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Un petit pas pour les alines mais une révolution personnelle

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Là-bas, à l'horizon, la côte déchiquetée se dessinait. Elle était encore floue mais Naëth sentit bondir dans sa poitrine un regain d'espoir. Cela faisait longtemps qu'elle ne comptait plus les heures, se laissant tantôt dériver sur le dos, tantôt nageant.

Elle ne pouvait s'empêcher de frissonner lorsqu'elle pensait aux goulus, et à toutes les autres bestioles monstrueuses qui devaient peupler cet océan. Si des géants tels que la dame pouvaient y péricliter en toute quiétude, le Dragon seul savait ce qui, de plus gros, vivait sous la surface. Elle en avait entendu des fables, dans sa jeune existence d'enfant-pirate. Les contes les plus terribles, les plus effrayants et les plus grivois, il fallait bien le dire.

Un demi sourire illumina passagèrement le visage desséché de sel de la jeune fille. Elle se retourna sur le ventre, tâta son flanc, vérifiant la présence des quelques effets personnels qu'elle avait glissée dans sa ceinture. La bourse était là, son sabre tenait toujours. La pipe aussi et le petit sachet en vessie de porc qui contenait sa tabatière était toujours accroché. Elle prit un grande inspiration et recommença à nager, régulièrement, sans se presser en de grands gestes assurés mais néanmoins empreints de fatigue.

Elle répéta ce procédé encore trois fois, se laissant porter par les vagues lorsque ses muscles gémissaient. Et puis, soudain, le sable là, sous ses mains. Pourtant, la pirate se tire encore, elle tire de ses bras, gémit. On ne sait trop si c'est de bonheur d'avoir trouvé terre ferme ou d'épuisement. Les deux à la fois sans doute. Pourtant, elle continue. La jeune fille sait pertinemment qu'elle va s'endormir. Mais elle sait aussi que la marée ne va tarder, elle est basse pour le moment, mais ce n'est qu'un répit avant la grande remontée des eaux.

Enfin, Naëth trouva herbe douce où se reposer. Elle ne prit pas le temps de s'installer, elle tomba simplement de tout son long sous le poids de la fatigue et de l'eau imbibée dans ses vêtements.

A l'horizon le soleil pointait et réchauffait doucement l'air du petit matin, caressant de ses rayons la chevelure brune étendue en auréole sombre dans l'herbe douce.

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Tourbillon. Telle est actuellement la vie de Than. Entre soirées mondaines, missions impériales, et famille, il aime cet absence de temps mort. Galvanisé par l'énergie et la confiance, il pense pouvoir dire sans mentir qu'il profite de la vie. Et le chuchotement culpabilisant qui le met en garde d'abandonner ainsi sa réelle activité est bien assez bas pour qu'il puisse prétendre ne pas l'entendre. Quel mal à être aussi bien dans sa couverture, après tout ? Si ce masque lui plait, pourquoi ne pas en faire un réel visage ? Il y pense sans réellement prendre de décision. Juste de l'intention, car statuer cette idée folle reviendrait à admettre une trahison. Pour l'instant il se contente juste d'ignorer les directives du Clan, se servant de son rôle d'infiltré comme excuse. Mais le fait est là. Il aime la noblesse, la Cour. Pourtant pas superficiel, il chérit ce rôle de père aimant et influent. Cette autorité qu'il instaure et cette image de couple fort et puissant qu'il forme avec Eleanor. Eleanor. Dix ans de vie commune et son amour n'a pas cessé une seconde, tout comme celui pour son fils, Evan, grandit au jour le jour. Plus dangereux encore, il s'est mis à respecter l'Empereur et à le servir avec un honneur non feint. Si l'Amiralerie apprenait cela, il serait mort dans l'heure.

C'est pour cela que dans cette tempête de vie, il s'accorde quelques instants de balade, au bord de l'Océan. Pas pour réfléchir à sa condition de pirate, ça non. Il continue de la taire avec professionnalisme. Non, juste pour sourire niaisement et penser à tout ce qu'il possède. Il n'est pas riche que par l'argent. Il est riche de sa famille, de ses projets. Et de nouveau naissent sans arrêt. Il rêve d'un deuxième enfant, peut-être bien. Une petite princesse ? De voyages, de vacances. Il a en tête une jolie petite maison en bois, construite par ses soins, qu'il placerait non loin du lac Chen, afin d'espérer voir des Dames. Et il se voit vieillir, paisiblement.

Il reprend pourtant soudainement son âge réel en découvrant un corps sur la berge. Soucieux, il s'approche avec douceur et un grain de méfiance. Il s'agit d'une jeune femme, trempée. Regardant au loin le Grand Océan du Sud, il émet un lien qu'il peine à croire. Venir à la nage dans une si grande étendue d'eau rime avec suicidaire. Peut-être s'est-elle juste baignée dans le coin ? Mais en serait-elle si épuisée ? Car il le voit, elle peine à respirer et n'a visiblement pas la force de se relever. Son bateau aurait-il coulé et en serait-elle une rescapée ? D'où peut-elle bien venir ? Les voyages maritimes sont assez rares en Gwendalavir, tout du moins par le Grand Océan. Il est bien plus aisé d'aller de villes en villes par le Pollimage.
Ses questions multiples ne l'empêchent toutefois pas de venir à la rencontre de l'inconnue. D'où qu'elle vienne et pourquoi, il se doit de l'aider. Il vient jusqu'à elle et s'accroupit pour être un peu plus à sa hauteur. Il se racle doucement la gorge afin de la prévenir de sa présence. Au plus proche d'elle, il peut ainsi découvrir son visage coloré par le soleil et l'imposante cicatrice qui le décore. Les paupières s'ouvrent dans un mouvement sec et l'oeil de verre lui fait perdre tout équilibre. Il recule, pris comme de panique. Son cœur le martèle d'idées reçues et de suppositions qu'il n'aime pas. Un teint bronzé et des balafres ne veulent pas forcément dire pirate, voyons. N'est-ce pas ? Il tente de se calmer. Il en a déjà vu chez de parfaits alaviriens de tels signes. Pas tous réunis, certes, mais... Cela ne veut rien dire. Rien. Il se reprend et lui tend une main.

-Pardonnez mon sursaut Damoiselle. Je craignais pour votre sort et votre conscience m'a surpris.

Il se relève et décroche la cape qui lui couvre les épaules, lui proposant ainsi de la lui offrir.

-Tenez, il ne fait pas froid, mais avec l'humidité il est rapide de tomber malade. Que vous est-il donc arrivé ?

Elle ne répond pas de suite et semble même presque méfiante. Il prend alors conscience qu'il lui est tout aussi inconnu qu'elle ne l'est pour lui. Et qu'il pose déjà des questions peut-être trop personnelles.

-Je vous prie d'accepter de nouveau mes excuses, je manque à tous mes devoirs. Je me nomme Than Fil'Kalam et je suis d'Al Jeit. Et vous, m'autoriserez-vous à demander le nom d'une si bonne nageuse ?

[Edition à volonté, si ça ne te convient pas, hein :)]

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Lorsque Naëth rouvrit les yeux, un visage d'homme se penchait au-dessus d'elle. Il eu comme un sursaut de terreur en la voyant vivante mais cette expression s'effaça vite pour prendre un air avenant et une main se tendit.

Mais que croyait-il l'étranger! Qu'une Aline avait besoins d'aide après un peu de natation? Bon, il fallait l'admettre, elle était épuisée et mourrait d'envie d'accepter, mais son amour propre était en jeux! Elle se releva et serra la main de l'homme, toujours mutique.

Il parlait bizarrement... Un peu comme si sa langue avait le petit doigt en l'air. Mais Naëth sentait que ce n'était pas méchant et même qu'au contraire, il s'efforçait d'être avenant.

Puis, avisant le manteaux elle réalisait qu'elle avait froid. Elle était transis. Non pas à cause du vent, mais parce qu'elle était épuisée. Malgré le sommeil réparateur dont elle avait disposée sur la plage, ses muscles étaient crispés de tant d'efforts.

Elle saisit la cape d'une main tremblante et se décida enfin à coasser une réponse.

"-Bonjour. Et merci. Je m'appelle Naëth T... elle se ravisa à la dernière minute. Inutile d'en divulguer trop d'un coup. Naëth, tout simplement.

Than, pisque tel était son nom, la regardait d'un air empreint de curiosité mais aussi de crainte. Pourtant, il n'avait pas grand chose à redouter de la jeune fille. Elle était certes plus tôt douée avec un sabre entre les mains mais cela impliquait qu'elle soit en bonne forme et ce n'était présentement le cas.

"- Je veux bien vous raconter mon histoire, mais autour d'un bon verre, si cela ne vous dérange pas."

Sur ce, elle ramassa ses quelques affaires vérifia rapidement que son sabre était en bonne état. Malheureusement, l'eau salée n'avait pas été du meilleur effet sur la lame, elle présentait déjà les premières traces de rouilles. Elle grimaça à la perspective du temps d'affûtage qui allait être nécessaire pour effacer ça!

Puis, constatant l'humidité de ses bottes, les retira, constatant au passage les mêmes attaques de mer sur son petit poignard.

L'homme la regardait s'affairer, l'air effaré et les yeux fixés sur ses mains. Mais la jeune fille n'en remarqua rien. Elle se redressa, les pieds nus, tenant ses bottes à la main.

"- Auriez-vous la bonté de m'indiquer la taverne la plus proche? Je meurs d'envie d'un bon verre de rhum!"

[HRP: Voilà! Ton post était parfait et bien sûre, si ça ne te convient pas, je peux aussi modifier :3 ]

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Naëth T. ? Pourquoi tait-elle donc son nom complet ? Il n'aime pas cela. Avec sa ressemblance aux alines, il va devenir complètement paranoïaque. Si tu as quelque chose à cacher, change de nom, inventes-en un. Mais ne le tait pas. Ça n'est pas être très maligne, ça. Le taire c'est dire à tout le monde que quelque chose cloque avec ton identité ! Mais il ne dit rien de tout cela, car après tout il peut simplement être question d'intimité. Il a choisi d'aller vers elle et de lui prêter son aide. Il ne peut s'y soustraire pour une question de doutes quant à ses orig... C'est un sabre dans ses mains, là ?

C'en est bien trop. Son corps se raidit instantanément et sa mâchoire grince. Pirate. Il en est certain. Pirate. Sabre, couteau et maintenant proposition de verre de rhum ? C'en est presque ridicule tellement ça traverse tous les clichés. Il pourrait même penser à une blague. Mais une blague de qui ? Les seuls à connaître sa véritable identité détestent tout autant que lui les alines. Si cela venait d'eux, cette femme ne serait jamais arrivée vivante sur la plage. Donc non, il s'agit bien d'un pur hasard, une rencontre. Elle tremble un peu, n'a pas l'air si désagréable que cela. Mais tout ce qu'il voit, lui, c'est du sang, du sang et encore du sang. Des corps qui tombent comme des mouches dans les montagnes du sud et ces foutus alines que ça fait rire aux éclats. L'attaque lui revient aussi clairement que si elle avait eut lieu la veille. Et pourtant cela fait vingt ans.

C'était une belle nuit d'été. Si belle qu'ils étaient en pleine fête de récolte. Ils dansaient, ils chantaient, ils buvaient et riaient tout ce que la vie avait à leur offrir. Alexa cueillait des galets sur la plage pour pouvoir par la suite les tailler et en faire des objets ou bijoux. Des cadeaux, encore et toujours, principalement pour Than. Elle en offrait aussi un peu aux autres, histoire de ne pas trop montrer l'affection énorme qu'elle avait pour le beau jeune homme. Elle se débrouillait si bien, ils était tous si libres, qu'une surveillance était inutile. A six ans elle n'avait besoin de personne et ne risquait rien au bord d'un océan qu'elle connaissait par cœur. Than, lui, parlait avec Arlùn, sa meilleure amie, de la confiance que lui accordait l'Amiral et des missions prochaines qui lui allait être confiées. Il allait voyager et se porter représentant de l'Amiralerie au sein de l'Empire. Pour qu'enfin ils fassent partie de Gwendalavir et quittent le nom de pirate. Tout se passait tellement bien. Il se sentait chez lui, en paix.
Et puis Alexa était revenue de la plage. Ses paumes contenant des galets de sang, le visage défait de tout sourire. Ses iris humides rivées sur Than. Un dernier instant de silence. Et les cris. Les alines qui accostent et arrivent par dizaine. Le feu, le sang, les lames, les cris, les larmes. Le piège. Les navires ennemis les privaient de toute échappatoire possible par l'eau. Et les montagnes faisaient naturellement le reste du siège. Au matin, il fallait non seulement compter les morts, mais aussi organiser un état d'urgence. Les alines les tenaient en cage. Aucune sortie possible et les récoltes détruites. Ceux encore vivants allaient mourir en quelques semaines.

Le noble secoue violemment sa tête barbue pour chasser les souvenirs. Le reste est encore bien plus difficile à remettre au goût du présent. Et il se refuse à y penser, pour le bien de sa couverture. Ne pas en vouloir à l'Empereur. Ne pas lui en vouloir et continuer à travailler pour lui. C'est ça, sa nouvelle vie. Concentrer sa haine sur les alines. Les alines sont les véritables coupables. Ils ont attaqué. Gwendalavir n'a fait que prendre le choix de ne pas agir. Il y a une différence. Même si les conséquences ont été désastreuses. On a demandé à des gamins de se battre. On a demandé à des gamins de mourir. Il a fallu renoncer à tout pour parvenir à se défaire des pirates. Et aujourd'hui il faut qu'une satané pirate vienne sur la terre ferme pour lui rappeler tout cela.

Il hésite sincèrement à la tuer sur le champ. Elle est faible de sa traversée, ce serait le moment parfait. Il pourrait même laisser son corps à l'abandon sur l'eau, puisqu'ils aiment tant cela. Mais il n'a aucune preuve de son identité aline. Aucune. Et un meurtre se prépare. Ceux résultant d'un coup de tête de la sorte finissent toujours par se savoir. Il ne perdra pas sa famille et sa situation pour une hors la loi. Il ne peut non plus se résoudre à la laisser seule. Lui donner libre cours de vagabonder dans sa ville sans avoir un œil sur elle lui est inconcevable. Il inspire donc un grand coup et se contrôle.

-Suivez-moi. Des tavernes, il n'en manque pas, par ici. Par contre le bon rhum, je ne peux rien vous promettre. Ça n'est pas vraiment notre... spécialité.

La gorge encore asséchée du passé, il la guide en silence jusqu'à l'auberge la plus proche. Il se rend compte alors qu'il a soif, lui aussi. D'oubli. Ils s'installent face à face et il la sent un peu gênée ou peut-être bien sur ses gardes aussi. A-t-elle compris qu'elle n'était pas la bienvenue ? Il tente de deviner son âge. Elle est assurément plus jeune que lui. Suffisamment pour n'avoir pas connu le Siège ? Il l'espère au fond, pour échapper à ses pulsions meurtrières et pouvoir ce soir, rentré indemne de tout ceci, dans son lit. Tout allait si bien jusqu'à présent...

-Que fais-tu là ?

Le tutoiement et le ton sec sont sortis sans qu'il puisse en avoir le moindre contrôle. Lui qui dirige tout. De sa famille à son propre masque. Lui qui n'a jamais failli. Est-elle donc pirate ou sorcière ? L'une ou l'autre, elle est dangereuse et barbare. Il faut jouer et non pas mordre.

-Je... Excuse-moi, mais je n'ai pas habitude de vouvoyer autour d'un rhum, alors... Soyons direct, ce sera plus simple, non ? Jouons... les dés du Kraken, comme on dit, c'est ça ?

Jouer les dés du Kraken est une très vieille expression pirate, datant de bien avant la séparation entre aline et amiralerie. Et s'il voulait dire par là de jouer franc jeu, qu'importe le danger, il venait aussi de clairement lui faire comprendre qu'il s'y connaissait donc bien en pirate. Jeu tout aussi dangereux que de laisser apercevoir sa véritable identité, mais nécessaire pour l'empêcher de mentir. Et la cerner. Au plus vite.

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Elle suivit l’homme sur un chemin de poussière bien plus entretenu que les plus pratiqués des îles. Ils croisèrent plusieurs cavaliers, ce qui ne manqua pas d’intriguer le jeune Aline. Dans l’Archipel, les chevaux étaient rares et seuls les plus riches pouvaient se permettre d’en posséder un. Ici, cela avait l’air d’être chose courante, les habitants de ce pays devaient donc être riches.

La taverne se trouvait à quelques centaines de mètre seulement mais un bosquet l’avait caché à la vue de la jeune fille. Tout le long du trajet, sont guide ne desserra pas les dents, le visage crispé par une intense réflexion  ou, plus probablement, par la résurgence de mauvais souvenir, étant donné la façon dont il serrait les poings de rage. Intimidée, mais ne le laissant pas paraître, le jeune fille n’osa briser le silence entêté dans lequel sont aîné s’abîmait.

Ils arrivèrent finalement et Naëth commanda une bouteille de rhume et deux verres. Alors seulement, son interlocuteur se décida à ouvrir la bouche.

« -Que fais-tu là ?

La question avait été on ne peut plus abrupte aussi Naëth ne répondit-elle pas tout de suite, presque choquée. La politesse n’était certes pas la qualité première des pirates mais il y avait tout de même des limites.

-Je... Excuse-moi, mais je n'ai pas habitude de vouvoyer autour d'un rhum, alors... Soyons direct, ce sera plus simple, non ? Jouons... les dés du Kraken, comme on dit, c'est ça ?

Les dés du Kraken… Naëth aussi un sourcil surpris, elle pensait que ce serment n’existait que chez les Aline. D’ailleurs, son interlocuteur n’avait pas l’air très sûre de lui. Mais en même temps, quoi de mieux pour gagner la confiance de l’homme que d’être franche ? Bon, il fallait admettre que les dés du Kraken excluaient tous compromis sur le nombre de question que les deux partis tireraient aux dés. Celui qui parlait sous le jeu des dés se devait de répondre la vérité entière à toutes les questions qu’on lui poserait sous peine d’être plongé dans un baril dans les profondeurs de l’océan où vivent les Krakens. Bref, en d’autres circonstances, elle aurait sûrement refusée mais ici, où personne ne la connaissait et où les Kraken n’étaient pas chose courante, elle n’avait aucune raison de s’y soustraire.

- Si c’est ce que tu veux, j’accepte. Mais tu devras aussi te tenir au serment. » dit-elle en acquiesçant.

Puis, Naëth sortit de sa bourse une paire de dés de bois à six faces et les plaqua fermement sur la table tout en buvant une gorgée de rhum depuis son verre.


[HRP : Voilà, j’espère que ça te convient. Le système des dés du Kraken me paraît clair mais si tu n’as pas compris, je peux te réexpliquer par MP. Et d’ailleurs, je te propose d’utiliser le hasard pour le lancement des dés.]

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[De ce que j'ai compris, l'invocation du hasard ne t'indique que si tu échoues ou réussis et pas des chiffres. J'ai donc fais un lancer aléatoire sur le net, en guise de. Si jamais tu as une autre solution, je suis preneuse. Je t'ai fais la capture d'écran du lancer ;)]




[justify]Than pensais sincèrement que Naëth allait fuir. Ou tenter de le tuer. Ou les deux. Mais pas tellement qu'elle allait accepter le défi. Se serait-il mis en danger seul, et qu'elle n'aurait donc rien à cacher ? Il devait en avoir le cœur net assez rapidement. Il en dépendait de sa réputation et de sa vie. Il s'enfile donc une grande gorgée de rhum, s'éclaircit la voix et plante son regard dans celui de la joueuse.

-Bien. Tu as les dés en main. Tu commences.

Aucune question dans sa voix. Elle commence, point. Qu'il puisse connaître si oui ou non elle fait partie des ennemis. Si oui ou non il devra chercher à la tuer par la suite.
Elle tique légèrement, mais abdique et secoue les dés dans sa main, puis les lance avec un mouvement d'habituée. Les dés roulent avec un certain suspens sur la table en bois et le pirate ne les lâche pas d'une seconde, oubliant complètement son verre.



Le premier s'arrête sur le « 2 », ce qui déclenche une grimace de déception chez le noble, mais bien vite le deuxième le rejoint et offre un score plus prometteur de « 5 ». Sept, donc. Pas mal. Le père de famille attrape le tavernier qui passe par là à ce moment.

-On va prendre une deuxième bouteille. On risque d'en avoir besoin.

L'homme acquiesce sans chercher à savoir plus et disparaît. Than, lui, rempli de nouveau les verres pourtant pas complètement vides.

-Bon. Commençons.

Il se positionne, bien droit et réfléchit avec prudence à ses précieuses questions. Bien qu'il sache quoi vouloir demander en tout premier, il a conscience que ce serait une énorme bêtise. A demander qui est elle, il n'aura en retour qu'une question similaire. Et si elle n'est pas pirate, il aura grillé sa couverture pour une stupide supposition de paranoïaque. Il lui faut donc être plus subtil. Et ne pas la braquer.

-Quel est ton âge ? Est-ce la première fois que tu mets les pieds à Al Jeit ? Combien de temps as-tu nagé ? Quelle est ta couleur préférée ? Pourquoi ? Existe-t-il un endroit en Gwendalavir que tu n'as jamais vu auparavant ? Et... Pourquoi cette passion pour le rhum ?

Il lui offre un réel sourire à la fin, presque amusé. De son âge il déduira son implication ou non au siège. De sa première venue ou non, si un complot existe auprès de son possible peuple. Du temps de nage, il conclura le possible point de départ. Sa couleur préféré et le pourquoi est un leurre, il s'en contrefiche complètement, mais ça lui permet de faire connaissance en douceur et de l'amadouer un peu. L'endroit inconnu en Gwendalavir le renseigne également sur ses déplacements. Le rhum, bien que boisson favorite des pirates, fait presque office de leurre aussi. C'est en parlant de choses anodines qu'elle pourra se démasquer.

-Je crois qu'avec tout ça, j'ai de quoi m'offrir une belle histoire, non ?

Il lève son verre pour trinquer à ce qu'il va apprendre, puis se tait. Il ne lui reste qu'à écouter.

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Sept! C'était un résultat tout à fait honorable et ça, Naëth savait que Than le savait. Il se rencogna dans la chaise, et réfléchis. Visiblement, il en savait plus sur les coutumes alines qu'il n'y paraissait. Sans le savoir, son interlocuteur venait déjà de lui donner une information. Un demi sourire éclaira fugitivement le visage de la jeune fille.

Les questions étaient simples. Presque trop. Naëth but un verre de rhum cul-sec et commença prudemment à répondre. Le subtil de ce jeu était de répondre à la question et seulement à la question, rien de plus. Cela nécessitait plus de concentration que l'on ne pense.

- J'ai dix-sept ans depuis peu

La réponse n'eut aucun effet visible sur Than. Naëth sentit un frisson glacé lui parcourir sans qu'elle n'en laissa rien paraître. Elle commençait à regretter d'avoir accepté ce petit jeu. Elle aurait dû être plus prudente parce que, visiblement, son interlocuteur était un professionnel dans l'art de cacher sa vérité tout en obtenant celle des autres...

Mais enfin, il était trop tard pour reculer. La jeune fille se jeta à l'eau et débitta toutes les réponses d'une traite.

- Je n'ai jamais vue Al'Jeit. Le trajet à durer environ trois heures mais je n'ai pas réellement nagé. Ma couleur préférée est le bleu des fonds, car il me rappel chaque jour que notre regard s'arrête à ce qu'il voit alors qu'il y a bien plus. Gwendalavir m'est inconnue et le rhum est la seule boisson qui vous libère ainsi des tourments de la vie.

Elle avait débité les réponses sans reprendre son souffle, l'oeil rivé dans ceux de Than.

Puis, lentement, très lentement elle poussa les dés dans sa direction en s'appliquant à les faire grincer sur la table. Puis, sa main tatoué revins vers son verre de rhum à nouveau plein et elle s'en servit une rasade en gardant l'oeil fixé sur les dés.

Than les saisit fermement et les jetas sans hésitation.

Un petit pas pour les alines mais une révolution personnelle Jvqt

Douze! C'était à couper le souffle. Amusée, Naëth se dit que l'homme aurait mieux fait de jouer de l'or au dés, il aurait gagné sa mise au double! Mais dommage aujourd'hui, c'était SON jour de chance...

L'inquiétude qui l'avait prise l'instant d'avant s'évapora et elle se mit à réfléchir. Finalement, elle adressa ses question à Than.

-D'où tiens-tu cette connaissance des dés du Kraken? A combien de jours de marche se trouve Al'jeit? Que penses-tu des Alines des îles? De ceux de l'Amiralerie? As-tu des enfants? Combien d'hommes as-tu déjà détruits?

Six questions, elle en était à la moitié. Naëth avait beau être habitué à ce jeux, habituellement elle jouait contre un aline et savait à peu près à quoi s'en tenir. Là, tout était nouveau. Elle devait improviser et cela la déstabilisait un peu. Mais elle sentait que pour l'instant, elle visait juste. Maintenant, la suite:

-Es-tu riche? Préfères-tu la terre ou la mer? Possèdes-tu une arme? Veux-tu un peu de tabac? Quelle est la meilleurs taverne de tout Gwendalavir? Et, as-tu beaucoup voyagé?

Oui, elle en était sûre, les questions étaient parfaite, restait à entendre les réponses. Et voir si Than se contenterait de ces deux lancé où s'il demanderait à renchérir. Auquel cas, ils élimineraient un dé.

[HRP: Cette nouvelle règle te convient-elle? Si non, je peux la supprimer!]

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Les premiers mots de Naëth font couler à pic le poids sur le cœur de Than. Dix-sept ans. Ce n'est qu'une enfant. Une enfant qui n'était pas née pour le Siège. Donc pas responsable. Elle gagne ainsi de nombreuse minutes de vie, voire même quelques heures. Elle reste néanmoins probablement aline et n'est donc pas sauve, loin de là. Des méfaits, ils en commettent tellement que justifications il y aura toujours. Si dangereuse, morte. Sinon, vivante. C'est tout aussi simple. A présent qu'il est certain qu'elle n'a rien à voir dans la barbarie causée à son clan, il ne lui reste plus qu'à retrouver sa couverture et balayer toutes le suspicions levées chez elle à son propos. Il ne montre donc aucune réaction visible quant à sa réponse, malgré l'effet réel procuré.

Le reste des aveux lui fait moins plaisir. Plus elle parle et plus il est convaincu de ses origines. Sa mâchoire visiblement serrée l'incite à aller plus loin. Elle cache quelque chose. Et tandis que les dés grincent à son encontre, il se prépare à jouer. Non. Il se prépare à gagner. L'adrénaline du défi lui déclenche quelques frissons. Il ne fera pas de cauchemars cette nuit car elle n'en fait pas partie. Et s'il doit la tuer, il n'en tirera rien. Ni plaisir, ni traumatisme. Du pratique, de la protection et nullement une vengeance. Tout pour aller bien.

Son poignet pivote et les dés roulent devant ses yeux avides de réponses. Mêmes yeux qui s'écarquillent devant le résultat. Douze ! Il en retient de justesse le juron qui menace ses lèvres. Douze vérités. C'est déjà plus que ce que sa propre femme sait de lui. Il inspire silencieusement un grand coup et se prépare à parer du mieux qu'il peut les failles de son identité.
L'interrogation de base le déstabilise tout particulièrement et il se sert une longue rasade d'alcool pour peser ses mots avec justesse.

-D'un ami.

Vrai. Sloan lui a appris ce jeu lors de leur adolescence commune. Il a été le premier à partir de l'Amiralerie sous l'aile de Dramod et Than ne l'a jamais revu depuis.

-Al Jeit est tout prêt. Tu as échoué du bon côté des côtes. Si tu t'actives, tu l'atteindras demain dans la nuit. Mais je te conseille de prendre ton temps et d'arriver le matin suivant, tu pourras ainsi mieux t'imprégner des campagnes alentours.

Il garde une posture droite, pour ne pas être louche à parler peu, puis beaucoup. Il choisit donc volontairement de s'étendre sur le sujet suivant, pour brouiller les pistes. C'est toutefois un exercice plus que difficile sous le serment du Kraken.

-Les Alines des îles sont des barbares à mes yeux, qui ne vivent que du déshonneur et de la guerre. Ils n'ont pas de code. Et j'aime les codes. Ce sont mes ennemis. Les ennemis de l'Empire.

Il sourirait presque au jeu de sa formulation. Elle comprendra sans doute là qu'il est ami de l'Empire, et donc ennemi des Alines par cette association. En un sens elle n'aura pas tort. Il est ancré dans son rôle depuis si longtemps qu'il est à se demander lequel tient l'autre.

-Les Alines de l'Amiralerie sont des hommes et femmes honorables. Bien les seuls sur cette terre à vivre par eux-mêmes tout en subissant les mêmes dangers que l'Empire. On les appelle encore pirates et pourtant ils se font piller leurs ressources par ceux-là même qui les insultent. Je suis persuadé qu'un jour on paiera pour cette bêtise. Qu'un jour vengeance sera faite pour le passé. Et ce jour-là les hommes politiques se féliciteront de les avoir appelés barbares puisqu'ils mériteront enfin ce titre.

Les nobles ont régulièrement des avis très tranchés sur la politique et il espère de tout cœur avoir parlé comme tel et non pas comme aline lui-même. Il continue donc sans se soucier du regard inquisiteur de sa compagne de boisson.

-J'ai un enfant, oui.

Rien de plus. Pas touche à ma famille. Encore et toujours, réponses courtes, puis longues, puis courtes. Sans liens entre elles selon la taille de bavardage. Tu ne m'auras pas.

-Aussi peu que possible, je l'espère. Je suis formé à l'art de la guerre, pour mon pays. Je suis émissaire, je joue plus de la parole que de l'arme. Toutefois voyager seul m'amène à de sombres rencontres. J'aide l'armée dès que je le peux.

Vrai, vrai et vrai. Couverture, couverture et couverture. Idéale petite couette que celle de l'homme investi dans sa patrie lorsqu'il s'agit d'éliminer les quelques suspicieux à côté.

-Je suis riche, en effet. Je préfère avoir pied, donc la Terre. Je possède des armes, pour les mêmes raisons que les hommes détruits. Je n'ai pas fumé depuis mon tout jeune âge, mais puisqu'il est question de soirée exceptionnelle, je ne dirai pas non.

Il lui laisse donc sortir du tabac avant de continuer. Il a hâte d'en finir, toutefois.

-Je ne connais pas tout Gwendalavir, mais à ce jour la meilleure taverne à mes yeux se trouve à Al Vor. La Clochette bleue. Elle ne paie pas de mine, comme ça, mais ils possèdent une boisson qui pourrait mettre les mets les plus délicats de la Haute Noblesse au rang de pain sec, si la Cour se mettait à fréquenter pareil endroit. Et donc oui, tu t'en doutes, j'ai beaucoup voyagé.

Fin. Pause alcool. Pause tabac. Il prend le temps de savourer, sourit avec une once de sympathie. Puis.

-Bien. A ton tour. Et joueur que je suis, je surenchéris. Trois dés, mam 'selle. Prête ?

Il commence à s'installe une ambiance presque bon enfant. La tension s'est éparpillée, soufflée par le relâchement de Than. Il la regarde donc faire son lancer bien plus serein que la première fois. Il n'anticipe pas même ses questions, choisissant cette fois-ci le franc-parler et la spontanéité.

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Cinq. Puis deux. Donc sept.

-Décidément. Plaisante-t-il. Serais-tu abonnée à ce chiffre ? Si je ne les avais pas brillamment utilisés à l'instant, je pourrais croire qu'ils sont pipés !

Et c'est reparti. Parlez, que diable !

-As-tu des frères et sœurs ? Penses-tu que Gwendalavir va te plaire ? Que veux dire ton tatouage sur la main ? Qui te l'a fait ? Ça fait mal ? Es-tu capable de faire gicler l'eau d'un verre sans même le toucher ? Me tuerais-tu si je provenais d'un peuple ennemi ?

Sur ce dernier défi, il se prépare. Il ne pense pas à une attaque, mais prévois tout de même. Ils tournent autours du pot depuis un certain temps. Et la question sur le verre est claire. Si Aline elle possède le don. Un don basé sur les éléments. Ce petit tour de magie est donc à leur portée.


Spoiler :

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Les réponses étaient claires et lui convenaient. Par contre, le passage sur les alines des îles ne lui plaisait pas. L'homme ne connaissait rien de la vie que menaient ces "barbares". Ils avaient un code, un honneur et pas franchement le choix. Le peuple de la mer était bien trop dense pour se contenter des îles et peux étaient celles cultivables. Naëth savait, pour avoir discuté avec de nombreux marins qu'ils n'avaient pas tous pris la mer par choix. Certains avaient étés paysans, d'autres taverniers d'autres encore s'étaient endettés aux jeux. Et puis il y avait ceux qui étaient nés sur un navire, comme leur père et leur père avant eux. Ceux-là étaient pirates par fatalité, qu'il le veuille ou non. Ils ne connaissaient aucun autre mode de vie, comme elle d'ailleurs...

A sa réponse concernant, le tabac, elle sortit la petite boîte argenté fermée hermétiquement qui renferma la précieuse plante et la tendit à Than.

Bien, il était temps de relancer les dés. Than avait décidé de renchérir et elle ne voyait pas pourquoi elle lui refuserait ce droit. De sa main calleuse, elle lança les trois cubes de bois.

Sept! Une fois de plus! Naëth n'en était pas mécontente, c'était un juste milieu et un bon score étant donné la quantité de dés. Mais elle n'eut pas le temps de 'en réjouir, les questions étaient là.

-As-tu des frères et sœurs ? Penses-tu que Gwendalavir va te plaire ? Que veux dire ton tatouage sur la main ? Qui te l'a fait ? Ça fait mal ? Es-tu capable de faire gicler l'eau d'un verre sans même le toucher ? Me tuerais-tu si je provenais d'un peuple ennemi ?

La première question était complexe. Elle ne savait rien des relations de son père, ni de celles de sa mère d'ailleurs. Il était possible qu'elle eu  des frères et sœurs, mais elle ne les connaissait pas et ne les connaîtrais sans doutes jamais. Aussi résolut-elle de dire qu'elle n'en avait pas. Pour le reste, les questions étaient simples et l'on sentait que Than commençais doucement à se détendre.

- Je pense que tout nouveau territoire est susceptible de me plaire, sinon de m'intéresser.  Mon tatouage marque mon passage du monde des enfants à celui des hommes et des femmes. C'est un marin de Port-aux-Conques qui me l'a fait, il faut avouer que ça pique un peu mais ça passe vite.
L'eau ne m'obéis pas, ne t'inquiète pas. Mais il faut admettre qu'il est tout à fait possible que mon dont ne se soit pas encore manifesté...


Là, elle s'arrêta quelques instants pour réfléchir à sa prochaine réponse, en profitant pour vider un énième  verre. Elle fronça les sourcils, mais finis par répondre.

- Je ne suis l'ennemi d'aucun peuple. Mais mes ennemis sont nombreux. J'ai tué pour survivre, je le referais si c'est nécessaire... Mais ce ne l'ai pas, n'est-ce pas?

Sur ceux, elle planta ses yeux dans ceux de Than, tentant d'y déceler une trace d'agressivité. Mais elle n'y vit qu’un éclaire fugace de soulagement. Alors elle sourit et lui tendit les dés. L’homme les saisit et aussi sûrement que la première fois, les jetas sur la table de bois brute constellée de tâches de graisse.

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Naëth ne put s'en empêcher, l'alcool aidant, elle éclata de rire. Vraiment, la chance faisait bien les choses. Elle devait poser douze questions, faire preuve d'imagination.

-As-tu déjà navigué? Quelle armée sers-tu? Et de quelle arme? Si tu étais capable de voler, où irais-tu ? Vas-tu me dénoncer à une quelconque police ? Connais-tu la légende de L’Amiral ? Ton ami, est-il probable que je le connaisse ? Combien coûte un navire affrété sur ses côtes ? Est-ce que mon visage t’effraye ? Sommes-nous amis ? Es-tu d’accord pour cesser le jeu ici ?

Naëth s’arrêta après cette longue tirade. Cela commençait à être franchement décousu. Elle jetta un œil méditatif sur son verre de rhum et jugea finalement qu’il était temps de le remplir. Elle but l’ensemble cul-sec. La jeune aline regrettait la question concernant la cicatrice, elle n’était pas sûre de vouloir connaître la réponse. Mais il était trop tard, les dés en étaient jetés !  Pour la dernière fois, elle l’espérais parce que ce qu’elle connaissait de son interlocuteur lui suffisait largement, le reste, elle l’obtiendrait sûrement par le rhum. A ! Ce qu’elle aimait le rhum !

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Les cartes sont jouées. Et étalées à la vue de tous. Elle n'a pas le don, mais pourrait l'avoir. Traduction : je suis bien aline. Mais pas ennemie. C'est plutôt étrange à admettre pour Than. Voire clairement difficile à réaliser. Mais il sait qu'il ne peut pas. Il ne peut se permettre de la placer en ennemie. Son masque tomberait. Et sa famille avec. Il souffle donc, prêt à enfin de détendre. Fini l'inspection. Et on répond au questions ! Douze. Douze... Douze ! Décidément, il n'était pas homme à pouvoir dire être chanceux aux jeux. Plus amusé par le résultat que contrarié, il rit doucement et s'exécute.

-Je n'ai jamais navigué, je préfère garder les pieds sur terre.

Et ce depuis tout petit. Je suis né sur Terre. C'est ce qui m'a valu de perdre mes parents.

-Je sers l'armée de l'Empereur. Et l'arme que j'utilise le plus, ce sont mes mots. Je suis émissaire, je fais passer les messages. Mais lorsque ma voix ne suffit pas, je dégaine l'épée.

Il a choisi la version officielle. Tout d'abord parce que même s'il ne la considère plus comme un danger, cela ne veut pas dire qu'il faut qu'il dévoile complètement sa double identité. Ensuite parce qu'à ses yeux, l'Amiralerie n'est pas une armée. Pas encore, tout du moins. Et qu'il est bien plus investi dans son rôle de père de famille et de servant de l'Empire.

-Si je pouvais voler...

Il boit un coup, réfléchissant avec sérieux.

-J'suis terre à terre, j'avoue ne m'être jamais posé la question. Probablement vers un endroit encore inconnu à mes yeux. J'ai toujours été fasciné par les légendes sur l'Oeil d'Otolep, alors peut-être par là-bas.

La prochaine interrogation lui décolle un redressement de dos. Le craindrait-elle toujours pour une raison quelconque ? Il prend alors conscience qu'il la mise à rude épreuve depuis le début. Questions sur questions, détournées ou pas. Tandis qu'elle ne peut que supposer sur lui. Il décide donc de la rassurer, en toute honnêteté.

-Non, je ne te dénoncerai pas tant que tu ne représentes pas un danger pour moi.

Il fume à nouveau dans un regard amical. Ce n'est pas une menace, juste une entente.

-Je connais beaucoup de choses sur l'Amiral, mais je ne suis pas au fait des légendes qui viennent d'au delà des mers. Je serai curieux de l'entendre. Et non, il n'est clairement pas possible que tu connaisses mon ami.

Tiens donc ? Un navire ? Un pirate sans navire n'est pas un vrai pirate, pas vrai ?

-Cher. Très très cher. Surtout du côté d'Al Jeit. Pars plus à l'ouest, vers Al Vor, ils seront déjà plus à ta portée, même si de bien moindre qualité. Mais il va te falloir rester ici quelques années à travailler pour espérer t'en payer un. Serais-tu déjà pressée de repartir ?

Il la fixe intensément pour répondre à la suite, conscient qu'il s'agit là d'une chose très personnelle.

-Ton visage, non. Ce qu'il représente un peu oui, surtout lorsque je t'ai découverte. J'ai très peu d'amis et beaucoup de faux semblants. Tu n'es ni l'un ni l'autre, car je te connais trop peu et pourtant je t'accorde une certaine confiance. Tu penches plus du côté ami, c'est certain. Mais les mots ont leur importance et leur poids. Ce serait présomptueux de les exploiter à tort, si vite.

Il dit tout cela en souriant, afin de lui faire comprendre qu'il n'y a nul animosité ou méchanceté dans ses dires.

-Je suis d'accord pour arrêter le jeu ici, oui. Avec ma chance, tu en saurais bien trop vite plus que ma femme en ce qui me concerne. Et c'est assez gênant !

Il éclate de rire, sachant pertinemment bien qu'il n'y a pas de quoi. Mais cette rencontre le déstabilise. C'est comme s'il avait enterré un secret bien profond, pendant des années et que soudainement... BOUM ! Le voilà qui surgit ! Mais caché derrière un autre secret qui paraît inoffensif. Il y a de quoi devenir fou.
Il remplit de nouveau les verres, signe que la bonne ambiance ne s'arrête pas pour autant.

-Alors, il te faut donc un navire, pas vrai ? Qu'est-il arrivé au tien ?

Il réalise alors qu'on pourrait croire qu'il joue encore, et s'explique de suite.

-Pardon, ce sont encore des questions. Mais vois-là un réel intérêt pour toi et plus du tout un jeu ou un test. J'aimerai t'aider dans la mesure du possible.  

Aider une aline... C'est un coup à se faire des ennemis, ça.

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