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[Terminé] Une partie de cache-cache mortelle [flashback]

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Alizarine lâcha les rênes un instant pour renfoncer son bonnet sur son crâne, et lâcha un juron que le col de son manteau, remonté jusqu’à son nez pour l’occasion, étouffa à moitié. Si la récompense n’avait pas été aussi belle, elle ne serait certainement pas sortie d’Al-Far aujourd’hui. Quel froid de canard ! Et il menaçait de neiger, en plus. Franchement, Ulmar avait eu une idée stupide en partant vers le Nord… Qu’est-ce qu’il espérait, se cacher ? Dans ce coin désertique ? Ou bien espérait-il que la météo ferait renoncer Alizarine ? C’était bien mal la connaître…

Alizarine frissonna, et caressa d’un geste absent l’encolure d’Ellébore. Sa jument pie avançait d’un pas souple et régulier, pas du tout gênée par le sol dur et gelé par la grêle qui était tombée récemment. Ce genre de sol ne gardait pas les empreintes de pas : mais dans un paysage aussi morne et vide que les plaines du Nord d’Al-Far, il n’y avait pas besoin de ça pour pister quelqu’un. Alizarine voyait sa proie à l’œil nu. Il n’était qu’un point noir, mais la chasseuse de prime estimait qu’il n’avait que quatre à cinq minutes d’avance sur elle. Parfait : elle gagnait du terrain. Après tout, deux heures plus tôt, Ulmar avait franchir la porte d’Al-Far avec près de dix minutes d’avances dur Alizarine…

Ulmar était le second d’un important chef de gang à Al-Far. Pour le chopper, Alizarine avait miné son influence en favorisant l’ascension d’un newbie, ce qui avait mis Ulmar en colère. C’était une grosse brute, alors il avait commis des erreurs, avait crié sur ses copains, s’était mis à dos quelques crapules du gang… Alors, quand Alizarine l’avait pris en chasse loin de son quartier, Ulmar n’était pas sûr que ses potes viennent le défendre. AU lieu d’aller se terrer dans la cachette du gang, il avait volé un cheval et s’était enfui de la ville, vers le Nord.
Alizarine s’attendait à le coincer dans une impasse, pas à le poursuivre dans la lande gelée. Mais bon, au moins elle l’avait isolé : c’était un succès. Les rats ne sont dangereux que quand ils sont en groupes…

Quand Ulmar avait passé la porte d’Al-Far au galop, Alizarine avait perdu plusieurs précieuses minutes à enfiler bonnet et cape avant de se lancer à sa poursuite. Ça avait permis à sa cible de prendre de l’avance, mais elle ne le regrettait pas. Ulmar avait un simple manteau, il allait vite grelotter : et son cheval, qui galopait au lieu de marcher, serait vite épuisé. Et une monture en sueur par un froid pareil, c’était la mort garantie. Bientôt, la bête allait trembler comme une feuille, et Ulmar serait contraint de l’abandonner…

Alizarine plissa soudain les yeux. Il lui semblait que la silhouette d’Ulmar s’était arrêtée… Non, elle se divisait…
Oh. Alors le cheval avait déjà claqué. Rien d’étonnant : ce pauvre bourricot volé était déjà maigre et fatigué, la course folle dans l’air glacé avait du l’achever. Alizarine dédaigna la silhouette équine qui se couchait sur le sol, et plissa les yeux pur mieux distinguer Ulamr. A cette distance, il n’était pas plus gros qu’une fourmi. Il était descendu de cheval et continuait à avancer, ayant obliqué légèrement vers la droite… Alizarie chercha du regard ce vers quoi sa proie pouvait bien se diriger. Ah, voilà : un amas sombre, sans doute des rochets recouverts de buissons rabougris. C’était une maigre cachette, mais c’était la seule qu’il y ait à l’horizon… Et Ulmar, frigorifié et pourchassé, devait s’y précipiter comme un animal traqué.

Alizarine se redressa sur sa selle avec satisfaction, et talonna légèrement Ellébore pour la faire passer au trot. Ulmar était fait comme un rat.

Alizarine ne mit pas longtemps à arriver à l’amas rocheux qu’elle visait : elle sauta de selle, et attacha rapidement Ellébore à un buisson. Le nœud était solide, mais si sa jument se débattait, elle pourrait l’arracher. Alizarine ne tenait pas à ce que sa monture soit incapable de fuir si elle se faisait attaquer par un loup, par exemple.
Elle dégaina son épée, et s’engagea dans un étroit couloir entre deux rocs. L’amas rocheux ressemblait à un tas de cailloux géants qu’on aurait renversé d’un coup de pieds. Entre les grottes, les anfractuosités et les pics larges et saillants, il y avait un milliers de cachette. Elle plissa les yeux. Ça allait lui faire perdre du temps.

– Tu veux jouer à cache-cache, raclure ?! lança-t-elle d’un ton railleur. Jouons à chat, plutôt !

Son épée dénudée à la main, elle s'avança d'un pas ferme sur son nouveau terrain de jeu, un rictus carnassier sur le visage, et le regard aussi froid que la glace.

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Nat'Ash se leva avec le soleil blafard. Après avoir rapidement vérifié que la lande était toujours aussi déserte, il rangea ses affaires. Le froid était plus que vif, il était mortel. Mais, à l'abri de son chapeau, son foulard protégeant sa bouche et son cou, cela ne le gênait pas. Il sourit pour lui même, et ne put s'empêcher de murmurer au vent.

Après 6 mois à errer ici, il ne manquerait plus que le froid me gêne.

Il continua a marmonner des choses inaudibles dans son foulard en grimpant sur son cheval. Il arrivait des montagnes, et il devrait être ce soir à Al-Far. Il craignait de rentrer à la civilisation après autant de temps et de larmes.
Le vent jouait avec son chapeau, mais le fil, bien serré, l'empêchait de s'envoler. Alors qu'il marchait aux côtés de son cheval depuis quelques heures, il distingua une silhouette noire sur le fond blanc du ciel. Il décida aussitôt de se dissimuler dans l'amas rocheux voisin. Seuls les fous et une poignée de dangers osent s'aventurer dans ces régions seuls, il valait donc mieux se méfier. Et puis, du haut des rochers, il aurait un avantage certain, s'il fallait loger un carreau dans le torse de cet arrivant.

Il cacha son cheval dans les buissons et escalada le petit tas de rochers. Les broussailles le dissimulaient assez bien, et il regarda le cheval de l'homme mourir. En noir et blanc, la scène avait un côté tragique. Il remarqua alors qu'elle devait effectivement l'être. L'homme s'était de toute évidence enfui précipitamment, et il n'était absolument pas assez vêtu pour affronter le froid mordant de cette plaine sans fin. Il était légèrement armé, et ne représentait donc pas une menace.

Ne sachant pas par quel bout prendre cette situation, il se résolut à attendre que l'homme meurt de froid, ce qui ne serait tarder, avant d'agir. Il remarqua alors une autre forme noire qui se découpait a l'horizon. Une poursuite. Voilà pourquoi un homme avait osé affronter la plaine. L’homme devait être très dangereux pour qu'on considère que le froid soit moins mortel.

Il observa en détail le cavalier qui s'approchait. Ce n'était pas un homme. C'était une femme, jeune encore, et vêtue de noir. En tout cas pour quelqu'un pour qui les couleurs sont un mystère.
Elle devait être belle lorsque son corps ne hurlait pas la colère froide et la haine. Même sans les couleurs, il le voyait bien. Ce n'était même pas une femme, mais bien une guerrière. Mortel.

Il se demanda si elle était assez dangereuse pour justifier qu'il prenne le parti de l'homme poursuivi. Non, il aurait été trop facile de lui loger un carreau dans le torse. Concentrée sur sa poursuite, elle ne l'avait sûrement pas remarqué. Il décida alors d'attendre l'affrontement afin de se faire une opinion.

Il la regarda s'approcher, attacher son cheval, et crier au vent.
– Tu veux jouer à cache-cache, raclure ?! Jouons à chat, plutôt !
Le ton était clairement railleur, elle ne craignait absolument pas l'homme caché à quelques mètres et ni l'un ni l'autre ne l'avaient vu lui.
La question restant sans réponse, elle s'aventura dans les rochers.
Ne souhaitant pas que cette partie de cache-cache dure plus que raison, il se dit qu'il allait la mettre sur la piste, cela ferait un peu d'animation.
Sur ta droite, à dix pas, il a une épée, et le bout des doigts gelés.
Quand à toi, elle a son arme à la main, et elle semble avoir très envie de te faire la peau. Son cheval est attaché sur ta gauche, tu peux essayer de t'enfuir avec.


Il attendit de voir ce qui allait se passer maintenant...

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Alizarine avait à peine fait trois pas qu’une voix s’éleva un peu au-dessus d’elle, provenant d’un buisson sur un promontoire qui offrait un excellent point de vue : un instant, elle cru qu’Ulmar s’était perché au sommet de l’amas rocheux, mais non, ce n’était pas sa voix.

– Sur ta droite, à dix pas, il a une épée, et le bout des doigts gelés. Quand a toi, elle a son arme à la main, et elle semble avoir très envie de te faire la peau. Son cheval est attaché sur ta gauche, tu peux essayer de t'enfuir avec.

Aussitôt, elle entendit un roulement de cailloux, quelques gravillons ayant sans doute roulé sous le pied d’Ulmar. Elle se tendit, se retourna en direction de l’endroit où elle avait attaché son cheval… Mais elle ne s’y précipita pas. Oh, il pouvait prendre Ellébore, c’était sûr : mais Ulmar était fatigué, frigorifié, furieux, et surtout, humilié. Elle l’avait piégé, chassé, et isolé. Courir comme un lapin n’était pas la tactique préférée d’Ulmar : sa course-poursuite dans le froid n’avait été qu’un bluff, au départ…
Non, fuir n’était pas son genre. Il voulait la tuer, pas rentrer à Al-Far.

Alors quand l’homme surgit de derrière un rocher et abattit son épée sur Alizarine, elle ne fut pas très surprise.

Elle para, mais recula d’un pas : même affaiblit par le froid, Ulmar était fort. Le premier échange de coups fut bref et brutal, le malfrat frappant avec l’énergie du désespoir et espérant la faire plier en utilisant toutes les forces qui lui restaient. Il frappait comme un forcené et la Pie Voleuse était obligée de rester en défensive, si elle ne voulait pas se faire couper en deux. Elle serrait les dents, bloquait, esquivait, endurait, et bloquait encore. Elle attendait le moment propice.
Ce ne fut pas long.
Haletant, Ulmar asséna un coup moins sûr que les autres, et Alizarine se dégagea. Elle s’écarta d’un pas, changea ses appuis, tendit l’oreille pour s’assurer que l’intrus n’allait pas débarquer pour la poignarder dans le dos. Non, il n’avait pas bougé, observant sans doute l’échange : parfait. Ulmar serra les dents, se mit en garde… Cette fois, ce fut la jeune femme qui attaqua.

A partir de là, c’était joué d’avance. Dès qu’Alizarine avait pris l’offensive, le sort d’Ulmar était scellé : la chasseuse de prime possédait une technique bien supérieure à la sienne, et elle avait une meilleure coordination car elle était moins frigorifiée. Alors que les forces d’Ulmar déclinaient vite, Alizarine avait encore de l’énergie en réserve.
Attaque, retraite, feinte, coup de revers, attaque, pointe, claquement sec, et hop ! Ulmar poussa un grognement de douleur quand la lame d’Alizarine s’enfonça dans son épaule. La blessure n’était que superficielle : mais le choc offrit à Alizarine juste l’instant dont elle avait besoin pour se fendre et frapper plus bas. Sa lame s’enfonça profondément dans le genoux gauche de bandit et cette fois, il poussa un juron qu’Alizarine ne put s’empêcher d’admirer.

Alizarine n’avait pas la carrure pour battre un type comme Ulmar avec sa seule force brute. Il faisait presque deux têtes de plus qu’elle : c’était come de faire se battre un ours et un loup. Mais en voyageant avec les Thüls, Alizarine avait noté un truc intéressant sur les loups. Ils abattaient des bêtes beaucoup plus grandes qu’eux en s’attaquant à leurs pattes, sectionnant les tendons et faisant chuter leur proie. Et quand un animal est à terre… Peu importe sa taille, un loup est toujours plus grand.

Alizarine avait un grand respect pour les loups.

Et puis, quand un prisonnier boite, il risque nettement moins de s’enfuir. Pas vrai ?

Elle recula d’un pas et leva son épée dégoulinante de sang. Ulmar avait plié le genoux : il état livide de douleur, et la fixait avec haine.

– Tu te rends ? lâcha-t-elle d’un ton désinvolte.

– Tu rêves
, cracha-t-il en dressant sa propre lame.

Il esquissa un geste qui aurait du amener son épée en plein dans la poitrine d’Alizarine, mais il était trop pressé, trop désespéré, et il lui offrit une ouverture parfaite. Alizarine esquiva sa lame et frappa dans le même temps : le tranchant de son épée s’abattit sur la main armée d’Ulmar dans un jaillissement de sang. Le bandit poussa un cri d’horreur et de douleur mêlée.
Son index, son majeur et une partie de l’annulaire tombèrent dans la neige, avec son épée. Cette fois, Ulmar tomba à genoux, serrant contre sa poitrine sa main blessée.

En temps normal, Alizarine n’aurait pas perdu temps : elle l’aurait ligoté et embarqué direct. Mais là, elle avait un public. Un public dont elle ne connaissait pas les intentions… Alors elle éloigna l’épée d’Ulmar d’un coup de pied, puis, gardant sa proie dans son chap de vision, elle jeta un coup d’œil vers le promontoire :

– Le spectacle est fini. Et si vous sortiez de là ?

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Après son intervention, Nat'Ash s'attendait à voir l'homme essayer de s'enfuir sur le cheval, mais il semblait l'avoir sous-estimé et surtout mal interprété la scène. Ou peut-être avait-il deviné qu'il risquait de se prendre une flèche ou un carreau dans le dos.
Le fait était qu'il avait préféré attaquer la jeune femme, qui avait d'ailleurs à peine sursauté après son intervention. Une femme difficile à surprendre. Intéressant.
Le combat fut bref. L'homme commença, un assaut brutal, dur à contenir, mais un assaut désespéré. Il ne passa pas. Son adversaire riposta, et en quelques passes elle l'avait mis à genoux. Quelques instants après, il ne pouvait plus tenir son arme.
Nat'ash ne put s'empêcher de murmurer entre ses dents, sûr que dans le combat, ils ne l'entendraient pas.
-Cette femme ne manque pas de vivacité... et encore, il n'est pas impossible qu'elle puisse aller encore plus vite... la force est un avantage contre elle, mais pas la lenteur...
Le combat était fini.
L'homme, était à genoux, la guerrière se retourna, et s'adressa à lui. Ainsi elle n'eut aucune hésitation sur l'endroit où il était caché.
– Le spectacle est fini. Et si vous sortiez de là ?
Il ne put qu'obéir. Sautant du promontoire, il atterrit à quelques mètres de la jeune femme. Il fit quelques pas vers elle, pendant que sa cape volait dans le vent. Il s'arrêta à une distance respectueuse.
Elle tenait toujours son arme à la main, et ne perdait pas de vue l'homme au sol, dont les yeux faisaient des aller-retour entre les deux personnes debout, essayant peut-être de deviner lequel était le plus dangereux pour lui.
-Continues ton oeuvre, je ne voulais pas te déranger.
Elle se retourna, et commença à fouiller l'homme à genoux, le délestant de ses armes.
Surpris par tant de naïveté, Nat'Ash tendit la main vers son arme, et n'eut que le temps de la sortir de sa ceinture que celle de la jeune femme pointait vers sa gorge. Il avait vu le mouvement venir, mais elle était bien plus rapide qu'il ne le pensait. Il abaissa sa hache et recula d'un pas.
-Pas mal.
Il recula encore. Elle hésitait à le suivre, c'était clair. Il dit alors, comme s’il n'y avait personne autour.
-Bon, il faut faire un choix, que faire? Je ne peux gêner plus longtemps cette jeune femme, qui semble occupée, et continuer à l'interrompre serait criminel, cet homme risque de mourir. D'abord, peut-être se présenter, et voir la situation? Il est peut-être déplacé d'intervenir?
Pendant qu'il parlait, la jeune femme avait entrepris de ligoter soigneusement sa cible. Il reprit, plus fort, et s'adressant clairement à eux cette fois.
Bien, je m'appelle Nat'Ash, qui êtes vous? Et pourquoi vous battez vous? Voyez, je n'ai pas été en contact avec des gens depuis un moment, et je ne sais plus trop comment il convient de réagir dans cette situation.

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L’intrus ne se fit pas prier pour sortir de sa cachette. C’était un homme, enveloppé dans un long manteau, une écharpe, et même un chapeau. Ses traits n’étaient guère visibles… Il était armé, aussi : il avait une hache de combat à la main. Néanmoins, il ne semblait pas pressé de s’en servir, et se contenta de lâcher :

– Continues ton œuvre, je ne voulais pas te déranger.

Alizarine haussa un sourcil, mais elle ne voulait pas laisser à Ulmar l’opportunité de s’échapper. Aussi, elle se retourna, faisant basculer Ulmar sans ménagement d’un coup de pied, entreprit de le délester de ses armes. Une dague, une autre, un couteau…

Du coin de l’œil, elle vit l’inconnu esquisser un geste vers sa ceinture. Un poignard peut-être ? Elle ne chercha pas à le découvrir : en moins d’une seconde, elle s’était redressée et la pointe de son épée menaçait la gorge de l’intrus. Celui-ci baissa ostensiblement les mais, et recula d’un pas en commentant :

– Pas mal.


Il recula encore. Elle hésita une seconde à le suivre, gardant un œil sur Ulmar qui essayait de retrouver ses doigts dans la neige, quand l’inconnu se mit à parler. Parler tout seul, vraiment, comme le dernier des lunatiques. Alizarine recula prudemment, retournant aux côtés d’Ulmar. Puis, tirant de sa ceinture une longueur de corde solide, elle lui lia les mains dans le dos, gardant un œil sur l’inconnu qui continuait à monologuer comme s’il s’adressait à une tierce personne invisible et que la mercenaire et le malfrat étaient soudain devenus sourds.

– Bon, il faut faire un choix, que faire ? Je ne peux gêner plus longtemps cette jeune femme, qui semble occupée, et continuer à l'interrompre serait criminel, cet homme risque de mourir. D'abord, peut être se présenter, et voir la situation ? Il est peut être déplacé d'intervenir ?

– Carrément, oui
, maugréa Alizarine trop bas pour que l’inconnu ne l’entende.

C’était sa chasse, sa capture, sa récompense. Pas question de la partager. Pas question non plus de laisser Ulmar mourir : il valait trois fois plus vivant que mort. Quatre fois plus, même, si Alizarine ne le livrait pas à la garde de la ville mais à la marchande Resart, dont Ulmar avait violé et tué la fille…

Alizarine attrapa sans remord l’écharpe d’Ulmar et la lui arracha, malgré les insultes et les tortillements de ce dernier. Rapidement, elle fit un garrot à sa main. Ça s’infecterait peut-être mais au moins il ne se viderait pas de son sang par là. D’un coup de pied, elle redressa Ulmar en position assise, et jugea du reste des dégâts.
Hum. Son épaule irait bien : le temps qu’il avait passé à plat ventre sur le sol enneigé et glacé avait visiblement suffit à geler la plaie et à coaguler le sang, et la blessure ne saignait quasiment plus. Pour son genou, ça serait plus délicat. Elle doutait qu’il puisse s’en servir prochainement : et il fallait lui faire un bandage, là aussi…

Elle fut tirée de sa brève réflexion par l’inconnu. Celui-ci avait visiblement décidé de s’adresser de nouveau à eux :

– Bien, je m'appelle Nat'Ash, qui êtes vous ? Et pourquoi vous battez vous ?


Ulmar se contenta de fusiller du regard l’inconnu. Il avait sans doute deviné qu’aucune aide ne viendrait de là. Alizarine haussa un sourcil :

– Mon nom est Alizarine Rethelson. Lui, c’est Ulmar, criminel recherché que j’emmène faire face à la justice.

– Va te faire mettre
, vitupéra grossièrement Ulmar.

Alizarine lui flanqua une claque sur l’arrière du crâne, et menaça :

– Toi, la ferme ou je te bâillonne.

L’inconnu –Nat’Ash, apparemment : quel drôle de nom… Ou était-ce un prénom ?– fit passer son regard de l’un à l’autre, puis déclara d’un ton presque poli :

– Voyez, je n'ai pas été en contact avec des gens depuis un moment, et je ne sais plus trop comment il convient de réagir dans cette situation ?

Un ermite. Un mercenaire ermite. Est-ce que ça existait, ça ? Alizarine hésita à l’envoyer paître, puis se dit que ce n’était sans doute pas une bonne idée. Si jamais ça dégénérait, Ulmar n’hésiterai pas à l’attaquer, et elle n’avait pas l’intention de se battre seule contre deux dans ce coin perdu. Alors elle haussa les épaules, et répondit :

– La situation est assez peu orthodoxe, je ne pense pas qu’il y ait un protocole à suivre quand on fait irruption sur une scène… D’arrestation. Est-ce que vous auriez de quoi faire un garrot pour son genou ? ajouta-t-elle en désignant vaguement Ulmar. Il faut que je le garde en vie jusqu’à Al-Far.

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Nat'Ash regardais sans broncher la jeune femme s'occuper de son prisonnier sans plus faire attention à lui.
– Mon nom est Alizarine Rethelson. Lui, c’est Ulmar, criminel recherché que j’emmène faire face à la justice.
Encore un nom complexe dont il ne se souviendrait pas. Plus que les nom, c'est la nature de la relation qui l'intéressait. Ainsi, elle l'arrêtait. cela impliquait que sa tête devait être mise a prix, chose qui réveilla l'instinct de mercenaire de Nat'ash. Ce n'était pas la première fois qu'il volerait la cible de quelqu'un, mais il fallait encore déterminer si le plus dangereux était de l'affronter tout de suite ou d'attendre un peu.
Il y eu ensuite un échange peu amène entre les deux, classique lors d'arrestation de ce style. Lui même ne comptait plus les insultes qu'on lui avait servit les rares fois où il avait fait ce job. encore qu'il avait toujours eu un faible pour les primes à la mort, c'est moins bavard et ça évite les questions.
Il avait un avantage, s'il décidait d'attaquer la mercenaire, le dénommé... l'autre n'hésiterait pas à l'attaquer aussi, et diminué comme il était, il ne sera pas un danger.
– La situation est assez peu orthodoxe, je ne pense pas qu’il y ait un protocole à suivre quand on fait irruption sur une scène… D’arrestation. Est-ce que vous auriez de quoi faire un garrot pour son genou ? Il faut que je le garde en vie jusqu’à Al-Far
Sans le vouloir, Nat'Ash poursuivit le fils de ses pensés a haute voix.
-bien sur que je dois avoir ça, cependant la vrai question est plutot, sur lequel des deux vais-je l'utiliser... la prime est-elle plus intéressante a aider l'un ou l'autre?

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L’homme l’écouta tranquillement, puis répondit à sa question… Avant de se remettre à se parler à lui-même, à voix haute, comme si Alizarine et Ulmar étaient sourds.

– Bien sur que je dois avoir ça, cependant la vrai question est plutôt, sur lequel des deux vais-je l'utiliser... La prime est-elle plus intéressante à aider l'un ou l'autre ?

Ce type avait un problème. Un gros problème. Définitivement. Est-ce qu’il réalisait que causer de trahir Alizarine devant le nez de la Pie Voleuse était un très mauvais plan ? La jeune femme avait beau avoir appris à se battre avec les Thüls, elle ne rechignait guère devant un coup de poignard dans le dos si quelqu’un s’avérait gênant. Et les gens problématiques pouvaient très vite devenir gênants…
Alizarine considéra froidement la possibilité de passer la lame à travers le gorge de Nat’Ash. La lame était aiguisée, et la pointe passerait à travers la carotide comme du beurre. Mais l’homme se tenait à environ trois pas, elle devrait donc faire au moins un bond pour être à portée, et il aurait le temps de lever sa hache. Il ne dévierait peut-être pas totalement sa lame, mais il risquait de faire foirer l’attaque, et d’y survivre…

– J’ai des amis !
lâcha soudain Ulmar. Et plein de pognon. Si tu pouvais juste…

Alizarine cogna son genou blessé et le reste de la phrase d’Ulmar se perdit dans un cri inarticulé. Il se plia de douleur, et Alizarine se désintéressa de lui. Il n’allait plus se risquer à parler tout de suite, ça c’était sûr.

– Je te déconseille de marcher sur mes plates-bandes, Nat. Alors, tu as un garrot ou pas ?

Gémissant faiblement, Ulmar jeta un regard meurtrier à la chasseuse de prime. Si un regard pouvait tuer, Alizarine serait sans doute en train de se vider de son sang dans la neige à cet instant. Mais elle se contenta de hausser un sourcil railleur :

– Tu n’as plus d’amis, Ulmar, c’est d’ailleurs pour ça que tu es allé te geler les extrémités ici plutôt que de te terrer dans ton Q.G.

– C’est de ta faute !
cracha le bandit.

– Oui, je suis douée comme ça.

– Saleté de…

– J’étais sérieuse à propos du bâillon
, lâcha Alizarine.

Sans laisser Nat-Ash quitter son champ de vision, elle attrapa un couteau par terre, coupa un bout du manteau d’Ulmar, et fourra la boule de tissu dans la bouche de son prisonnier. Puis elle reporta son regard sur l’intrus au chapeau :

– Il vient, ce garrot ?

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– Il vient, ce garrot ?
La phrase avait été assénée sans la moindre hésitation. Cette femme savait de toute évidence très bien ce qu'elle faisait. Contrairement a ce type, qui avait trahis sa solitude sans rechigner. Incroyable ce que les gens peuvent être idiot. Il n'y avait donc aucun intérêt à s'interposer dans cette situation, surtout qu'après six mois sans entrainement, à seulement errer dans les brumes, il n'était guère en état de combattre.
Mais ce n'était pas le moment de se perdre à nouveau dans ses pensées. Il siffla. Se doutant que son cheval refuserait de s'aventurer dans les broussailles, il tourna le dos aux deux qui continuaient a échanger des noms d'oiseaux, afin d'amener sa monture. Avec la corde qu'il emportait toujours avec lui, faire un garrot ne poserait pas de problème. D'un geste machinal, il rangea sa hache à sa ceinture. Son cheval passa la tête a ce moment dans les taillis, et l'attrapant par la bride, il le mena près des deux ennemis. Il dégagea son rouleau de corde, usé par six mois d'usage dans un gel quasi permanent. Il en coupa un morceau et le lança à la jeune femme. Il ne voulait pas s'en approcher, il savait bien qu'elle profiterais de l'occasion pour lui passer une lame a travers le corps.
Sans le vouloir, il continua encore à penser a haute voix:
-Voila de quoi faire un garrot, bien qu'il m'échappe qu'on blesse quelqu'un pour l'empêcher de mourir après, mais je suppose que cela ne me regarde pas...
Voila le vrai problème de la présence des autres, Savoir quand on peut et on doit intervenir... Sauf si la prime est à la capture... mais je n'aime pas trop ces jobs là...

La suite fut noyée dans sa barbe, et il reporta son attention sur les deux autres sans cesser de marmonner dans sa barbe.
De temps en temps son cheval semblait acquiescer.

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Nat’Ash hocha la tête, puis s’éloigna et siffla. Il avait un cheval ? Bien sûr qu’il avait un cheval, se morigéna Alizarine. Il n’était quand même pas venu ici à pieds !
Ledit cheval passa sa tête entre les broussailles, et tandis que Nat’Ash le tirait par la bride pour l’amener parmi eux, la mercenaire détailla la bête d’un œil critique. Ce canasson était solide, ais rien à voir avec la carrure puissante des destriers Thüls…

Nat’Ash tira une corde de ses sacoches, en coupa un morceau suffisant, et le lança à Alizarine. Visiblement, il avait pris à cœur son avertissement et n’allait pas risquer de s’approcher de trop près…

La jeune femme attrapa la corde et sourcilla. Certes, ça tiendrait. Mais les fibres étaient quand même dans un sacré été, usé par le gel et le vent depuis Merwyn seul savait quand. Ce type avait du passer un hiver entier dans la cambrousse ! Sachant qu’n hiver dans le Nord était quasiment permanent, qu’on risquait de croiser loups et raïs, et qu’il faisait un froid à tuer un siffleur… Ce n’était pas si étonnant qu’il se parle tout seul…

– Voila de quoi faire un garrot, lâcha Nat’Ash. Bien qu'il m'échappe qu'on blesse quelqu'un pour l'empêcher de mourir après, mais je suppose que cela ne me regarde pas...

– C’est stratégique
, s’entendit répondre Alizarine en faisant rapidement un garrot au genoux de son prisonnier. Le blesser c’est le mettre hors de combat, le laisser vivre c’est laisser à la garde le loisir de l’interroger. Et puis, on n’a jamais dit qu’il devait vivre longtemps.

Mais l’autre continuait à se parler tout seul, avant que ses paroles ne deviennent un marmonnement incompréhensible. Un ermite mercenaire à moitié fou. Ben voyons, c’était bien sa chance !
Mais il ne semblait pas enclin à lui piquer sa proie où à l’attaquer, alors Alizarine décida de le traiter comme n’importe quel animal sauvage aux intentions mal définies : l’ignorer sans relâcher sa garde. Elle ramassa les diverses armes d’Ulmar (dagues, couteau, épée), puis jeta un coup d’œil à ses compagnons. Pouvait-elle s’éclipser le temps de détacher son cheval ?

Nat’Ash était perdu dans ses pensées, et Ulmar ruminait ses malheurs sans faire mine de se lever. Alizarine abandonna donc les deux hommes quelques secondes, le temps de détacher Ellébore et de la ramener avec elle dans les rochers. Au passage, elle remarqua que le vent avait forci, rapprochant dangereusement de lourds nuages. Bientôt, il neigerait.

Durant sa brève absence, les deux hommes avaient à peine bougé. Alizarine fit attention à les garder dans son champ de vision, mais ça ne l’empêcha pas de s’occuper d’Ellébore : elle vérifia les sangles, rangea les armes de son prisonnier dans ses sacoches de selle, vérifia que sa jument n’avait pas transpiré (la transpiration qui gelait, un vrai fléau) ou ne frissonnait pas… Non, c’était bon. Ellébore était en pleine forme, et attendait patiemment sa maîtresse.

Alizarine se pencha vers Ulmar et le remit debout. L’homme essaya bien de lui donner un coup de boule, mais elle l’évita sans peine et lui flanqua une droite pour la peine. Elle en avait marre de ces criminels qui se battaient constamment contre leurs liens après leur capture, si sûrs de pouvoir s’échapper parce qu’elle n’était qu’une jeune femme. La violence, y avait que ça qu’ils comprenaient.

Elle jeta un œil aux alentours. Pour rentrer à Al-Far, elle devrait monter avec Ulmar en groupe, et ça sans lui délier les mains. Pour ça, il lui faudrait user d’un rocher pour marchepieds. A moins que le fameux Nat’Ash ne lui donne un coup de main… Elle n’était pas sûr qu’il le fasse. Ou même qu’elle accepterait.
Bah, qui ne tente rien n’a rien.

– Hey, Nat. Tu arriverais à soulever Ulmar pour l’aider à monter en croupe ?



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(Si Nat’Ash accepte, laisse le temps à Alizarine de monter d’abord en selle avant d’aider Ulmar ^^)

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Toujours réfléchissant à la pertinance de blesser quelqu'un pour l'empêcher de mourir, il remarqua que la jeune femme avait attaché le dénomé... Ulmar? peut être. Il se dit que ce n'était pas bien de se perdre dans ses pensés comme ça, mais au moindre mouvement brusque, il aurait réagit. C'est un état de veille particulier, qu'on acquiert lorsqu'on fait des gardes longues.

Cette jeune femme avait une monture en pleine forme, et s'en occupait avec soin. L'idée l'effleura qu'il faudrait qu'il s'occupe de son propre cheval en rentrant en ville.
-bah, un peu plus un peu moins...
L'homme, malgré qu'il était attaché, et complètement à sa merci, essaya encore de la frapper. Il faisait décidément une parfaite démonstration de la bêtise la plus marquée.
La femme marqua sa première hésitation depuis qu'il l'avait vu apparaitre à l'horizon. Elle le regarda en coin et posa sa question.
– Hey, Nat. Tu arriverais à soulever Ulmar pour l’aider à monter en croupe ?
Il répondit, sans pour autant s'adresser vraiment à elle pour le moment.
-Bien sur que je peux soulever ce type, je pourrais même le porter jusqu'à Al-Far sans trop de problèmes, mais je ne bougerais pas tant que tu sera pas en selle avec tes armes bien a porté de vu, et surtout hors de porté de main!
Il reprit, plus fort, s'adressant a elle.
-Montes en selle, et je te le passe.
Elle grimpa d'un mouvement fluide. Sa bête ne broncha pas. Un duo magnifique. Surtout loin de lui.
Il souleva d'une main l'autre type, et gardant sa main gauche sur le manche de sa hache, il le propulsa en travers de la selle. L'homme hurla. évidemment, avec ses blessures...

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