Nem Jezakins
Étrangère | Aline | Capitaine du Dragon des Mers
Généralités
Nom | Jezakins
Prénom | Nem
Sexe | Femme
Âge | 32 ans
Lieu de Naissance | Archipel Aline
Peuple | Pirate Aline
Métier | Capitaine de navire marchand
Prénom | Nem
Sexe | Femme
Âge | 32 ans
Lieu de Naissance | Archipel Aline
Peuple | Pirate Aline
Métier | Capitaine de navire marchand
Description Physique
La beauté est propre à chacun, je sais. Mais j'avoue être jalouse de voir tous ces marins se retourner sur son passage... | Enna Catháin
L’une des premières choses que disent les membres de l’équipage à son propos est qu’en vieillissant, elle ressemble de plus en plus à sa mère. Si bien que c’est à se demander si la pirate est véritablement le fruit de deux personnes. Et malgré l’identité inconnue du géniteur, tout le monde s’accorde pour dire que plus elle vieillit, plus elle est le portrait de sa mère. Les traits de leur visage suivent la même forme en se terminant sous un menton arrondi, un nez en pointe, des lèvres charnues et des yeux clairs qui captent la moindre activité sur le navire. Les deux femmes se ressembleraient à s’y méprendre si ce n’était de leurs expressions faciales totalement singulières. Même si certaines mimiques lui viennent de Seiyah, Nem garde une lueur de moquerie presque en permanence au fond de son regard. Seiyah avait été plus sévère, sérieuse et ses traits trahissaient rarement ses émotions. Le contraire se voit chez la fille. Nem laisse son visage exprimer le fond de sa pensée et lorsqu’elle est sur son navire, le sourire la quitte très rarement.
La jeune capitaine a hérité des mêmes mèches blondes que sa mère. Un blond qui rappelle plus le blanc d’une perle que l’or du soleil à son zénith. Ses cheveux sont d’un doré presque décoloré et n’atteignent que peu souvent ses épaules. Elle préfère les garder courts et les plus longues mèches lui arrivent à peine au menton. Il y a longtemps maintenant qu’elle a pris cette décision et elle ne le regrette pas. D’un geste distrait, elle peut facilement les repousser en arrière pour qu’il ne gêne plus et le vent du large les repousse avec facilité sans lui envoyer en plein visage. C’est bien plus pratique ainsi. Elle n’a pas à s’en soucier et il ne la gêne pas.
Ses yeux bleus-gris sont clairs et rappelle un ciel nuageux, pourtant éclairé par la lumière. Au fond de ses pupilles danse une lueur qui en dit long sur ses véritables pensées. La plupart du temps, c’est une lueur amusée, mais elle peut aussi s’avérer triste ou furieuse. Elle ne s’inquiète pas que les gens puissent lire dans son regard, car elle n’a rien à cacher et le plus souvent, ses lèvres formeront les mots qui suivent la pensée s’affichant dans son regard. Si elle ne le dit pas avec des mots, elle le dirait avec ses yeux.
De son mètre soixante, Nem ne peut pas être qualifiée de grande, mais elle ne se considère pas comme une petite personne qu’on peut écraser. Au contraire. Même si la plupart des matelots la dépassent de quelques centimètres à une tête complète, elle sait s’imposer et attirer l’attention sans effort. Il se dégage d’elle une grande confiance et une force tranquille, farouche, qui décourage les plus averties de la défier. Malgré sa taille fine, elle ne manque pas de force pour fermer le clapet des plus embêtants. Elle ne se laisse pas facilement approcher et fuit les mains qui se tendent vers elle lorsqu’elle avance entre les tables d’une taverne bien remplie. Elle déteste que quelqu’un pose les mains sur elle sans qu’elle l’ait autorisé et elle s’en tient à des poignées de mains pour sceller un contrat et c’est tout. Il faut être bien proche de la capitaine pour qu’elle ne s’offusque pas d’une simple tape sur l’épaule.
Elle se montre très douée en combat que ce soit un duel ou un combat naval et son sabre aline ne quitte jamais son côté. Elle le traine partout avec elle et s’assure de sa bonne qualité. Elle garde aussi quelques couteaux au cas, mais le sabre reste son arme préférée. Elle a toujours eu un certain talent pour le maniement du sabre et s’est entraînée longuement pour pouvoir vaincre chacun des matelots en duel. À ce jour, peu sont ceux qui peuvent se vanter de l’avoir vaincu dans un combat un contre un. Mais elle ne s’assit pas sur ses lauriers et continue de s’exercer tout en relevant les défis amicaux des pirates de l’équipage.
L’Aline n’a aucune honte à se promener en tenue légère. C’est bien plus agréable lorsque le soleil frappe sa peau pâle et salée par l’air marin. Elle adore particulièrement laisser ses bras et épaules à l’air libre et parfois son ventre peut recevoir les caresses du soleil lorsque le navire se trouve dans le Sud. Elle ne s’importune pas de vêtements lourds ou de entravant. Elle opte pour les pantalons et les tenues plus courtes qui lui permettent une liberté dans ses mouvements. Sa couleur favorite est le bleu et plus particulièrement un bleu royal. L’étendard de son navire porte cette couleur tout comme la cape qu’elle porte sur ses épaules lorsque la chaleur ne la décourage pas. Lors de passage au nord de l’Empire, elle enfile des vêtements chauds, une veste de fourrure et de grosses bottes, mais rêve toujours de les échanger pour ses tenues légères.
Sur son cou, un tatouage subtil prend place. Il est d’un beige foncé. Et certains le prennent plus souvent comme une tache de naissance, mais si on y porte un peu plus d’attention, on y découvre une rose des vents typiquement aline. Sans le crier sur tous les toits, ce tatouage confirme sa fierté en tant que pirate Aline et elle ne nie pas l’appartenance à son peuple. Elle n’a aucun autre tatouage pour l’instant, mais pense à se tatouer un dragon de mer sur la hanche.
La jeune capitaine a hérité des mêmes mèches blondes que sa mère. Un blond qui rappelle plus le blanc d’une perle que l’or du soleil à son zénith. Ses cheveux sont d’un doré presque décoloré et n’atteignent que peu souvent ses épaules. Elle préfère les garder courts et les plus longues mèches lui arrivent à peine au menton. Il y a longtemps maintenant qu’elle a pris cette décision et elle ne le regrette pas. D’un geste distrait, elle peut facilement les repousser en arrière pour qu’il ne gêne plus et le vent du large les repousse avec facilité sans lui envoyer en plein visage. C’est bien plus pratique ainsi. Elle n’a pas à s’en soucier et il ne la gêne pas.
Ses yeux bleus-gris sont clairs et rappelle un ciel nuageux, pourtant éclairé par la lumière. Au fond de ses pupilles danse une lueur qui en dit long sur ses véritables pensées. La plupart du temps, c’est une lueur amusée, mais elle peut aussi s’avérer triste ou furieuse. Elle ne s’inquiète pas que les gens puissent lire dans son regard, car elle n’a rien à cacher et le plus souvent, ses lèvres formeront les mots qui suivent la pensée s’affichant dans son regard. Si elle ne le dit pas avec des mots, elle le dirait avec ses yeux.
De son mètre soixante, Nem ne peut pas être qualifiée de grande, mais elle ne se considère pas comme une petite personne qu’on peut écraser. Au contraire. Même si la plupart des matelots la dépassent de quelques centimètres à une tête complète, elle sait s’imposer et attirer l’attention sans effort. Il se dégage d’elle une grande confiance et une force tranquille, farouche, qui décourage les plus averties de la défier. Malgré sa taille fine, elle ne manque pas de force pour fermer le clapet des plus embêtants. Elle ne se laisse pas facilement approcher et fuit les mains qui se tendent vers elle lorsqu’elle avance entre les tables d’une taverne bien remplie. Elle déteste que quelqu’un pose les mains sur elle sans qu’elle l’ait autorisé et elle s’en tient à des poignées de mains pour sceller un contrat et c’est tout. Il faut être bien proche de la capitaine pour qu’elle ne s’offusque pas d’une simple tape sur l’épaule.
Elle se montre très douée en combat que ce soit un duel ou un combat naval et son sabre aline ne quitte jamais son côté. Elle le traine partout avec elle et s’assure de sa bonne qualité. Elle garde aussi quelques couteaux au cas, mais le sabre reste son arme préférée. Elle a toujours eu un certain talent pour le maniement du sabre et s’est entraînée longuement pour pouvoir vaincre chacun des matelots en duel. À ce jour, peu sont ceux qui peuvent se vanter de l’avoir vaincu dans un combat un contre un. Mais elle ne s’assit pas sur ses lauriers et continue de s’exercer tout en relevant les défis amicaux des pirates de l’équipage.
L’Aline n’a aucune honte à se promener en tenue légère. C’est bien plus agréable lorsque le soleil frappe sa peau pâle et salée par l’air marin. Elle adore particulièrement laisser ses bras et épaules à l’air libre et parfois son ventre peut recevoir les caresses du soleil lorsque le navire se trouve dans le Sud. Elle ne s’importune pas de vêtements lourds ou de entravant. Elle opte pour les pantalons et les tenues plus courtes qui lui permettent une liberté dans ses mouvements. Sa couleur favorite est le bleu et plus particulièrement un bleu royal. L’étendard de son navire porte cette couleur tout comme la cape qu’elle porte sur ses épaules lorsque la chaleur ne la décourage pas. Lors de passage au nord de l’Empire, elle enfile des vêtements chauds, une veste de fourrure et de grosses bottes, mais rêve toujours de les échanger pour ses tenues légères.
Sur son cou, un tatouage subtil prend place. Il est d’un beige foncé. Et certains le prennent plus souvent comme une tache de naissance, mais si on y porte un peu plus d’attention, on y découvre une rose des vents typiquement aline. Sans le crier sur tous les toits, ce tatouage confirme sa fierté en tant que pirate Aline et elle ne nie pas l’appartenance à son peuple. Elle n’a aucun autre tatouage pour l’instant, mais pense à se tatouer un dragon de mer sur la hanche.
Caractère
Le vent, les eaux, le Dragon des Mers, tu es comme tes passions, Nem. Insaissisable. | Tedric Nhazar
Nem est pirate. Mais pas seulement. Elle est capitaine. Un brin de femme assurée, qui s’affirme et se fait respecter. Ce n’est pas le genre de femme qui passe inaperçu. Au contraire, elle devient rapidement le centre de l’attention lorsqu’elle ouvre la bouche, que ce soit pour donner des ordres brefs ou raconter une histoire. Elle a un caractère bien trempé et tout le monde s’entend pour dire qu’elle n’a pas la langue dans sa poche. Lorsqu’elle a quelque chose à dire, elle le dit simplement. Elle ne passe pas par quatre chemins et va droit au but. Tout de même, elle sait garder certaines choses sous silence et les mensonges ne lui sont pas inconnus. Ceux-ci peuvent se révéler pratiques.
Nem est une femme forte et indépendante. Elle dégage une grande fierté et une autorité qu’on ose rarement défier. Elle déteste qu’on la sous-estime et n’hésitera pas à se lancer dans un duel pour prouver sa valeur. Il est déconseillé d’insulter son navire ou son équipage, car elle les défendra sans toujours penser aux conséquences de ses actes et un duel contre la pirate n’est pas aisément gagné. Les membres de son équipage sont sa famille. Elle considère son devoir de veiller sur eux et ne laissera personne lever la main sur l’un d’eux sans réagir. Elle n’accepte pas non plus les insultes visant son peuple, mais elle ne mettra pas son commerce en périls. Par contre, elle n’hésitera pas à répliquer.
Elle est impulsive et mord aux provocations parfois trop facilement. Elle n’a pas peur des ennuis et son tempérament explosif lui facilite la tâche pour les attirer. Elle s’en sort plutôt bien malgré tout. Elle est téméraire et certains la considèrent tête brûlée comme elle ne refuse pas les pires projets pour le profit. Pourvu que sa couverture en Gwendalavir ne soit pas entachée et que ça respecte ses propres valeurs.
La capitaine à un sens de l’humour marqué et prend beaucoup de choses à la légère. Elle préfère rire plutôt que de se prendre la tête. Elle rejette toutes formes de formalité bourgeoise et n’hésite pas à dire ce qu’elle pense réellement. L’étiquette alavirienne est un terme qui lui reste inconnu. Elle se tient éloignée de la bourgeoisie et la tolère simplement lorsque celle-ci lui propose une bourse bien remplie. Elle adore rire et prend la vie comme elle vient. Elle vit au jour le jour. La bonne compagnie est un plus qu’elle ne s’empêche pas. Elle n’hésite pas à prendre une soirée pour boire dans une taverne, entre chant et histoire. De plus, Nem est une excellente conteuse et la plupart du temps, elle attirera l’attention de tous pour raconter les exploits de son navire.
Faire du commerce au noir, trafiquer la réalité et contourner le système ne lui cause aucun problème. Elle ne ressent pas le moindre remords à faire le commerce entre les îles Alines et le continent alavirien. Elle est discrète sur ses affaires et cache ses illégalités sous le secret professionnel. Ces secrets sont protégés sur parole d’honneur de la part de la pirate. C’est une femme d’honneur et lorsqu’elle donne sa parole, elle ira jusqu’au bout de celle-ci. Elle n’a pas le remords facile et fait ce qui est bon pour elle, son navire et son équipage. Les lois alaviriennes lui importent peu et ceux qui se mettent dans son chemin ne l’empêcheront pas de mener à bien ses objectifs. Elle peut être considérée comme une femme sans code moral. En fait, c’est surtout son code d’honneur qui prime. Ce code est celui qui importe et chacun des membres de son équipage se voit imposer ce même code. Il veut mieux s’en tenir et ne pas s’opposer à la capitaine. Ceux qui la trahisse se voient rayer de sa liste et il vaut mieux pour eux de ne jamais recroiser sa route.
La pirate est le genre de personne qui apprécie la bonne compagnie d’une nuit et qui repart à l’aurore sans attaches émotionnelles. Elle garde ses relations simplement charnelles et si quelqu’un se montre trop intéressé, elle disparait sans intention de retour. Elle est très réticente à s’engager dans une relation à long terme et refuse les avances sérieuses. En fait, elle a peur de perdre son indépendance. Elle gère son équipage et c’est tout. Elle ne veut pas se compliquer la vie avec une relation amoureuse. Même si son cœur a déjà désiré un peu plus, elle refuse d’accepter une relation. Elle ne se sent pas apte à aimer quelqu’un à ce point. Son premier amour est et restera son navire. Le second est l’océan. Il faut profondément toucher la jeune capitaine pour arriver à faire flancher son cœur complètement.
Nem est une femme forte et indépendante. Elle dégage une grande fierté et une autorité qu’on ose rarement défier. Elle déteste qu’on la sous-estime et n’hésitera pas à se lancer dans un duel pour prouver sa valeur. Il est déconseillé d’insulter son navire ou son équipage, car elle les défendra sans toujours penser aux conséquences de ses actes et un duel contre la pirate n’est pas aisément gagné. Les membres de son équipage sont sa famille. Elle considère son devoir de veiller sur eux et ne laissera personne lever la main sur l’un d’eux sans réagir. Elle n’accepte pas non plus les insultes visant son peuple, mais elle ne mettra pas son commerce en périls. Par contre, elle n’hésitera pas à répliquer.
Elle est impulsive et mord aux provocations parfois trop facilement. Elle n’a pas peur des ennuis et son tempérament explosif lui facilite la tâche pour les attirer. Elle s’en sort plutôt bien malgré tout. Elle est téméraire et certains la considèrent tête brûlée comme elle ne refuse pas les pires projets pour le profit. Pourvu que sa couverture en Gwendalavir ne soit pas entachée et que ça respecte ses propres valeurs.
La capitaine à un sens de l’humour marqué et prend beaucoup de choses à la légère. Elle préfère rire plutôt que de se prendre la tête. Elle rejette toutes formes de formalité bourgeoise et n’hésite pas à dire ce qu’elle pense réellement. L’étiquette alavirienne est un terme qui lui reste inconnu. Elle se tient éloignée de la bourgeoisie et la tolère simplement lorsque celle-ci lui propose une bourse bien remplie. Elle adore rire et prend la vie comme elle vient. Elle vit au jour le jour. La bonne compagnie est un plus qu’elle ne s’empêche pas. Elle n’hésite pas à prendre une soirée pour boire dans une taverne, entre chant et histoire. De plus, Nem est une excellente conteuse et la plupart du temps, elle attirera l’attention de tous pour raconter les exploits de son navire.
Faire du commerce au noir, trafiquer la réalité et contourner le système ne lui cause aucun problème. Elle ne ressent pas le moindre remords à faire le commerce entre les îles Alines et le continent alavirien. Elle est discrète sur ses affaires et cache ses illégalités sous le secret professionnel. Ces secrets sont protégés sur parole d’honneur de la part de la pirate. C’est une femme d’honneur et lorsqu’elle donne sa parole, elle ira jusqu’au bout de celle-ci. Elle n’a pas le remords facile et fait ce qui est bon pour elle, son navire et son équipage. Les lois alaviriennes lui importent peu et ceux qui se mettent dans son chemin ne l’empêcheront pas de mener à bien ses objectifs. Elle peut être considérée comme une femme sans code moral. En fait, c’est surtout son code d’honneur qui prime. Ce code est celui qui importe et chacun des membres de son équipage se voit imposer ce même code. Il veut mieux s’en tenir et ne pas s’opposer à la capitaine. Ceux qui la trahisse se voient rayer de sa liste et il vaut mieux pour eux de ne jamais recroiser sa route.
La pirate est le genre de personne qui apprécie la bonne compagnie d’une nuit et qui repart à l’aurore sans attaches émotionnelles. Elle garde ses relations simplement charnelles et si quelqu’un se montre trop intéressé, elle disparait sans intention de retour. Elle est très réticente à s’engager dans une relation à long terme et refuse les avances sérieuses. En fait, elle a peur de perdre son indépendance. Elle gère son équipage et c’est tout. Elle ne veut pas se compliquer la vie avec une relation amoureuse. Même si son cœur a déjà désiré un peu plus, elle refuse d’accepter une relation. Elle ne se sent pas apte à aimer quelqu’un à ce point. Son premier amour est et restera son navire. Le second est l’océan. Il faut profondément toucher la jeune capitaine pour arriver à faire flancher son cœur complètement.
Histoire
Nem est ma fierté. Je sais qu'elle saura prendre soin du navire et de l'équipage. C'est une enfant de la mer après tout et une pirate. | Seiyah Jezakins
Résumé de la vie de Nem :
Nem avait grandi sur le pont du Dragon des Mers. Ses pieds avaient foulé d’autres planches, mais son cœur n’avait jamais appartenu à un autre navire. Elle avait grandi auprès de sa mère, qui était à l’époque la capitaine du navire. Elle n’avait jamais connu son père, mais quelle importance ? L’équipage avait été pour elle une famille et ce n’était pas les modèles masculins qui lui avaient manqué. Les autres enfants pirates qu’elle avait côtoyés étaient souvent dans la même situation qu’elle ; ils n’avaient qu’un seul parent ou aucun même. Un jour, elle se posa quelques questions sur celui qui avait causé sa présence dans ce monde. Elle avait glissé quelques mots lors des repas à sa mère, mais n’avait jamais reçu de réponse sur cet homme qui avait déserté le navire. Elle était libre de s’imaginer ce qu’elle voulait, mais elle s’en désintéressa bien vite. Sa mère était pour elle son modèle, celle à qui elle voulait un jour ressembler. C’était pour cette raison qu’elle la suivait presque partout, lors des échanges commerciaux et lors de réunions où elle n’était pas chassée de la cabine.
Enfant, Nem était un rayon de soleil sur le navire. Elle courait d’un côté à l’autre sans cesse et elle participait toujours lorsqu’on lui demandait un peu d’aide. Elle aimait beaucoup prendre soin du navire de sa mère. En vieillissant, Nem avait continué à participer activement et à comprendre la vie de pirate. Elle s’était vite rendu compte qu’il lui fallait se montrer forte pour ne pas se laisser marcher sur les pieds. Après quelques problèmes avec d’autres jeunes, elle s’était promis de devenir plus forte et de leur prouver à tous sa valeur. C’était à ce moment qu’elle s’était coupés pour la première fois les cheveux et avait décidé d’adopter cette coupe pour de bon.
À l’adolescence, elle en eut assez d’être traitée comme une gamine. Elle voulait se faire respecter par l’équipage pour celle qu’elle était et non parce que sa mère était derrière elle. Cette idée derrière la tête, elle avait voulu prouver sa valeur à chaque homme à bord du Dragon des Mers. Elle avait commencé à lancer de petits défis d’un côté et de l’autre dès que quelqu’un lui ordonnait quelque chose. Elle se montrait arrogante et fière, pourtant elle était souvent perdante. L’expérience lui manquait, mais elle n’abandonnait pas. C’était après un défi que Thorsig, un des membres de l’équipage, avait décidé de lui enseigner le maniement du sabre. Elle s’était rapidement améliorée et après quelques années, peu pouvaient la battre en duel.
Atteignant l’âge adulte, Nem prit sa place parmi les hommes et gagna leur respect. Ce fut à l’âge de 22 ans que la pirate fut officiellement nommée lieutenante par Seiyah. Elle agissait déjà en tant que seconde de la capitaine, mais Seiyah la considérait maintenant prête à recevoir le titre. À partir de ce moment, Seiyah permit à Nem de participer activement aux échanges et lui apprit tout ce qu’elle devait savoir. Nem ayant toujours suivi sa mère dans son commerce, elle n’eut pas trop de difficulté à se joindre aux discussions et put même prendre en charge certaines ventes.
À l’âge de 27 ans, Nem hérita du Dragon des Mers. Ce fut soudain pour la pirate et celle-ci eut du mal à se remettre de la mort de sa mère. Seiyah s’était fait prendre dans une embuscade tendue par les pirates de l’Espadon, ennemi du Dragon des Mers. Seiyah s’était défendue et personne n’en était sorti vivant, semblait-il. Nem n’avait pas cherché à venger sa mère, celle-ci ayant déjà tué son meurtrier. Elle avait donc repris en main le commerce familial avec le cœur lourd. Mais Nem avait toujours vu plus grand que sa mère et voulait agrandir son réseau commercial. Ce fut lors d’une soirée à l’Archipel que cette idée devint possibilité. Le capitaine Fynn Fearàin l’encouragea et lui apprit les bases du commerce en Gwendalavir. Nem développa ensuite ses propres techniques et se glissa sur le territoire alavirien. Quelques-uns la prenaient pour une navigatrice alavirienne et les autres pour une fille de l’Amiralerie. Tant que le commerce fonctionnait, elle n’avait aucun intérêt à le démentir.
L’équipage du Dragon des Mers ne s’entendait pas avec la guilde des navigateurs et leurs échanges se montraient froids ou moqueurs. Nem s’en fichait bien. Tout allait bien avec la guilde des marchands et c’était ce qui lui importait pour son profit. Son réseau s’étendit un peu partout sur le continent alavirien et le Dragon des Mers pouvait se trouver autant dans le Nord qu’au Sud. Elle continua à faire affaire avec l’Amiralerie et, dans le plus grand secret, avec l’Archipel Aline. Elle n’avait jamais été préoccupée par les problèmes politiques entre les trois endroits. Pourvu que le commerce lui rapporte, c’était tout ce qu’elle prenait en compte.
Récemment, Barthèn, le quartier maître, avait trouvé une enveloppe adressée à Nem de la part de Seiyah. C’était un croquis et une requête de la part de sa mère. La capitaine accepta de retrouver l’objet pour sa mère tout en continuant son commerce.
Enfant, Nem était un rayon de soleil sur le navire. Elle courait d’un côté à l’autre sans cesse et elle participait toujours lorsqu’on lui demandait un peu d’aide. Elle aimait beaucoup prendre soin du navire de sa mère. En vieillissant, Nem avait continué à participer activement et à comprendre la vie de pirate. Elle s’était vite rendu compte qu’il lui fallait se montrer forte pour ne pas se laisser marcher sur les pieds. Après quelques problèmes avec d’autres jeunes, elle s’était promis de devenir plus forte et de leur prouver à tous sa valeur. C’était à ce moment qu’elle s’était coupés pour la première fois les cheveux et avait décidé d’adopter cette coupe pour de bon.
À l’adolescence, elle en eut assez d’être traitée comme une gamine. Elle voulait se faire respecter par l’équipage pour celle qu’elle était et non parce que sa mère était derrière elle. Cette idée derrière la tête, elle avait voulu prouver sa valeur à chaque homme à bord du Dragon des Mers. Elle avait commencé à lancer de petits défis d’un côté et de l’autre dès que quelqu’un lui ordonnait quelque chose. Elle se montrait arrogante et fière, pourtant elle était souvent perdante. L’expérience lui manquait, mais elle n’abandonnait pas. C’était après un défi que Thorsig, un des membres de l’équipage, avait décidé de lui enseigner le maniement du sabre. Elle s’était rapidement améliorée et après quelques années, peu pouvaient la battre en duel.
Atteignant l’âge adulte, Nem prit sa place parmi les hommes et gagna leur respect. Ce fut à l’âge de 22 ans que la pirate fut officiellement nommée lieutenante par Seiyah. Elle agissait déjà en tant que seconde de la capitaine, mais Seiyah la considérait maintenant prête à recevoir le titre. À partir de ce moment, Seiyah permit à Nem de participer activement aux échanges et lui apprit tout ce qu’elle devait savoir. Nem ayant toujours suivi sa mère dans son commerce, elle n’eut pas trop de difficulté à se joindre aux discussions et put même prendre en charge certaines ventes.
À l’âge de 27 ans, Nem hérita du Dragon des Mers. Ce fut soudain pour la pirate et celle-ci eut du mal à se remettre de la mort de sa mère. Seiyah s’était fait prendre dans une embuscade tendue par les pirates de l’Espadon, ennemi du Dragon des Mers. Seiyah s’était défendue et personne n’en était sorti vivant, semblait-il. Nem n’avait pas cherché à venger sa mère, celle-ci ayant déjà tué son meurtrier. Elle avait donc repris en main le commerce familial avec le cœur lourd. Mais Nem avait toujours vu plus grand que sa mère et voulait agrandir son réseau commercial. Ce fut lors d’une soirée à l’Archipel que cette idée devint possibilité. Le capitaine Fynn Fearàin l’encouragea et lui apprit les bases du commerce en Gwendalavir. Nem développa ensuite ses propres techniques et se glissa sur le territoire alavirien. Quelques-uns la prenaient pour une navigatrice alavirienne et les autres pour une fille de l’Amiralerie. Tant que le commerce fonctionnait, elle n’avait aucun intérêt à le démentir.
L’équipage du Dragon des Mers ne s’entendait pas avec la guilde des navigateurs et leurs échanges se montraient froids ou moqueurs. Nem s’en fichait bien. Tout allait bien avec la guilde des marchands et c’était ce qui lui importait pour son profit. Son réseau s’étendit un peu partout sur le continent alavirien et le Dragon des Mers pouvait se trouver autant dans le Nord qu’au Sud. Elle continua à faire affaire avec l’Amiralerie et, dans le plus grand secret, avec l’Archipel Aline. Elle n’avait jamais été préoccupée par les problèmes politiques entre les trois endroits. Pourvu que le commerce lui rapporte, c’était tout ce qu’elle prenait en compte.
Récemment, Barthèn, le quartier maître, avait trouvé une enveloppe adressée à Nem de la part de Seiyah. C’était un croquis et une requête de la part de sa mère. La capitaine accepta de retrouver l’objet pour sa mère tout en continuant son commerce.
La petite courait sur le pont du navire qui l'avait vue grandir sans se soucier des marins qui l’interpellaient avec colère. Elle ne leur accordait aucune attention et continuait sa course effrénée vers la poupe. Elle évitait de justesse la plupart des obstacles et sauta dans l'escalier, au risque de faire tomber le quartier maître qui en descendait. Elle arriva sur le pont supérieur, mais ne s'arrêta pas là. Elle continua et en arrivant au bout du navire, elle sauta pour s’agripper au bastingage avec conviction. Le souffle court, elle passa son visage par-dessus la muraille de bois et une vague se fracassa contre la coque, lui envoyant de l’eau au visage. Un rire cristallin s’échappa joyeusement de ses lèvres. Le vent fouettait ses cheveux pâles, la petite appréciait la fraîcheur salée de l'océan sur sa peau. Son regard était fixé sur l’étendue d'eau devant elle. Elle chercha. Puis, un cri mêlant joie et étonnement quitta sa gorge. Elle se leva le plus possible par-dessus la rambarde pour mieux apercevoir l’immense forme grise qui était apparue à la surface de l’eau. Une dame ! Il n'y avait aucun doute. C’était la première fois qu’elle en voyait une de ses yeux. Elle était si immense et la fillette ne put pas décrocher son regard de l’endroit où venait de disparaitre le majestueux mammifère. Une voix douce s’éleva derrière elle.
- Recule un peu, Nem. Tu vas tomber.
- Une dame, maman ! J’ai vu une dame pour de vrai de vrai ! Elle était trop belle ! Et gigantesque !
Descendant de son perchoir d'un saut, elle ouvrit grand les bras pour exprimer à sa mère combien la dame était grande. Sa mère lui répondit par un petit rire et frotta les cheveux de l’enfant. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire en regardant l'émerveillement sur le visage de sa fille. Une fois que Nem eut terminé de lui raconter à quel point la Dame était jolie, Seiyah lui fit signe de suivre et repartit vers le pont. Toujours ébahie par ce qu'elle venait de voir, Nem se mit en route derrière sa mère après avoir jeté un coup d’œil par-dessus son épaule. Elle descendit, lentement cette fois, l’escalier en se tenant contre la rampe. La tête dans les nuages, elle avançait distraitement sans écouter ce que sa mère disait. Lorsque quelqu'un avait crié qu’il avait vu quelque chose à l’horizon, Nem n’avait pu s’empêcher d’accourir pour constater ce que c’était. Elle le faisait à tous les coups. Dès qu’il y avait quelque chose au loin, elle se dépêchait d’aller voir. Il y avait tant de merveilles qu'elle n'avait pas encore vu dans l'océan, alors elle se dépêchait pour capter le moment. Et elle avait finalement vu une vraie Dame. De loin, mais c’était mieux que rien.
La sortant soudainement de sa rêverie, un matelot lui tendit une corde en lui demandant un peu d’aide. Un grand sourire éclaira alors le visage de la petite fille et elle prit la corde pour s’entraîner à faire un nœud. Les matelots étaient très gentils avec elle et lui proposaient souvent d’aider pour lui apprendre comment faire. Nem adorait participer et se mêler à l'équipage. Elle voulait comprendre comment s’occuper du navire de sa mère. Parce que sa mère, c’était la capitaine du bateau. Du Dragon des Mers. La petite était parfois trop fière d’être la fille de la capitaine, mais elle ne se montrait jamais hautaine. C’était un petit rayon de soleil sur le pont qui illuminait même les journées les plus sombres de son sourire encore innocent. Sa mère gardait toujours un œil sur elle, mais Nem avait la liberté et le loisir de se promener où bon il lui semblait sur le navire et d’aider lorsque possible. Elle s'amusait souvent à regarder les matelots s'atteler à la tâche et collaborait avec joie lorsque possible. Reportant son attention sur la tâche qui lui avait été confiée, la petite fronça les sourcils. Le nœud était horrible et elle essaya de comprendre ce qu’elle faisait de mauvais. Le rire gras du pirate à ses côtés fit apparaitre une moue sur le visage de Nem. Il lui montra ensuite et elle répéta l’opération plusieurs fois, jusqu’à ce que ce soit parfait. Il fallait que ce soit parfait, sinon ça ne comptait pas.
***
12 ans
Nem était assise sur un baril du port et regardait les gens qui passaient. Constructeurs, ouvriers, pêcheurs, pirates. Chacun vaquait à leurs occupations sans se soucier de la jeune enfant d'une douzaine d'années qui les regardaient avec attention. Elle observait précautionneusement chaque personne présente sur le port à la recherche d'un butin à attraper. L'ennui ainsi que l'envie de richesse l'amenaient à trouver le moindre petit objet à glisser dans sa poche. Les membres de l'équipage étaient occupés à décharger le navire des caisses vendues et à embarquer les nouvelles destinées à l'Amiralerie. Seiyah lui avait interdit d'aider. Elle lui avait demandé d'aller se promener sur le port et de s'amuser un peu. Sauf qu'il n'y avait pas grand-chose à faire. Elle avait donc décidé de partir à la recherche d'un objet d'intérêt. Il devait bien y avoir quelque chose du genre à cet endroit.
Deux garçons lui offrirent finalement ce qu'elle cherchait. Ils se disputaient de petites billes brillantes que Nem reconnut comme des perles qui devaient valoir un petit quelque chose d'intéressant. Pour décider qui les prendrait, l'un des deux garçons sortit un paquet de cartes de sa veste. Ce fut à ce moment que Nem se leva. Il n'aurait pas pu lui offrir une meilleure chance. Nem s'approcha des deux garçons qui devaient avoir deux ou trois ans de plus qu'elle et s'arrêta à leur côté.
- Je peux jouer ? Demanda-t-elle, un sourire dans la voix.
Un des garçons grogna en lui faisant signe de partir et l'autre répondit sans la regarder, occupé à brasser les cartes :
- On n'a pas envie d'traîner avec une gamine. Dégage.
- Vous avez peur de perdre, c'est ça ? J'peux comprendre, continua-t-elle en s'assoyant sur le sol devant eux.
Un sourire en coin s'affichait sur son visage et les deux garçons la fixèrent d'un œil mauvais un moment. Cependant, ils avaient leur orgueil et c'était ce qui permettait souvent à la jeune pirate d'arriver à ses fins. À leur âge, la seule envie que cette réplique clichée éveillait en eux, était l'envie de la battre. Et puis, elle se faisait trop souvent sous-estimer alors qu'elle avait pas mal de chance dans ce genre de jeux. Comme de fait, ils acceptèrent avec réticence sa présence et expliquèrent les règles rapidement. La partie commença. Le sourire ne quitta pas une fois le visage de Nem alors que les deux garçons poussaient des jurons lors de la fin d'une manche. Lorsqu'ils arrêtèrent, la jeune fille avait récolté plus de la moitié des perles. C'était assez pour elle. Alors que les garçons demandaient une revanche sous forme d'un autre jeu, Nem se leva.
- J'suis plutôt satisfaite, moi. Je vais rentrer. J'me suis bien amusée en tout cas, merci.
Elle se détourna en retenant un rire. Elle avait eu ce qu'elle voulait et elle n'avait même pas eu besoin de voler. C'était encore plus amusant que ce qu'elle avait pensé. Elle tenait le petit sac de perles dans sa main et avait hâte de raconter cet exploit à sa mère. Les jeunes garçons avaient toujours trop de fierté. Elle s'éloignait lorsqu'elle entendit les deux garçons se lever derrière elle. Elle ne s'en préoccupa pas jusqu'à ce que l'un des deux pose la main sur son épaule pour l'arrêter.
- Attends un peu ! On a pas terminé. Les perles sont à nous.
- 'Sois pas mauvais perdant. Je les ai gagnées, j'te signale.
- R'donne-nous les perles tout d'suite, tricheuse !
Il n'en était pas question. Nem jeta un regard furieux sur le garçon. Elle avait gagné ces perles honnêtement, pour une fois qu'elle ne volait pas, et elle n'avait aucunement l'intention de les lui redonner. Il allait devoir trouver un autre butin à miser avec son ami. Elle cria son refus et profitant de l'effet de surprise qu'elle avait créé, elle poussa violemment le garçon qui tomba presque à la renverse. Elle s'enfuit sans attendre en courant vers les bateaux, cherchant le Dragon des Mers des yeux pour aller s'y réfugier. Elle savait que les deux garçons la prendraient en chasse et il lui fallait donc se dépêcher. Sans ralentir, elle se glissa entre des boîtes et barils qui s'apprêtait à être embarqué, contourna un chariot qui approchait dangereusement et évita les nombreuses personnes qui achalandaient le port. Elle réalisa alors qu'elle s'était un peu trop éloignée en se promenant autour du port, mais si elle passait entre les ruelles des maisons et commerces près d’elle, ce serait un raccourci.
Sans y réfléchir davantage, elle bifurqua et s’engouffra dans la petite ruelle qui sentait atrocement le poisson. Elle courait le plus rapidement qu’elle pouvait, mais avec leurs grandes jambes, ses poursuivants n’eurent pas trop de difficulté à la rattraper. Elle entendait leurs pas résonner entre les murs et leur voix lui crier de s'arrêter, en n'oubliant pas de l'insulter au passage. Même si le souffle commençait à lui manquer, il n’était pas question qu’elle arrête sa course. Elle tourna au coin d’une dernière maison lorsque le port se montra enfin à sa vue. Elle y était presque. Elle accéléra le rythme en réalisant que les deux garçons approchaient dangereusement. Malheureusement, eux aussi voyaient le port et ils savaient très bien que si elle l’atteignait, c’était fichu. Ils prirent de la vitesse, beaucoup plus qu’elle n’aurait pensé, et arrivèrent bientôt à sa hauteur. Elle tenta un mouvement rapide vers la gauche pour éviter la main du jeune qui se tendait vers elle, mais celui-ci put attraper ses cheveux qui suivaient avec un temps de retard. Une fois le point refermé sur les mèches blondes de la fille, il tira brutalement.
- Tu pensais t'en tirer, hein, p'tite emmerdeuse ?
- Lâche-moi !
Entraînée par la force du garçon, Nem tomba à la renverse et son dos accueillit le sol avec douleur. Elle serra les dents et les garçons s’esclaffèrent. Ils voulurent lui arracher les perles, mais elle se recroquevilla sur elle-même et serra le sac de perles contre sa poitrine. Elle aurait pu simplement leur donner, mais elle avait plus de fierté que ça. Voyant qu’elle ne lâchait pas, le plus grand de deux la frappa de son pied avec l’espoir qu’elle abandonne enfin. Elle n’en fit rien. Ils continuèrent à la battre à coup de pied en lui criant de lâcher, mais elle ne bougea pas. Elle recevait les coups en serrant la mâchoire, retenant ses larmes et tenant les perles très fort contre elle.
- Qu’est-ce que vous faites, bande d’ingrats ?! cria soudainement un vieux pêcheur.
Les deux garçons poussèrent quelques jurons avant de prendre les jambes à leur cou. Nem ne bougea pas gardant les yeux fermés, essayant de contrôler les tremblements de son corps. Le vieil homme s’approcha d’elle et se pencha.
- Qu’est-ce qui s'passe, ma p'tite ? Tout va bien, ils sont partis. J'peux t'raccompagner chez toi si tu veux.
Nem ouvrit finalement les yeux pour voir le visage ridé de l’homme qui lui souriait gentiment. Il lui tendit une main et la jeune pirate la prit pour se relever. Elle avait mal partout. Ses jambes la supportaient avec peine, mais elle se tint haute. Elle remercia en refusant son offre et reprit son chemin vers le navire. Elle n'allait pas se montrer faible. Elle allait se rendre calmement jusqu'à sa cabine sans laisser la chance à personne de voir sa douleur autant sur son corps que dans son orgueil. Elle monta lentement la passerelle en serrant les dents et marcha jusqu’aux cabines en évitant soigneusement le regard des autres. Une fois dans sa chambre, elle laissa échapper un long soupir. Elle s’assit sur son lit et regarda le sac poussiéreux qu'elle tenait dans ses mains. Cette douleur pour ce simple sac de perles un peu précieuses. Cette douleur pour sa propre fierté mal placée. Elle n'était peut-être pas mieux que ces deux garçons... Une larme coula sur sa joue. Avec colère, l'enfant l'essuya. Son geste brusque raviva la douleur dans sa joue et elle gémit. Elle se décida finalement à attraper le miroir rangé dans le tiroir de sa petite commode. Elle se regarda. Ses cheveux étaient en bataille, la terre lui tachait le visage et les ecchymoses viraient déjà au mauve. Elle essuya le sang qui tachait sa lèvre fendue et posa le miroir sur la commode, accoté sur le mur. Elle se regarda longuement. Elle se trouvait misérable. Elle s'était fait prendre de façon ridicule. Pitoyable. Elle s'en voulait. Elle prit le petit couteau qu’elle gardait toujours dans son tiroir et l’observa longuement. Une pensée s'était frayé un chemin dans son esprit. Intention qui devint conviction. Elle attrapa ses cheveux et les coupa brusquement. Des larmes de honte et de rage apparurent au coin de ses yeux. Elle se fixa d’un regard furieux dans le petit miroir. Elle laissa tomber ses mèches blondes, pourtant si belles, par terre. Elle se promit de devenir plus forte. Elle se promit de ne plus laisser une situation aussi stupide exister.
- Tu veux en parler ?
Seiyah se tenait debout à l’entrée de la petite cabine, les bras croisés et un regard sérieux posé sur sa fille. Nem ne répondit pas. Elle baissa les yeux en secouant négativement la tête. La capitaine s’approcha et prit le couteau des mains de sa fille qui jouait inconsciemment avec. Délicatement, elle commença à arranger la coiffure de l'enfant en silence. De nouveaux cheveux retrouvaient les autres sur le sol et les courtes mèches libérer des mains de Seiyah retombaient avec désordre autour du visage de la plus jeune. Lorsque Seiyah eut terminé, Nem passa plusieurs fois la main dans ses cheveux fraîchement coupés avec une drôle d’impression. Ses cheveux lui arrivaient un peu en dessous des oreilles et encadraient parfaitement son visage. Étonnement, ça lui allait très bien. Elle préférait même se voir comme ça. Un petit sourire éclaira finalement son visage. Elle allait devenir plus forte. Elle pourrait s'en sortir par elle-même. Elle allait leur prouver. Elle ne fuirait plus. Elle croisa le regard de sa mère au travers du miroir. La capitaine lui sourit avec fierté. Elle posa sur le bureau un baume pour les petits soins et approcha sa main de la joue de Nem pour en appliquer sur ses ecchymoses et blessures légères.
- Merci maman.
- Maintenant, accroche un sourire fier sur ton visage et retourne sur le pont pour aider. Si quiconque te demande ce qu’il s’est passé, je te donne la permission de les envoyer balader. Tu es forte, Nem.
Seiyah ébouriffa avec affection les cheveux courts de sa fille et quitta la cabine sans un mot de plus. Nem la regarda s’éloigner et son sourire s'élargit. La jeune pirate sauta sur ses pieds et courut vers le pont. En sortant au soleil, c’était un sourire fier et reconnaissant qui s’affichait sur son visage. Elle croisa le regard de sa mère et se dirigea vers Lettmit, le maître d’équipage, pour recevoir une tâche à son tour. Elle ignora les regards qui s'attardaient sur ses blessures et se mit au travail sans attendre.
***
16 ans
16 ans
Elle en avait assez qu’on la repousse dans son coin sans la prendre au sérieux. Elle pouvait faire autre chose que serrer des nœuds et passer la serpillère. Elle avait passé sa vie sur ce navire. 16 années durant lesquelles elle avait observé et appris le métier de pirate. Enfin, presque. Elle n’avait participé à aucun vrai combat, aucun abordage ou pillage, mais ce n’était pas pour cette raison qu’il fallait la considérer comme une simple mousse. Elle avait appris beaucoup auprès de sa mère et la confiance n’était pas quelque chose qui faisait défaut à la jeune fille. Elle se considérait à la hauteur pour être traitée comme une pirate à part entière. Elle comptait bien leur montrer qu’elle était aussi bonne qu’un autre. Et elle ressentait encore plus ce besoin de se prouver étant une femme parmi tous ces hommes. Sa mère avait toujours assuré sa protection, veillant à ce que tout le monde la traite avec respect, mais c’était différent que d’être respectée pour ce qu’elle était, pour ces capacités. Elle était décidée à gagner le respect de tout l’équipage par elle-même. Elle était assez âgée pour s’occuper d’elle-même et si elle voulait cet avenir glorieux de piraterie, elle devait leur montrer à tous qu’elle n’était pas le genre qu’on prenait à la légère, qu’elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Elle voulait être à la hauteur de sa mère. Elle avait donc commencé à lancer quelques défis par-ci et par-là, lorsque la situation se prêtait, aux autres matelots qui n’hésitaient pas à les relever. Parfois, elle gagnait. Souvent, elle perdait. Elle serrait les dents et promettait que ce n’était pas fini. Elle manquait seulement d’entraînement par moments. Certains de ses adversaires faisaient cela depuis longtemps et elle devait admettre que parvenir à leur hauteur nécessitait des habiletés un peu plus développer. Malgré tout, elle ne se décourageait pas et reprenait de plus belle. Un jour, elle y arriverait bien. Il fallait simplement un peu de volonté, ce qui ne lui manquait pas du tout, et de la pratique. Voilà.
Cette journée-là, la mer était calme et l’océan s’étendait à perte de vue. Si tout se passait bien, dans une journée et demie, ils arriveraient à l’archipel pour terminer leur commission et se reposer dans une des nombreuses tavernes. Nem avait tout juste commencé à les fréquenter et trouvait la compagnie de certains très désagréables lorsque l’alcool leur montait à la tête et qu’une jolie jeune fille était à proximité. La seule soirée qu’elle avait vraiment apprécié jusqu’à maintenant s’était présentée sous un flirt avec le mousse d’un autre équipage. Elle avait passé une bonne soirée et il était mignon. Elle ne l’avait pas revu, mais il n’avait été qu’une compagnie agréable durant une soirée. Elle se demandait comment sa prochaine soirée se passerait… Et ses pensées auraient continué à s’envoler si une voix grave accompagnée d’un grognement ne l’avait pas ramenée à la réalité.
- Descend de là, Nem !
- Pas question ! Laisse-moi tranquille, blanc d’œuf.
L’homme passa une main exaspérée sur son crâne devant ce surnom débile qui venait de lui être attribué. Un peu de respect ne serait pas de refus, trouvait-il. Et puis, elle n’en faisait qu’à sa tête dernièrement. Nem continua à grimper dans les cordages avec une attention subtile.
- C’est pas ton boulot d’être là-haut. Occupe-toi de nettoyer le pont.
- Fais-le toi-même ! Moi, je m’occupe de ça aujourd’hui.
- Arrête de faire l’imbécile. C’est Riwall qui s’en occupe.
- Et pourquoi je ne pourrais pas le faire ?
- T’es ni désignée ni entraînée pour ça. Maintenant, descends.
- Je suis aussi fiable que n’importe quel homme à bord, je te signale. J’peux très bien m’en charger.
- Ha ouais ? demanda l’homme avec un soudain amusement.
Avec méfiance, Nem baissa le regard vers l’homme qui ne se cachait qu’à peine pour retenir un rire. Et cela eut le don d’énerver la jeune pirate au plus haut point. D’accord. Il voulait du concret ? Eh bien, il en aurait ! En quelques mouvements précis, elle était de retour sur le pont, mains sur les hanches et elle fixa un regard impétueux sur l’homme. Puis, un sourire provocant apparut sur ses lèvres. Elle croisa les bras, un air de défi au visage.
- Je peux te prouver ma valeur.
Elle vit dans son regard que ça l’intéressait. Il fallait dire que la plupart des pirates de l’équipage s’amusait à relever les défis que leur lançait l’adolescente. En plus, ça faisait passer le temps parfois long sur le navire. Elle rajouta de son air toujours aussi insolent :
- Qu’en penses-tu ? Et je te laisse même choisir.
- Très bien, ria le pirate. Alors, que penses-tu d’un duel au sabre ?
Un air d’étonnement, qu’elle cacha rapidement, apparut sur son visage. Elle ne s’attendait pas à quelque chose d’aussi sérieux. Ce genre de duel se passait normalement entre membres voulant régler un conflit, non ? Quelques matelots s’étaient approchés et ne se privaient pas pour rire en lâchant des commentaires. Ça ne prit que quelques secondes avant que les paris se mettent de la partie. Nem avait l’habitude de lancer de petits défis insignifiants, aussi lorsqu’on lui tendit le sabre aline, elle le prit lentement. Le regard fixé sur l’arme, elle ne se préoccupait plus de son entourage. Elle bougea la lame dans l’espace autour d’elle. Elle n’avait pas l’habitude d’utiliser un sabre et son poids la surprenait toujours un peu. Elle avait sur elle une simple dague, savait la manier, mais c’était tout. Elle ne participait pas au combat et il n’y en avait pas souvent. Seiyah préférait éviter les batailles en mer, car elles pouvaient s’avérer mortelles pour l’équipage. Et bien que Nem ait toujours voulu apprendre le maniement du sabre, elle n’avait jamais réellement demandé. Ne lâchant pas l’arme des yeux, elle se dit que c’était le moment de perfectionner et pratiquer les bases théoriques qu’elle connaissait.
- Prête, fillette ? lui demanda Thorsig, autrement surnommé blanc d’œuf par la plus jeune qui sortait justement de ses réflexions.
- La ferme, répondit-elle simplement.
- D’accord. En garde, s’écria Komgall qui s’était proclamé arbitre de ce match improvisé.
Nem leva son arme devant elle, se concentrant sur son adversaire. Puis, le signal du départ fut donné. Elle eut tout juste le temps de redresser le sabre pour bloquer celui de son opposant qui lui fonçait dessus. Un peu plus, et elle aurait perdu en moins d’une seconde... Sur la défensive, Nem ne pouvait pas du tout attaquer. Si elle arrêtait de se protéger, c’était perdu. Ce duel ne s’annonçait pas très bien pour elle et le pirate avait une très nette longueur d’avance sur elle. Elle eut l’impression que ses mouvements se faisaient moins précis et plus lents alors que son adversaire accélérait sans cesse la cadence. Elle reculait sous les coups, sans pouvoir reprendre sa place. Elle grinça des dents en le réalisant et serra le pommeau de l’arme dans sa main. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre. Pas après avoir mis sa valeur en jeu de façon si évidente. Elle devait se reprendre avant d’être coincée dans un coin du navire et se faire désarmer lamentablement.
Dans un mouvement rapide et consciemment dangereux, Nem se jeta vers la droite, passant de justesse sous l’arme de son opposant et elle se retrouva en possession de ses moyens. Ce ne fut pas très long avant que le pirate ne suive son mouvement, mais ça laissa le temps à la jeune de riposter avec une première attaque. Elle put se lancer quelques fois sur son adversaire, sabre levé, avant de retrouver une position défensive. L’expérience lui manquant malheureusement, elle ne pouvait plus tenir ce duel très longtemps. Ses gestes décalaient de ceux de Thorsig, ses attaques se faisaient encore plus rares qu’elles ne l’étaient déjà et ses défenses faiblissaient à chaque nouveau coup arrêté. Quelques assauts s’ajoutèrent et elle fut désarmée. Le sabre vola pour atterrir quelques mètres plus loin sur le pont. Des rires gras se firent entendre, l’équipage rappelant sa présence. Arme à la gorge, lèvres pincées, Nem était furieuse et honteuse de sa défaite. Le pirate souriait fièrement devant elle, bien heureux de l’avoir remise à sa place. Il abaissa finalement l’arme et Nem se détourna. Elle se dirigea avec résignation vers la serpillère qui traînait près de l’escalier, mais elle n’eut pas le temps de s’y rendre, car Thorsig l’abordait à nouveau.
- C’était pas mal, petite. Je m’attendais à c’que ça dur moins longtemps.
La jeune femme posa son regard bleu-gris sur le pirate, essayant de savoir s’il se moquait d’elle, mais le regard sincère et le sourire amical de l’homme la convainquirent du contraire. Elle hocha simplement la tête, mais une pointe de joie perça son cœur. Au moins, elle l’avait un peu impressionné. Non ? Puis, il ajouta autre chose semant la surprise et l’interrogation sur le visage de Nem.
- Ramasse le sabre et approche, Jezakins.
Sans comprendre, elle s’avança tout de même vers le sabre toujours sur le pont et se pencha pour le ramasser. Elle posa un regard sur le pirate, sabre à la main. Elle n’allait pas refaire un duel tout de suite, c’était certain. La revanche viendrait plus tard et encore, revanche était un bien grand mot. Elle ne ressentait aucune rancune envers Thorsig pour avoir perdu, mais elle aimerait bien gagner un de ces jours. Enfin. Un sourire mêlant amusement et mystère prit place sur le visage du pirate. Il lui fit signe d’approcher et Nem suivit l’indication.
- T’as du talent, Nem. Ce serait dommage de le gâcher. Viens ici, j’vais te montrer quelques techniques qui te serviront plus que la théorie.
Un petit sourire s’afficha enfin sur le visage de la fille. Elle avait peut-être perdu, mais ce combat lui avait tout de même permis de prouver sa valeur. Après tout, il fallait prendre en compte le manque d’expérience dans tout ça et Nem avait réussi à tenir un petit moment sans technique. Elle pouvait être fière d’elle et la proposition du pirate confortait cette idée qu’elle avait. Il lui proposait de lui apprendre le maniement du sabre. Et ça, plutôt que de passer la serpillère, c’était nettement mieux. Et puis, une vraie pirate devait savoir se battre. Elle ne pouvait pas passer à côté de cette chance, et elle n’y comptait pas. Elle allait se donner à fond dans cet entraînement et une fois les bases et premières techniques apprises, elle pourrait continuer par elle-même. Elle ne laisserait certainement pas tomber et allait continuer de se perfectionner pour que la prochaine fois, elle gagne le duel. Se plaçant en position devant l’homme, Nem laissa un grand sourire arrogant s’afficher sur ses lèvres.
-Allons-y !
***
18 ans
18 ans
- Navire en vue, Capitaine !
Nem leva le regard vers Riwall qui leur faisait signe du haut de son perchoir. Son ton de voix ne laissait présager rien de bon. Il semblait perplexe, incertain et pourtant, dans une urge d’avertir Seiyah des arrivants. Cela ne prit que quelques secondes avant que la capitaine se tienne aux côtés de sa fille. Nem jeta un coup d’œil au visage sévère de sa mère. Sourcils froncés et yeux bleus fixant le point noir qui grossissait au loin, la femme réfléchissait à toute vitesse. Elle tendit la main droite vers Riwall qui se pressait de la rejoindre. Sans un regard, elle attrapa la longue vue qu’on lui tendait et la colla à son œil. Un grognement d’exaspération traversa ses lèvres pincées. Nem regardait sa mère sans réagir. Seiyah donna la longue vue et s’accota au bois du navire. En fixant son regard, Nem pouvait comprendre qu’elle envisageait toutes les possibilités, dont celle d’éviter ce navire inconnu de la plus jeune. Nem posa un regard curieux et méfiant sur la masse qui approchait. Ce n’était pas de bon augure lorsque sa mère était dans cet état. Barthèn s’était approché de Seiyah et s’entretenait avec elle à mi-voix. Plusieurs matelots continuaient leur boulot distraitement en jetant quelques regards à leur capitaine et au navire au loin. Nem décida de s’approcher plus près pour entendre ce qui se disait.
- … ils peuvent nous rattraper sans problème, Barthèn. Ils nous ont certainement déjà remarqués. Le connaissant, il fonce droit sur nous, répondait Seiyah en serrant le bois sous ses doigts. Nem pouvait voir ses phalanges blanchies et la frustration qui s’échappait de sa mère la rendait mal à l’aise.
- Qui sont-ils ? demanda la jeune pirate, s’attirant le regard surpris de Barthèn et Seiyah.
Les deux se consultèrent du regard, comme pour savoir s’ils devaient partager cela avec elle. Puis, Seiyah haussa les épaules et fit face à sa fille.
- Le navire au loin est celui de l’Espadon. Il est plus petit que plusieurs navires alines, mais sa vitesse en est d’autant plus impressionnante.
- L’Espadon…
- Tu en as peut-être déjà entendu parler. Sa technique préférée est de rentrer dans les navires ennemis avec sa proue fortifiée et armée. Son capitaine ne jure que par le nombre d’âmes volées et de bateaux coulés au fond des mers. En plus, il n’a aucune notion de commerce…
Avec un soupir, Seiyah se résigna à la rencontre presque inévitable. Elle lança quelques directives à son équipage et Nem resta accotée à fixer la forme qui se définissait de plus en plus au loin. Elle se rallia ensuite aux préparatifs en cas d’affrontement. Le capitaine de l’Espadon était reconnu pour être peu cohérent dans ses décisions, en plus d’être rancunier et bagarreur. Chacun voulait être prêt si les choses tournaient mal. Nem glissa un couteau dans sa botte et s’assura d’avoir son sabre à la lame bien aiguisée à ses côtés. En s’entraînant avec Thorsig et plusieurs autres au fil du temps, elle était devenue très douée et peu pouvait la battre dans un combat à la loyale. Cependant, ce ne serait sûrement pas ce genre de combat et elle n’avait jamais participé à un combat à mort. L’équipage du Dragon des Mers évitait le plus possible les combats en mer qui pouvait s’avérer mortelle. Quand ils pouvaient se le permettre, ils utilisaient d’autres techniques comme le chantage ou la menace.
Une heure passa avant que l’Espadon ne les rattrape pour de bon et Nem constata qu’ils n’auraient effectivement pas pu fuir bien longtemps. Seiyah gardait son regard fixé sur l’autre navire et les matelots occupés gardaient un œil sur la situation aussi. La jeune pirate s’approcha de sa mère et croisa les bras. Le silence s’était peu à peu imposé sur le navire, ce qui était plutôt rare, mais tout le monde avait conscience des risques dans la balance. Par chance, l’Espadon n’avait pas encore comme objectif de les attaquer. Lorsque les deux navires furent côte à côte, Nem remarqua un homme large d’épaules, à la courte barbe brune et au sourire fourbe leur faire signe. D’un geste de la main, Seiyah donna l’ordre de baisser l’ancre et son regard dur se posa sur le pirate que Nem devina être le capitaine. Une passerelle fut placée entre les deux navires et l’homme barbu s’avança encadrer par deux autres hommes, l’un au visage inexpressif et l’autre qui déshabillait Nem du regard. La jeune pirate posa une main sur sa hanche avec mépris. Elle se tenait un peu derrière Seiyah, prête à intervenir si les choses tournaient mal et elle savait ne pas être la seule. Elle sentait la tension derrière elle et la confiance devant.
- Baldwin, annonça sèchement Seiyah.
- Jezakins ! Tu n’pensais pas pouvoir m’éviter pour l’éternité ? Si ?
Le rire s’entendait dans sa voix rude et Nem fronça les sourcils.
- Tu me dois encore ma part. On avait passé un accord…
- Tu as eu ta part. Tu n’avais qu’à m’amener autre chose que des pacotilles. La vente de ces camelotes ne m’a rien rapporté. Je suis presque resté coincé avec la marchandise. J’ai tenu l’accord, tu n’avais qu’à trouver quelque chose de valeur si tu voulais plus.
- Allons, allons. Tu exagères !
- N’importe quels bijoutiers et forgerons à deux balles pouvaient dire que la qualité ne valait rien. Que c’était majoritairement faux. J’ai bien failli perdre des clients par ta faute. Tu as eu ce que ça rapportait. Contente-toi de ça.
- Je te trouve bien sévère… Je connais d’autres pirates capables de vendre ces objets pour un bon prix, répondit-il avec nonchalance, en sortant un couteau qu’il se mit à nettoyer.
- Eh bien, fais affaire avec eux. J’ai fini avec toi.
Seiyah se tourna vers la droite, amorçant un mouvement du bras, pour préparer au départ.
- Oh, Jezakins… On a pas encore fini tous les deux. Je veux mon argent.
- Je n’ai rien de plus pour toi.
Il secoua la tête en signe de désolation. Il se prenait un peu trop pour le maître du monde et sa fierté finirait bien par l’étouffer. Nem ne se mêla de rien. Elle savait qu’elle n’avait pas tous les morceaux pour comprendre cette histoire. Elle commençait à peine à s’intéresser au commerce et sa mère était le genre de personne à rester discrète sur ses affaires. L’équipage portait une grande confiance en elle et elle n’avait pas besoin d’expliquer le moindre détail de ses choix. Mais ça pouvait aussi mener à des situations ambigües où l’équipage ne savait pas comment réagir. Nem n’osait pas bouger ou parler, au risque de mettre sa mère dans le pétrin. Le capitaine du navire opposant fit jouer son arme entre ses mains.
- Si tu ne me laisses pas le choix, je devrais aller le chercher par la force, continua celui-ci.
Nem dégaina son arme, accompagner de plusieurs matelots en voyant l’équipage ennemi s’armer sous les dires de leur capitaine. Seiyah leva rapidement un bras à l’horizontale pour empêcher un mouvement hostile de son équipage envers celui de l’Espadon.
- Tu ne devrais pas faire ça, Baldwin. Tu sais très bien que ça n’avantage personne dans cette histoire. Il y aura plus de pertes que de gains. Ne sois pas ridicule.
- J’ai bien envie de tenter ma chance…
Il sortit son sabre de son fourreau et s’avança, tout sourire vers Seiyah. Cette dernière dut se résoudre à dégainer pour faire face au capitaine. Le premier cours fut porté par Baldwin. Seiyah le bloqua facilement, mais il indiqua aussi la charge pour les pirates de l’Espadon. Ceux-ci se ruèrent sur le pont du Dragon des Mers et le combat s’engagea. Nem se retrouva contre le garçon qui la regardait avec envie un peu plus tôt. Perdre était hors de question. Elle allait lui faire regretter son comportement insultant. Elle n’était pas trop inquiète, ses capacités s’étaient beaucoup améliorées et elle pouvait rivaliser avec n’importe quels pirates de son équipage. Elle ne sous-estimait pas son adversaire, mais une confiance tranquille s’était installée en elle. Le garçon lui faisant face amorça le premier mouvement. Il sauta vers elle avec force et Nem fit un pas sur le côté pour éviter l’arme qui filait en ligne droite. Elle leva son sabre pour bloquer l’attaque suivante qui arrivait sur elle et riposta. D’un coup du pied, elle déstabilisa son adversaire qui avait les yeux rivés sur les deux armes. Elle n’attendit pas et se lança pour plusieurs attaques rapides qui obligèrent son opposant à reculer. Elle ne lui laissa pas une chance de reprendre le dessus et elle put avec habileté le désarmer. Elle posa la pointe de sa lame sur la gorge du garçon avec un sourire en coin. Il posa un regard enragé sur elle en portant la main à sa jambe.
- Je ne ferais pas ça si j’étais toi. Laisse cette lame où elle est et retourne gentiment sur ton navire. D’accord ?
Elle appuya un peu plus l’arme sur la gorge du garçon qui déglutit, devenant blanc d’un coup. Il ne se le fit pas dire deux fois et s’enfuit vers son navire, n’oubliant pas de lui crier une insulte au passage. Sourire aux lèvres, Nem se tourna pour réaliser que le reste de l’équipage était en plein combat aussi. Seiyah tenait en respect Baldwin et Barthèn, malgré son âge avancé, empêchait son adversaire de faire un pas de plus. Mais ce n’était pas tous les membres qui avaient cette facilité. Nem accourut vers Tedric pour lui donner un coup de main. Elle assomma par surprise un des deux adversaires du garçon et lui fit un clin d’œil.
- Besoin d’aide ?
- Je ne vais pas refuser une offre si généreuse.
Un sourire trouva place sur les lèvres du garçon qui n’avait pas une fierté mal placée. Nem appréciait cela chez lui. La pirate se positionna dos à lui et ils se lancèrent dans le combat en surveillant attentivement les arrières de l’autre. Puis, Nem vit un pirate ennemi s’engouffrer dans la cale de leur navire. Elle fronça les sourcils. Criant à Tedric qu’elle le laissait se débrouiller un instant, elle donna un violent coup de la manche de son sabre et du pied et poussa son opposant par-dessus bord. L’homme s’accrocha, mais Nem ne fit pas attention. Elle ne prit pas une seconde de plus et courut pour rejoindre la cale. Elle remarqua qu’elle n’était pas la seule à avoir eu cette idée et descendit accompagner de Nedelec, un bon marin dans la trentaine avancée.
Sabre à la main, elle descendit en silence pour ne pas se faire remarquer. Elle s’avança suivie de l’autre pirate et trouva le matelot de l’Espadon. Elle ne vit pas ce qu’il faisait, mais c’était de mauvais augure. Elle s’approcha. Puis, son pied frappa un petit objet qui alla rouler jusqu’au pirate ennemi. Celui-ci se retourna vivement et croisa le regard de Nem. Il grogna et sauta sur la femme, la prenant par surprise. Il repoussa son arme et alors que Nedelec voulait l’aider, un autre pirate caché dans l’ombre l’attrapa et le poussa sur un mur de la cale. Étourdi, il se releva et se défendit devant le grand gaillard lui faisant face. Nem, sous le poids de l’homme qui ressemblait affreusement à un reptile, tomba à la renverse et celui-ci plaqua son poignet au sol, l’obligeant à lâcher son arme. L’homme au teint maladif fixa ses pupilles noires sur la jeune femme avec fureur. Nem se débattit, mais pour une personne de petite taille, ce n’était pas la force qui manquait à son adversaire. Elle serra les dents et se pencha sur le côté gauche en relevant son genou pour approcher sa botte de sa main. L’homme prit cela pour une tentative de défense vaine et ne vit pas le poignard se glisser dans la main de Nem. Il avait sorti son propre couteau pour poser sur la joue de la fille.
- Je ne peux pas te laisser t’en sortir. Même si tu es jolie.
Avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit d’autre, Nem leva le bras et son poignard s’enfonça dans son ventre. L’homme hurla en se reculant, porta la main à sa blessure. La pirate roula sur le côté dès que possible et se releva sans attendre, poignard levé devant elle. Elle posa son regard glacé sur le reptile devant elle et l’homme respirait bruyamment en la fixant d’un œil mauvais. Il tenait son ventre d’une main et son couteau de l’autre. Ils se défièrent du regard un long moment, puis il amorça le premier mouvement. Nem se jeta sur le côté et voulut frapper le ventre blessé de son adversaire. Sans succès. Il s’y attendait, il se tassa. Il repassa à l’attaque, furieusement. Nem se retrouva en position défensive. Elle n’osait pas riposter, car la vitesse des attaques qui arrivaient sur elle ne lui laissait pas grand temps. Des coupures apparurent sur ses avant-bras, mais elle se défendait plutôt bien avec son poignard.
Dès qu’elle vit une ouverture se glisser entre les coups, elle s’y précipita. Elle passa à côté de l’arme qui lui frôla la joue. Elle longea le bras levé de son adversaire, tournant sur elle-même et frappa. La lame du poignard caressa mortellement la gorge du reptile qui s’effondra, un cri s’étranglant dans sa gorge. Tremblante, Nem regarda le corps à ses pieds, les yeux grands ouverts. Le poignard dans sa main dégoutait du sang qu’il avait volé et elle sentait une étrange terreur s’emparer d’elle. Elle ne pouvait pas bouger. Elle ne pouvait décrocher son regard du cadavre. Elle avait conscience que c’était elle ou lui. Tout de même, l’arrière-goût amer ne voulait pas quitter sa gorge. Elle ne savait pas quoi faire. Ce fut une voix qui la sortit de sa contemplation morbide. Nedelec s’approcha d’elle et posa la main sur son épaule.
- Nem ? T’es pas blessée, ça va ? (Elle secoua lentement la tête en levant le regard vers l’homme un moment. Puis, son regard retomba sur le corps) Nem… Ça va aller. Regarde-moi.
- Nem ? Nedelec ?
La tête blonde de Seiyah apparut en haut des escaliers menant au pont. Nedelec leva un regard désolé vers elle et haussa les épaules en pointant la jeune femme qui n’avait pas réagi. Le regard de Seiyah s’attarda un moment sur le mort et le poignard en sang avant de revenir sur l’homme. Elle secoua la tête en retenant un soupir. Elle s’adressa au pirate, incertaine de si Nem allait écouter :
- C’est terminé. Vous vous êtes bien défendu. Mais ce n’est pas fini. Ils se sont repliés parce que le fils de Baldwin a été gravement blessé. Il faudra rester sur nos gardes la prochaine fois qu’on croise l’Espadon. Monte aider sur le pont. Nous nous en sommes sorti, mais… Enfin, va t’occuper des blessés et on part dès que possible. (Il fit un mouvement vers Nem et Seiyah secoua la main) Je m’en occupe. Monte.
Sans un mot, Nedelec se tourna et monta deux à deux les marches pour se rendre sur le pont. Une fois qu’il eut disparu, Seiyah s’approcha de sa fille avec un soupir. Elle posa la main sur son épaule et la frotta gentiment.
- Nem ?
- Maman ?
La jeune porta son regard confus sur sa mère. Elle reprit finalement conscience du temps qui filait autour d’elle. Elle secoua la tête et posa le couteau sur la table de bois non loin d’elle. Elle regarda ses mains. Il n’y avait aucun sang. Elle les essuya sur son pantalon. Elle passa une main troublée dans ses cheveux courts. Elle ne parla pas tout de suite. Sa mère attira son attention en serrant son épaule.
- Je suis désolée, Nem. La vie de pirate n’est pas toujours facile.
- Je sais…
- La liberté vient avec ses conséquences. Il y en aura qui voudront toujours te barrer le chemin. Toutes les âmes ne sont pas pures. Je ne suis moi-même pas un exemple de bonté. Je me bats pour ce que je veux, pour ce que je considère important, pour mon honneur. Et je n’échangerais cette vie pour rien au monde. Chacun fait pareil. Ce genre de personne, les pirates de l’Espadon, n’arrête pas avant que la mort les attrape. C’était toi ou lui, Nem.
- Je me sens… étrange. J’ai l’impression que… je ne sais pas.
- Il faut se battre pour survivre, Nem. Montre-leur à tous que cette vie, tu la vivras jusqu’au bout et que personne ne pourra t’en empêcher. Tu peux te rendre loin, Nem. Ne laisse rien barrer ta route. Promets-le-moi.
Nem leva le regard sur sa mère. Les yeux bleus sévères et pourtant si doux de Seiyah étaient posés sur elle et elle attendait. Nem vit la sincérité de ses mots et la fierté qu’elle portait en elle. La jeune pirate sentit une force nouvelle en elle. Il fallait se battre. Il fallait survivre pour vivre. Elle n’allait pas mourir. Elle se tiendrait fière et victorieuse devant les épreuves. Elle savait que la vie pirate n’était pas rose, c’était un monde qui pouvait s’avérer très cruel sans la force et la volonté nécessaires. Malgré tout, voler une vie était différent de voler une perle et de vendre une réplique à quelqu’un. Il n’y avait aucun retour en arrière. Ce n’était cependant pas ce qui allait l’empêcher de vivre cette vie qu’elle voulait. Elle ne comptait pas laisser des millions de morts dans son sillage, mais elle ferait regretter à la moindre personne qui essayerait de lui voler sa vie et sa liberté. Elle en avait la force. Seiyah l’encourageait. Un regard assuré, Nem sourit finalement.
- C’est promis.
[...]
Informations personnelles
J'avais complètement oublié cette citation | Bamboo
Pseudo | Je suis un Bamboo
Age réel | J’ai encore 21 ans pour l’instant
Pays d'origine | Canada
Parlez-nous de vous | Je suis faible et atrocement lente pour finir une fiche. J’ai la maladie des pavés et j’adore (A-DO-RE) le chocolat. J’suis hystérique devant les trop bonnes idées de RP et J’suis amoureuse de ce forum.
Familier avec l'univers de Pierre Bottero? | | Oui ! ♥ Mais les Alines restent un peuple mystérieux
Comment avez vous connu le forum ? | Initialement, il est apparu comme par magie sur mon moteur de recherche alors que je cherchais des forums d’Ewilan.
Un commentaire sur le forum ? | Je le trouve parfait !
Demande particulière | Hésitez pas à me taper sur les doigts pour les incohérences. Je connais pas les bateaux en vrai, ni la navigation, ni la mer, ni le commerce. J’suis une petite inculte pour tout vous dire '___'
J’accepte les cookies au chocolat et les câlins remplis d’amour
Code de validation | Euh. J’vais voir, un moment...
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