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Qui-es-tu, m'entends-tu, qu'as-tu fait?

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Dans deux jours, la capitale ! Enfin, elle allait voir cette merveille dont tout le monde vantait les mérites, les fastes, la beauté et les tavernes. Mais avant elle devait marcher encore un peu. Le soleil commençait à embraser l’horizon mais Naëth distinguait déjà clairement les toits d’un petit village.

De temps à autres, elle tirait de sa ceinture une flasque et en buvait une gorgé. Dans sa tête, les mouettes riaient, tentant de lui faire oublier que la mer n’était déjà plus visible et que, même si l’air était salé, il ne resterait bientôt plus rien qui prouvât son existence. Elle était en route depuis deux semaines. Avait déjà visité à peu près dix tavernes et était satisfaite du résultat. Bon, elle n’avait toujours pas trouvée assez d’argent pour investir dans une paire de bottes mais cela lui convenait. Elle aimait être en contact avec la terre et puis, il ne pleuvait pas. On touchait tout juste au début du troisième mois d’été et le temps était même au beau fixe. Ce qui lui avait permis plus d’une fois de dormir avec le ciel pour seule toile de tente.

La bouteille était presque vide, il était temps qu’elle arrive. Toutes les fenêtres étaient noires. Tous dormaient déjà. Les paysans, il fallait le dire, se couchaient et se levaient au rythme du soleil. Elle, vivait plus tôt au rythme des gueules de bois. Et ça lui convenait. De cette façon, elle n’avait pas trop le temps de penser à son passé. L’aline jeta un regard circulaire sur le hameau et finis pas se diriger vers un endroit où vacillait une faible lueur et d’où lui parvenaient des éclats de voix. Au détour d’une chaumière, elle trouva ce qu’elle cherchait ; la Taverne ! Dans tout village, ville ou même hameau qui se respectait, il y en avait un. C’était l’une des premières choses qu’elle avait appris sur le continent. Sur les îles, seuls les ports possédaient de tels établissements. Mais il fallait dire que les ports n’étaient jamais loin.

« La Taverne du Mât Salé » indiquait le vieil écriteau de l’entrée. « Original, pour un village non-portuaire », ne put-elle s’empêcher de penser. Puis, elle descendit les quelques marches du perron et entra.
A l’intérieur, le brouhaha, la chaleur et les rires gras des clients du soir. Naëth prit une grande bouffée de la fumée qui emplissait la salle puis avança, sûre d’elle, jusqu’au bar.

« -Un verre de rhum patron!

Le vieil homme sec et noueux qui se tenait derrière le comptoir la regarda avec suspicion.

« -T’as de quoi payer ?

-Aussi sûrement que t’as des couilles molles, vieux grigous, jetât-elle avec assurance. Apporte la bouteille! »

Renfrogné mais trop soucieux de garder une clientèle qui se faisait rare, le tavernier alla chercher la commande de l’insolente jeune fille.

Au comptoir, Naëth se retourna sur sa chaise. Le coude négligemment appuyé au bois, elle commença à bourrer se pipe. C’était un bel objet d’ivoire sculpté dans la dent d’un des poissons géants que remontaient parfois les pêcheurs dans leurs filets. C’était des bêtes inoffensives qui se prenaient bêtement dans les nasses et n’arrivaient jamais à en ressortir. L’avantage, c’était que leur chaire était mangeable et leur graisse parfaites pour l’huile des lampes. On récupérait aussi les écailles. Il y en avait peu mais chacune atteignait la taille d’une main et cal fournissait de magnifique plats. Les dents, elles, étaient toutes émoussées. Rectangulaires et larges, elles ne servaient pas à grand-chose et l’on avait entrepris de les sculpter. Naissait alors de l’agilité des artistes de magnifiques objets comme des gobelets, des tabatières ou encore cette pipe.

Le rhum était arrivé. Naëth reposa la pipe qu’elle s’apprêtait à allumer et attrapa sa flasque pour la remplir puis en prit une gorgé. Le tavernier la regardait faire, figé. Le rhum était chère, et il peinait de plus en plus à s’en procurer. C’est alors que la jeune femme lui tendit trois branches d’argent massif. La main leste de longues années de pratiques, le patron de l’établissement les empocha sans un mot. Se demandant tout de même qui était cette fille qui roulait ainsi sur l’or.

Ce n’était certainement pas une fille de joie. Avec la coquetterie qui lui traversait le visage, elle ne pourrait pas trouver de clients ! Et puis, son œil droit était étrangement fixe. Comme si… Oui, elle devait avoir un œil de verre. Bilan fait, il devait s’agir d’une pirate. Il était rare d’en rencontrer si loin dans les terres. Habituellement, ils se cantonnaient aux ports et faisaient particulièrement attention à leur apparence pour passer inaperçus aux yeux de l’Empire. Oui, cette jeune femme était vraiment singulière.

Ignorant tous des réflexions agitées du patron de la Taverne, Naëth alluma sa pipe et la porta négligemment à ses lèvres. Elle était sûre d’elle et son sabre lui donnait une certaine valeur ; celle d’une potentiel blessure, sinon de la mort.
Lorsque les gens la voyaient dans les tavernes, soit ils étaient intrigués et n’hésitaient pas venir la titiller un peu, soit ils restaient à distance de sa lame. Ici, elle inspirait visiblement la crainte. Ce n’était pas pour la rappeler à sa situation de gamine errante et elle prit un peu plus d’assurance. L’ambiance chaleureuse et un brin grivoise de la taverne la mettait à l’aise. La bouteille dans sa main tatouée se vidait peu à peu, en petites gorgées. La jeune fille fixait le mur, face à elle, les yeux dans le vague, l’esprit à la mer lorsqu’un petit groupe entra dans l’établissement.

Ils étaient quatre, chacun avait un instrument. On comptait une harpe de troubadour, un violon, un tambourin et une flûte. C’était une femme qui tenait le tambourin, elle était légèrement vêtue et servait visiblement de danseuse et de chanteuse à la petite troupe. Leur entrée fut suivie d’un long silence. Naëth fut dégrisée d’un coup par ce revirement d’atmosphère. Le patron sortit alors en trombe de derrière son comptoir et se mit à éructer qu’il refusait tous les saltimbanques, qu’il n’avait pas besoins de bouches inutiles ou d’agitateurs.

Un grognement mécontent traversa la salle. Visiblement, la clientèle avait l’habitude de ce genre de situation mais avait espérer un moment que le vieux tavernier déroge à son habitude. Mais non, il avait encore renvoyé les danseurs. Ils s’apprêtaient d’ailleurs à repartir et à aller dormir dans la paille d’une grange quelconque.
Mais derrière le vieil homme, une silhouette se redressa, sabre au côté droit. Elle n’était pas très grande mais dans son regard brillaient le défi et la colère. Elle posa sa main gauche sur l’épaule du tavernier et de la droite fit apparaître la lame de son arme.

« -Les musiciens restent, fit-elle d’un ton ferme et assuré.

Le vieux fit volte-face, hors de lui.

-Et qui va payer leur nourriture, hein ?! Toi peut-être ?! il éructait et l’on aurait pu croire que de la fumée allait sortir de ses oreilles.

[b]-Si ce n’est que ça, je te payerai pour eux. Et je les logerais également. »

Ce dernier argument parut le calma et puis les clients avaient l’air du côté de la jeune fille. Il était hors de question qu’il se mette les habitués à dos. Il était déjà assez dur de subsister quand tout allait bien alors il valait mieux ne pas aggraver la situation. Mais cette jeune femme était décidément très étrange. Cela dit, si elle payait, il n’en avait cure.

Les musiciens, assurés d’avoir gîte et couverts, s’installèrent et les conversations reprirent de plus belle. Naëth retourna se percher sur sa chaise et laissa errer son regard sur l’assemblé. La plus part des clients étaient des paysans venus noyer leur misère dans un verre ou prendre un peu de bon temps. Il y avait dans un coin trois hommes qui jouaient aux cartes et un peu plus loin, un petit groupe de voyageur, cinq au total. Et puis, à une petite table, à côté du feu, un homme seul. Une espèce de poivreau à voir sa bedaine, sa barbe et ses habits négligés. Il ne la quittait pas des yeux et son regard avait une intensité dérangeante. Mais Naëth décida de l’ignorer se disant que de toute façon, elle avait un sabre. Elle revint alors à l’assemblé. Elle devait se limiter à une dizaine de personnes mais cela suffisait à remplir la petite salle à moitié. Les musiciens s'échauffaient, Naëth repartit à ses contemplations muettes, accompagnée de sa bouteille de rhum.

Les premières notes, langoureuses, du violon se firent entendre. Puis, une fois qu’il eut captivé l’attention générale, il se lança dans des airs plus entraînants. Ses compagnons ne tardèrent pas à le rejoindre et bientôt quelques clients se mirent à danser entre les tables. On dégagea alors une piste de danse. Et au fur et à mesure que la musique prenait de l’assurance, de nouveaux clients approchaient, attirés par cette ambiance exceptionnellement chaleureuse.

La bouteille de rhum était vide. Les rires montaient à la tête de Naëth. Elle souriait béatement lorsqu’une main vint saisir son bras. La fille au tambourin l’entraîna au milieu de la piste de danse et se mit à virevolter. Naëth, grisée, en fit de même et passa de bras en bras pour finalement atterrir dans ceux du poivreau qu’elle avait remarqué plus tôt dans la soirée.

Il la fit tourner, tourner, tourner. Tout devint flou autour de la jeune fille.

Le lendemain, elle se réveilla dans un lit de draps blancs.

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Voilà une semaine déjà que je me suis arrêté dans les environs. J'ai vite vu qu'ici, il valait mieux être utile, enfin bon, j'ai l'habitude. Donc, entre deux bouteilles, j'aide les gens dans le village, m'occupant de menus travaux pour les soulager d'un poids, et surtout pour avoir droit à une place à la taverne et une consommation gratuite. Après tout, je roule pas sur l'or, comme eux, c'est ça la vie de voyageur. Il faut se démerder pour obtenir à boire, à manger, à dormir. Bien qu'ici, il semble que je ne puisse pas non plus trop abuser, le tenancier regarde d'un mauvais oeil ma razzia sur ses bouteilles, et semble être de moins en moins enclin à me fournir le précieux nectar, ce qu'il faut à mon sang pour que je puisse être en état de réfléchir réellement, non entravé par la sobriété. Au pire, je le paierai avant de partir, ou si je désire boire plus que d'accoutumée, tant qu'à faire.
Je dois bien avouer que malgré l'accueil assez rustique et méfiant des gens du cru, ce lieu me plaît assez. Les paysages ne sont pas mal, et je m'y suis déjà abîmé plus d'une fois, tout en m'occupant de mes propres provisions d'alcool cachées dans ma chambre. Après tout, contrairement à tous ces pauvres villageois, j'ai le temps de me complaire dans la nature, et j'en ai l'envie, et j'en vois la beauté. Enfin, j'ai tellement usé de mes réserves que ce sont des chasseurs qui m'ont retrouvé avant-hier, ivre mort, allongé dans l'herbe. Fort heureusement, suffisamment près du village pour que peu d'animaux s'y risquent, et comme aucune bestiole n'était réellement assez affamée pour s'y risquer, eh bien les chasseurs en mission on pu me réveiller. J'ai probablement été un peu brusque avec eux. Après tout, on ne réveille pas l'ours élastique de sa sieste impunément. Encore moins s'il a la gueule de bois. Il faudra que je refile la gueule de bois à un de ces animaux, un jour, maintenant que j'y pense.

Aujourd'hui, après une dure journée de labeur, à couper du bois, aider au dépeçage de bêtes, aider à la réparation de quelques murets ou maisons, m'occuper des champs, et nettoyer la taverne, je goûte un repos bien mérité, et paie même ma consommation au tavernier. Une tournée générale, juste une, je suis là pour m'amuser, pour de l'ambiance! Et pour ce qui est de l'ambiance, la voilà qui rapplique sous la forme d'une jeune femme. Jolie, malgré sa cicatrice. Et singulière. Je la dévisage, de haut en bas, non sans une pensée lubrique, et suis son échange avec le tavernier. Elle a du caractère la gamine! C'est décidé, je la trousserai cette nuit, et elle promet d'être mémorable, tiens! C'est un peu plus tard qu'apparaît l'animation de la soirée. Voilà ce qu'il manquait, des troubadours, et voilà que le gérant décide de les mettre dehors, mais c'est sans compter sur la pirate. Celle-ci leur permet de rester, et voilà que l'atmosphère se réchauffe, s'enjaille. Je paie donc une seconde tournée.
La taverne vire progressivement à la danse, et je rejoins celle-ci. Comme quoi, même dans les villages paumés, quand l'occasion se présente, on peut s'amuser correctement. Je m'arrange petit à petit pour me rapprocher de la jeune femme, et nous voilà bientôt à danser tous les deux. Visiblement, elle a déjà bien bu, et je lui offre un verre supplémentaire. Elle n'en sera que plus aimable. La soirée suit son cour, et nous finissons par monter dans ma chambre.








Comme prévu, la nuit fut mémorable. Le lendemain, je me lève alors qu'elle dort encore, boit une gorgée d'une de mes bouteilles, et enfile en vitesse une culotte. Je descends, paie pour du pâté de termite avec du pain aux épices, avant de remonter. A peine ai-je commencé à manger un brin qu'elle sort de sa torpeur, et qu'elle commence à bouger et à se dégager du sommeil comateux de la personne qui a trop bu le soir d'avant. Je m'installe sur une chaise.

"Bonjour, Naëth. Nuit mémorable n'est-ce pas? "

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Mémorable Il en avait de bonnes celui-là ! Elle ne se souvenait de rien et étant donné le regard salace qu’il lui lançait, elle n’avait pas envie de s’en souvenir ! Parce que cela voudrait dire que c’était la première fois… L’idée là révulsât tant que, aidée par l’alcool, elle vomit tout ce que contenait son estomac sur les habits presque propres du poivreau dont, maintenant qu’elle y pensait, elle ne connaissait même pas le nom !
Cette seconde idée la fit régurgiter le rhum de la veille une seconde fois. Son… qu’était-il au juste ? Un amant ? Elle refusait de nommer ainsi un homme qui n’avait fait que profiter de la situation. Il n’était autre qu’un charognard qui attend que la pitance tombe d’elle-même dans son bec.

Naëth s’essuya la bouche d’un revers de la main. Elle regarda avec dégoût les vêtements dégoulinants de ce sal profiteur et sortit du lit du côté opposé. Le sol tanguait sous ses pieds. Pas de ce bon tangage marin mais de celui de la femme qui a trop bu et doit en payer le tribut. Elle raffermit ses appuis en posant un main sur le mur à côté d’elle et entreprit de rejoindre la porte. Elle y parvint tant bien que mal et de là, descendit dans la salle commune.

Ce n’est qu’arrivée au bas de l’escalier qu’elle réalisa ne porter qu’une chemise ample. Tellement ample qu’elle ne devait pas lui appartenir… Mais avant de remonter pour récupérer ses effets, elle s’efforça de rejoindre le puit dans le cours de la taverne. Là, la jeune pirate tira un seau d’eau glacial des profondeurs de la terre et s’en aspergea généreusement le visage.

Les idées légèrement plus claires, elle résolue de remonter dans la chambre de l’autre enflure. Elle rentra donc à nouveau dans l’auberge. Mais contrairement à l’allée (ou bien elle n’avait rien remarquée) l’aubergiste la guettais derrière son comptoir. Il lui jetta un regard oblique et soupçonneux. Naëth, loin de s’en soucier, lui demanda s’il était possible d’avoir un bain chaud.

Enhardi par la voix pâteuse de la jeune femme et l’absence du redoutable sabre à ses côtés, il répondit, cassant :

[b] « -Pas tant que vous n’aurez pas payés.

Et il commença à nettoyer la table du bar sans lever les yeux vers sa cliente, laquelle n’était franchement pas d’humeur à ce genre de bêtises. D’une poigne ferme, elle saisit la main de l’homme qui frottait le comptoir. Puis, souffla son haleine avinée dans l’oreille de l’homme. Le tout sur un ton si tranchant que l’on s’y serait coupé.

-Ecoute-moi bien, le vieux rabougris. J’ai passé une très mauvaise nuit et un très mauvais réveil. Tes intérêts n’en ont pas pour moi ! Alors tu vas monter ce baquet d’eau chaude dans une chambre vide et cesser de te plaindre. »

Là-dessus, elle remonta sans se retournée, persuadée d’être obéie. C’était d’ailleurs cette assurance qui, inconsciemment, obligea l’homme à s’exécuter. Mais la rancœur et l’humeur étaient en train de bouillir au fond de son estomac. Lorsqu’il apporta le baquet dans la chambre vide, la jeune pirate y était déjà installée. Elle n’avait toujours rien de plus que la chemise mais ses vêtements de la veille attendaient étendus sur une chaise à côté du lit.

En redescendant, il passa devant la chambre d’Ebriosus, le buveur invétéré qui s’était installé à son comptoir il y avait quelques jours. De la porte entrebâillée, s’élevait une terrible odeur. L’homme avait l’habitude de ce genre d’évènement et s’empressa d’aller chercher de quoi éponger tout en fronçant le nez de dégoût.

L’homme n’avait rien dit quand Naëth était rentrée prendre ses affaires sans un mot. Elle avait rejoint la chambre inoccupée la plus proche et attendus le vieux.

L’eau était parfaite, il fallait bien le reconnaître. Et toute cette chaleur l’enveloppait en effaçant de son corps les souillures de la nuit. Bien sûre, cela ne partirait pas complètement avant longtemps mais au moins serait-ce pour un moment plus supportable. Et puis le temps emporte tout, elle le laisserait faire.

Lavée, les idées claires, Naëth se rhabilla et passa fermement son sabre. Equipée, elle alla trouver l’homme dans sa chambre. Là, elle fit irruption sans sommation. Juste au moment où, le coude levé, il s’apprêtait à s’offrir une rasade de liqueur.

Les poings sur les hanches, Naëth ne prit pas de gants.

« Vous avez abusez d’une situation. Je demande réparation ! »

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Au vu de son regard, elle ne juge pas que la nuit a été mémorable justement. Très loin de ça en fait. Elle a ce regard que j'ai déjà croisé, des personnes qui ne se souviennent de rien et apprennent une très mauvaise surprise au réveil. Regard que j'ai déjà eu d'ailleurs. Certes, je ne suis pas de toute beauté; certes, je suis beaucoup plus vieux qu'elle, mais est-ce donc une raison pour me dégobiller dessus? Et deux fois d'affilées en plus? Bon, d'accord, il devait y avoir le surplus d'alcool à évacuer. Ca arrive, quand on dort pas assez par exemple. Ce qui peut se comprendre vu la nuit mouvementée.
Et là voilà que, sur ce, sans même un quelconque bonjour, sans même un quelconque signe que j'existe autre que le vomi qui macule mes vêtements un fois de plus, elle se lève et s'en va. J'ai déjà connu des réveils assez froids, assez violents, de nombreuses formes. Mais là, un dédain le plus parfait, jamais. Mais bon, j'en ai vus d'autres, j'y suis fait, et puis c'est pas comme si c'était la discussion qui m'intéressait.

Je profite du fait qu'elle soit partie pour finir mon repas, du moins ce qui n'a pas été maculé de vomi. Mon hygiène est certes douteuse du point de vue d'autrui, mais j'ai quand même quelques limites. Et de toute façon, même si ça irait éponger l'alcool de mon ventre, je n'ai tout simplement pas assez faim pour manger ma nourriture recouverte de gerbe. Le temps que je profite de cela, accompagné de quelques petites rasades, il va de soit, Naëth repasse, et prend juste ses affaires. Je la regarde faire, avant de descendre. Je vais vite fait virer le vomi des mes vêtements, avant de remonter. Je me repose un peu sur ma chaise, et la voilà qui revient, encore. Poings sur les hanches, l'air assuré, voilà qu'elle me sort ça.

Je la regarde avec des grands yeux éberlués, puis vide la bouteille de liqueur que je tiens, de surprise. Quoi?! Une réparation? Je reste coi, la jaugeant. Non, visiblement elle ne blague pas. J'ai abusé d'une situation? En d'autres circonstances, j'aurai éclaté de rire, mais là, ce n'est juste pas le moment.

"Pardon? Réparation?" Je laisse passer un temps, toujours stupéfait par cette annonce. Une pensée me vient sur le fait que je lui ai déjà réparé l'intérieur cette nuit, mais non. Visiblement, elle a l'air en colère, ce n'est absolument pas le moment encore une fois. "Réparation pour quoi?! Si c'est pour la nuit, tu m'as pourtant dit que t'étais d'accord."

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"- D'accord?!! Pour votre gouverne, monsieur le soudard un accord donné sous l'emprise de la boisson n'a absolument aucune valeurs!!

Naëth ne hurlait pas, elle parlait sur un ton tellement froid qu'il aurait sans aucun doute glacé le souffle du Dragon lui-même. Elle sentait bien que le salo ne voyait pas où était son erreur mais elle était bien décidée à le lui montrer. Elle avisa la bouteille qui traînait entre eux, la saisit sans aucune hésitation et l'envoya valser à l'autre bout de la pièce. La jeune aline était bien décidée à ne plus laisser l’alcool altérer son jugement, pour l’instant du moins. D’ailleurs, à bien y réfléchir, l’homme était un véritable tonneau ; il en possédait les mensurations et le contenu, il valait donc mieux qu’elle trouve un moyen de lui éclaircir les idées ! Les moyens étaient nombreux, elle prit quelques instants pour y réfléchir, la chose se devait d’être mémorable. Le seau d’eau froide était encore la meilleure solution.
Mais un seau semblait à la jeune fille bien trop peu, bien trop simple. Alors lui vint à l’esprit le puit de la cour. Dans son esprit, les images se mirent rapidement en place. Elle n’aurait qu’à l’attraper par le col et le tirer dans les escaliers. Il serait sûrement difficile de la hisser sur le rebord du puit. Mais elle avait soulevé assez de tonneau de rhum dans sa vie pour se savoir capable de le soulever jusque-là. Et ici, la simple perspective de se retrover dans le bouillon suffirait sûrement à dégriser l’homme, mais en son for intérieur, Naëth espérait de tout cœur que ce ne serait pas le cas.

Un sourire méchant vint s’afficher sur les lèvres de la pirate l’image était d’autant plus effrayante que la cicatrice déformait la ligne sardonique en la rendant tourmentée. Elle s’avança vers son tourmenteur d’un pas sûre, décidée à mener son projet à bien.

A cet instant, il fallait bien l’admettre, elle était terrifiante. La rage sous-jacente et cette lueur de plaisir dans l’œil à l’idée de la violence qui s’annonçait la rendait presque inhumaine. Les gênes des pirates étaient bien là, ancrés. Elle était en l’instant un véritable concentré de violence et elle goutait à cette violence.

Alors, ses muscles se tendirent et la veine de son cou se gonfla d’un sang bouillant. Naëth, alors leva son bras droit.

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Elle avait pourtant pas l’air de cet avis quand nos corps fusionnaient, se mêlant avec l’alcool que nous buvions, se mêlant à ce lit, à ces draps. Se mêlant jusqu’à plus soif . Se mêlant jusqu’à plus faim. Se mêlant jusqu’à la fin de cette nuit. Je laisse échapper un sourire à cette pensée. Moi, n'plus avoir soif, on aura tout vu! Un jour, il faudrait qu’è comprennent. Qu’è comprennent qu’il est trop tard une fois la nuit passée pour rev'nir sur c'qu’i s’est passé, et qu’è z'auraient mieux fait d’y réfléchir avant, avant de m'suivre, avant d'boire avec moi. Ca nous éviterait des soucis à tous les deux, comme là, c't'instant. C'te rage que j'vois briller dans ses yeux. C'te colère qui déforme ses traits, la transformant en raï hystérique, l'visage tordu, l'air crispé, les veines gonflées, les yeux exorbités. Et la v'là qui brise une bouteille, là-d'ssus. Si j’ai l’habitude de c'genre de scènes d'femmes énervées, faut dire que malgré tout, ça en jette un peu, elle y va pas d’main morte c'te jeune aux allures de pirate. Même moi, même avec c'que j'ai bu moi, j'en f'rai presque dans mon froc! Quel dommage qu'j'ai fini c'te foutue bouteille qu'è vient d'péter.

« Holà, calme-toi. J’y suis pour rien s'tu... s'tu tiens pas l’alcool ! Et pas d’si bon matin steuplaît, j’ai d’la route à faire, et ‘cune envie qu'tu m'emmerdes pour la commencer, ça ira ! » lui dis-je, espérant que ces mots la ramènent à la raison. Ca n'a pourtant pas l’air d’être le cas, et elle s’approche de moi avec un air mauvais que mes mots n'ont pas l’air d’arranger, quoique je ne suis même pas sûr qu’elle les ait entendus. Elle lève son bras comme pour me frapper, aussi me décale-je, du moins le veuille-je, parce que mon mouvement est moins harmonieux que ce que je pensais, et je m’écroule à moitié. Si mon corps me lâche, mes mots m’aideront ! «Woh, calm-toi j't'ai dit bordel! » dis-je en me relevant avec peine, pâlissant et pris de vertige de m'être levé trop vite. « Tu vas t’faire du mal, ça sert à rien ! »

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Et voilà qu'il se défendait ce pauvre imbécile, étalé sur la sol, tas de vinasse informe, outre vivante qui valait à peine mieux que son capitaine de père. Le simple fait de penser à cet homme décupla encore sa rage et elle ne put plus retenir son poing qui vint sauvagement s'écraser sur le nez de l'homme, le sang en jailli à flots et il hurla comme un porc qu'on égorge.

Un sourire torturé s'épanouit alors sur le visage de la pirate. Elle avait la main engourdie mais la vue du sang, son odeur et le cri de sa victime la remplissaient d'aise. Sa vengeance avait le goût du sang et elle aimait cela.

Alors, négligemment, elle attrapa le col de l'homme et lui sussurra de sa voie la plus glaciale "Je crois qu'un peu d'eau froide te fera le plus grand bien.é


Et sans ménagement, elle traîna l'homme et le jeta à moitié dans l'escalier. Le tas de vinasse au nez sanglant le dévala mi sur le ventre, mis sur les pieds en gémissant et vociférant. Lorsque la pirate le rejoignis en bas, elle trouva l'homme debout. Le tavernier se tenait non loin, en retrait d'à peine quelques pas, le regard dure.


Il en avait assez. Cette sale pirate ne lui apportait décidément que des ennuis! Voilà que l'un de ses plus fidèles clients de la semaine se vidait misérablement de son sang, à moitié assommé et certainement contusionné au vue de sa monumentale descente d'escalier.

Il était bien décidé à défendre le gros homme, tout pilier de comptoir qu'il soit. Aussi, lorsque Naëth fit un pas vers l'objet de sa colère, le tavernier se rapprocha à son tour, il tentait d'avancer fermement mais ces yeux le trahissaient. Le sourire de Naëth se fit sardonique et menaçant. Mais elle se contenta de dévier sa trajectoire pour sortir de la salle et rejoindre le puit d'où elle tira un seau d'eau glacial.

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