descriptionMurmures au grès du vent
Eleanor Nil'Lysah
4489, allée des roses, Al-Jeit
Je t'écris cette lettre après des semaines, peut-être des mois de silence. J'ai perdu la notion du temps, j'ai perdu la notion du vide. En parlant de vide, tu ne devineras jamais d'où je t'écris cette lettre. Là où tout est plus beau. Tu ne vois pas ? Je suis au sommet, Lea. Au sommet de la chaîne du Poll. Là où le temps s'est arrêté. Cet endroit me fait penser à toi. Tu adorerais, j'en suis persuadée. Un jour, peut-être, on s'y rendra ensemble. Et un jour, quand ce sera l'heure, je passerai de l'autre côté, et j'irai me perdre là où personne n'est encore allé. C'est incroyable. Là-bas, le monde s'étend à l'infini.
Je suis terriblement désolée de ne pas être à tes côtés en cette période difficile. Lors de mon dernier séjour à Al-Jeit, je n'ai pas pu m'attarder, pour les raisons que tu imagines. Des mercenaires du chaos. Des mercenaires du chaos de partout. Ils étaient au moins vingt, peut-être plus. J'ai dû me réfugier dans une auberge, qui était en fait une maison close. Une des filles m'a vendue. D'ailleurs, je ne lui souhaite pas de recroiser mon chemin.
Après avoir échappé aux mercenaires du chaos, je me suis retrouvée prise en chasse par une autre mercenaire (bon, je l'avais peut-être un peu provoqué, mais ces gens là n'ont aucun humour...) qui m'a suivie jusqu'au sortir de la ville. Et là, comble de la malchance ! Un brûleur ! Tu te rends compte ? Un brûleur, à Al-Jeit ! Tu en as peut-être entendu parlé, lorsqu'ils ont retrouvé son cadavre. A moins qu'ils aient étouffé l'affaire. Je ne vais pas te mentir, j'en suis plutôt fière.
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas eu la possibilité de venir te voir. C'est le problème lorsque l'on a un emploi du temps plein à craquer ! Et puis, je n'avais pas envie de te faire prendre de risques inutiles. Tu as bien assez de choses auxquelles tu dois songer, inutile que j'en rajoute. Alors, dis-moi tout, comment vas-tu ? Et ton fils ? J'aurais aimé pouvoir retourner dans le sud, mais il vaut mieux que j'évite la capitale quelques temps.
Je suis partie de la citadelle des frontaliers il y a quelques jours. Je suis retournée voir une vieille amie, Syane Ril'Devah. Je t'ai sûrement déjà parlé d'elle. C'est une frontalière extraordinaire, et tu me connais, je ne dis pas ça de n'importe qui ! Dans les prochains jours, je compte me rendre à Al-Poll. J'ai tellement hâte d'y être ! Tout ce que je sais à propos de cette ville, je l'ai lu dans des livres ou entendu au cours de mes voyages. Et je vais enfin pouvoir la voir de mes propres yeux !
Je ne peux pas t'en dire plus, pour ma sécurité, et plus que tout, pour la tienne. Envoie moi de tes nouvelles, là où nos chemins se sont croisés pour la première fois. J'aimerais pouvoir te promettre que je viendrai bientôt te voir, mais je ne sais pas où le vent me guidera. N'oublie pas, et n'oublie jamais : mes pensées t'accompagnent, où que je sois, quoi que je fasse, à jamais et pour toujours.
Tu me manques.
4489, allée des roses, Al-Jeit
Ma douce Eleanor,
Je t'écris cette lettre après des semaines, peut-être des mois de silence. J'ai perdu la notion du temps, j'ai perdu la notion du vide. En parlant de vide, tu ne devineras jamais d'où je t'écris cette lettre. Là où tout est plus beau. Tu ne vois pas ? Je suis au sommet, Lea. Au sommet de la chaîne du Poll. Là où le temps s'est arrêté. Cet endroit me fait penser à toi. Tu adorerais, j'en suis persuadée. Un jour, peut-être, on s'y rendra ensemble. Et un jour, quand ce sera l'heure, je passerai de l'autre côté, et j'irai me perdre là où personne n'est encore allé. C'est incroyable. Là-bas, le monde s'étend à l'infini.
Je suis terriblement désolée de ne pas être à tes côtés en cette période difficile. Lors de mon dernier séjour à Al-Jeit, je n'ai pas pu m'attarder, pour les raisons que tu imagines. Des mercenaires du chaos. Des mercenaires du chaos de partout. Ils étaient au moins vingt, peut-être plus. J'ai dû me réfugier dans une auberge, qui était en fait une maison close. Une des filles m'a vendue. D'ailleurs, je ne lui souhaite pas de recroiser mon chemin.
Après avoir échappé aux mercenaires du chaos, je me suis retrouvée prise en chasse par une autre mercenaire (bon, je l'avais peut-être un peu provoqué, mais ces gens là n'ont aucun humour...) qui m'a suivie jusqu'au sortir de la ville. Et là, comble de la malchance ! Un brûleur ! Tu te rends compte ? Un brûleur, à Al-Jeit ! Tu en as peut-être entendu parlé, lorsqu'ils ont retrouvé son cadavre. A moins qu'ils aient étouffé l'affaire. Je ne vais pas te mentir, j'en suis plutôt fière.
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas eu la possibilité de venir te voir. C'est le problème lorsque l'on a un emploi du temps plein à craquer ! Et puis, je n'avais pas envie de te faire prendre de risques inutiles. Tu as bien assez de choses auxquelles tu dois songer, inutile que j'en rajoute. Alors, dis-moi tout, comment vas-tu ? Et ton fils ? J'aurais aimé pouvoir retourner dans le sud, mais il vaut mieux que j'évite la capitale quelques temps.
Je suis partie de la citadelle des frontaliers il y a quelques jours. Je suis retournée voir une vieille amie, Syane Ril'Devah. Je t'ai sûrement déjà parlé d'elle. C'est une frontalière extraordinaire, et tu me connais, je ne dis pas ça de n'importe qui ! Dans les prochains jours, je compte me rendre à Al-Poll. J'ai tellement hâte d'y être ! Tout ce que je sais à propos de cette ville, je l'ai lu dans des livres ou entendu au cours de mes voyages. Et je vais enfin pouvoir la voir de mes propres yeux !
Je ne peux pas t'en dire plus, pour ma sécurité, et plus que tout, pour la tienne. Envoie moi de tes nouvelles, là où nos chemins se sont croisés pour la première fois. J'aimerais pouvoir te promettre que je viendrai bientôt te voir, mais je ne sais pas où le vent me guidera. N'oublie pas, et n'oublie jamais : mes pensées t'accompagnent, où que je sois, quoi que je fasse, à jamais et pour toujours.
Tu me manques.
Ta soeur,
Elleynah Bàthory