Cela fait longtemps que tout ce que je connais a disparu derrière moi. Au fil du temps, les arbres ont pris une apparence et une couleur que je ne connais pas. Ambre et Automne, les deux loups qui m'accompagnent, ont adopté un comportement plus méfiant. Je sais qu'ils ne sont pas rassurés de s'engager ainsi dans un endroit qu'ils ne connaissent pas. Et en même temps, tout comme moi, ils sont curieux. Curieux de savoir ce qu'il y a là-bas, au-delà de ces frontières que l'on a toujours connu. Y a-t-il d'autres humains comme moi ? Y a-t-il d'autres loups comme eux ? Est-ce que c'est grand, dehors ?
Malgré tout, une pointe de peur cisaille ma poitrine. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Mon coeur bat à un rythme régulier, mais le moindre bruit l'affole. Je ne suis jamais partie aussi loin de chez moi, auparavant. C'est à la fois excitant et étrange. Je suis sur le dos d'Ambre, ce qui ne semble pas déranger la louve dans sa progression. Elle a l'habitude de me porter, depuis tout ce temps. Automne non plus n'est pas entravé dans ses mouvements, et pourtant, il porte sur son dos toutes mes affaires, dans deux gros paniers que j'ai fabriqué pour l'occasion. A l'intérieur, il y a beaucoup de bois, parce que je ne suis pas sûre d'en trouver là où l'on va, et je veux continuer à sculpter. Il y a aussi les affaires de maman. Je n'ai pas pu les laisser là-bas, surtout que je ne sais pas quand je reviendrai.
Le soleil est déjà haut dans le ciel lorsque j'entends mon ventre gronder. Ambre relève la tête vers moi, d'un air interrogateur, et je lui fais un signe de tête. Elle s'arrête, et je descends de son dos. Quelques minutes plus tard, elle revient avec notre repas entre les crocs. Nous mangeons tous les trois la viande fraîche, encore ruisselante de sang. En mémoire de l'animal sacrifié, je trace des traits sur mon visage avec son sang. C'est un rituel que ma mère m'a apprise quand elle était encore en vie. Il faut toujours respecter les animaux et la nature. Il n'y a rien de plus grand et de plus fort que la nature, et sans les animaux, nous ne serions rien. Nous avons besoin d'eux pour vivre.
Lorsque nous sommes rassasiés, je remonte sur le dos d'Ambre et nous repartons. Les loups ont le poil maculé de sang, et moi, j'en ai partout sur la peau. Il n'y avait pas de ruisseau pour que je puisse me nettoyer. Mais ça n'est pas grave, je le ferai plus tard. Au fil de notre avancée, les arbres deviennent de plus en plus espacé. Cela fait longtemps que nous sommes sortis de la forêt profonde, mais à ce rythme, il ne va bientôt plus y avoir d'arbres. Cette idée m'effraie. Je ne sais pas ce qu'il peut y avoir d'autre que les arbres.
Lorsque Ambre et Automne dresse les oreilles sur leurs têtes, je me redresse moi aussi. Ils ont entendu un bruit. Un bruit anormal. Lentement, je rabats mon masque en bois sur mon visage, et j'attrape ma lance. Une brise tranquille se lève, et mes loups comprennent qu'il faut ralentir. Brusquement, Ambre commence à grogner. Je suis quasiment debout sur son dos, à l'affut du moindre mouvement devant nous. Et soudain, je la vois. La silhouette, juste là. Mes yeux s'agrandissent tandis que je l'observe. Mon coeur accélère dans ma poitrine, et une certitude naît en moi. Je ne suis pas seule.
Malgré tout, une pointe de peur cisaille ma poitrine. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Mon coeur bat à un rythme régulier, mais le moindre bruit l'affole. Je ne suis jamais partie aussi loin de chez moi, auparavant. C'est à la fois excitant et étrange. Je suis sur le dos d'Ambre, ce qui ne semble pas déranger la louve dans sa progression. Elle a l'habitude de me porter, depuis tout ce temps. Automne non plus n'est pas entravé dans ses mouvements, et pourtant, il porte sur son dos toutes mes affaires, dans deux gros paniers que j'ai fabriqué pour l'occasion. A l'intérieur, il y a beaucoup de bois, parce que je ne suis pas sûre d'en trouver là où l'on va, et je veux continuer à sculpter. Il y a aussi les affaires de maman. Je n'ai pas pu les laisser là-bas, surtout que je ne sais pas quand je reviendrai.
Le soleil est déjà haut dans le ciel lorsque j'entends mon ventre gronder. Ambre relève la tête vers moi, d'un air interrogateur, et je lui fais un signe de tête. Elle s'arrête, et je descends de son dos. Quelques minutes plus tard, elle revient avec notre repas entre les crocs. Nous mangeons tous les trois la viande fraîche, encore ruisselante de sang. En mémoire de l'animal sacrifié, je trace des traits sur mon visage avec son sang. C'est un rituel que ma mère m'a apprise quand elle était encore en vie. Il faut toujours respecter les animaux et la nature. Il n'y a rien de plus grand et de plus fort que la nature, et sans les animaux, nous ne serions rien. Nous avons besoin d'eux pour vivre.
Lorsque nous sommes rassasiés, je remonte sur le dos d'Ambre et nous repartons. Les loups ont le poil maculé de sang, et moi, j'en ai partout sur la peau. Il n'y avait pas de ruisseau pour que je puisse me nettoyer. Mais ça n'est pas grave, je le ferai plus tard. Au fil de notre avancée, les arbres deviennent de plus en plus espacé. Cela fait longtemps que nous sommes sortis de la forêt profonde, mais à ce rythme, il ne va bientôt plus y avoir d'arbres. Cette idée m'effraie. Je ne sais pas ce qu'il peut y avoir d'autre que les arbres.
Lorsque Ambre et Automne dresse les oreilles sur leurs têtes, je me redresse moi aussi. Ils ont entendu un bruit. Un bruit anormal. Lentement, je rabats mon masque en bois sur mon visage, et j'attrape ma lance. Une brise tranquille se lève, et mes loups comprennent qu'il faut ralentir. Brusquement, Ambre commence à grogner. Je suis quasiment debout sur son dos, à l'affut du moindre mouvement devant nous. Et soudain, je la vois. La silhouette, juste là. Mes yeux s'agrandissent tandis que je l'observe. Mon coeur accélère dans ma poitrine, et une certitude naît en moi. Je ne suis pas seule.