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Rhéa Syriambre, voleuse et herboriste

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descriptionRhéa Syriambre, voleuse et herboriste EmptyRhéa Syriambre, voleuse et herboriste

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Rhéa Syriambre
Alavirienne | Voleuse | Herboriste

Généralités

Nom : Syriambre
Prénom : Rhéa (ou Sierra, lorsqu'il faut être discret)
Sexe : Femme
Âge : 25 ans
Lieu de Naissance : Dans un village, à quelques kilomètres d'Al-Jeit
Peuple : Alavirien
Métier : Herboriste le jour, Voleuse le soir...

Crédits :DrawingNightmare

Description Physique

« Il vaut mieux que le crime aille l'apparence de l'innocence. » | Rhéa Syriambre

Lorsque comparée à la moyenne de la population, Rhéa s’avère assez menue. Et elle se comporte la plupart du temps comme si on avait oublié de l’en informer. Ou alors elle en joue : soit poings sur les hanches, courroucée comme un coq, elle s’amuse à défier quiconque de la regarder de haut, soit, avec délectation, elle se compose des airs faussement ingénus et bat des cils pour la galerie en vue d’endormir la méfiance de ceux qu’elle espère duper. Son gabarit encore un peu adolescent malgré la mi-vingtaine n’est qu’un outil comme les autres. À ce stade de sa vie, elle n’a que faire des complexes que pourrait encore engendrer sa petitesse, même si l’occasionnelle condescendance des gens plus baraqués et musclés qu’elle l’irrite. Elle a depuis longtemps appris à compenser en agilité et en vivacité ce qui lui fait défaut en termes de force brute, ce que trahit sa démarche souple et furtive. Si bien, qu’il soit arrivé, à son grand étonnement, qu’on la prenne pour une marchombre.

Avec sa chevelure aile de corbeau, ses yeux opalescents et son délicieux grain de beauté au-dessus d’une bouche fine, Rhéa est souvent qualifiée de jolie. Plus jeune, elle ne savait que faire de la beauté qu’on lui prêtait. Aujourd’hui, elle se permet quelques coquetteries pour son propre plaisir. Elle aime à l’occasion le maquillage discret, se peindre les ongles, porter une perle blanche à l’oreille ou se revêtir d’étoffes chatoyantes aux couleurs froides. Cependant, il lui paraîtrait absurde de compromettre son confort ou sa liberté de mouvements pour des raisons esthétiques. En fait, le plus souvent, elle porte des vêtements sombres en cuir muni de pochettes et de sangles qui lui permettent de dissimuler plusieurs accessoires nécessaires à ses activités (poignards, crochets, briquets, cordelettes). À la ceinture, toujours à portée de main, elle trimbale son arsenal fait maison de poisons, de remèdes et de concoctions dont elle n’est pas peu fière. Ceux qui la connaissent bien savent aussi qu’elle ne se départit jamais d’un bijou bizarre terminé par un cercle métal. (Elle ne s’ouvre jamais sur la valeur sentimentale de l’objet, mais n’importe qui peut deviner qu’il en a un.)  Rhéa porte également sa précieuse rapière noire presque toujours lorsqu’elle sort s’adonner à des activités un peu dangereuses. Légère, facile à dissimuler, pratique, l’arme a fait ses preuves à plus d’une reprise. Mentionnons que Rhéa la manie avec une diablerie qui la représente bien.

Caractère

« Le remède à l'ennui, c'est la curiosité. La curiosité, elle, est sans remède. » |Rhéa Syriambre
Rhéa dispose d’un esprit en état d’effervescence quasi permanente qu’elle nourrit de distractions, de connaissances et de réflexions variées. Sa répartie a amusé, déstabilisé ou froissé des susceptibilités plus de fois qu’elle ne peut compter, et il faut la connaître intimement pour savoir que ses rudes moqueries servent souvent  à démontrer de l’affection. Par contre, n’importe qui a pu comprendre à ses frais qu’elle use d’ironie et de sarcasme comme d’autres usent d’un poignard.

Par chance, son don pour la parole lui a également servi à se dépêtrer de situations fâcheuses. Elle sait y faire, à ce titre, car elle adore se lancer des défis stupides ou tester les limites de ce qu’il l’entoure, par ennui et par jeu,  Après tout, qu’est-ce qui est plus intéressant pour un esprit actif que d’expérimenter ? En sa présence, il est impératif de rester sur le qui-vive, car, en habile comédienne, elle ment parfois sans véritable raison et elle a tendance à faire les poches aux plus distraits de ses interlocuteurs.

Les appétits de Rhéa, quelle qu’en soit la nature, obéissent à des cycles insaisissables. Elle peut être en proie à des rages de sucre l’espace d’une journée et oublier de manger le jour suivant, l’esprit trop occupé pour de vulgaires considérations terrestres. Elle sait vivre de peu, dans des conditions souvent spartiates, et n’a rien d’un être douillet et casanier. La jeune femme abhorre la routine synonyme d’ennui, mais sa passion pour la botanique et l’herboristerie lui insufflent la rigueur, la minutie et l’esprit d’analyse qui autrement lui feraient peut-être défaut. Elle aime mener de front plusieurs tâches à la fois et n’a aucun remord à délaisser au bout d’un moment celles qui sont inutiles ou ennuyeuses. Rhéa fait néanmoins preuve d’une étonnante volonté face à des problèmes en apparence insolubles, et déballe à terme des solutions simples et efficaces avec une rare maestria. Auprès de tous, elle fait l’apologie de la nécessité d’un sain désordre, arguant qu’un endroit trop bien rangé trahi des névroses.

Du point de vue affectif, sans surprises, elle papillonne et s’attache difficilement, trop jalouse de son indépendance, surtout en ce qui concerne les hommes. Il faut dire qu’elle a appris à la dure le prix de la domesticité avec eux. Avec ses amis, elle a des élans de générosité désintéressés et les protègent du mieux qu’elle peut du côté sombre du bourbier qu’est sa vie. Rhéa a le sentiment qu’elle s’enlise déjà parfois assez elle-même sans avoir à en entraîner d’autres à sa suite… La jeune femme déteste admettre ou imposer ses limites et, bien qu’elle tende allègrement la main, elle voudrait ne jamais demander aux autres d’en faire autant pour elle. La vérité est qu’elle n’a aucune idée de la façon qu’elle devrait verbaliser ses émotions et les relègue trop souvent au second plan.
Bref, curieuse, pétillante et conciliante, Rhéa a tout pour charmer, mais, prenez garde, car à la première erreur, armée d’un sourire mutin, elle glissera entre vos doigts.

Histoire


« Le temps est le plus grand des voleurs. »
| Rhéa Syriambre

Lorsqu’elle y réfléchit, Rhéa croit que l’évènement fondateur de sa vie, celui qui a entraîné la réaction en chaîne qui l’a menée là où elle se trouve aujourd’hui, réside dans le meurtre accidentel de Tolt, son bourreau de 12 ans.

Elle se rappelle tout ; la lumière automnale, l’odeur de l’humus, le clapotis de la rivière près de laquelle elle était venue trouver réconfort, ainsi que l’angoisse matinée de chagrin qui tenait ses tripes en cisaille. Sa sœur, Amaïa, était morte quelques nuits auparavant après un âpre combat contre de fortes fièvres. Amaïa, sa grande sœur, le monument dans sa vie, sa complice et son ennemie la plus féroce. Amaïa, qui la sommait encore dans son dernier souffle de ne pas s’inquiéter, que tout aller s’arranger.

- Amaïa n’était qu’une trainée. Tu devrais arrêter de la pleurer. Tu veux savoir ce que mon frère lui a fait alors qu’elle…
, soufflait Tolt qui était venu la débusquer dans ses retranchements, rendu avide par la perspective de la torture qu’il lui infligerait.

Excédée, Rhéa se rappelle avoir empoigné une pierre au sol et avoir frappé Tolt à la tempe, pour que, par le Dragon, il se taise enfin et la laisse tranquille.  Seulement, il ne se releva jamais et la fillette de 10 ans mesura avec vertige l’ampleur de son erreur. Un accident bête, causé plus par l’irritation que la colère. Et plusieurs vies qui basculent  pour toujours.

Sous le choc, elle avait tenté de se comporter de manière normale, après être rentrée chez elle. Avec sa mère accablée par le deuil d’Amaïa,  Rhéa aurait pu passer inaperçue, mais c’était sans compter la perspicacité de son oncle qui décela que quelque chose de grave se tramait et qui lui fit subir un interrogatoire serré. Elle lui avoua la vérité à travers ses pleurs.

Tuer, même par pur accident, le fils d’un maire impitoyable mettait toute leur famille en danger, c’est pourquoi l’oncle prit sur lui d’agir dans l’heure pour éloigner Rhéa de leur village. ll rédigea une courte lettre à l’intention de son beau-frère, le père de Rhéa, lui expliquant la situation. Ensuite, il ordonna à sa nièce de prendre la lettre, de ramasser quelques affaires et de filer, à la faveur de la nuit, jusqu’à un moulin abandonné à quelques kilomètres de chez eux. De là, le lendemain, elle intercepterait son père en chemin vers son village, revenu après des semaines d’absence sur les routes pour dire au revoir à son ainée qu’il savait mourante.

Rhéa se rappelle avoir couru sans réfléchir jusqu’au moulin. Elle se rappelle le froid nocturne, son souffle affolé qui avait rempli le monde, le poids d’un collier en métal dans sa main, souvenir d’Amaïa qu’elle avait emporté au dernier instant. Elle se rappelle, plus que tout, la surprise de son père lorsqu’il l’avait découverte tremblante dans l’ombre du moulin. Son expression indéchiffrable, alors qu’il parcourait le contenu de la lettre et qu’il comprenait que son ainée était décédée trop tôt et que sa cadette était devenue une criminelle en cavale. Elle se rappelle le regard qu’ils s’échangèrent en constatant qu’ils ne reverraient plus la maison, que désormais ils n’avaient plus que l’un et l’autre.

Sans un mot, l’homme avait saisi son enfant par les aisselles et l’avait placée sur son chariot. Il força ses chevaux à exécuter un lent demi-tour pour les lancer au galop jusqu’à il soit sûr qu’ils ne seraient pas rattrapés.

***

En tout, ils passèrent plus d’un an ensemble sur les routes, en bordure d’Al-Jeit et au-delà. Le père de Rhéa ne parla jamais de ce qui était arrivé, n’évoqua pas une seule fois le nom d’Amaïa ou celui de leur village. À la place, il lui expliqua les rudiments de son métier de marchand itinérant, lui dévoila quelques astuces pour bonimenter les clients les plus réfractaires. Comme pour se faire pardonner, la jeune fille écoutait avec un rare sérieux pour elle qui, jusque-là, avait manqué de discipline dans sa vie. Elle s’asseyait bien droite le temps des explications et s’appliquait à reproduire ce qu’il lui avait appris à la première occasion. Il la laissait faire et ils auraient pu continuer de la sorte longtemps, si un incident n’était pas venu bousculer leur équilibre.

Un matin, très tôt, ils se dirigeaient vers un village avant l’éveil de la population, lorsqu’une femme en armure légère les héla. Elle leur expliqua qu’on lui avait volé sa monture et qu’elle apprécierait s’ils pouvaient la mener jusqu’à la prochaine auberge. Elle promettait une rétribution en branches pour les dédommager. Sans réelle hésitation, le père de Rhéa avait accepté, il était de nature à aimer rendre de menus services, ce qu’il s’était peu permis de faire au cours des derniers mois. De fait, la femme représentait une compagnie plaisante qui discuta avec bonne humeur avec eux. Charmé, le marchand souriait largement à ses fréquentes plaisanteries.

-Vous savez qu’Opal n’a pas oublié la mort de son fils ? finit-elle par dire.  

Elle pointait une dague sur les côtes de Rhéa. Le père et la fille pâlirent, et la femme eut un sourire sardonique.

-Je savais bien que c’était vous. Il y a quelques mois, j’étais de passage dans votre petit village. Je me fichais pas mal de votre histoire lorsqu’on me l’apprise. J’ai beau être une chasseuse de primes, courir après les enfants ne me plaît pas. Mais vous connaissez mes récents déboires, les temps sont durs…


Elle était assise entre eux, mais elle n’eut pas le temps de réagir lorsque Rhéa se jeta à bas du chariot et que son père, saisissant sa chance, immobilisait son bras armé. Il était costaud, malgré sa bonhomie apparente, et avait vécu plusieurs mésaventures lors de ses voyages. En dépit de cela, ce n’est que grâce à une chance inouïe qu’il parvint à assommer son adversaire et à la projeter sur la terre rouge de la route. Sans perdre une seconde, le marchand arrêta ses chevaux et alla récupérer sa fille, qui se portait bien malgré quelques égratignures. Épouvantés, ils changèrent leur trajectoire sans un regard en arrière.

***

-Et tu passeras la récupérer quand ? interrogea encore le vieil herboriste en fixant son interlocuteur d’un œil dubitatif.

-Bientôt, j’espère. Elle ne vous fera pas de soucis et elle travaillera pour vous, si je tarde trop. Je vous le répète, Malthorin, ne vous inquiétez pas. Rhéa est vive, allumée et débrouillarde. Elle vous sera utile, je vous le promets.

Vieille stratégie de marchand.  Le père avait tordu les défauts de Rhéa en qualités. Ignorant la mine renfrognée de Malthorin, il se pencha pour prendre Rhéa une dernière fois dans ses bras, tandis que ses larmes amères couvraient l’épaule de son manteau. Ils avaient déjà discuté de la nécessité de trouver un endroit sûr pour qu’elle se fasse définitivement oubliée. À ce titre, l’échoppe de l’herboriste, vieil ami du marchand, devrait suffire. Du moins, c’est le risque qu’avait décidé de prendre le père de Rhéa.


-Voilà qui devrait couvrir les dépenses la concernant. Merci encore mille fois, et au revoir.


Il envoya un ultime baiser à sa fille et s’en fut, pendant que l’herboriste appréciait avec une satisfaction étonnée la somme qu’il avait reçue. Il jaugea, critique, Rhéa qui pleurait encore, puis, dans un soupir, il appela son fils.

-Altúro, installe cette jeune demoiselle, je t’en prie. Explique-lui les règles de la maison.


Altúro obtempéra sans discuter. Dans la jeune trentaine, il était plus un valet et un assistant qu’un fils pour Malthorin, mais il s’en accommodait de bonne grâce. Plus sensible que son père, il prit le temps de consoler Rhéa et parvint même à lui arracher un rire alors qu’il préparait sa chambre dans un petit résidu derrière la maison.

Dans les mois qui suivirent, l’amitié de Rhéa et  Altúro évolua en égale proportion avec l’inimité de Malthorin pour sa jeune apprentie. Il ne tarda pas à la qualifier d’agitée, d’indisciplinée et de retorse, et il répétait qu’elle commettait des erreurs aberrantes et que, s’il n’en avait tenu qu’à lui, il aurait jeté la jeune fille à la rue sans remords. (À ce moment-là, il n’était pas encore clair que le père de Rhéa ne reviendrait pas la chercher.) Pour la défense de la jeune fille, peu de gens étaient capables de travailler avec Malthorin. Altúro en savait quelque chose, et c’est pourquoi, en fin psychologue, il parvint à faire voir à Rhéa sous un jour nouveau les mystères de l’herboristerie et de la botanique. Certes, ces arts nécessitaient de la patience et de la rigueur, mais les fruits qu’il était possible de récolter s’avéraient inestimables pour quiconque savait regarder. Le jeune homme présenta à Rhéa les tâches inhérentes à l’échoppe comme autant de défis à relever plutôt que des corvées, ce qui eut pour effet de décupler sa motivation et d’alléger de manière considérable l’atmosphère de la maisonnée.

***

Cinq années passèrent, et tous se résignèrent à l’idée que le père de Rhéa ne reviendrait pas. La principale concernée ne pouvait que spéculer sur ce qui était arrivé à sa famille. Elle doutait que son oncle l’ait vendue, mais la vérité, selon toutes vraisemblances, avait été dévoilée. La majorité du temps, elle évitait de trop y penser et s’occupait aux activités de l’échoppe de l’herboriste. Son talent pour les arts botaniques s’était affiné, et même Malthorin admettait à contrecœur qu’elle savait parler aux clients. Hélas, il ne se privait pas pour autant de lui faire des reproches aussi contradictoires que cruels. Le vieil homme se révélait au fil des jours de plus en plus irascible et confus, de sorte qu’il devint évident que la sénilité faisait ses marques dans son esprit. Altúro, pendant ce temps, prenait ses distances avec Rhéa à mesure qu’elle devenait une femme, comme s’il en avait peur, et se débattait pour garder à la fois le commerce à flot et son père vivable.

Ce triste tableau, conjugué au fait que les économies laissées par le père de Rhéa s’étaient taries, contribuèrent à ce que l’adolescente se mette à voler à la tire. En effet, Malthorin avait toléré qu’elle reste dans le résidu que désormais il lui louait, mais plus qu’elle se serve dans leur garde-manger, et ce, malgré le fait qu’il la payait à peine pour son travail honorable à la boutique. Résultat, Rhéa peinait à assurer sa subsistance.

Ses débuts en tant que voleuse furent laborieux, mais elle apprit rapidement de ses erreurs et noua quelques relations auprès desquels elle se fit appeler Sierra. Parmi eux, les chats de gouttières de Karaellys Cedrith, qui balbutiaient leurs débuts à cette époque. Cependant, la relation la plus notable, la plus intense de toutes demeure sans conteste celle avec Indel le Vaurien.

Une nuit, comme tout bon voyou, il débarqua dans sa vie sans prévenir, au détour d’une ruelle.

-Je n’irais pas par là, si j’étais toi. Un garde impérial est à ta recherche.

Les yeux brillants dans l’obscurité, il désigna le sac de Rhéa alourdie par les viandes salées qu’elle venait de subtiliser à un boucher.

-Suis-moi,
l’enjoint le maraudeur dans un murmure.

Rhéa avait tergiversé une seconde, mais sa dévorante curiosité s’était vite révélée plus forte que la prudence élémentaire. Elle talonna son interlocuteur à travers les ombres d’Al-Jeit, jusqu’à une vieille demeure à l’élégance défraîchie, visiblement abandonnée depuis peu. Dans un silence absolu, il l’avait guidée jusqu’à la cour arrière. Là, il fit coulisser la porte de la cave et y disparut. Rhéa s’engouffra à suite pour découvrir le repère épuré et entretenu du jeune homme. Une paillasse, divers sacs et vêtements entassés avec soin et une collection d’objets hétéroclites, comme autant de trophées volés. Elle poussa un sifflement admiratif, et elle ne vit pas que cela le ravit au-delà des mots.

-Reste ici, si tu veux. Le temps que les choses se tassent.

-N’empêche…Tu as quand même choisi une stratégie un peu convenue pour attirer une fille dans ta planque dans le but l’embrasser.


Pris de court par sa réplique, il laissa échapper un rire étouffé, comme s’il y avait longtemps qu’on ne s’était pas adressé à lui de la sorte.
Encouragée, elle lui décocha dans le noir un sourire à la fois espiègle et franc.  


-Un garde au prochain tournant ? Vraiment ? J’ai entendu plus original. Qui me dit que ce n’était pas plutôt un vieux Sculpteur de branches arthritique ? Remarque, ça aurait fait une course poursuite interminable.


Il rit encore, lui tendit la main.


-Je suis Indel le Vaurie…Indel Valaom.


Sa poigne était froide et électrisante, sa main démesurée.

-Sierra, répondit-elle, mais tu pourras m’appeler Rhéa Syriambre lorsque nous serons seuls. Enfin, si tu permets que je revienne ici en cas de problèmes.

-Bien…bien sûr.

Dans la pénombre estompée par deux soupiraux d’où filtraient quelques rayons de lune, elle le détailla du mieux qu’elle put. À sa voix, il semblait avoir son âge, soit seize ans. Sa silhouette était dégingandée à l’extrême et il irradiait une gravité impossible. Sans qu’elle sache pourquoi, il lui plût. Ils attendirent un moment sans parler et elle finit par déposer un baiser furtif sur sa joue.

-Merci, Indel.

Ce ne fut pas par inadvertance qu’elle laissa son sac de victuailles derrière elle. La faim qu’elle avait décelé chez Indel était plus vive que la sienne.

.
***

À peine quelques semaines plus tard, Rhéa aménageait dans la planque d’Indel. La maladresse de ses manières et ses silences trahissait le style de vie solitaire qu’il avait connu jusque-là, mais il lui ménagea une place avec une touchante hospitalité, malgré ses maigres ressources. Souple de caractère, l’adolescente ne se formalisait de rien et s’adaptait à son nouveau mode de vie. Elle se régalait de provoquer des rires chez ce garçon trop sérieux pour son âge, lui apprit à lire et écrire avec patience. De son côté, Indel l’aida à peaufiner ses techniques de vol et l’ouvrit à un monde marginal et frugal, étrangement galvanisant. Leur tandem exécutait des prouesses de plus en plus ambitieuses, qui culminèrent avec le vol d’une rapière noire chez un armurier de renom. Ils convinrent que Rhéa la garderait et, pour la plus grande partie par elle-même, elle apprit à la manier et à développer son propre style de combat.

Toujours attachée à la boutique d’herboristerie de Malthorin et d’Altúro, Rhéa y travaillait encore à l’occasion. À l’insu d’Altúro, elle développait des poisons et des concoctions capables de provoquer d’épaisses purées de poix. Son ami essayait de l’interroger sur ses activités et son logement en dehors de la boutique, mais elle changeait de sujet avec l’humour qui la caractérisait, si bien qu’il renonçait à ses investigations.
Indel, quant à lui, acceptait mal les pans de vie que Rhéa taisait. Il l’interrogeait sans cesse sur ses allées et venues, exigeait de savoir où elle se rendait, lui demandait de rester dans la planque lorsque lui-même s’absentait. Il ne se montrait pas dupe et complaisant comme Altúro et s’énervait dès qu’il éprouvait des doutes. Au début, Rhéa acceptait ses exigences, mais prise au piège, elle se mit à lui mentir et à se dérober. Tout ça, parce qu’elle ne savait comment signifier son droit à une vie indépendante de la sienne. Malthorin, l’avait habituée à des reproches fréquents et virulents, si bien qu’elle laissait couler ceux d’Indel.          

Au fil du temps, avec désarroi, ils constatèrent qu’une routine malsaine s’était invitée entre eux : Indel l’agrippait par le col, la plaquait sans ménagement contre un mur, son visage à quelques centimètres du sien.

-Tu mens ! À quoi est-ce que ça t’avance de me mentir, Rhéa ?


Rhéa continuait de plonger ses yeux dans les siens, sans effronterie et sans frayeur. Seul le rythme de sa respiration se brusquait sous l’effet de la colère de son amant. Elle acceptait d’être immobile et soumise le temps d’une incartade. Elle lui mentait sans raison, et ça le mettait hors de lui. Rhéa le savait, mais elle ne pouvait s’empêcher de le faire encore et encore. Pour affirmer qu’une part d’elle-même ne lui appartiendrait jamais. Qu’elle était un roseau qui pliait et pliait encore, mais qui ne cassait pas. Comble de l’ironie, Indel l’aimait précisément pour cela et il finissait par la relâcher, et du regard, ils se demandaient pour une énième fois pardon. Pardon de ne pas tout accepter l’un de l’autre. Pardon de ne pas être  l’idéal désiré depuis l’enfance. Pardon de n’aimer qu’avec gaucherie et de blesser.

Et ils se réconciliaient. Et ils recommençaient à quelques variantes près. Leurs trêves comme de douces pluies d’été avant le prochain orage.

À ce rythme, au bout de trois ans, Indel en vint à transgresser l’ultime limite de Rhéa. La jeune femme était rentrée à la planque, un soir, après plus de deux jours sans nouvelles. Pour le jeune homme, sa volonté de le provoquer crevait les yeux.  (Par ailleurs, là-dessus, il n’avait pas tout à fait tort.) Comment pouvait-elle lui infliger ça alors que lui-même se montrait  transparent en toutes circonstances ? Cette fois, pourtant, Rhéa se résolut à lui expliquer que, malgré l’amour qu’elle ressentait pour lui, elle n’avait strictement aucun compte à lui rendre.

Elle crut s’être exprimée avec calme.

Le coup qui la percuta en plein visage ne lui parut que plus hargneux. Plus impardonnable.  

Rhéa contempla le sang qui maculait ses doigts avec stupéfaction. Pathétique, Indel s’était déjà jeté à ses pieds et se répandait en excuses, agrippé à des pans de ses vêtements.

Une résolution implacable, la première depuis longtemps, se forgea dans son esprit, alors qu’elle se rendait compte qu’elle le surplombait. Rhéa posa sa main tâchée sur la joue de son amant, le gratifia d’un sourire dur.

-Je te promets que tu n’auras plus à t’interroger à savoir si je me trouve ici ou ailleurs. Jamais. Tu sais pourquoi ? Parce que je m’en vais.  


Elle se détourna et partit.

Toujours à genoux, il ferma les yeux. En proie à un désespoir blanc. Assourdissant.

***

Rhéa revint chez Altúro, après l’incident. Il l’accueillit à bras ouverts sans poser de questions, ravi de retrouver la présence de son apprentie et amie. D’autant que Malthorin était décédé quelques temps auparavant. Il la réinvita dans la chambre qu’elle avait occupée dans son enfance, ce que Rhéa accepta avec gratitude. Par contre, elle insista pour continuer de lui verser un loyer à chaque mois.

Indel ne se manifesta pas dans les jours qui suivirent, ni les mois. Il avait compris. Fatidique, l’immense chagrin de Rhéa la rattrapa. Sans savoir comment l’abattre, elle décida de s’immerger dans le travail de la boutique, qui s’épanoui grâce à ses efforts. Ses talents de voleuse en solo, quant à eux, se confirmèrent et s’affermirent avec les années.

Un printemps, dissimulée par la brunante, Rhéa s’aventura dans les rues d’Al-Jeit en vue d’un cambriolage.

Comme une ombre, elle passa sans s’en apercevoir devant une vieille demeure à l’élégance défraîchie, visiblement abandonnée depuis longtemps

Informations personnelles

Je suis immabsurde, faites quelque chose !!! | IckyCat
Pseudo : IckyCat
Age réel : 23 et des poussières
Pays d'origine : Québec

Parlez-nous de vous : Il paraît que ce sont les extraterrestres qui m'ont posée ici. Depuis, je cours la cambrousse.
Familier avec l'univers de Pierre Bottero? : J'ai lu tous les livres de Bottero. TOUS. Et je ne suis jamais vraiment revenue de Gwendalavir après toutes ces années...

Comment avez vous connu le forum ? : Google est omniscient...Google est tout.
Un commentaire sur le forum ? : Mais c'est très bien tout ça ! Je crois pas qu'il soit possible de trouver mieux.

Demande particulière : Aucune

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descriptionRhéa Syriambre, voleuse et herboriste EmptyRe: Rhéa Syriambre, voleuse et herboriste

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Bienvenue en Gwendalavir


Bienvenue sur le forum, Rhéa !

Ce début me paraît très prometteur, mais je tiens quand même à te prévenir que la créatrice de ce prédéfini quitte le forum. Le lien avec Laureen-Sennar disparaîtra donc... Ceci dit, ne t'inquiète pas, tu te trouveras des liens très facilement.

D'ailleurs, j'ai moi-même un personnage avec lequel on pourrait sans problème recréer un lien du même genre si tu le souhaites. Si tu veux regarder sa fiche, son nom est Tarendal Rivarin. C'est un mentaï, dessinateur à la cour, qui s'amuse à manipuler les gens et les situations pour son propre intérêt... mais qui est aussi très apprécié et plutôt populaire.

Pour les ajustements à l'âge et l'histoire, je pense qu'il faudra voir avec Karaellys du coup, vu qu'elle est la seule à conserver un lien avec toi. Si cela ne la dérange pas, alors il y aura pas de problèmes pour le staff non plus. ;)


Je t'invite à consulter l'Encyclopédie si tu as des questions sur l'univers de Gwendalavir.
Tu peux également aller jeter un œil au guide du Nouveau Joueur pour t'aider à bien débuter sur le forum et construire ta fiche.
Finalement, tu peux aller faire une demande de parrainage si tu en ressens le besoin.

Lorsque tu as terminé, tu dois passer par ce sujet pour le signaler. Cela nous permet de te recenser plus facilement.

N'hésite pas à me contacter personnellement par MP pour toutes demandes ou questions !
Bon courage pour la rédaction de ta fiche. :392:

descriptionRhéa Syriambre, voleuse et herboriste EmptyRe: Rhéa Syriambre, voleuse et herboriste

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Hey !!!!! Bienvenue à toi, j'espère que tu te plairas parmi nous ! Le caractère et la description de ta perso donne envie de voir ce que va donner l'histoire ! Bonne chance pour la rédiger !
Un plateau de cookies tout chaud pour toi.
Mais par contre ... Immabsurde ??? :4309:

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Bienvenue sur le forum!
*balance des cookies de bienvenue en l'air*

J'ai toujours aimé ce prédef, je suis contente qu'elle t'ai tapée dans l’œil!

Ma co-admin t'as déjà tout dis, mais si jamais, je suis également disponible pour toutes tes demandes ou questions :09:
Bon courage pour la rédaction de ta fiche ♥

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Yo ! Bienvenue sur le forum !

Je me demandais si quelqu'un prendrai un jour Sierra *.* Elle est cool hein ? Enfin bref. Les ajustements à ton histoire ne me gênent pas (par contre il faudra qu'on discute da la relation de nos deux persos par MP) ^^ J'aurais préféré que tu garde un âge dans la vingtaine, mai si c'est important de ton point de vue, alors le changement d'âge me va aussi ^^

J'ai hâte de voir la fiche terminée ^^ Bon courage !

descriptionRhéa Syriambre, voleuse et herboriste EmptyRe: Rhéa Syriambre, voleuse et herboriste

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Bieenvenue à toi, jeune Herboriste :) bonne chance pour ta fiche Deadly Hug

descriptionRhéa Syriambre, voleuse et herboriste EmptyRe: Rhéa Syriambre, voleuse et herboriste

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Bienvenue à toi !
Wouah j'A-DORE ce perso thatlook
J'ai hate que tu termine ta fiche pour la dévorer !! J'adore également ton style d'écriture, promets moi de me réserver un RP !
Si non sers toi au buffet de cookies, ils sont tout chauds.

descriptionRhéa Syriambre, voleuse et herboriste EmptyRe: Rhéa Syriambre, voleuse et herboriste

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Gnaaaaaa :4233:

Oui, bon, en effet. Je suis la créatrice de ce perso, et je disparais du forum dans quelques jours (le temps de finir les formalités). Néanmoins. Je voulais quand même te souhaiter personnellement la bienvenue Hug Je suis trop contente que Rhéa ait été prise (et en plus par quelqu'un qui écrit bien) ♥♥♥

Du coup, si jamais, pour les changements dans le caractère / l'histoire, je te laisse le champ libre. Fais-en ce que tu en veux, fais la vivre comme tu le sens ♥

Bisous Hug (tu as fais ma journée ahah)

descriptionRhéa Syriambre, voleuse et herboriste EmptyRe: Rhéa Syriambre, voleuse et herboriste

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Bon, j'ai terminé ma fiche. Merci pour votre accueil, les gens. C'est apprécié. :34:

Syane et Ragh : Un lien avec vos deux personnages me paraît des plus intéressants...

Karaellys : J'ai ramené l'âge de Rhéa à ce qu'il était au départ. Finalement, ce n'était pas trop important. Sinon, j'ai essayé de mentionner ton personnage dans la fiche, dis-moi si ça convient. Pour le reste, ça me fera plaisir de développer en Rp.

Emelyne : Je suis désolée que tu partes comme j'arrive. Je prendrais soin de la petite Rhéa.

descriptionRhéa Syriambre, voleuse et herboriste EmptyRe: Rhéa Syriambre, voleuse et herboriste

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J'avais zappée mais... UNE AMIE QUÉBECOISE!! In love

Je m'occupe de ta fiche ce soir :09:

descriptionRhéa Syriambre, voleuse et herboriste EmptyRe: Rhéa Syriambre, voleuse et herboriste

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