Là-bas, à l'horizon, la côte déchiquetée se dessinait. Elle était encore floue mais Naëth sentit bondir dans sa poitrine un regain d'espoir. Cela faisait longtemps qu'elle ne comptait plus les heures, se laissant tantôt dériver sur le dos, tantôt nageant.
Elle ne pouvait s'empêcher de frissonner lorsqu'elle pensait aux goulus, et à toutes les autres bestioles monstrueuses qui devaient peupler cet océan. Si des géants tels que la dame pouvaient y péricliter en toute quiétude, le Dragon seul savait ce qui, de plus gros, vivait sous la surface. Elle en avait entendu des fables, dans sa jeune existence d'enfant-pirate. Les contes les plus terribles, les plus effrayants et les plus grivois, il fallait bien le dire.
Un demi sourire illumina passagèrement le visage desséché de sel de la jeune fille. Elle se retourna sur le ventre, tâta son flanc, vérifiant la présence des quelques effets personnels qu'elle avait glissée dans sa ceinture. La bourse était là, son sabre tenait toujours. La pipe aussi et le petit sachet en vessie de porc qui contenait sa tabatière était toujours accroché. Elle prit un grande inspiration et recommença à nager, régulièrement, sans se presser en de grands gestes assurés mais néanmoins empreints de fatigue.
Elle répéta ce procédé encore trois fois, se laissant porter par les vagues lorsque ses muscles gémissaient. Et puis, soudain, le sable là, sous ses mains. Pourtant, la pirate se tire encore, elle tire de ses bras, gémit. On ne sait trop si c'est de bonheur d'avoir trouvé terre ferme ou d'épuisement. Les deux à la fois sans doute. Pourtant, elle continue. La jeune fille sait pertinemment qu'elle va s'endormir. Mais elle sait aussi que la marée ne va tarder, elle est basse pour le moment, mais ce n'est qu'un répit avant la grande remontée des eaux.
Enfin, Naëth trouva herbe douce où se reposer. Elle ne prit pas le temps de s'installer, elle tomba simplement de tout son long sous le poids de la fatigue et de l'eau imbibée dans ses vêtements.
A l'horizon le soleil pointait et réchauffait doucement l'air du petit matin, caressant de ses rayons la chevelure brune étendue en auréole sombre dans l'herbe douce.
Elle ne pouvait s'empêcher de frissonner lorsqu'elle pensait aux goulus, et à toutes les autres bestioles monstrueuses qui devaient peupler cet océan. Si des géants tels que la dame pouvaient y péricliter en toute quiétude, le Dragon seul savait ce qui, de plus gros, vivait sous la surface. Elle en avait entendu des fables, dans sa jeune existence d'enfant-pirate. Les contes les plus terribles, les plus effrayants et les plus grivois, il fallait bien le dire.
Un demi sourire illumina passagèrement le visage desséché de sel de la jeune fille. Elle se retourna sur le ventre, tâta son flanc, vérifiant la présence des quelques effets personnels qu'elle avait glissée dans sa ceinture. La bourse était là, son sabre tenait toujours. La pipe aussi et le petit sachet en vessie de porc qui contenait sa tabatière était toujours accroché. Elle prit un grande inspiration et recommença à nager, régulièrement, sans se presser en de grands gestes assurés mais néanmoins empreints de fatigue.
Elle répéta ce procédé encore trois fois, se laissant porter par les vagues lorsque ses muscles gémissaient. Et puis, soudain, le sable là, sous ses mains. Pourtant, la pirate se tire encore, elle tire de ses bras, gémit. On ne sait trop si c'est de bonheur d'avoir trouvé terre ferme ou d'épuisement. Les deux à la fois sans doute. Pourtant, elle continue. La jeune fille sait pertinemment qu'elle va s'endormir. Mais elle sait aussi que la marée ne va tarder, elle est basse pour le moment, mais ce n'est qu'un répit avant la grande remontée des eaux.
Enfin, Naëth trouva herbe douce où se reposer. Elle ne prit pas le temps de s'installer, elle tomba simplement de tout son long sous le poids de la fatigue et de l'eau imbibée dans ses vêtements.
A l'horizon le soleil pointait et réchauffait doucement l'air du petit matin, caressant de ses rayons la chevelure brune étendue en auréole sombre dans l'herbe douce.