Alizarine lâcha les rênes un instant pour renfoncer son bonnet sur son crâne, et lâcha un juron que le col de son manteau, remonté jusqu’à son nez pour l’occasion, étouffa à moitié. Si la récompense n’avait pas été aussi belle, elle ne serait certainement pas sortie d’Al-Far aujourd’hui. Quel froid de canard ! Et il menaçait de neiger, en plus. Franchement, Ulmar avait eu une idée stupide en partant vers le Nord… Qu’est-ce qu’il espérait, se cacher ? Dans ce coin désertique ? Ou bien espérait-il que la météo ferait renoncer Alizarine ? C’était bien mal la connaître…
Alizarine frissonna, et caressa d’un geste absent l’encolure d’Ellébore. Sa jument pie avançait d’un pas souple et régulier, pas du tout gênée par le sol dur et gelé par la grêle qui était tombée récemment. Ce genre de sol ne gardait pas les empreintes de pas : mais dans un paysage aussi morne et vide que les plaines du Nord d’Al-Far, il n’y avait pas besoin de ça pour pister quelqu’un. Alizarine voyait sa proie à l’œil nu. Il n’était qu’un point noir, mais la chasseuse de prime estimait qu’il n’avait que quatre à cinq minutes d’avance sur elle. Parfait : elle gagnait du terrain. Après tout, deux heures plus tôt, Ulmar avait franchir la porte d’Al-Far avec près de dix minutes d’avances dur Alizarine…
Ulmar était le second d’un important chef de gang à Al-Far. Pour le chopper, Alizarine avait miné son influence en favorisant l’ascension d’un newbie, ce qui avait mis Ulmar en colère. C’était une grosse brute, alors il avait commis des erreurs, avait crié sur ses copains, s’était mis à dos quelques crapules du gang… Alors, quand Alizarine l’avait pris en chasse loin de son quartier, Ulmar n’était pas sûr que ses potes viennent le défendre. AU lieu d’aller se terrer dans la cachette du gang, il avait volé un cheval et s’était enfui de la ville, vers le Nord.
Alizarine s’attendait à le coincer dans une impasse, pas à le poursuivre dans la lande gelée. Mais bon, au moins elle l’avait isolé : c’était un succès. Les rats ne sont dangereux que quand ils sont en groupes…
Quand Ulmar avait passé la porte d’Al-Far au galop, Alizarine avait perdu plusieurs précieuses minutes à enfiler bonnet et cape avant de se lancer à sa poursuite. Ça avait permis à sa cible de prendre de l’avance, mais elle ne le regrettait pas. Ulmar avait un simple manteau, il allait vite grelotter : et son cheval, qui galopait au lieu de marcher, serait vite épuisé. Et une monture en sueur par un froid pareil, c’était la mort garantie. Bientôt, la bête allait trembler comme une feuille, et Ulmar serait contraint de l’abandonner…
Alizarine plissa soudain les yeux. Il lui semblait que la silhouette d’Ulmar s’était arrêtée… Non, elle se divisait…
Oh. Alors le cheval avait déjà claqué. Rien d’étonnant : ce pauvre bourricot volé était déjà maigre et fatigué, la course folle dans l’air glacé avait du l’achever. Alizarine dédaigna la silhouette équine qui se couchait sur le sol, et plissa les yeux pur mieux distinguer Ulamr. A cette distance, il n’était pas plus gros qu’une fourmi. Il était descendu de cheval et continuait à avancer, ayant obliqué légèrement vers la droite… Alizarie chercha du regard ce vers quoi sa proie pouvait bien se diriger. Ah, voilà : un amas sombre, sans doute des rochets recouverts de buissons rabougris. C’était une maigre cachette, mais c’était la seule qu’il y ait à l’horizon… Et Ulmar, frigorifié et pourchassé, devait s’y précipiter comme un animal traqué.
Alizarine se redressa sur sa selle avec satisfaction, et talonna légèrement Ellébore pour la faire passer au trot. Ulmar était fait comme un rat.
Alizarine ne mit pas longtemps à arriver à l’amas rocheux qu’elle visait : elle sauta de selle, et attacha rapidement Ellébore à un buisson. Le nœud était solide, mais si sa jument se débattait, elle pourrait l’arracher. Alizarine ne tenait pas à ce que sa monture soit incapable de fuir si elle se faisait attaquer par un loup, par exemple.
Elle dégaina son épée, et s’engagea dans un étroit couloir entre deux rocs. L’amas rocheux ressemblait à un tas de cailloux géants qu’on aurait renversé d’un coup de pieds. Entre les grottes, les anfractuosités et les pics larges et saillants, il y avait un milliers de cachette. Elle plissa les yeux. Ça allait lui faire perdre du temps.
– Tu veux jouer à cache-cache, raclure ?! lança-t-elle d’un ton railleur. Jouons à chat, plutôt !
Son épée dénudée à la main, elle s'avança d'un pas ferme sur son nouveau terrain de jeu, un rictus carnassier sur le visage, et le regard aussi froid que la glace.
Alizarine frissonna, et caressa d’un geste absent l’encolure d’Ellébore. Sa jument pie avançait d’un pas souple et régulier, pas du tout gênée par le sol dur et gelé par la grêle qui était tombée récemment. Ce genre de sol ne gardait pas les empreintes de pas : mais dans un paysage aussi morne et vide que les plaines du Nord d’Al-Far, il n’y avait pas besoin de ça pour pister quelqu’un. Alizarine voyait sa proie à l’œil nu. Il n’était qu’un point noir, mais la chasseuse de prime estimait qu’il n’avait que quatre à cinq minutes d’avance sur elle. Parfait : elle gagnait du terrain. Après tout, deux heures plus tôt, Ulmar avait franchir la porte d’Al-Far avec près de dix minutes d’avances dur Alizarine…
Ulmar était le second d’un important chef de gang à Al-Far. Pour le chopper, Alizarine avait miné son influence en favorisant l’ascension d’un newbie, ce qui avait mis Ulmar en colère. C’était une grosse brute, alors il avait commis des erreurs, avait crié sur ses copains, s’était mis à dos quelques crapules du gang… Alors, quand Alizarine l’avait pris en chasse loin de son quartier, Ulmar n’était pas sûr que ses potes viennent le défendre. AU lieu d’aller se terrer dans la cachette du gang, il avait volé un cheval et s’était enfui de la ville, vers le Nord.
Alizarine s’attendait à le coincer dans une impasse, pas à le poursuivre dans la lande gelée. Mais bon, au moins elle l’avait isolé : c’était un succès. Les rats ne sont dangereux que quand ils sont en groupes…
Quand Ulmar avait passé la porte d’Al-Far au galop, Alizarine avait perdu plusieurs précieuses minutes à enfiler bonnet et cape avant de se lancer à sa poursuite. Ça avait permis à sa cible de prendre de l’avance, mais elle ne le regrettait pas. Ulmar avait un simple manteau, il allait vite grelotter : et son cheval, qui galopait au lieu de marcher, serait vite épuisé. Et une monture en sueur par un froid pareil, c’était la mort garantie. Bientôt, la bête allait trembler comme une feuille, et Ulmar serait contraint de l’abandonner…
Alizarine plissa soudain les yeux. Il lui semblait que la silhouette d’Ulmar s’était arrêtée… Non, elle se divisait…
Oh. Alors le cheval avait déjà claqué. Rien d’étonnant : ce pauvre bourricot volé était déjà maigre et fatigué, la course folle dans l’air glacé avait du l’achever. Alizarine dédaigna la silhouette équine qui se couchait sur le sol, et plissa les yeux pur mieux distinguer Ulamr. A cette distance, il n’était pas plus gros qu’une fourmi. Il était descendu de cheval et continuait à avancer, ayant obliqué légèrement vers la droite… Alizarie chercha du regard ce vers quoi sa proie pouvait bien se diriger. Ah, voilà : un amas sombre, sans doute des rochets recouverts de buissons rabougris. C’était une maigre cachette, mais c’était la seule qu’il y ait à l’horizon… Et Ulmar, frigorifié et pourchassé, devait s’y précipiter comme un animal traqué.
Alizarine se redressa sur sa selle avec satisfaction, et talonna légèrement Ellébore pour la faire passer au trot. Ulmar était fait comme un rat.
Alizarine ne mit pas longtemps à arriver à l’amas rocheux qu’elle visait : elle sauta de selle, et attacha rapidement Ellébore à un buisson. Le nœud était solide, mais si sa jument se débattait, elle pourrait l’arracher. Alizarine ne tenait pas à ce que sa monture soit incapable de fuir si elle se faisait attaquer par un loup, par exemple.
Elle dégaina son épée, et s’engagea dans un étroit couloir entre deux rocs. L’amas rocheux ressemblait à un tas de cailloux géants qu’on aurait renversé d’un coup de pieds. Entre les grottes, les anfractuosités et les pics larges et saillants, il y avait un milliers de cachette. Elle plissa les yeux. Ça allait lui faire perdre du temps.
– Tu veux jouer à cache-cache, raclure ?! lança-t-elle d’un ton railleur. Jouons à chat, plutôt !
Son épée dénudée à la main, elle s'avança d'un pas ferme sur son nouveau terrain de jeu, un rictus carnassier sur le visage, et le regard aussi froid que la glace.