écrits.
***
Cette histoire est bien longue, permettez-moi de prendre un verre, la suite arrivera au prochain écrit.
Informations Personnelles
- Pseudo
- Tata Ours
- Age Réel
- 28 ans
- Parle-nous de toi
- Encore une fois ? Bon, puisque c'est demandé si gentiment, bonjour ! Je suis Tata Ours ! J'essaye de poster, parfois l'inspiration est là, parfois non ! Je suis un rôliste fini, je fais du RP sur des forums (étonnant, non ?), je fais du jdr papier, je kiffe les rpg en jeux vidéo et je fais du GN en plus ! Bref, je suis un bon vivant, un sympathique luron, un gars sympas quoi.
- Es-tu familier avec l'univers de Pierre Bottero ?
- Oui, j'ai tout lu.
- Comment as-tu connu le forum ?
- A l'origine (en 2017) par le biais d'Eleanor. Mais maintenant, j'essaie de m'y accrocher comme un bigorneau à son rocher.
- Un commentaire sur le forum ?
- J'ai hâte de voir la futur MàJ !
- As-tu besoin d'un parrain ou d'une marraine ?
- Non, je me débrouille.