descriptionTarendal Rivarin
Tarendal Rivarin
Mercenaire du Chaos Alavirien Mentaï
Généralités
- Nom
- Rivarin
- Prénom
- Tarendal
- Genre
- Homme
- Âge
- Date de Naissance
- Printemps de l'année 136
- Lieu de Naissance
- Al Jeït
- Peuple
- Alavirien
- Métier
- Mentaï, Dessinateur de l'Empire
Description Physique
On peut aisément dire de Tarendel qu’il est séduisant, ce qu’il doit plus à son charme si particulier plus qu’à une quelconque beauté physique particulière. Certes, il est dix milles lieux de la définition de laideur mais pour autant, vous ne sauriez pas dire exactement ce qui potentiellement vous attire chez lui. D’une carrure plutôt banale, il se distingue particulièrement par son allure que par sa taille. Ni spécialement grand mais pas petit non plus, il se situe dans une moyenne honorable que compense, si besoin s’en fait sentir, sa démarche fluide et empreinte de sa présence naturelle. Il a la façon de marcher, souple et légère des excellents danseurs… ou des félins, au choix. Sa musculature finement dessinée reste plutôt discrète et les vêtements qu’il a tendance à porter ne la met pas particulièrement en valeur, sans la dissimuler totalement non plus. Sa peau hâlée contraste avec le reste de la Cour, principalement parce que la mode est au teint clair, jugé comme plus raffiné mais ses diverses excursions dans la nature l’oblige forcément à s’exposer au soleil. Tout comme ses mains, qu’il suffit d’effleurer pour constater qu’elles ne sont pas celles de quelqu’un qui n’a jamais touché un outil de sa vie. De nombreuses et diverses cicatrices parcourt son corps en plusieurs endroits, toutes plutôt anciennes et relativement propres. Si vous l’interrogez à ce propos, il vous répondra sur un ton égal qu’il était terriblement turbulent comme enfant. Et vous ne pourrez douter une seconde de sa parole en entendant sa voix grave et profonde, si vibrante de confiance et de vérité.
Mis à part ses yeux d’une jolie couleur noisette, il ne présente pas de traits du visage particulièrement remarquable. Celui-ci pourrait être simplement décrit comme harmonieux, malgré ses hautes pommettes saillantes. D’ordinaire plutôt souriant, ses lèvres fines expriment bien souvent autant ses émotions que ses yeux pétillants. Ses cheveux qui encadrent son visage sont d’une longueur généralement raisonnable et couvre la majeure partie de ses oreilles. D’un brun foncé, tirant presque sur le noir, il ne passe presque jamais un peigne dedans au grand damne de sa chère soeur qui le menace régulièrement de le faire elle-même. Ça et la coupe de cheveux lorsqu’il se les laisse pousser un peu trop long à son goût. Se rasant régulièrement, il n’arbore au grand maximum qu’une courte barbe de quelques jours.
Vous seul savez combien on vous a seriné que l’habit ne fait pas le Rêveur… et bien, ça ne saurait être plus faux, du moins littéralement parlant et Tarendal en est la preuve vivante. En fonction du côté du miroir où il se trouve et du visage qu’il a revêtu, il ne saurait pas être plus différent dans sa façon de parler, de marcher ou pour en revenir au sens stricto sensu du proverbe, dans son habillement. Ce dont il joue sans complexe afin d’assurer ses arrières et garder ses deux identités distinctes. Le courtisan qu’il est se laisse majoritairement guider par la mode alavirienne pour le choix de ses vêtements mais si les coupes, les couleurs ou les formes changent, les tissus et les accessoires sont bien souvent les mêmes. En revanche, quand bien même il se rallie à l’avis général, il ne se laissera jamais entraîner dans les extravagances dont seuls sont capables les nobles. Il apprécie les matériaux de bonnes factures, les soieries et les broderies et se contente d’un style simple sans se départir d’élégance.
À son instar, le Mentaï choisit la simplicité mais mettra plutôt en avant le côté pratique. Ses différents vêtements ont longuement été réfléchi afin d’offrir le bon compromis entre protection et mouvement. Ses matières préférées restant sans conteste le cuir, il compose la majorité de ses équipements. Ses protections sont bien souvent conçues dans une seule pièce, parfois renforcées à des endroits stratégiques par des pièces d’un alliage métallique à égale d’instance entre légèreté et solidité. De même que son masque, dont il recouvre son visage lorsqu’il a besoin d’assurer son anonymat. Néanmoins, il ne le porte que rarement, ayant parfaitement conscience qu’être discret en portant un masque frôle l’impossible, se contentant de cacher son visage lorsqu’il s’apprête à dévoiler son but final, qui consiste souvent en la mort d’un ou plusieurs individus. Il lui assure la sécurité de son identité si jamais il venait à être surpris en plein action ou s’il ne parvenait pas à mener à bien sa mission. Enfin, il se départit rarement d’une cape, dont l’épaisseur varie avec les saisons et qui possède tout un tas de fonctions. De la protection contre la froid, à l’anonymat du capuchon en passant par la dissimulation de ses armes, c’est un accessoire qui lui est indispensable.
Mis à part ses yeux d’une jolie couleur noisette, il ne présente pas de traits du visage particulièrement remarquable. Celui-ci pourrait être simplement décrit comme harmonieux, malgré ses hautes pommettes saillantes. D’ordinaire plutôt souriant, ses lèvres fines expriment bien souvent autant ses émotions que ses yeux pétillants. Ses cheveux qui encadrent son visage sont d’une longueur généralement raisonnable et couvre la majeure partie de ses oreilles. D’un brun foncé, tirant presque sur le noir, il ne passe presque jamais un peigne dedans au grand damne de sa chère soeur qui le menace régulièrement de le faire elle-même. Ça et la coupe de cheveux lorsqu’il se les laisse pousser un peu trop long à son goût. Se rasant régulièrement, il n’arbore au grand maximum qu’une courte barbe de quelques jours.
Vous seul savez combien on vous a seriné que l’habit ne fait pas le Rêveur… et bien, ça ne saurait être plus faux, du moins littéralement parlant et Tarendal en est la preuve vivante. En fonction du côté du miroir où il se trouve et du visage qu’il a revêtu, il ne saurait pas être plus différent dans sa façon de parler, de marcher ou pour en revenir au sens stricto sensu du proverbe, dans son habillement. Ce dont il joue sans complexe afin d’assurer ses arrières et garder ses deux identités distinctes. Le courtisan qu’il est se laisse majoritairement guider par la mode alavirienne pour le choix de ses vêtements mais si les coupes, les couleurs ou les formes changent, les tissus et les accessoires sont bien souvent les mêmes. En revanche, quand bien même il se rallie à l’avis général, il ne se laissera jamais entraîner dans les extravagances dont seuls sont capables les nobles. Il apprécie les matériaux de bonnes factures, les soieries et les broderies et se contente d’un style simple sans se départir d’élégance.
À son instar, le Mentaï choisit la simplicité mais mettra plutôt en avant le côté pratique. Ses différents vêtements ont longuement été réfléchi afin d’offrir le bon compromis entre protection et mouvement. Ses matières préférées restant sans conteste le cuir, il compose la majorité de ses équipements. Ses protections sont bien souvent conçues dans une seule pièce, parfois renforcées à des endroits stratégiques par des pièces d’un alliage métallique à égale d’instance entre légèreté et solidité. De même que son masque, dont il recouvre son visage lorsqu’il a besoin d’assurer son anonymat. Néanmoins, il ne le porte que rarement, ayant parfaitement conscience qu’être discret en portant un masque frôle l’impossible, se contentant de cacher son visage lorsqu’il s’apprête à dévoiler son but final, qui consiste souvent en la mort d’un ou plusieurs individus. Il lui assure la sécurité de son identité si jamais il venait à être surpris en plein action ou s’il ne parvenait pas à mener à bien sa mission. Enfin, il se départit rarement d’une cape, dont l’épaisseur varie avec les saisons et qui possède tout un tas de fonctions. De la protection contre la froid, à l’anonymat du capuchon en passant par la dissimulation de ses armes, c’est un accessoire qui lui est indispensable.
Caractère
Double, voilà ce qui le définit. Il possède deux visages qui s’opposent presque à la perfection. Deux visages qui représentent les deux mondes auxquels il appartient pleinement. Plus que d'appartenir à deux mondes différents, il appartient à deux mondes radicalement différents. Deux mondes qui s'opposent en tout point et qui, à défaut d'être en guerre ouverte, se livrent une bataille sans merci. Deux visages qui s’opposent et pourtant se complètent avec une perfection inattendue. Mais ne vous y trompez pas, il n’est nullement question d’hypocrisie, de façades et encore moins de troubles psychologiques. Car il n’est qu’une seule et même personne, dont les deux visages qui le compose contribuent à le rendre plus redoutable que n’importe qui. Tarendal sait parfaitement qui il est, l’accepte pleinement et ne s’embarrassera jamais de façades. Ses deux fragments de lui sont lui et courent tous les deux derrière les mêmes ambitions, ou plutôt la même : le pouvoir. Et pour ça, tout les moyens sont bons. Vous êtes perdus ? Laissez moi vous expliquer plus en détails.
En premier, laissez moi vous présenter le brillant Dessinateur qu’il s’avère être. Lorsqu’il le souhaite, Tarendal sait être un homme charmant. Cultivé, intelligent et parfaitement au fait de l’étiquette de la Cour, il a su s’intégrer dans ce milieu qui n’est à l’origine pas le sien et s’y fondre. Plus que ça, il a su s’y rendre indispensable. D’excellente compagnie, il est apprécié par la grande majorité de la Cour pour son honnêteté, son sens de la justice et son humour qui ferait même rire un vieux grincheux. Mais si ses qualités ne se résumaient qu’à ça, il n’aurait pas atteint la position qu’il occupe maintenant, n’est-ce pas ? Fait qui est d’autant plus impressionnant lorsqu’on sait qu’il n’est nullement noble mais seulement fils d’un riche bourgeois. Comment se fait-il alors qu’il lui suffit de parler pour être écouté, qu’il marche pour qu’on le suive et qu’il fasse pour qu’on l’imite ? Ses conseils sont prisés, ses choix vestimentaires dûment copiés et sa couche réservée pour les six mois qui viennent. Les soirées auxquelles il assiste sont décrites comme étant les plus réussies, les discussions auxquelles il participe comme les plus intéressantes et les demoiselles qui ont l’honneur d’un tête à tête ou d’une danse se voient presque fiancées à lui. Et malgré la propension à l'exagération de toute cette bonne société, ne faut-il pas une part de vérité pour qu’une rumeur se répande ? Vous vouliez connaître l’envers du mystère ? Son secret réside en une et une simple phrase : « L’information est la serrure, savoir l’utiliser est la clef. » Et le pouvoir de cette petite phrase est que quelque soit la situation, le contexte ou le domaine, elle s’y adapte. Quoiqu’il se passe à la Cour ou dans le reste de l’Empire, Tarendal y a accès en des temps records… Il lui est arrivé dans des cas extrêmement rares d’être au courant de certaines informations avant l’Empereur en personne. Et quand une des personnes qui joue au même jeu que vous s’avère avoir toutes les cartes en main, ne préféreriez-vous pas qu’il joue dans votre camp plutôt que contre vous ? La voilà la raison de son succès, autant à la Cour qu’en affaires. En plus de toutes ces qualités, il est un grand frère modèle pour sa plus jeune soeur qu’il affectionne beaucoup.
En face de ce modèle de perfection, on trouve le cruel Mentaï qu’il peut être. Il pourrait être à lui tout seul toute l’horreur de la nature humaine poussée à son paroxysme… Il fait partie de cette infime partie de l’humanité qui pourrait vous arracher le coeur à main nue, juste pour se distraire et le manger, juste pour le plaisir. Impitoyable et sanguinaire. Sadique et vicieux. Il ne connaît aucune limite si ce n’est son imagination et vous serez mort bien avant d’atteindre lesdites limites. Servant le Chaos de tout son corps, car on ne peut décemment parler d’âme ou de coeur, il se délecte de la souffrance et se complaît dans la mort. Son intérêt est le seul qui l’intéresse et sa vie, la seule qui compte. Mais ce qui fait vraiment sa force, ce qui le rend vraiment redoutable, c’est qu’il n’a peur de rien… pas même de mourir. Ajoutez à cette terrible créature la connaissance exacte de ses limites et la concentration sans faille qu’il possède et vous avez tout intérêt à vous planter un de vos poignards dans le coeur, vous assurant ainsi une mort rapide et relativement sans douleur. D’autant que ce que vous pourriez appeler lâcheté, il l’appelle ruse. « La fin justifie les moyens » pourrait être une bonne façon de résumer sa façon de se battre. Étant bien meilleur Dessinateur que combattant, il n’hésitera pas à se servir pleinement du Dessin comme d’une arme et croyez moi quand je vous dis que c’en est une qui peut s’avérer excellemment bien affûtée. S’il est meilleur que vous, il vous abattra sans ciller et si vous prenez le dessus, que vous êtes bien meilleur que lui, il n’hésitera pas à s’enfuir d’un pas sur le côté, vous laissant bredouille. Mais c’est à cet instant que vous vous devrez d’être plus que jamais sur vos gardes, car il reviendra et vous n’aurez pas le temps de le voir que son poignard sera déjà planté dans la chair tendre de votre dos.
Ainsi, jouant en permanence avec les deux facettes de sa vie, il arrive parfaitement à manipuler en finesse les courtisans, obtenant parfois avec une extrême facilité à arriver à ses fins autant qu’il est capable d’obtenir une information vitale dans la traque de sa proie. Mais si cette duplicité est sa force, elle s’avère aussi être sa faiblesse. Car si jouer sans fin avec les contraires ne s’avère pas aussi difficile qu’il en a l’air, maintenir la séparation entre les deux mondes l’est beaucoup plus. D’autant qu’avoir un pied dans les deux le limite fortement. Être à la fois un courtisan et un mercenaire implique forcément de n’être que la moitié de ces deux personnes. Pas vraiment l’un, pas vraiment l’autre. Il ne peut se consacrer pleinement au Chaos, ni pleinement à la vie de Cour… et le juste équilibre entre les deux n’existant pas, il est perpétuellement entre deux eaux. Tant que la balance continue d’osciller et ne chute pas d’un côté, sa situation s’avère presque stable… mais il doit se tenir aux aguets pour le jour où elle penchera définitivement d’un côté, car ne pas s’en rendre compte l'amènerait à sa perte totale et définitive.
En premier, laissez moi vous présenter le brillant Dessinateur qu’il s’avère être. Lorsqu’il le souhaite, Tarendal sait être un homme charmant. Cultivé, intelligent et parfaitement au fait de l’étiquette de la Cour, il a su s’intégrer dans ce milieu qui n’est à l’origine pas le sien et s’y fondre. Plus que ça, il a su s’y rendre indispensable. D’excellente compagnie, il est apprécié par la grande majorité de la Cour pour son honnêteté, son sens de la justice et son humour qui ferait même rire un vieux grincheux. Mais si ses qualités ne se résumaient qu’à ça, il n’aurait pas atteint la position qu’il occupe maintenant, n’est-ce pas ? Fait qui est d’autant plus impressionnant lorsqu’on sait qu’il n’est nullement noble mais seulement fils d’un riche bourgeois. Comment se fait-il alors qu’il lui suffit de parler pour être écouté, qu’il marche pour qu’on le suive et qu’il fasse pour qu’on l’imite ? Ses conseils sont prisés, ses choix vestimentaires dûment copiés et sa couche réservée pour les six mois qui viennent. Les soirées auxquelles il assiste sont décrites comme étant les plus réussies, les discussions auxquelles il participe comme les plus intéressantes et les demoiselles qui ont l’honneur d’un tête à tête ou d’une danse se voient presque fiancées à lui. Et malgré la propension à l'exagération de toute cette bonne société, ne faut-il pas une part de vérité pour qu’une rumeur se répande ? Vous vouliez connaître l’envers du mystère ? Son secret réside en une et une simple phrase : « L’information est la serrure, savoir l’utiliser est la clef. » Et le pouvoir de cette petite phrase est que quelque soit la situation, le contexte ou le domaine, elle s’y adapte. Quoiqu’il se passe à la Cour ou dans le reste de l’Empire, Tarendal y a accès en des temps records… Il lui est arrivé dans des cas extrêmement rares d’être au courant de certaines informations avant l’Empereur en personne. Et quand une des personnes qui joue au même jeu que vous s’avère avoir toutes les cartes en main, ne préféreriez-vous pas qu’il joue dans votre camp plutôt que contre vous ? La voilà la raison de son succès, autant à la Cour qu’en affaires. En plus de toutes ces qualités, il est un grand frère modèle pour sa plus jeune soeur qu’il affectionne beaucoup.
En face de ce modèle de perfection, on trouve le cruel Mentaï qu’il peut être. Il pourrait être à lui tout seul toute l’horreur de la nature humaine poussée à son paroxysme… Il fait partie de cette infime partie de l’humanité qui pourrait vous arracher le coeur à main nue, juste pour se distraire et le manger, juste pour le plaisir. Impitoyable et sanguinaire. Sadique et vicieux. Il ne connaît aucune limite si ce n’est son imagination et vous serez mort bien avant d’atteindre lesdites limites. Servant le Chaos de tout son corps, car on ne peut décemment parler d’âme ou de coeur, il se délecte de la souffrance et se complaît dans la mort. Son intérêt est le seul qui l’intéresse et sa vie, la seule qui compte. Mais ce qui fait vraiment sa force, ce qui le rend vraiment redoutable, c’est qu’il n’a peur de rien… pas même de mourir. Ajoutez à cette terrible créature la connaissance exacte de ses limites et la concentration sans faille qu’il possède et vous avez tout intérêt à vous planter un de vos poignards dans le coeur, vous assurant ainsi une mort rapide et relativement sans douleur. D’autant que ce que vous pourriez appeler lâcheté, il l’appelle ruse. « La fin justifie les moyens » pourrait être une bonne façon de résumer sa façon de se battre. Étant bien meilleur Dessinateur que combattant, il n’hésitera pas à se servir pleinement du Dessin comme d’une arme et croyez moi quand je vous dis que c’en est une qui peut s’avérer excellemment bien affûtée. S’il est meilleur que vous, il vous abattra sans ciller et si vous prenez le dessus, que vous êtes bien meilleur que lui, il n’hésitera pas à s’enfuir d’un pas sur le côté, vous laissant bredouille. Mais c’est à cet instant que vous vous devrez d’être plus que jamais sur vos gardes, car il reviendra et vous n’aurez pas le temps de le voir que son poignard sera déjà planté dans la chair tendre de votre dos.
Ainsi, jouant en permanence avec les deux facettes de sa vie, il arrive parfaitement à manipuler en finesse les courtisans, obtenant parfois avec une extrême facilité à arriver à ses fins autant qu’il est capable d’obtenir une information vitale dans la traque de sa proie. Mais si cette duplicité est sa force, elle s’avère aussi être sa faiblesse. Car si jouer sans fin avec les contraires ne s’avère pas aussi difficile qu’il en a l’air, maintenir la séparation entre les deux mondes l’est beaucoup plus. D’autant qu’avoir un pied dans les deux le limite fortement. Être à la fois un courtisan et un mercenaire implique forcément de n’être que la moitié de ces deux personnes. Pas vraiment l’un, pas vraiment l’autre. Il ne peut se consacrer pleinement au Chaos, ni pleinement à la vie de Cour… et le juste équilibre entre les deux n’existant pas, il est perpétuellement entre deux eaux. Tant que la balance continue d’osciller et ne chute pas d’un côté, sa situation s’avère presque stable… mais il doit se tenir aux aguets pour le jour où elle penchera définitivement d’un côté, car ne pas s’en rendre compte l'amènerait à sa perte totale et définitive.
Histoire
Je sais ce que vous vous demandez tous à l’instant présent. Comment je suis devenu ce que je suis ? Comment un petit bourgeois avec une fortune raisonnable peut réussir à côtoyer les grands de ce monde ? Comment un brillant dessinateur à qui tout réussi devient un mentaï sans pitié ? Je sais exactement à quoi vous pensez. Je sais que vous vous imaginez le pire scénario possible. Vengeance. Haine. Solitude. Souffrance. Désespoir. Lâcheté. Faiblesse. Je sais qu’au moins un de ces mots a traversé votre esprit. Mais si vous pensez détenir la clef de l’énigme que je dois probablement être pour vous dans l’un de ses mots, alors vous n’avez probablement jamais été aussi loin de la vérité que vous l’êtes à ce moment précis. Si j’avais un peu plus de temps à vous accorder, je vous demanderais probablement ce que ça fait de se tromper si lourdement, mais voyez-vous, la mort a fait de moi son émissaire et je n’ai nullement l’intention de la faire attendre. Je vais faire aussi court que possible, car si mon histoire est somme toute relativement simple, elle peut s’avérer retord à raconter.
Mon premier souvenir se résume à une image ou deux, à peine. Je dois avoir à peine trois ans et je suis assis à la table de la salle à manger, seul et puni. Devant moi, les restes de mon assiette froide me donnent des hauts-le-coeur. Les restes d’une soupe aux légumes que je sais détester encore aujourd’hui. Si je ne me rappelle pas précisément comment j’en suis arrivé dans cette situation, je me rappelle clairement avoir fini la soupe avec dégoût. Sans aucun doute, j’avais refusé de manger et mes parents m’avaient puni. À juste raison d’ailleurs et je n’ai pas souvenir d’avoir ressenti une quelconque injustice. Mes parents, s’ils étaient sévères, n’ont jamais été injuste. Tout ce qu’ils ont, tout ce qu’ils sont et tout ce qu’ils nous léguerons, ils l’ont gagné à la sueur de leur front, partant de rien pour finalement arriver à assurer à leurs enfants une vie au-delà de toute privation. Fils et fille de marchands et d’itinérants, ils ont connus la privation et les situations plus que difficiles, ce qui forge un caractère et même lorsqu’ils ont commencé à amasser un petit pécule, ils n’ont jamais fait une croix sur leur passé, ni même leur identité. Alors le gaspillage faisait partie des choses intolérables sous leur toit. L’image de ce bol de soupe peut ragoûtant et la détermination dont j’ai fait preuve sont à peu près tout ce qu’il me reste de ce premier souvenir.
Dans le souvenir suivant, j’ai cinq ans. Malgré qu’il soit déjà tard dans la nuit, je ne veux pas dormir. Exceptionnellement, mes parents m’ont laissés chez la nourrice en promettant de venir me chercher avec une surprise. Alors je veille, mais je dois lutter pour ne pas m’endormir. Mes paupières se font de plus en plus lourdes et à l’instant où je commence à fermer les yeux, j’entends soudainement des voix dans le hall d’entrée et mon père qui m’appelle. En moins de deux, je suis descendu du lit et je me rue dans l’escalier. Il me regarde débouler mi-amusé, mi-fatigué et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous arrivons chez nous. Dans la chambre de mes parents, ma mère est allongé dans son lit et tient précieusement dans ses bras une grosse boule de tissu. Inquiet, je regarde mon père… Est-ce que Mère est malade ? Avec un de ces sourires dont il a le secret, il me fait signe d’approcher. Tout doucement, pour ne pas la déranger, je m’approche et je grimpe sur le lit. Dans ses bras, je découvre un petit être ridé et fripé qui me regarde avec des grands yeux bleus émerveillés.
- « Voici ta petit soeur, Sibell ! »
Qu’elle me demande d’être gentille avec elle me sembla totalement superflu. Ses grands yeux bleus qu’elle posait sur moi avec un mélange de sévérité et d’amusement me donnèrent aussitôt envie de la protéger. Je me sentais brutalement investi d’une mission de la plus haute importance, ce qui fit beaucoup rire mes parents pendant de longues années.
Mes parents ont voulus nous donner tous les moyens de réussir dans la vie, que notre survie dans ce monde ne dépende pas uniquement du destin ou de la chance, contrairement à eux. Comme ma soeur, j’ai donc eu la meilleure éducation qu’ils étaient en mesure de nous procurer. Géographie, politique, commerce, équitation, maniement des armes principalement… mais pas seulement. Même s’il n’y avait rien de plus que je préférais que de passer du temps à jouer avec les autres enfants du quartier, les leçons m’intéressaient la plupart du temps et je réussis à en retirer l’essentiel. Mais néanmoins, nous étudions de longues heures par jour en compagnie de divers précepteurs et nous étions facilement considérés comme des bons élèves.
Je découvre mon don pour le Dessin par le plus grand des hasards, comme la majorité des Alaviriens, j'imagine. Un soir, alors que je venais de fêter mes seize ans, mes parents se rendirent à une réception, me laissant la garde de ma plus jeune sœur. Soudainement, dans la nuit, un cri perçant me réveille. Je me précipite dans la chambre de Sibell pour la trouver en train de pleurer, parfaitement terrorisée. Je m'approche doucement et la prend dans mes bras, mais elle est inconsolable. Elle murmure des mots effrayants et les miens ne sont guère suffisants pour la réconforter. Il faudrait que j'allume les chandelles mais je refuse de la lâcher et alors que je suis en prise avec ce dilemme, la solution se présente d'elle-même. Une jolie flammèche dorée se forme dans le creux de ma main, nous réduisant soudainement tous les deux au silence. Elle ne dure que quelques secondes mais qui sont suffisantes pour éloigner les résidus de son cauchemar. Malgré son insistance, il me faudra quelques jours pour réussir à reproduire le processus et c'est alors que mes parents décident de m'emmener voir un Analyste.
Preuve s'il en fallait qu'il n'est nullement question d'hérédité, ou du moins pas toujours, je démontre des capacités relativement impressionnantes. Deux grands cercles qui se chevauchent pour le Pouvoir et la Volonté mais un cercle de Créativité excentré et plus petit. Avec le concours de mes parents, il est bien évident qu'une place à l'Académie m'est assurée. J'y entre deux années plus tard alors que mon Don commence à pleinement prendre vie. Mais malgré les divers cours de politique que j'ai pu suivre, je n'étais nullement préparé à ce qui m'attendait. L'Académie se révéla être une Cour miniature, ce qui n'est finalement pas étonnant lorsqu'on sait que plus des trois quarts des étudiants sont d'ascendance noble. Au début complètement indifférent à ces jeux de pouvoir que je regarde d'un œil peu intéressé, je m'y découvre plutôt bon et sachant obtenir ce que je souhaite de quiconque avec un minimum d'effort, je m'y prend parfaitement au jeu. Bien sûr, l'intégralité des étudiants ne se pliaient pas à ses petits jeux mais la plupart de ceux qui ne s'en mêlaient pas n'étaient pas réellement dignes d'intérêts, ni nobles, ni riches.
Mais ma vie prend réellement un autre tournant lorsqu'il me dévoile son vrai visage. Eitlan Kil'Tuin, ce qui n'était probablement pas son vrai nom par ailleurs, professeur de Dessin Appliqué. Ce qui me surprend sans vraiment me surprendre. Contrairement à ses collègues, il dégage cette impression diffuse de puissance, de force cachée. Sa façon de se mouvoir, souple et vivace ne ressemble en rien à celles des vieux croûtons qui nous dispensent les autres matières. Pourtant, les rides de son visage, les plis de ses mains et la rareté de ses cheveux laissent deviner qu'il doit avoir le même âge que ses collègues. En bref, il détonne dans l'ambiance de l'Académie, nullement consacrée aux arts pour lequel il semble taillé. Un soir, après un cours où il m'a semblé qu'il m'observait plus fréquemment que les autres apprentis, il me retient mais il ne prend la parole que lorsque nous ne sommes enfin seuls dans la vaste pièce.
- « As-tu déjà songé à utiliser le Dessin autrement que pour créer des boules de lumière ou envoyer des messages à l'autre bout du Royaume ? »
Je me contente de rester silencieux mais mes yeux ne peuvent m'empêcher de me trahir. Je suis un des élèves les plus talentueux de ma promotion mais leur ridicule destin ne m'intéresse guère. Je rêve de plus… de bien plus et cette conversation semble prometteuse. Il lit mon intérêt dans mon regard visiblement et il reprend la parole avec un sourire non feint.
- « Si je ne me trompe pas, tu es un pas trop mauvais combattant pour ce qu'on t'a enseigné. Tu es souple et rapide. T'es tu déjà demandé ce que donne l'art du Dessin utilisé dans un combat ? »
Dans sa bouche, ça ne sonne pas spécialement comme un compliment mais plutôt comme une simple constatation. Pendant une fraction de seconde, la question me laisse perplexe mais soudainement, une multitude d'idées nouvelles venant de nul part me sautent aux yeux. Mon regard s'illumine et j'esquisse un sourire mi-curieux, mi-satisfait. Je ne sais pas ce qui se cache derrière cette simple question, mais cela diffère de ce que les autres professeurs enseignent. Pour sûr, ils trouveraient l'idée indigne d'un quelconque intérêt, voir complètement inutile. Quoiqu'il propose, l'idée m'intéresse mais je ne suis pas fou au point de m'engager dans une voie tête baissée.
- « Vous n'êtes pas qu'un professeur, je me trompe ? »
Maintenant, c'est lui qui sourit. Un sourire vicieux, dénué de pitié… un sourire qui ne dure que quelques secondes et qui ne semble pas réellement lui appartenir. Un sourire qui vaut plus qu'une réponse. J'ai visiblement mis le doigt sur quelque chose et si ce sourire ne fait qu'apporter plus de questions, il me satisfait pour l'instant. Quoiqu'il est, il est dangereux et prêt à tout.
- « Il est bien possible que non. Quoiqu'il en soit, je crois que tout les moyens sont bons pour arriver à sa fin et je crois que tu es fait du même bois que moi. D'après ce que j'ai pu observer, tu es un excellent politicien, en plus d'être un bon dessinateur et un éventuel combattant correct. Tu peux aller loin, très loin mais tu auras besoin d'un coup de pouce. Ce coup de pouce, je peux te le donner. Néanmoins, ce ne sera pas sans sacrifice… Je t’entraînerais, en parallèle de ta formation à l'Académie et à la fin de celle-ci, tu devras me donner une année de ta vie. Je te laisse le temps d'y réfléchir, fais moi signe lorsque tu te seras décidé mais ne me fais attendre, cette proposition est limitée dans le temps. Inutile de préciser que tu ne dois parler de ça à personne, mais crois moi quand je te dis que le jeu en vaut la chandelle. »
Il sort, clôturant ainsi la discussion et me laissant avec mes interrogations. Il ne me faut que peu de temps pour prendre ma décision. Après tout, qu'est-ce qu'une année de sa vie, qu'est-ce qu'une promesse de silence par rapport à ce qu'il offre ? C'est le lendemain matin que je me rends dans son bureau pour lui donner mon accord. Il esquisse un sourire satisfait, me tend la main et se contente de me donner rendez-vous au soir même. C'est là, et là uniquement qu'il me dévoile ce dans quoi je me suis engagé. Je suis maintenant un apprenti d'une guilde secrète et peu recommandables que forment les Mercenaires du Chaos.
Je termine mes années à l'Académie sans encombre. Je suis reconnu pour être l'un des plus talentueux, sachant même effectuer avec une certaine dextérité le pas sur le côté. Et malgré le temps que je devais consacrer à ma « formation parallèle », j'ai su trouver le temps de me constituer une cercle d'ami… ou peu importe comme vous appelez les gens que vous avez su rallier autour de vous de gré ou de force. Inutile de vous dire que je n'ai pas beaucoup dormi ces dernières années. Mais cette habitude de sommeil plutôt restreinte s'avérera par la suite bien plus utile que je ne l'aurais cru. Alors que les portes de la Cour s'ouvrent grande à moi, m'offrant ses mystères et ses complots, je prétexte vouloir voir l'Empire de mes propres yeux avant de me consacrer à le servir. Et c'est sans une once d'hésitation que je prépare mon départ à la suite de mon maître. Pendant une longue année, nous parcourrons l'Empire de long en large alors que ma formation s'étoffe de jours en jours. Pour la première fois, je tue. Des brigands qui nous attaquaient, puis des hommes qui dérangeaient les affaires de la guilde. J'y découvre le sentiment indicible de toute puissance, j'y découvre ma parfaite supériorité en tant que combattant. Elle ne cesse de me surprendre, alors que je suis en même temps parfaitement conscience de mes forces et de mes faiblesses. Au terme de cette année, mon maître me conduit finalement aux dirigeants de la guilde… dans un lieu que je ne révélerais que si ça sert mes intérêts. Enfin, pas tout à fait, il me donne l'emplacement et me laisse m'y rendre seul, prétextant une affaire de la plus haute importance.
- « Ils t'attendent, ne me déçoit pas. »
Il me faut moins d'une semaine pour m'y rendre, malgré que ce soit à l'autre bout du continent. Voyagez à travers l'Empire m'aura entre autre permis de mémoriser tout un tas d'emplacement pratique pour effectuer un pas sur le côté et accélérer ainsi mes voyages. En définitive, il me faut une semaine uniquement parce que le siège de la guilde est dans un coin particulièrement isolé de tout. La Cité comme il l'appelle est un endroit particulièrement étrange d'après ses descriptions. Elle grouille de mercenaires dont les allégeances et les intérêts divergent, lorsque ceux-ci sont connus et l'idée de m'y rendre sans aucune porte de sortie, sans aucun coup d'avance ne me plaît guère. Alors je prends le temps de me confectionner un masque mi-cuir, mi-métal que je revêts lorsque j'approche enfin de la Cité. Alors que je pensais que cette excentricité risquait de me valoir un traitement différent, je me rends compte que si cela reste exceptionnel, je ne suis finalement pas le seul. En revanche, mon refus de présenter mon visage aux anciens est immédiatement interprété comme une réelle insulte à leurs personnes… mais je n'en démords pas et parvint subtilement à les obliger à faire avec.
- « Ce pour quoi m'a formé mon maître, l'un des plus éminents et talentueux de cette guilde, exige que mon visage reste secret… ou je ne pourrais mener à bien ce qu'on exige de moi. »
Lorsque je quitte finalement la Cité quelques jours plus tard, tout est parfaitement clair dans ma tête. En regroupant mes maigres informations, je traque mon maître et finit par le retrouver aux termes de quelques jours de périple. Il se montre content de me retrouver et ne semble pas réellement se douter de ce que j'ai prévu pour lui. Dès que l’occasion se présente, je n'hésite pas une fraction de seconde. Mon poignard vient se planter avec une précision chirurgicale entre ses deux omoplates, venant trouver le cœur. Avec la même violence, je le retire laissant le sang s'échapper de la blessure béante.
- « Désolée Maître, mais maintenant que vous m'avez donné tout ce que vous saviez, vous n'êtes plus d'aucune utilité. Pire, vous êtes dangereux. »
Je lis dans son regard qu'il a compris. Je n'ai nullement l'intention de servir les intérêts des autres pour le restant de ma vie, que ce soit ceux de l'Empire, ou ceux du Chaos. Et quand le destin vous offre plus que servir, quand il vous offre la chance d'accéder au pouvoir, alors vous seriez bien fou de refuser. Je suis un opportuniste... et j'ai fait mon choix sans y regarder à deux fois. Je serais à la tête de ce monde et pas au pied de ceux qui seront à la tête.
- « Je t'ai trop bien formé... »
Et ce seront ses derniers mots, alors qu'il termine de se vider de son sang sur le bord de la rivière, teintant l'eau pure de cette couleur rougeâtre maintenant si familière. Je ne prend nullement le temps de lui creuser une sépulture, me contentant de pousser son corps dans la rivière du bout du pied. Puisse-tu reposer en paix, toi qui m'a tout enseigné ! Sans perdre plus de temps, je prends la route pour Al-Jiet. Au palais, on m'accueille à bras ouvert, me re-proposant sans tarder le poste qu'on m'avait déjà proposer plus d'une année auparavant. Je l'accepte avec un intérêt feint à la perfection. Je sais que je n'y resterais pas longtemps. Je sais que je suis destiné à mieux qu'un simple poste de dessinateur de bas étages.
Il ne me faut pas beaucoup de temps pour comprendre que l’information est le vecteur du pouvoir à la Cour. L’information s’échange, s’achète ou en l’occurrence, se vend. Celui qui sait à une longue d’avance. Or, je suis très rapidement amené à voyager à travers l’Empire. Tout d’abord, la vie n’ayant pas toujours été tendre avec lui, les voyages commencent à être très durs pour mon père. Mettant de plus en plus de temps à s’en remettre, il me délègue de plus en plus ses affaires. Ce qui me permets de me faire des relations mais surtout de masquer mes déplacements et mes missions pour le Chaos. Habilement, j’arrive à m’obtenir la fidélité des gens… par la peur ou par l’admiration, ou n’importe quelle autre méthode, pourvu que le résultat soit le même. Et au fur et à mesure, cela finit par payer. A la Cour, comme dans le reste de l’Empire, rien ne se passe sans que je ne sois au courant. Et cela me donne beaucoup d’influence partout où je vais. Ceux qui se frottent à moi en paye le prix sans que jamais rien ne puisse remonter à moi. J’ai des relations partout, sous mes deux identités et je sais m’en servir. Si je ne suis officiellement que l’un des multiples dessinateurs de la Cour, je suis en réalité à une position bien plus élevée… et j’ai bien l’intention de me servir de l’affaiblissement de l’Empereur pour accroître mon statut.
Mon premier souvenir se résume à une image ou deux, à peine. Je dois avoir à peine trois ans et je suis assis à la table de la salle à manger, seul et puni. Devant moi, les restes de mon assiette froide me donnent des hauts-le-coeur. Les restes d’une soupe aux légumes que je sais détester encore aujourd’hui. Si je ne me rappelle pas précisément comment j’en suis arrivé dans cette situation, je me rappelle clairement avoir fini la soupe avec dégoût. Sans aucun doute, j’avais refusé de manger et mes parents m’avaient puni. À juste raison d’ailleurs et je n’ai pas souvenir d’avoir ressenti une quelconque injustice. Mes parents, s’ils étaient sévères, n’ont jamais été injuste. Tout ce qu’ils ont, tout ce qu’ils sont et tout ce qu’ils nous léguerons, ils l’ont gagné à la sueur de leur front, partant de rien pour finalement arriver à assurer à leurs enfants une vie au-delà de toute privation. Fils et fille de marchands et d’itinérants, ils ont connus la privation et les situations plus que difficiles, ce qui forge un caractère et même lorsqu’ils ont commencé à amasser un petit pécule, ils n’ont jamais fait une croix sur leur passé, ni même leur identité. Alors le gaspillage faisait partie des choses intolérables sous leur toit. L’image de ce bol de soupe peut ragoûtant et la détermination dont j’ai fait preuve sont à peu près tout ce qu’il me reste de ce premier souvenir.
Dans le souvenir suivant, j’ai cinq ans. Malgré qu’il soit déjà tard dans la nuit, je ne veux pas dormir. Exceptionnellement, mes parents m’ont laissés chez la nourrice en promettant de venir me chercher avec une surprise. Alors je veille, mais je dois lutter pour ne pas m’endormir. Mes paupières se font de plus en plus lourdes et à l’instant où je commence à fermer les yeux, j’entends soudainement des voix dans le hall d’entrée et mon père qui m’appelle. En moins de deux, je suis descendu du lit et je me rue dans l’escalier. Il me regarde débouler mi-amusé, mi-fatigué et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous arrivons chez nous. Dans la chambre de mes parents, ma mère est allongé dans son lit et tient précieusement dans ses bras une grosse boule de tissu. Inquiet, je regarde mon père… Est-ce que Mère est malade ? Avec un de ces sourires dont il a le secret, il me fait signe d’approcher. Tout doucement, pour ne pas la déranger, je m’approche et je grimpe sur le lit. Dans ses bras, je découvre un petit être ridé et fripé qui me regarde avec des grands yeux bleus émerveillés.
- « Voici ta petit soeur, Sibell ! »
Qu’elle me demande d’être gentille avec elle me sembla totalement superflu. Ses grands yeux bleus qu’elle posait sur moi avec un mélange de sévérité et d’amusement me donnèrent aussitôt envie de la protéger. Je me sentais brutalement investi d’une mission de la plus haute importance, ce qui fit beaucoup rire mes parents pendant de longues années.
Mes parents ont voulus nous donner tous les moyens de réussir dans la vie, que notre survie dans ce monde ne dépende pas uniquement du destin ou de la chance, contrairement à eux. Comme ma soeur, j’ai donc eu la meilleure éducation qu’ils étaient en mesure de nous procurer. Géographie, politique, commerce, équitation, maniement des armes principalement… mais pas seulement. Même s’il n’y avait rien de plus que je préférais que de passer du temps à jouer avec les autres enfants du quartier, les leçons m’intéressaient la plupart du temps et je réussis à en retirer l’essentiel. Mais néanmoins, nous étudions de longues heures par jour en compagnie de divers précepteurs et nous étions facilement considérés comme des bons élèves.
Je découvre mon don pour le Dessin par le plus grand des hasards, comme la majorité des Alaviriens, j'imagine. Un soir, alors que je venais de fêter mes seize ans, mes parents se rendirent à une réception, me laissant la garde de ma plus jeune sœur. Soudainement, dans la nuit, un cri perçant me réveille. Je me précipite dans la chambre de Sibell pour la trouver en train de pleurer, parfaitement terrorisée. Je m'approche doucement et la prend dans mes bras, mais elle est inconsolable. Elle murmure des mots effrayants et les miens ne sont guère suffisants pour la réconforter. Il faudrait que j'allume les chandelles mais je refuse de la lâcher et alors que je suis en prise avec ce dilemme, la solution se présente d'elle-même. Une jolie flammèche dorée se forme dans le creux de ma main, nous réduisant soudainement tous les deux au silence. Elle ne dure que quelques secondes mais qui sont suffisantes pour éloigner les résidus de son cauchemar. Malgré son insistance, il me faudra quelques jours pour réussir à reproduire le processus et c'est alors que mes parents décident de m'emmener voir un Analyste.
Preuve s'il en fallait qu'il n'est nullement question d'hérédité, ou du moins pas toujours, je démontre des capacités relativement impressionnantes. Deux grands cercles qui se chevauchent pour le Pouvoir et la Volonté mais un cercle de Créativité excentré et plus petit. Avec le concours de mes parents, il est bien évident qu'une place à l'Académie m'est assurée. J'y entre deux années plus tard alors que mon Don commence à pleinement prendre vie. Mais malgré les divers cours de politique que j'ai pu suivre, je n'étais nullement préparé à ce qui m'attendait. L'Académie se révéla être une Cour miniature, ce qui n'est finalement pas étonnant lorsqu'on sait que plus des trois quarts des étudiants sont d'ascendance noble. Au début complètement indifférent à ces jeux de pouvoir que je regarde d'un œil peu intéressé, je m'y découvre plutôt bon et sachant obtenir ce que je souhaite de quiconque avec un minimum d'effort, je m'y prend parfaitement au jeu. Bien sûr, l'intégralité des étudiants ne se pliaient pas à ses petits jeux mais la plupart de ceux qui ne s'en mêlaient pas n'étaient pas réellement dignes d'intérêts, ni nobles, ni riches.
Mais ma vie prend réellement un autre tournant lorsqu'il me dévoile son vrai visage. Eitlan Kil'Tuin, ce qui n'était probablement pas son vrai nom par ailleurs, professeur de Dessin Appliqué. Ce qui me surprend sans vraiment me surprendre. Contrairement à ses collègues, il dégage cette impression diffuse de puissance, de force cachée. Sa façon de se mouvoir, souple et vivace ne ressemble en rien à celles des vieux croûtons qui nous dispensent les autres matières. Pourtant, les rides de son visage, les plis de ses mains et la rareté de ses cheveux laissent deviner qu'il doit avoir le même âge que ses collègues. En bref, il détonne dans l'ambiance de l'Académie, nullement consacrée aux arts pour lequel il semble taillé. Un soir, après un cours où il m'a semblé qu'il m'observait plus fréquemment que les autres apprentis, il me retient mais il ne prend la parole que lorsque nous ne sommes enfin seuls dans la vaste pièce.
- « As-tu déjà songé à utiliser le Dessin autrement que pour créer des boules de lumière ou envoyer des messages à l'autre bout du Royaume ? »
Je me contente de rester silencieux mais mes yeux ne peuvent m'empêcher de me trahir. Je suis un des élèves les plus talentueux de ma promotion mais leur ridicule destin ne m'intéresse guère. Je rêve de plus… de bien plus et cette conversation semble prometteuse. Il lit mon intérêt dans mon regard visiblement et il reprend la parole avec un sourire non feint.
- « Si je ne me trompe pas, tu es un pas trop mauvais combattant pour ce qu'on t'a enseigné. Tu es souple et rapide. T'es tu déjà demandé ce que donne l'art du Dessin utilisé dans un combat ? »
Dans sa bouche, ça ne sonne pas spécialement comme un compliment mais plutôt comme une simple constatation. Pendant une fraction de seconde, la question me laisse perplexe mais soudainement, une multitude d'idées nouvelles venant de nul part me sautent aux yeux. Mon regard s'illumine et j'esquisse un sourire mi-curieux, mi-satisfait. Je ne sais pas ce qui se cache derrière cette simple question, mais cela diffère de ce que les autres professeurs enseignent. Pour sûr, ils trouveraient l'idée indigne d'un quelconque intérêt, voir complètement inutile. Quoiqu'il propose, l'idée m'intéresse mais je ne suis pas fou au point de m'engager dans une voie tête baissée.
- « Vous n'êtes pas qu'un professeur, je me trompe ? »
Maintenant, c'est lui qui sourit. Un sourire vicieux, dénué de pitié… un sourire qui ne dure que quelques secondes et qui ne semble pas réellement lui appartenir. Un sourire qui vaut plus qu'une réponse. J'ai visiblement mis le doigt sur quelque chose et si ce sourire ne fait qu'apporter plus de questions, il me satisfait pour l'instant. Quoiqu'il est, il est dangereux et prêt à tout.
- « Il est bien possible que non. Quoiqu'il en soit, je crois que tout les moyens sont bons pour arriver à sa fin et je crois que tu es fait du même bois que moi. D'après ce que j'ai pu observer, tu es un excellent politicien, en plus d'être un bon dessinateur et un éventuel combattant correct. Tu peux aller loin, très loin mais tu auras besoin d'un coup de pouce. Ce coup de pouce, je peux te le donner. Néanmoins, ce ne sera pas sans sacrifice… Je t’entraînerais, en parallèle de ta formation à l'Académie et à la fin de celle-ci, tu devras me donner une année de ta vie. Je te laisse le temps d'y réfléchir, fais moi signe lorsque tu te seras décidé mais ne me fais attendre, cette proposition est limitée dans le temps. Inutile de préciser que tu ne dois parler de ça à personne, mais crois moi quand je te dis que le jeu en vaut la chandelle. »
Il sort, clôturant ainsi la discussion et me laissant avec mes interrogations. Il ne me faut que peu de temps pour prendre ma décision. Après tout, qu'est-ce qu'une année de sa vie, qu'est-ce qu'une promesse de silence par rapport à ce qu'il offre ? C'est le lendemain matin que je me rends dans son bureau pour lui donner mon accord. Il esquisse un sourire satisfait, me tend la main et se contente de me donner rendez-vous au soir même. C'est là, et là uniquement qu'il me dévoile ce dans quoi je me suis engagé. Je suis maintenant un apprenti d'une guilde secrète et peu recommandables que forment les Mercenaires du Chaos.
Je termine mes années à l'Académie sans encombre. Je suis reconnu pour être l'un des plus talentueux, sachant même effectuer avec une certaine dextérité le pas sur le côté. Et malgré le temps que je devais consacrer à ma « formation parallèle », j'ai su trouver le temps de me constituer une cercle d'ami… ou peu importe comme vous appelez les gens que vous avez su rallier autour de vous de gré ou de force. Inutile de vous dire que je n'ai pas beaucoup dormi ces dernières années. Mais cette habitude de sommeil plutôt restreinte s'avérera par la suite bien plus utile que je ne l'aurais cru. Alors que les portes de la Cour s'ouvrent grande à moi, m'offrant ses mystères et ses complots, je prétexte vouloir voir l'Empire de mes propres yeux avant de me consacrer à le servir. Et c'est sans une once d'hésitation que je prépare mon départ à la suite de mon maître. Pendant une longue année, nous parcourrons l'Empire de long en large alors que ma formation s'étoffe de jours en jours. Pour la première fois, je tue. Des brigands qui nous attaquaient, puis des hommes qui dérangeaient les affaires de la guilde. J'y découvre le sentiment indicible de toute puissance, j'y découvre ma parfaite supériorité en tant que combattant. Elle ne cesse de me surprendre, alors que je suis en même temps parfaitement conscience de mes forces et de mes faiblesses. Au terme de cette année, mon maître me conduit finalement aux dirigeants de la guilde… dans un lieu que je ne révélerais que si ça sert mes intérêts. Enfin, pas tout à fait, il me donne l'emplacement et me laisse m'y rendre seul, prétextant une affaire de la plus haute importance.
- « Ils t'attendent, ne me déçoit pas. »
Il me faut moins d'une semaine pour m'y rendre, malgré que ce soit à l'autre bout du continent. Voyagez à travers l'Empire m'aura entre autre permis de mémoriser tout un tas d'emplacement pratique pour effectuer un pas sur le côté et accélérer ainsi mes voyages. En définitive, il me faut une semaine uniquement parce que le siège de la guilde est dans un coin particulièrement isolé de tout. La Cité comme il l'appelle est un endroit particulièrement étrange d'après ses descriptions. Elle grouille de mercenaires dont les allégeances et les intérêts divergent, lorsque ceux-ci sont connus et l'idée de m'y rendre sans aucune porte de sortie, sans aucun coup d'avance ne me plaît guère. Alors je prends le temps de me confectionner un masque mi-cuir, mi-métal que je revêts lorsque j'approche enfin de la Cité. Alors que je pensais que cette excentricité risquait de me valoir un traitement différent, je me rends compte que si cela reste exceptionnel, je ne suis finalement pas le seul. En revanche, mon refus de présenter mon visage aux anciens est immédiatement interprété comme une réelle insulte à leurs personnes… mais je n'en démords pas et parvint subtilement à les obliger à faire avec.
- « Ce pour quoi m'a formé mon maître, l'un des plus éminents et talentueux de cette guilde, exige que mon visage reste secret… ou je ne pourrais mener à bien ce qu'on exige de moi. »
Lorsque je quitte finalement la Cité quelques jours plus tard, tout est parfaitement clair dans ma tête. En regroupant mes maigres informations, je traque mon maître et finit par le retrouver aux termes de quelques jours de périple. Il se montre content de me retrouver et ne semble pas réellement se douter de ce que j'ai prévu pour lui. Dès que l’occasion se présente, je n'hésite pas une fraction de seconde. Mon poignard vient se planter avec une précision chirurgicale entre ses deux omoplates, venant trouver le cœur. Avec la même violence, je le retire laissant le sang s'échapper de la blessure béante.
- « Désolée Maître, mais maintenant que vous m'avez donné tout ce que vous saviez, vous n'êtes plus d'aucune utilité. Pire, vous êtes dangereux. »
Je lis dans son regard qu'il a compris. Je n'ai nullement l'intention de servir les intérêts des autres pour le restant de ma vie, que ce soit ceux de l'Empire, ou ceux du Chaos. Et quand le destin vous offre plus que servir, quand il vous offre la chance d'accéder au pouvoir, alors vous seriez bien fou de refuser. Je suis un opportuniste... et j'ai fait mon choix sans y regarder à deux fois. Je serais à la tête de ce monde et pas au pied de ceux qui seront à la tête.
- « Je t'ai trop bien formé... »
Et ce seront ses derniers mots, alors qu'il termine de se vider de son sang sur le bord de la rivière, teintant l'eau pure de cette couleur rougeâtre maintenant si familière. Je ne prend nullement le temps de lui creuser une sépulture, me contentant de pousser son corps dans la rivière du bout du pied. Puisse-tu reposer en paix, toi qui m'a tout enseigné ! Sans perdre plus de temps, je prends la route pour Al-Jiet. Au palais, on m'accueille à bras ouvert, me re-proposant sans tarder le poste qu'on m'avait déjà proposer plus d'une année auparavant. Je l'accepte avec un intérêt feint à la perfection. Je sais que je n'y resterais pas longtemps. Je sais que je suis destiné à mieux qu'un simple poste de dessinateur de bas étages.
Il ne me faut pas beaucoup de temps pour comprendre que l’information est le vecteur du pouvoir à la Cour. L’information s’échange, s’achète ou en l’occurrence, se vend. Celui qui sait à une longue d’avance. Or, je suis très rapidement amené à voyager à travers l’Empire. Tout d’abord, la vie n’ayant pas toujours été tendre avec lui, les voyages commencent à être très durs pour mon père. Mettant de plus en plus de temps à s’en remettre, il me délègue de plus en plus ses affaires. Ce qui me permets de me faire des relations mais surtout de masquer mes déplacements et mes missions pour le Chaos. Habilement, j’arrive à m’obtenir la fidélité des gens… par la peur ou par l’admiration, ou n’importe quelle autre méthode, pourvu que le résultat soit le même. Et au fur et à mesure, cela finit par payer. A la Cour, comme dans le reste de l’Empire, rien ne se passe sans que je ne sois au courant. Et cela me donne beaucoup d’influence partout où je vais. Ceux qui se frottent à moi en paye le prix sans que jamais rien ne puisse remonter à moi. J’ai des relations partout, sous mes deux identités et je sais m’en servir. Si je ne suis officiellement que l’un des multiples dessinateurs de la Cour, je suis en réalité à une position bien plus élevée… et j’ai bien l’intention de me servir de l’affaiblissement de l’Empereur pour accroître mon statut.
Informations Personnelles
- Pseudo
- Lnou
- Age Réel
- 21 ans
- Parle-nous de toi
- Je suis le double compte de Syane.
- Es-tu familier avec l'univers de Pierre Bottero ?
- Oui, j'ai tout lu.
- Comment as-tu connu le forum ?
- Je l'ai recréé ?
- Un commentaire sur le forum ?
- C'est moche.
- As-tu besoin d'un parrain ou d'une marraine ?
- Non, je me débrouille.